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Ivan Hryhorovyč Matvijas<ref>{{Lien web|titre=Hryhorovych-Barsky, Ivan|url=http://www.encyclopediaofukraine.com/display.asp?linkPath=pagesHRHryhorovych6BarskyIvan.htm|site=www.encyclopediaofukraine.com|consulté le=2021-09-03}}</ref> en 1965 fournie une étude des substantifs qui apparaissent sous un '''''genre double''''' ou qui offrent différentes formes pour le même genre en ukrainien dans Досл. з укр. та рос. мов<ref>{{Article|prénom1=André|nom1=Vaillant|prénom2=André|nom2=Mazon|prénom3=André|nom3=Frolow|prénom4=Jean|nom4=Gouillard|titre=Publications|périodique=Revue des Études Slaves|volume=44|numéro=1|date=1965|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1965_num_44_1_7769|consulté le=2021-08-26|pages=163–363}}</ref>.
 
[[w:Nina Catach|Nina Catach]] en 1973 dans ''Que faut-il entendre par système graphique du français?'' qualifie de '''''genre double''''' les adjectifs finissant en ''é, i, u, c, d, f, g, l, n, t, s, t'' et ''x qui utilisent l'e final comme forme canonique du féminin''<ref>{{Article|prénom1=Nina|nom1=Catach|titre=Que faut-il entendre par système graphique du français?|périodique=Langue française|volume=20|numéro=1|date=1973|doi=10.3406/lfr.1973.5652|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1973_num_20_1_5652|consulté le=2021-08-26|pages=30–44}}</ref>''.'' La même année Hubert Séguin, dans ''Le genre des adjectifs en français'', indique que sous son analyse, nonobstant quelques exceptions tels les syntagmes figés, tous les adjectifs ont le '''''genre double'''''<ref>{{Article|prénom1=Hubert|nom1=Séguin|titre=Le genre des adjectifs en français|périodique=Langue française|volume=20|numéro=1|date=1973|doi=10.3406/lfr.1973.5654|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1973_num_20_1_5654|consulté le=2021-08-26|pages=52–74}}</ref>. En cela il faut entendre que la quasi-totalité de ces adjectifs sont disponibles simultanément sous genre féminin et masculin, avec ou sans variation dans les formes écrites et orales. Si dans le cas de l’adjectif, le fait que le genre lui soit extrinsèque et imputé contextuellement par un nom plus ou moins explicite, cette possibilité de genre multiple se trouve de fait également dans les noms eux-mêmes, bien que plus rarement. Pour les noms concernés, il y a certes plusieurs cas à préciser. Si le doublet peut potentiellement relever de l’usage arbitraire, comme dans ''après-midi,'' il peut aussi apporter des variations sémantiques allant de la simple nuance, comme dans ''amour'', jusqu’à un changement complet de sens, comme dans ''espace'' ou ''œuvre''. Certainement aussi, pour les termes épicènes, en particulier pour les cas où ils réfèrent à des personnes, les stéréotypes peuvent interférer avec le sens, alors que par ailleurs la même définition devrait suffire à préciser la sémantique indépendamment du genre lexicale ou référentiel. Dans de rares cas, la syntaxe aussi peut être mêler à la détermination d’un ''genre double'', comme le rappel Suzanne Pons-Ridler dans sa synthèse ''Orthographe: pourquoi être plus royaliste que le roi&nbsp;!'', où elle synthétise entre autre André Casteilla et Jean-Louis Bouttaz<ref>{{Article|prénom1=Suzanne|nom1=Pons-Ridler|titre=Orthographe: pourquoi être plus royaliste que le roi!|périodique=The French Review|volume=61|numéro=2|date=1987|issn=0016-111X|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/393911|consulté le=2021-09-03|pages=229–238}}</ref>.
 
