« DMS 2/Théorie freudienne » : différence entre les versions

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Si la description des symptômes maladifs est souvent pertinente, la théorie freudienne est entièrement à revoir car elle ne peut que nous diriger vers de mauvaises pistes, et par conséquence de mauvais soins. D’ailleurs, si le cadre conceptuel freudien avait été bon, il n’aurait pas entraîné les psychanalystes dans autant de courants et de dissidences. Il est nécessaire de refonder la psychanalyse sur de nouveaux principes et par conséquence de nouvelles techniques de soins.
° Il faut d’abord tendre vers un modèle de l’esprit humain conforme à la réalité mentale. Ce modèle ne peut admettre plusieurs entités dynamiques telles que le ça, le moi, le surmoi, agissant chacune pour son compte. Il n’y a qu’une seule fonction volontaire, un seul organe de commande, dont une partie des activités demeure inconsciente.
° Les autres fonctions mentales sont purement réactives. Elles ne sont pas responsables de leurs propres insuffisances. Si elles montrent des faiblesses et des troubles, ceux-ci ont été provoqués par la fonction volontaire et elle est la seule à pouvoir y remédier. L’ attention des analystes doit donc se concentrer sur cette dernière. Les autres manifestations : rêves, émotions, délires mystiques, troubles du comportement et de la mémoire, etc..., ne devant être interprétés que comme des symptômes périphériques conséquences des désordres et des fautes de la fonction volontaire.
° Chaque personne est un être singulier quel que soit son état d’aliénation, donc les obsessions particulières de S. Freud lui appartiennent et ne constituent pas un cas général qui puisse servir de cadre d’interprétation. Tout au plus pouvons-nous rassembler statistiquement des grands groupes de désordres qui vont se manifester individuellement par autant de variétés et de nuances.
° Les désordres et les souffrances de la personne ne proviennent que de mauvaises décisions et de mauvaises stratégies de sa fonction volontaire qui peut s’être volontairement mutilée. Ce sont ces décisions et ces stratégies, qui peuvent la conduire à la dépression, à la régression, au suicide et à la folie, qui doivent être étudiées. En sachant que si la fonction est restée suffisamment valide, il y a toujours une solution, même si la trouver et la mettre en œuvre est difficile, mais qu’au delà il n’y a guère d’espoir.
° L’association libre ne doit pas être la seule méthode de la cure psychanalytique. Socrate lui-même ne pratiquait pas sa maïeutique sans poser de questions à ses élèves. Cette partie de la cure doit permettre au praticien d’affiner son diagnostic, de déceler les difficultés, de connaître et de comprendre les aspirations réelles de son patient, dont il doit tenir compte. Si le patient est venu chercher de l’aide, c’est qu’il a constaté que sa fonction volontaire s’était plantée, ce qu’il est venu chercher chez le praticien, c’est un levier qui lui permette de sortir de là. Le praticien ne doit donc pas se considérer comme un simple analyste mais comme un médecin soignant des personnes qui souffrent, un psycho traumatologue. Ce travail d’écoute ne doit donc pas s’éterniser et la cure doit rentrer dans une phase plus active de soins.
° Pour cela le psychanalyste doit être un expert, non en symbolisme des rêves ou en mythologie collective, mais en techniques d’aide appropriées à la fonction volontaire. Ses interprétations sont secondaires, sinon pour rassurer son client et l’inciter à faire les efforts nécessaires pour se sortir de là. Ces techniques d’aide s’inscrivent dans une confrontation entre deux fonctions volontaires, l’une qui sait faire et l’autre qui désire savoir, dans un climat de détente, de confiance et de sérénité, en l’absence de tout jugement. Mais la transmission du savoir ne suffit pas, encore faut-il que la fonction volontaire du patient fasse ce qu’elle doive faire pour se sortir de là.
° Si le praticien doit avoir la maîtrise d’un chirurgien et une bonne connaissance de la fonction volontaire, dans la sphère mentale il ne peut pas opérer lui-même, seul le patient peut s’opérer, aussi tout au plus peut-il guider son action mentale, l’accompagner. Dans cette situation le patient peut être tenté de refuser, de fuir, se défiler, se retrancher, s’évader dans une indifférence sereine, etc... Il doit être mis en face de ses responsabilités, c’est à lui de choisir entre sa souffrance et un processus de traitement qui peut être difficile à accomplir.
° La cure ne peut se limiter à la levée d’un simple refoulement, mais offrir au patient une ou des stratégies alternatives au refoulement, des méthodes de recherche résolutoire d’un problème qui n’entravent pas sa fonction volontaire. Par ailleurs, ce refoulement n’est peut être pas l’essentiel des causes de la souffrance du patient. La cure vise à restaurer la santé mentale du patient, et au delà à lui permettre d’accéder à l’habileté de l’analyste. C’est un transfert de savoir et la transmission d’une capacité de faire.
° Le praticien n’est ni un despote, ni un conseiller. Il ne s’agit pas de dicter des comportements, le patient doit rester libre de ses objectifs, mais de restaurer sa fonction volontaire et lui apprendre à mieux s’en servir en maîtrisant des techniques particulières. La cure ne doit pas restreindre mais élargir le champ de liberté du patient.