« La Révolution française/Les causes de la Révolution française » : différence entre les versions
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== La société française d'Ancien Régime ==
En 1789, la France est le pays le plus peuplé d'Europe avec 26 millions d'habitants. La population a augmenté de 32 % au cours du XVIIIe siècle, cette augmentation est liée à la baisse de la mortalité, due au recul des guerres, des épidémies et des famines. La population française est jeune puisque la moitié des Français a moins de {{Unité|25|ans}}, mais elle aussi rurale puisque 85 % des Français sont des ruraux. Il s'agira de comprendre l'organisation de cette société d'Ancien Régime en étudiant sa composition et sa hiérarchie. Il s'agit d'une société divisée en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-état qui représente 97 % de la population. Cette division est issue du Moyen-âge elle est censée être juste et complémentaire puisque chaque ordre dispose d'une fonction particulière, les nobles aussi appelés ''bellatores'', se chargent de défendre les populations en combattant, les membres du clergé, les ''oratores,'' assurent un
=== Le clergé français sous l'Ancien Régime ===
En 1789, le clergé compte 150.000 membres, 80.000 se trouvent dans le clergé séculier<sup>1</sup> et 70.000 dans le clergé régulier<sup>2</sup>. Le clergé dispose de fonctions religieuses, il se charge des messes, des offices, des confessions, des sacrements, mais il dispose également de prérogatives civiles puisqu'il est en charge de l'état civil, il recense les naissances, les baptêmes, les mariages, les décès. L'ordre clérical est un ordre privilégié puisqu'il est exempté d'impôts, il peut néanmoins contribuer aux finances royales de façon volontaire avec la pratique du Don Gratuit. Les clercs ne sont pas jugés par les tribunaux civils mais par des tribunaux ecclésiastiques, nommés officialités et gérés par les évêques, ce qui constitue une autre forme de privilège non négligeable. Cependant, il ne faudrait pas considérer que le clergé est un ordre uni puisqu'il existe de nombreuses disparités au sein de ce dernier. Il convient en effet de distinguer le haut-clergé du bas-clergé. Parmi le haut-clergé figurent 130 évêques et archevêques, ainsi que les abbés et les supérieurs du clergé régulier. Les membres du haut-clergé sont tous recrutés au sein de la haute noblesse, ils sont nommés par le roi qui dispose du droit de nomination depuis le concordat de Bologne de 1516. Les membres du bas-clergé sont au contraire recrutés au sein du tiers-état, leurs revenus sont plus faibles et surtout inégaux puisqu'ils ne perçoivent pas de salaire mais une part de l'impôt, nommée portion-congrue, ce qui
=== La noblesse française en 1789 ===
En 1789 la noblesse compte
=== Qu'est-ce que le tiers état ===
<blockquote>« Qu'est-ce que le Tiers-État ? Le plan de cet Écrit est assez simple. Nous avons trois questions à nous faire.</blockquote><blockquote>1º Qu’est-ce que le Tiers-État ? Tout.</blockquote><blockquote>2º Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien.</blockquote><blockquote>3º Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose. »</blockquote>Emmanuel Sieyès, ''Qu'est-ce que le Tiers-État ?''
Le tiers état en 1789 constitue l'immense majorité de la population française, au sein de ce groupe, les
Au sommet se trouve la haute bourgeoisie qui dispose de fortunes rivalisant avec celles de la haute noblesse, il est possible de citer l'exemple de Samuel Bernard, qui fut, dans la première moitié du dix-huitième siècle le banquier le plus riche d'Europe selon le mémorialiste Saint-Simon. Les riches bourgeois peuvent devenir des agents de la Ferme Générale, des fermiers généraux. Les fermiers généraux doivent disposer d'une fortune personnelle car ils avancent au roi de France les revenus des impôts indirects et des taxes et obtiennent le droit de recouvrer cette somme en prélevant eux-
Mais la haute bourgeoisie fortunée ne constitue qu'une frange limitée des élites urbaines, on trouve également une moyenne bourgeoisie qui comprend par exemple les avocats ou encore une petite bourgeoisie constituée d'artisans, de commerçants qui emploient des ouvriers ou qui travaillent pour leur propre compte. Enfin on trouve les classes populaires urbaines, composées d'ouvriers qualifiés ou sous formation.
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=== L'économie française en 1789 ===
Le commerce français en 1789 se porte plutôt bien, il s'agit essentiellement d'un commerce intérieur qui représente à lui seul trois-quarts des échanges commerciaux, la foire de Beaucaire par exemple concentrait à elle seule un dixième du chiffre d'affaires du commerce extérieur. Ce commerce intérieur peut se développer grâce à l'amélioration des voies de communication dans le royaume. Mais le commerce extérieur bénéficie lui aussi d'une certaine prospérité, il est concentré autour de 4 grands ports : Bordeaux, Nantes, Marseille et Rouen. En 1789 la France égalait l'Angleterre en termes de commerce international, disposant d'une part de 12 % dans les échanges mondiaux. Néanmoins la prospérité économique française repose sur une base fragile puisqu'elle n'est pas issue d'une progression économique lente mais d'une exploitation du domaine colonial antillais. L'île de Saint-Domingue produisait en 1789
L'industrie française bénéficie également d'une bonne situation, la première industrie en 1789 en France était l'industrie textile et cotonnière. La production textile est assurée par de grandes manufactures comme la manufacture des Gobelins à Paris. Au XVIIIe siècle les textiles haut de gamme se développent comme les indiennes imprimées, qui sont notamment produites par Oberkampf dans sa manufacture de Jouy-en-Josace. Cette industrie jouit des innovations technologiques qui apparaissent à l'époque moderne, comme la Jenny, une machine à filer le coton ou encore la Navette volante qui permet de produire des tissus de plus grande largeur.
=== Une agriculture en difficulté ===
L'agriculture française en 1789 demeure sous-productive, les céréales
=== L'endettement de l’État et la crise financière ===
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