Louis Basset dans son analyse de 1994 intitulée ''Platon et la distinction nom/verbe'' propose une traduction original du philosophe grec où, plutôt que celle employant la formule ''deux genres de signes'', il donne ''un '''genre double''' de ce qui sert à signifier la réalité''<ref>{{Article|prénom1=Louis|nom1=Basset|titre=Platon et la distinction nom/verbe|périodique=MOM Éditions|volume=32|numéro=1|date=2004|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mom_0184-1785_2004_mon_32_1_2828|consulté le=2021-08-26|pages=295–314}}</ref>. Ici le genre est utilisé pour qualifier une distinction entre types de mot dans le discours dans une granularité moins fine que le substantif, et faire le pont entre classe nominale et verbale. Par ailleurs ces deux classes se retrouvent encore couramment amalgamés dans certains emploi du mot ''verbe'' lui-même, dans des énoncés tel «&nbsp;''Nous cherchons ici à passionner par le ressac de la redite et non à convaincre par le verbe''&nbsp;»<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Jean Rondeau official website - Dynastie the new Album|url=http://www.jean-rondeau.com/|site=Jean Rondeau|consulté le=2021-09-03}}</ref>.
 
Nicole Pradalier, dans ''l’homme et son genre'' publié en 2012, utilise le terme de '''''genre double''''' qui frise l’évocationl’allusion au terme d’agentd’''agent double'' en indiquant que ''sous la pression du genre référentiel, la dynamique de l'épicénie permet de passer du genre unique et arbitraire au genre double et motivé''<ref name=":23" />.
 
 
 
 
Cette section ne tiens pas compte du genre double compris dans la série des genres dactylique, égal, épitrite, péonique, sesquialtère qualifiant une métrique, c’est à dire qui sont utilisés dans l’analyse de la versification : ils ne font pas référence à un genre grammatical<ref>{{Article|prénom1=François|nom1=Duysinx|titre=Les passages lyriques dans l'« Alceste» d'Euripide|périodique=L'Antiquité Classique|volume=31|numéro=1|date=1962|doi=10.3406/antiq.1962.3659|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1962_num_31_1_3659|consulté le=2021-08-26|pages=189–233}}</ref>.
 
Cette section ne tiens pas compte du genre double compris dans la série des genres dactylique, égal, épitrite, péonique, sesquialtère qualifiant une métrique, c’est à dire qui sont utilisés dans l’analyse de la versification : ils ne font pas référence à un genre grammatical<ref>{{Article|prénom1=François|nom1=Duysinx|titre=Les passages lyriques dans l'« Alceste» d'Euripide|périodique=L'Antiquité Classique|volume=31|numéro=1|date=1962|doi=10.3406/antiq.1962.3659|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1962_num_31_1_3659|consulté le=2021-08-26|pages=189–233}}</ref>.
=== Douteux ===
Jacques Chomarat emploi le terme de '''''genre douteux''''', à la suite de [[w:Laurent Valla|Laurent Valla]], qui l’utilise pour référer aux noms pour lequel l’usage hésite<ref name=":5">{{Article|prénom1=Jacques|nom1=Chomarat|titre=Deux opuscules grammaticaux de Valla|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=4|numéro=2|date=1982|doi=10.3406/hel.1982.1125|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1982_num_4_2_1125|consulté le=2021-07-23|pages=21–40}}</ref>. Le terme est également employé de façon plus ou moins persistante à travers la littérature philologique<ref>{{Article|prénom1=Édouard|nom1=Galletier|titre=Ladislaus Strzelecki, De Flavio Capro Nonii auctore. Mémoires de la section philologique, t. LXV, 1936|périodique=Revue des Études Anciennes|volume=43|numéro=3|date=1941|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1941_num_43_3_3190_t1_0309_0000_2|consulté le=2021-08-01|pages=309–309}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Yves|nom1=Millet|titre=Tchèque et slovaque|périodique=Revue des Études Slaves|volume=50|numéro=3|date=1977|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1977_num_50_3_2071|consulté le=2021-08-01|pages=487–508}}</ref><ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Histoire Épistémologie Langage, tome 14, fascicule 1, 1992. L'Adjectif : Perspectives historique et typologique.|volume=14|numéro=1|date=1992|lire en ligne=https://www.persee.fr/issue/hel_0750-8069_1992_num_14_1|consulté le=2021-08-01}}</ref><ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Histoire Épistémologie Langage, tome 4, fascicule 2, 1982. Statut des langues / Approche des langues à la Renaissance.|volume=4|numéro=2|date=1982|lire en ligne=https://www.persee.fr/issue/hel_0750-8069_1982_num_4_2|consulté le=2021-08-20}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Bernard|nom1=Colombat|titre=L'adjectif dans la tradition latine : vers l'autonomisation d'une classe|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=14|numéro=1|date=1992|doi=10.3406/hel.1992.2343|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1992_num_14_1_2343|consulté le=2021-08-01|pages=101–122}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Maria|nom1=Colombo Timelli|titre=Manuels français de syntaxe latine du XVe siècle : répertoire et typologie|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=19|numéro=2|date=1997|doi=10.3406/hel.1997.2681|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1997_num_19_2_2681|consulté le=2021-08-20|pages=133–153}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Pierre-Yves|nom1=Lambert|titre=Essai d’interprétation suivie|périodique=Études celtiques|volume=22|numéro=1|date=1985|doi=10.3406/ecelt.1985.1792|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1985_num_22_1_1792|consulté le=2021-08-20|pages=155–177}}</ref>. Il rejoint donc le terme de genre double, en insistant sur une double incertitude plutôt qu’établissant une double acceptation. D’autant qu’étymologiquement, douteux dérive du latin ''<code>duo</code>''&nbsp;: deux et <code>''habeō''</code>&nbsp;: posséder, contenir.
Jacques Chomarat emploi le terme de genre douteux, à la suite de [[w:Laurent Valla|Laurent Valla]], utilise le terme de ''genre douteux'' pour référer aux noms pour lequel l’usage hésite<ref name=":5">{{Article|prénom1=Jacques|nom1=Chomarat|titre=Deux opuscules grammaticaux de Valla|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=4|numéro=2|date=1982|doi=10.3406/hel.1982.1125|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1982_num_4_2_1125|consulté le=2021-07-23|pages=21–40}}</ref>.
 
