« DMS 1/Linguistique » : différence entre les versions

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* Pour éviter la confusion et les contresens, réduire autant que possible la polysémie des signes que nous validons.
* De remiser au passé, les fantasmes, les mythes et les constructions conceptuelles douteuses, ce qu'ont fait la physique, les sciences naturelles et la médecine, mais qui perdurent dans les sciences humaines et sociales.
* De s'armer de la plus grande rigueur concernant le sens, car s'il y a du bon sens, il y en a aussi du mauvais. Le sens est comme un rosier ou un arbre fruitier, si nous voulons qu'il reparte et produise de bons fruits, il ne faut pas hésiter à le tailler et nous savons où est le mauvais, où sont les abus de langage (mot, raison, peuple, nation, etc...) qui entretiennent l'équivoque et l'obscur.
Les problèmes sémantiques ne viennent pas tant des signes, car les signes n'ont pas de sens, mais du sens lui-même. Nous pouvons créer autant de signes que nous voulons et les affecter à autant de sens, groupes ou plages de sens que nous voulons, encore faut-il que ce sens existe vraiment, qu'il soit sain, que nous puissions le reconnaître comme une production naturelle de nos fonctions mentales. Ce qu'elles ne peuvent pas produire ne peut faire sens, ce que notre fonction analytique ne distingue pas ne peut faire sens.
Une attention particulière doit être réservée aux assemblages de signes car tout ce qui est grammaticalement correct n'est pas nécessairement sémantiquement correct. Les éléments de sens qui ne s'assemblent pas ne nous permettent pas d'assembler les signes qui les signalent (comme dans "sens de ma vie" ou "qui suis-je?"). C'est à dire que les éléments de sens peuvent être séparément pleins et leur assemblage vide.
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Si nous pouvons parler de sémantiquement malsain, il ne serait pas raisonnable de parler de linguistiquement malsain, car si la langue nous permet de dire le faux comme le vrai, elle nous permet aussi de dénoncer le faux, le non sens, le contresens, le vide de sens, les fantasmes, les mythes et les constructions conceptuelles douteuses, et aussi de dire où sont les aspects linguistiquement défavorables ou nuisibles à l'épanouissement du sens de la personne, principalement dans le système syntaxique avec lequel nous construisons les unités de communication qui nous permettent de dépasser les difficultés liées à la linéarité, la polysémie, la synonymie, en précisant le sens attribuable à chaque signe et en suggérant un sens global :
* Les marqueurs relationnels entre signe et sens qui vont de (c'est ça), (signifie), (désigne) à (signale), qui s'ils ne permettent jamais de dire qu'un signe est la chose qu'il représente, impliquent cependant, pour nombre d'entre eux, l'idée qu'il partage en partie sa nature ((le sens) ou (le concept d'objet)) en ne précisant pas assez que la réalité de l'objet est définitivement hors de notre portée (sauf s'il est mental).
* La possibilité d'utiliser, par facilité, la copule (est) qui ne spécifie aucune relation précise (égalité, identité, appartenance, etc...) alors qu'il est toujours nécessaire de la moduler par des relateurs plus complexes, des syntagmes (groupe de signes) qui forment un ensemble ouvert aménageable.
* La dénomination qui présuppose l'existence bien que non avérée d'une chose (dieux, tao, nation, mythe, etc...) et plus généralement d'un sens ou d'une relation, qui peut faire l'objet d'une évidence collective difficile à contester par l'analyse et le raisonnement. Or la liste des dénominations est ouverte à toutes les absurdités et construit des systèmes de représentation (et de compréhension) fausse de la réalité.
* Le statut grammatical des signes (nom, verbes, adjectif, etc...) qui présuppose d'une partie de leur (...) sens, qui ne dépend que de l'organisation interne de la phrase et non du sens qu'il signale. (Ainsi un verbe peut signaler ou non une action, de même qu'un nom, etc... et fait apparaître une confusion entre substantif et opératif). Ce statut crée une valeur intralinguistique entre des signes qui formellement n'ont pas de sens.
* La limitation à trois types (en gros) de relations structurales : la synonymie (le même), l'hyperonymie (le classement hiérarchique ou catégoriel), l'antonymie (le contraire ou l'autre), qui bien qu'elles comportent une large variété de nuances et de gradations tendent à enfermer le sens en excluant ou en laissant pour compte d'autres possibles (complémentarité, synergie, tiers exclu, etc...) et donnent l'illusion de pouvoir définir des signes avec d'autres signes.
* La détermination préconstruite de signes lexicaux systémiques (affixes, suffixes, déclinaison des radicaux), ce qui implique une tendance à imposer un vêtement au sens, un découpage codé, indépendamment de la réalité de sa structure.
* L'invariance des signes grammaticaux (pronoms, articles, etc...) qui fait qu'une langue exprime d'abord une culture, alors qu'elle doit exprimer toutes choses.
* Les règles de bonne formation des expressions linguistiques indépendamment de la réalité de l'organisation et du flou du sens, alors qu'une phrase n'est que la tentative (parfois désespérée) de l'expression d'une structure sémantique complexe, à priori libre de tout système de paradigmes particulier.
* Les marques d'enchaînement et d'achèvement des phrases limitées à quelques valeurs logiques (mais, car, donc, enfin, etc...), alors que la phrase, pas plus qu'un texte ou un discours aussi volumineux soit-il, n'épuise jamais le système relationnel du sens.
Tous ces inconvénients peuvent cependant être dépassés par le rappel fréquent des principes de base concernant le signe, la dénomination, etc..., par la création de nouveaux signes qui imposent un réajustement des valeurs au sein du sens, par l'abus de phrases longues et complexes qui obligent l'esprit à sortir des modèles simplistes que la langue lui propose, enfin par le recours à des schémas, des tableaux qui présentent d'autres paradigmes structuraux ... ...
 
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