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m transfert vers "temps de travail"
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Merci aussi, bien sûr, à toutes les personnes qui le font vivre et grandir, avec beaucoup de foi, de persévérance, de courage.
 
J'étais un fervent partisan des idées de Michel Rocard et de Jacques Delors (→ puisque le travail est si mal partagé – de plus en plus de chômeurs – remédions-y). Le travail très mal partagé, un chômage très développé donc, il induit la pauvreté, produit et alimente toutes sortes d'extrémismes. Ce travail très mal partagé, ce refus de partage, vient du désir de s'enrichir de nos sociétés, du désir d'une croissance durable aux dépens des plus pauvres. ''« Notre modèle de paix, de justice, avait été conçu sur l'économie carbonée (censée être inépuisable), à partir de l'énergie. Aujourd'hui il faut inverser la chose. [...] C'est notre modèle de justice qui doit devenir notre modèle de croissance. » (Cynthia Fleury, France culture).''
 
On devrait être sidéré de voir que l’éthique la plus fondamentale d’une société qui se voudrait viable : la justice, la solidarité, soient à ce point foulée aux pieds dans ce pays “des Droits de l’homme” ; alors que c’est la justice qui donne du sens à la vie, et plus généralement du sens à une société. Quand une société foule aux pieds la justice, la solidarité, les troubles sociétaux de tous ordres se multiplient, toutes les politiques se discréditent les unes après les autres, la société se vide de son sens et perd sa raison d’être. Quand un point aussi primordial est moqué, méprisé, mis sous le boisseau, d’année en année, de mois en mois, de jour en jour, comment se pourrait-il qu’une société ne finisse pas par se désagréger ? C'est d’une évidence criante, mais le citoyen contemporain devient de plus en plus peureux, aveugle, fataliste et déprimé.
 
De nombreuses idées fausses sont véhiculées sur le partage du temps de travail : ‘’les salaires baisseraient’’, ‘’les riches deviendraient pauvres’’, ‘’nos politiques ne seraient pas d’accord’’. Le sujet est devenu tabou, pourtant quelques uns d'entre eux n'attendent qu'une proposition portée par les citoyens
 
La course à la croissance, la surconsommation (etc.), ne sont plus tenables pour la planète et pour l'Humanité (Rapport Meadows). J'ai pleuré le 11 décembre 1994 quand devant mon téléviseur j'ai entendu Delors dire qu'il ne se présenterait pas, 4 mois plus tard, à l'Élection présidentielle française de 1995, même si je crois que je m'attendais un peu à une mauvaise nouvelle<ref>D'après Lionel Jospin, ce sont des raisons personnelles qui ont motivé la décision de Jacques Delors. On a dit aussi que sa fille l'avait encouragé à ne pas se présenter. La raison la plus souvent avancée est qu'il pensait qu'une fois élu il n'aurait pas reçu le soutien de la gauche. Je le pense aussi, comme je pense qu'il aurait eu à faire face à toutes sortes d'attaques de la part de la droite la plus conservatrice qui aurait pu vouloir profiter d'une fenêtre, de la part aussi d'autres groupes ayant la même motivation. Dès le début de son argumentation il dit qu'il a déjà beaucoup donné et met en avant son âge (bientôt 70 ans). Les commentateurs n'ont pas vraiment cru à cet argument, je pense pourtant qu'il compte, il aurait fallu être ''Superman'' pour à la fois garder le cap et affronter tous ces ''crocs en jambe''.</ref> (sinon pourquoi aurait-il demandé à faire une allocution devant tous les Français alors qu'il était en tête de tous les sondages ?). Au tout début des années 1980, Margaret Thatcher et Ronald Reagan avaient initié l'hypercapitalisme. Puis c'est 20 ans plus tard, au tout début des années 2000 que [[w:Martine_Aubry|la fille de Jacques Delors]] fabrique de toutes pièces une demi-mesure mal fagotée (avant même sa mise en œuvre Pierre Larrouturou publie en janvier 1998 le livre ''35 HEURES – le double piège)'', puis reprise pour être encore plus discriminatoire, et qui va réduire à néant tous les efforts qu'avait faits son père. On évite en famille de parler d'un sujet qui divise. Elle refuse de serrer la main à Pierre Larrourou. J'ai été le principal contributeur de l'article [[w:Pierre_Larrouturou|Pierre Larrouturou]] (selon moi le meilleur héritier de Rocard et Delors) en travaillant d'abord en collaboration avec Papa6 en 2008, puis seul jusqu'en 2010 (quelques articles liés aussi). À cette époque nous étions naïfs, nous pensions que les politiques pourraient relâcher un peu l'étreinte des multinationales. Nous avons malgré tout, je crois, montré qu'il n'y avait pas de fatalité, que chacun, à la place qu'il occupe, peut travailler au bien-être général.<br>
En 2006, alors que les statistiques officielles du chômage faisaient état de 7 millions de chômeurs, Fabienne Brutus, qui se fera ensuite licencier de son poste à l'ANPE, écrivait le livre [https://livre.fnac.com/a1804396/Fabienne-Brutus-Chomage-des-secrets-bien-gardes ''Chômage, des secrets bien gardés - La vérité sur l'ANPE''] et diffusait des vidéos (toujours disponibles sur le net) montrant comment le nombre de 17 millions s'était transformé en 7 millions. Cette phrase de Larrouturou je m'en souviens : <span style="color:blue">''« Une fois, j'ai rencontré dans un colloque M. Raffarin à qui je montrais la courbe de la productivité en France ''[qui croissait sans cesse]''. Pour toute réponse, il m'a arraché la courbe des mains. »''</span><br>
Je n'accorde plus aucun intérêt à des ''révélations'' telles que celle-ci : « Le chômage en France baisse de 1,9% au deuxième trimestre 2019. »<br />
C'est un lieu commun qu'il faut rappeler : les grosses entreprises ont intérêt à ce que le travail soit précaire, car ainsi les possibilités de négociations sur les salaires sont nulles (“Si vous n'êtes pas content, Pôle emploi embauche”). Rares sont ceux parmi les dirigeants politiques qui ont une vision globale saine de la société.<br>
Claude Mariotti