Le terme est également employé de façon plus ou moins persistante à travers la littérature philologique<ref>{{Article|prénom1=Édouard|nom1=Galletier|titre=Ladislaus Strzelecki, De Flavio Capro Nonii auctore. Mémoires de la section philologique, t. LXV, 1936|périodique=Revue des Études Anciennes|volume=43|numéro=3|date=1941|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1941_num_43_3_3190_t1_0309_0000_2|consulté le=2021-08-01|pages=309–309}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Yves|nom1=Millet|titre=Tchèque et slovaque|périodique=Revue des Études Slaves|volume=50|numéro=3|date=1977|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1977_num_50_3_2071|consulté le=2021-08-01|pages=487–508}}</ref><ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Histoire Épistémologie Langage, tome 14, fascicule 1, 1992. L'Adjectif : Perspectives historique et typologique.|volume=14|numéro=1|date=1992|lire en ligne=https://www.persee.fr/issue/hel_0750-8069_1992_num_14_1|consulté le=2021-08-01}}</ref><ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Histoire Épistémologie Langage, tome 4, fascicule 2, 1982. Statut des langues / Approche des langues à la Renaissance.|volume=4|numéro=2|date=1982|lire en ligne=https://www.persee.fr/issue/hel_0750-8069_1982_num_4_2|consulté le=2021-08-20}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Bernard|nom1=Colombat|titre=L'adjectif dans la tradition latine : vers l'autonomisation d'une classe|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=14|numéro=1|date=1992|doi=10.3406/hel.1992.2343|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1992_num_14_1_2343|consulté le=2021-08-01|pages=101–122}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Maria|nom1=Colombo Timelli|titre=Manuels français de syntaxe latine du XVe siècle : répertoire et typologie|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=19|numéro=2|date=1997|doi=10.3406/hel.1997.2681|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1997_num_19_2_2681|consulté le=2021-08-20|pages=133–153}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Pierre-Yves|nom1=Lambert|titre=Essai d’interprétation suivie|périodique=Études celtiques|volume=22|numéro=1|date=1985|doi=10.3406/ecelt.1985.1792|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ecelt_0373-1928_1985_num_22_1_1792|consulté le=2021-08-20|pages=155–177}}</ref>.
 
