« Colonisation et travail forcé aux XV-XVIème siècles » : différence entre les versions
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== De la conquête à l'exploitation puis la disparition d'un peuple ==
Les Espagnols ne concevaient leurs relations avec les Indiens que comme celles du seigneur avec ses serfs. Par réaction de défense, ils n'en voulurent que davantage de persuader les Indiens de leur supériorité. Comme nous l'avons déjà dit, les Espagnols voulaient s'enrichir. En effet, à Hispaniola, l'or pouvait être obtenu par orpaillage. Les Indiens refusaient de travailler donc les conquistadores contraignirent les doux et paisible Arawaks au travail. Colomb accorda les premières encomienda, au grand scandale de la Reine Isabelle, qui dut cependant les
Au Guatemala, dans le Yucatan, au Pérou, le processus se répète à peu près à l'identique. Les conquérants multiplient les massacres,les tortures et autres crimes. Les femmes sont éventrées, les nourrissons arrachés à leur mère. Les hommes sont embrochés par groupes et
Une fois la conquête achevée, la mise en coupe réglées des nouveaux territoires commence par l'exploitation des mines, pour laquelle la population locale est réquisitionnée. Mines d'or de Colombie, mines d'argent au Mexique et au Pérou, dont le Cerro de Potosi, ouvert vers 1545, constitue ce qu'il y a de plus beau : l'extraction du métal nécessite le travail de milliers d'ouvriers, engagés de force par des chefs de corvées dans les régions environnantes. Sur dix mineurs recrutés, trois seulement survivent ; les autres périssent, victimes das dangers de la mine, du travail épuisant dans la fournaise des galerie souterraines ou, après quelques années,le silicose qui est la maladie typique des travailleurs miniers. " Dans les mines d'Oaxaca, sur une demi lieue à la ronde et sur une bonne partie du chemin, c'est à peine si l'on
Accablés de travail, certains, plutôt que de se soumettre, fuient ou essaient de se révolter. Repris, les fugitifs sont battus, soumis de nouveau au travail foré ou parfois mis à mort. D'autres Indiens
Les Indiens Taïnos étaient, en général, assez mal nourris et fragiles. Or ils n'avaient pas affaire aux encomiendas eux-mêmes le plus souvent, mais à des
Il s'y ajouta les effets sentimentaux de la domination par l'étranger, de l'isolement des individus dispersés entre les encomiendas, de la séparations des maris et des femmes, du trafic d'
Dès 1501, les Espagnols importèrent des nègres d'Afrique. Mais ils étaient très chers. Ce fut, en partit, le manque de main d'œuvre pour les placers qui provoqua les vagues successives de conquêtes, à Cuba et Porto Rico. Mais les résultats furent les mêmes pour tous les Indiens.
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== La question de droit posé par les Espagnols ==
En effet ces faits de maltraitance posèrent aux Espagnols la question de droit. Avaient-ils le droit de conquérir les Indes occidentales ? Avaient-ils le droit d'asservir les Indiens? L'entourage des Rois d'Espagne soutint que le souverain avait un droit de propriété surle pays, donc un droit de conquête. C'est d'un titre de seigneur que les Rois d'
Mais avaient-ils le droit de les asservir? Les colons et beaucoup de théoriciens n'en doutèrent pa. Le plus influent fut Oviedo. En effet, il formula ses théories dès 1519 contre Las Casas, y revint en 1525 dans son ''Sumario de la nature de las Indias'', qui reflète l'esprit des colons. Oviedo adhère à la théorie d'Aristote ; il y a des races qui, par nature, sont tellement inférieures aux autres que, par droit naturel, elles sont destinées à l'esclavage. Or, les Indiens sont de cette catégorie. Ils sont paresseux, vicieux, mélancolique, couards, menteurs et bêtes. De plus, leur mariage est une collection de sacrilèges. Ils sont des idolâtres, libidineux, sodomites. Ils ne songent qu'à manger, boire, adorer des idoles païennes, commettre des obscénités bestiales. S'ils sont décimés, c'est qu'ils sont châtiés par Dieu, commes Sodome et Gomorrhe, pour leur péchés sexuels. Ils sont impossible à civiliser donc ils doivent être tenus en esclavage par la force et cela jusqu'à leur mort.
Montesinos fut relayé par Bartlomée de Las Casas. Prêtre, encomienda à Hispañola depuis 1502, et à Cuba depuis 1512, tueur
On peut donc élever tous les peuples, si l’on considère comme des frères à qui l’on se donne entièrement, sans recherche d’avantages individuels ou nationaux. Donc , il faut convertir uniquement par la douceur. D’ailleurs ce sont les Espagnols qui sont les sauvages. En effet, Las Casas montre tous les Indiens, à l’arrivée des Espagnols, obéissants, fidèles à leurs chefs, humbles patients, pacifiques, doux, sincères, bons, innocents, pauvres, désintéressés, d’intelligence vive et aptes à recevoir la sainte Foi catholique. Les Espagnols sont entrés chez ces bons sauvages comme des tigres, des lions affamés. Ils n’ont fait que dépecer, tuer, affliger, tourmenter, détruire les Indiens avec des cruauté inouïes. Ils ont même empêché les religieux Indiens prêcher l’Evangile. Et tout cela par amour de l’or.
-« Sauraient-ils s’entretenir par leurs seuls efforts, chaque Indiens sortant de l’or des mines, ou cultivant le sol, ou se maintenant par un autre labeur quotidiens?
- Savent-ils comment s’occuper de ce qu’ils peuvent acquérir par ce travail, dépensant seulement pour les nécessités de la vie, comme ferait un travailleur castillan ? »
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