« Nouvelles figures de l’utilisateur dans une économie de l’attention/Analyse des attentes des nouvelles figures de l'utilisateur » : différence entre les versions

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Considérant le sentiment de solitude dans sa dimension sentimentale, dite d’auto-renforcée dans notre piste d’étude, le lien paraît limpide. Un individu placé dans un environnement dans lequel il ressent une absence, un inaccessible, aura tendance à vouloir retrouver un '''point d’ancrage''' de son moment présent ''[biais cognitif à rechercher]''. Cet ancrage, il le retrouve non dans les relations « réelles » (en opposition à celles « virtuelles ») à sa portée avec lesquelles il perçoit une certaine distanciation sociale, plutôt dans une '''zone de confort social''' dont il a la connaissance et l’expérience, contenue dans son smartphone.
Pour illustrer ces propos, il est suffisant de s’imaginer l’arrivée sur un territoire étranger : dans une nouvelle ville, un nouveau pays par exemple. L’individu arrivant est dès lors confronté à plusieurs obstacles à sa sociabilité, en ce qu’elle constituerait la mise en dialogue avec autrui, ne serait-ce la langue, les habitudes de vie, les comportements sociétaux induits. Dans une telle situation, se sentir déconnecté de la réalité dès lors « inaccessible » en raison de ces différents obstacles semble une situation légitime, logique, le sujet ayant perdu tout ancrage dans son environnement. Le seul repère restant à disposition, et plus encore à portée de main, est sans aucun doute celui de son smartphone : lui permettant de poursuivre un dialogue avec des personnes lui étant connues donc accessibles, d’avoir accès à des informations sous une présentation numérique à laquelle il est habitué, donc facilesfacile d’accès, etc. Un exemple des plus parlant reste cet automatisme à activer le GPS de notre smartphone pour trouver son chemin dans des rues inconnues, plutôt que se confronter à cet « inaccessible » des panneaux directionnels et des passants alentoursalentour.
 
 
Bien plus qu’un simple captage cognitif de l’attention, le smartphone induit dans ces situations un '''sentiment d’assurance''', être sûr de soi, assimilable à un quotidien dans lequel tous les repères et ancrages sont acquis. L’individu qui, à son habitude, accorde de façon spontanée une attention aux repères qu’il a ou qui ont été construits dans sa vie (prise dans une dimension spatio-temporelle, entre quotidien et environnement), s’applique dans une situation hors de sa zone de confort, dans un environnement non familier, à '''reproduire''' lui-même ce sentiment d’assurance. Ainsi, il suscite de façon volontaire son attention, la focalisant sur son smartphone qui lui apporte, en quelquesquelque sortessorte, l’assurance dont il a besoin. Ce mécanisme provoqué par l’individu lui-même est bien sûr, ne pouvant être autrement, renforcé et déclenché par les sécrétions chimiques neurologiques, de dopamine, lesquelles il ne peut ou ne sait contrôler et, a fortiori, est habitué.