=== Épicène ===
Clerico Geneviève, dans son ''Ellipse et syntaxe de concordance chez quelques grammairiens classiques'' de 1983, rappel l’étymologie <code>epíkoinos/ἐπίκοινος</code>&nbsp;: sur-commun, et rapporte la définition suivante<ref>{{Article|prénom1=Geneviève|nom1=Clerico|titre=Ellipse et syntaxe de concordance chez quelques grammairiens classiques|périodique=Histoire Épistémologie Langage|volume=5|numéro=1|date=1983|doi=10.3406/hel.1983.1141|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/hel_0750-8069_1983_num_5_1_1141|consulté le=2021-07-23|pages=43–56}}</ref>&nbsp;:<blockquote>Sous un seul genre, qui est celui de la terminaison, un mot épicène comprend les deux espèces soit qu’on parle du mâle ou de la femelle sans toutefois les déterminer [ex. ''agricola'' ; en fr. professeur]. C’est le genre commun dans lequel l’un des deux l’emporte.</blockquote>Autrement dit, en ce sens l’épicène part de la même problématique que le commun de désignation d’un groupe de désignants hétérogènes sur le plan du genre, mais au lieu d’introduire un nouveau genre pour ce cas, réemploi l’un des genres existants. La pratique de l’épicène est donc possible dès lors qu’il existe au moins deux genres, et il paraît donc envisageable d’avoir une telle pratique dans une langue ayant par exemple uniquement le genre commun et neutre. Cela peut notamment en ce sens qualifier la pratique en français d’employer le genre dit masculin pour regrouper des genres hétérogènes comme dans la phrase ''les éléphants et les girafes se rejoignirent et ensemble'' ils ''se dirigèrent vers la savane.''
 
En français il est commun de qualifier un nom d’épicène lorsque celui-ci peut s’employer sous la même forme aussi bien au féminin qu’au masculin. Par exemple ''philosophe'' peut s’employer sans variation morphologique aussi bien dans ''[[w:Hannah Arendt|Hannah Arendt]] est une philosophe'' que dans ''[[w:Épicure|Épicure]] est un philosophe'', contrairement à des noms variant en genre comme ''penseur'' et ''penseuse'' ou ''théoricien'' et ''théoricienne''.
 
Ces deux acceptations se rejoignent donc dans l’absence d’introduction de formes différenciées.
 
=== Féminin ===
DansEn 1930 dans ''La chronologie des langues indo-européennes et le développement du genre féminin'', Antoine Meillet rappelle que<ref>{{Article|prénom1=Antoine|nom1=Meillet|titre=La chronologie des langues indo-européennes et le développement du genre féminin|périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|volume=74|numéro=2|date=1930|doi=10.3406/crai.1930.75900|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1930_num_74_2_75900|consulté le=2021-08-03|pages=149–154}}</ref>&nbsp;: <blockquote>l'opposition  des  genres  «  animé  »  et  «  inanimé  »  est essentielle à l'ancien indo-européen. […] L'opposition du masculin et du féminin n'est qu'une subdivision du genre « animé ». […] le latin ne distingue pas les deux sous-genres de l'animé dans une grande partie des adjectifs […] et  rien  n'indique que  cette  absence de  distinction résulte  d'une  confusion relativement récente.</blockquote>Il y indique aussi une association du genre féminin à&nbsp;:
 
* la classe biologique femelle, qui elle même introduit l’opposition sous le plan des sexes&nbsp;;
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Parmi les traits souvent cités comme influençant un supposé modèle socio-sémantique influençant le genre grammatical féminin se trouvent les qualificatifs suivants&nbsp;: docile, obéissante, passive, sentimentaliste<ref name=":8" /><ref name=":9">{{Article|langue=fr|prénom1=Louise|nom1=Cossette|titre=Pierrette Bouchard et Jean-Claude St-Amant : Garçons et filles. Stéréotypes et réussite scolaire|périodique=Recherches féministes|volume=10|numéro=1|date=1997|issn=0838-4479|issn2=1705-9240|doi=10.7202/057921ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/rf/1997-v10-n1-rf1655/057921ar/|consulté le=2021-08-20|pages=168–170}}</ref>.
 
