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Cependant, au cours de l’exploitation du sol, la quantité de matière nutritive disponible pour la culture diminue très rapidement avec le temps que ce soit par lessivage ou par utilisation de ces mêmes cultures. De ce fait, le sol devient moins fertile et les rendements agricoles diminuent. C’est pourquoi ces parcelles défrichées ne sont cultivées qu’un an ou deux (la seconde culture est généralement une légumineuse, moins gourmande en nutriments). Au bout de 3 à 5 ans, les sols sont épuisés et il convient alors de défricher une autre parcelle de forêt et de laisser la précédente en friche de longue durée. Il s’y reconstitue alors un écosystème forestier qui peut de nouveau stocker de la biomasse.
 
Les rendements de ces systèmes agraires dépendent non seulement de la qualité initiale du boisement (densité de la forêt), des précipitations mais aussi et surtout de la période de rotation de la friche de longue durée, c’est -à -dire la durée pendant laquelle une parcelle est laissé en friche entre deux cultures. Plus celle-ci est élevée, plus le boisement peut se reconstituer et fournir ensuite un fertilisant performant. Le rendement réel (c’est -à -dire le volume de production par unité de surface effectivement ensemencée) de ces systèmes est très élevé. Cependant, il faut ajouter à la surface ensemencée la surface occupée par les arbres trop gros pour être abattus, on considère alors le rendement apparent. Il ne faut pas oublier non plus que pour une période de rotation de n années il faut avoir une surface en friche d’environ n fois la surface cultivée, ce qui nous mène au rendement territorial.
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|+Rendements et densité de population en fonction de la période de rotation (rappel: un hectare vaut 10 000 m<sup>2</sup> soit un carré de côté 100 m), on suppose les besoins alimentaires d’un individu de 2 quintaux par personne et par an.
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Ainsi les difficultés à effectuer un labour correct des jachères et la quantité limitée de biomasse disponible pour ré-enrichir le sol ont limité la capacité des cultivateurs  à régénérer la fertilité des jachères entre deux cultures. Les rendements s’en sont donc trouvés eux aussi limités.
 
Les rendements de ces systèmes de culture ont été surestimés par plusieurs auteurs qui avançaient des rendements allant de 7 à 13 quintaux de céréales par hectare. Des études portant sur des systèmes agraires à jachères et  culture attelée légère ayant persisté plus tard dans le temps (XX<sup>è</sup> siècle) ont mis en évidence des rendements proches de 5 quintaux par hectare, c’est -à -dire 3 quintaux consommables par hectare cultivé en prenant en compte les semences et les pertes. Il ne faut pas oublier que ces rendements ont pu varier fortement en fonction de paramètres géographiques, climatiques et météorologiques. En considérant l’efficacité limitée des outils à disposition des cultivateurs ces systèmes permettent d’exploiter de 6 à 7 hectares d’Ager par famille de cultivateurs (5 personnes) c’est -à -dire 3 à 3,5 hectares de cultures. Avec un rendement de 3 quintaux consommables par hectare et des besoin nutritifs de 2 quintaux par personne par an, une famille de cultivateur produit à peine de quoi se nourrir. Les systèmes à culture attelée légère permettent de soutenir une densité de population de l’ordre de 0,75 habitant par hectare c’est -à -dire 75 habitants par km<sup>2</sup> d’Ager. Avec un parcage nocturne il faut une tête de gros bétail ou cinq têtes de petit bétail par hectare de jachère pour effectuer un transfert de biomasse suffisant à un rendement de trois  quintaux consommables par hectare d’Ager. Une tête de gros bétail ou bien cinq têtes de petit bétail nécessite pour se nourrir en moyenne trois hectares de Saltus. Il faut donc pour chaque hectare de jachère (soit pour  deux hectares d’Ager ) trois hectares de Saltus. On a alors une densité de population de 30 habitants/km<sup>2</sup>. Enfin en prenant en compte la Silva et des besoins en bois de 0,2 hectare par habitant, on arrive à une densité d’environ 28 habitants par km{{Exp|2}}.<ref name=":1" />
 
Ces densités de populations sont légèrement  supérieure à celle des systèmes sur abattis-brûlis durables. Elles requièrent cependant un travail plus important et ont été mises en places en parallèle du développement de cités et d'États dans lesquels les professions se sont beaucoup diversifiées. Il a donc fallu trouver une main d’oeuvre supplémentaire, qui n’a pas de famille à nourrir et peut donc subvenir aux besoins d’un population ne produisant pas de nourriture. Ce fut le développement massif de l’esclavagisme.
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L’invention de la charrue a quant à elle permis d’effectuer un véritable labour efficace sur des surfaces bien plus étendues que le labour à bras effectué précédemment dans les systèmes à culture attelée légère. Le labour à la charrue permet d’enfouir au mieux le fumier (paille et déjections) ainsi que les divers végétaux poussant sur la jachère. En parallèle de la charrue on a pu voir apparaître d’autres techniques qui ont contribué à augmenter les rendements. Il s’agit notamment du ferrage des sabots des animaux de trait ou encore de jougs plus performants afin de tirer le plus grand profit de la force animale à disposition.
 
La réunion de ces conditions à permis d’accroître fortement les rendements des cultures. Le meilleur renouvellement de la fertilité  ainsi que le labour des sols ont permis d’obtenir des rendements de l’ordre de 8 quintaux par hectare cultivé soit 6 quintaux consommable par hectare cultivé. L’efficacité des outils à disposition permet à une famille de cultivateurs (5 personnes) d’exploiter jusqu’à 6 hectares d'Ager c’est -à -dire 3 hectares ensemencés. la production annuelle s’élève donc à 18 hectares par an par famille. En prenant une consommation de 2 quintaux par an par habitant la culture attelée lourde permet de dégager un surplus de production pouvant être vendu et nourrissant d’autres personnes. Pour obtenir de tels rendements il faut disposer de 15 tonnes annuelles de fumier par hectare de jachère. la superficie nécessaire à nourrir les bêtes les produisant est de l’ordre de 2,25 hectares de Saltus. Les besoins en bois de la population augmente avec la fabrication des nouveaux outils ou encore des étables. Ils sont d’en moyenne 0,7 hectare de forêt par habitant. Ainsi pour 3 hectares ensemencés produisant un total de 18 quintaux annuels il faut au total: 6 hectares d’Ager (3 ensemencés et 3 en jachère), 3*2,25=6,75 hectares de Saltus et 18/2=9 habitants pouvant être nourris nécessitant chacun 0,7 hectare de Silva c’est -à -dire 6,3 hectares. Cela correspond à une densité de population de quasiment 50 habitants par km<sup>2</sup>, soit près du double de la densité soutenue par la culture attelée légère.<ref name=":1" />
 
==== Dépasser les systèmes à jachère ====