Traditionnellement dans les grammaires françaises le féminin, lorsqu’un substantif est déclinable en genres, est présenté comme un genre dérivé, le masculin étant alors promut comme modèle prototypique, à l’instar du singulier vis-à-vis du pluriel<ref>{{Article|prénom1=Claude|nom1=Georgin|titre=L’enseignement de la langue française aux enfants de 6 à 10 ans (suite)|périodique=Revue pédagogique|volume=1|numéro=1|date=1878|lire en ligne=https://education.persee.fr/doc/revpe_2021-4111_1878_num_1_1_1137|consulté le=2021-08-08|pages=393–398}}</ref>. Or pour les substantifs relatifs à des personnes qui constituent l’essentiel de ces noms déclinables, sur un échantillon de 2 000 termes Edwige Khaznadar constate une distribution comprenant 3 % d’alternance complète des bases, 36 % de formes épicènes et 61 % en formes utilisant des suffixes alternants dont 6 % uniquement à l’oral<ref>{{Lien web|auteur1=Edwige Khaznadar|titre=Sexisme et grammaires scolaires - Langue-fr.net|url=https://www.langue-fr.net/Sexisme-et-grammaires-scolaires|site=www.langue-fr.net|date=2000|consulté le=2021-08-08}}</ref>. Il convient de noter que sur le plan des morphes, l’analyse se fait sur des alternances suffixales et non sur un complément suffixale au masculin. Par exemple sur le couple voyageur et voyageuse, il convient de segmenter la base voyag/ des suffixes -eur et -euse qu’il ne sera pas pertinent de segmenter en première articulation comme voyageu/ suivi de -r ou -se. D’autant que la même base morphémique sert par ailleurs à former les termes voyageable, voyagement, voyager, voyagisme et voyagiste. De même consultant et consultante ont pour base commune consult- et suffixes respectifs -ant et -ante, suffixes qu’il n’est pas plus pertinent de segmenter autrement en première articulation. Là aussi cette analyse est justifiée au regard des autres termes générés sur cette même base&nbsp;: consultable, consultance, consultat, consultatif, consultation, consulte, consulter, consulteur, consulting, consultrice. Aussi il n’est pas exagéré de conclure ici qu’en français le féminin ne dérive pas plus du masculin que l’inverse, mais que tous deux découlent toujours, aux plus, corrélativement d’une base commune.
 
Pour aller plus loin sur le concept de genre féminin, qui superpose des représentations anthropologiques, biologiques, didactiques, linguistiques, pédagogiques, politiques, sociologiques, urbanistiques et psychologiques dépassant le champ spécifique de la présente section sans que leurs interférences soient à écarter, il sera possible de consulter également les ressources relatives parmi les références<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Valérie|nom1=Dubé|titre=Une lecture féministe du « souci de soi » de Michel Foucault : pour un retour à la culture différenciée du genre féminin|périodique=Recherches féministes|volume=21|numéro=1|date=2008|issn=0838-4479|issn2=1705-9240|doi=10.7202/018310ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/rf/1999-v12-n2-rf2309/018310ar/|consulté le=2021-08-03|pages=79–98}}</ref><ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Perreault|titre=Morale catholique et genre féminin : la sexualité dissertée dans les manuels de sexualité maritale au Québec, 1930-1960|périodique=Revue d'histoire de l'Amérique française|volume=57|numéro=4|date=2004|issn=0035-2357|issn2=1492-1383|doi=10.7202/009642ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/haf/2004-v57-n4-haf833/009642ar/|consulté le=2021-08-03|pages=567–591}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Colette|nom1=Chiland|titre=De l'essence du féminin|périodique=Psychologie clinique et projective|volume=1|numéro=2|date=1995|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/clini_1265-5449_1995_num_1_2_1026|consulté le=2021-08-03|pages=143–160}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Sabina|nom1=Crippa|titre=La valorisation du genre dans quelques termes du langage religieux|périodique=Langages|volume=27|numéro=111|date=1993|doi=10.3406/lgge.1993.1105|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1993_num_27_111_1105|consulté le=2021-08-04|pages=39–47}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Antoine|nom1=Meillet|titre=Le nom latin Venus|périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|volume=73|numéro=4|date=1929|doi=10.3406/crai.1929.75821|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1929_num_73_4_75821|consulté le=2021-08-04|pages=333–337}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Nicolas|nom1=Offenstadt|titre=Les femmes et la paix à la fin du Moyen Âge : genre, discours, rites|périodique=Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public|volume=31|numéro=1|date=2000|doi=10.3406/shmes.2000.1797|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_2001_act_31_1_1797|consulté le=2021-08-04|pages=317–333}}</ref><ref name=":6" /><ref>{{Article|prénom1=Irène|nom1=Bellier|titre=Le genre, la nature et les hommes chez les Mai Huna (Amazonie péruvienne)|périodique=Journal des anthropologues|volume=45|numéro=1|date=1991|doi=10.3406/jda.1991.1618|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jda_1156-0428_1991_num_45_1_1618|consulté le=2021-08-08|pages=29–38}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Luce|nom1=Irigaray|titre=Importance 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Economies, sociétés, civilisations. 37ᵉ année, N. 2, 1982.|volume=37|numéro=2|date=1982|lire en ligne=https://www.persee.fr/issue/ahess_0395-2649_1982_num_37_2|consulté le=2021-08-20}}</ref><ref>{{Article|prénom1=Jean|nom1=Schmitz|titre=Le féminin devient masculin|périodique=Journal des Africanistes|volume=55|numéro=1|date=1985|doi=10.3406/jafr.1985.2090|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jafr_0399-0346_1985_num_55_1_2090|consulté le=2021-08-20|pages=105–125}}</ref><ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Marie-Ève|nom1=Lang|titre=L’« agentivité sexuelle » des adolescentes et des jeunes femmes : une définition|périodique=Recherches féministes|volume=24|numéro=2|date=2011|issn=0838-4479|issn2=1705-9240|doi=10.7202/1007759ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/rf/2011-v24-n2-rf5005937/1007759ar/|consulté le=2021-08-20|pages=189–209}}</ref><ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Karine|nom1=Meshoub-Manière|titre=D’une étrange conception de la langue dans quelques manuels scolaires de l’école élémentaire : le cas du « féminin des noms »|périodique=Le français aujourd'hui|volume=192|numéro=1|date=2016|issn=0184-7732|issn2=2107-0857|doi=10.3917/lfa.192.0033|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2016-1-page-33.htm|consulté le=2021-08-26|pages=33}}</ref>.
 
=== Flou ===
Madeleine Pastinelli et Caroline Déry, dans leur article ''Se retrouver entre soi pour se reconnaître Conceptions du genre et régulation des échanges dans un forum de personnes trans'', publié en 2016, présente le '''''genre flou''''' comme un idéal performatif des échanges dans le milieu considéré, à l’instar du genre mixte<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Madeleine|nom1=Pastinelli|prénom2=Caroline|nom2=Déry|titre=Se retrouver entre soi pour se reconnaître : conceptions du genre et régulation des échanges dans un forum de personnes trans|périodique=Anthropologie et Sociétés|volume=40|numéro=1|date=2016|issn=0702-8997|issn2=1703-7921|doi=10.7202/1036375ar|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/as/2016-v40-n1-as02502/1036375ar/|consulté le=2021-09-03|pages=153–172}}</ref>.
<blockquote>🚧 À faire&nbsp;:
 
Le terme de genre flou est employé ici et là dans les sciences sociales pour pour désigner des catégories aux définitions imprécises ou aux frontières évanescentes<ref>[https://www.cairn.info/resultats_recherche.php?searchTerm=%22genre+flou%22 Résultats de recherche pour "genre flou" | Cairn.info], 27 résultats au 3 septembre 2021, majoritairement liés à la citation en bibliographie de Clifford Geertz, 1980, Genres flous : les refigurations de la pensée sociale, in ''Savoir local, savoir global,'' trad. franç., PUF, 1986.</ref>.
* https://www.cairn.info/resultats_recherche.php?searchTerm=%22genre+flou%22
</blockquote>https://www.erudit.org/fr/revues/as/2016-v40-n1-as02502/1036375ar/
 
=== Fluide ou mouvant ===