Sport scolaire en France au XX° siècle/L’UNSS
Jusqu’à la Grande Guerre les activités physiques scolaires sont essentiellement inféodées en France à la seule gymnastique républicaine. Cependant les premières pratiques sportives apparaissent dès la fin du XIX° siècle dans les grands lycées parisiens, initiées par des groupes de lycéens issus des classes favorisées. En 1882 les élèves du lycée Condorçet crééent le Racing club de France et l’année suivante ceux de Saint-Louis, le Stade Français. Le 20 novembre 1887 Georges de Saint-Clair fonde avec les dirigeants de ces deux associations l'Union des sociétés françaises de course à pied (USCFCP).
Le 1 janvier 1888 Pierre de Coubertin lui répond par la création d'un Comité pour la propagande des exercices physiques dans l'éducation présidé par Jules Simon. Ce comité se consacre un temps à l'organisation des jeux à l'école Monge puis Coubertin y renonce pour rejoindre de Saint-Clair à la direction de l’USCFCP qui se transforme en 1889 en Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). Malgré les résistances d’une partie de ses membres, celle-ci ambitionne dès lors de susciter la création d'associations sportives (A.S.) dans les lycées et collèges et l’année suivante une circulaire de Léon Bourgeois en autorise la création à l'initiative des élèves.
Il faut attendre le 13 janvier 1923 pour qu’une circulaire rattache leur cadre institutionnel à la loi de 1901. Afin d’échapper à la tutelle des nouvelles fédération sportives un Office du Sport Universitaire (OSU), de droit privé, est créé en 1931 à l’initiative des étudiants de l’UNEF. Le 23 juin 1938 cet OSU, se mue en Office du sport scolaire et universitaire (OSSU) dont la gestion locale est confiée aux professeurs d’éducation physique. Il devient à l’occasion une organisation para-publique avec des représentants du Ministère membres de droit de son conseil d’administration. En 1942 celui-ci devient Union du Sport Scolaire et Universitaire (USSU) avec pour présidents régionaux des représentants de l’Etat. Cette véritable étatisation du sport scolaire favorise son expansion.
Dès le 2 octobre 1943 une ordonnance du gouvernement provisoire d'Alger … rétablit pour les groupements sportifs, la liberté d'association définie par la loi du 1 juillet 1901. Confirmée par une seconde ordonnance prise à Paris le 28 août 1945 celle-ci introduit néanmoins la notion nouvelle d'agrément qui leur impose une forme de contrôle a priori à toutes les fédérations à travers l'obligation de dispositions statutaires. En revanche l'état soutient le sport scolaire en octroyant le 25 mai 1950 un forfait de trois heures sur leur service aux enseignants d'EPS pour l'encadrement de l'AS de leur établissement. En 1962 le Haut-commissaire à la Jeunesse et aux sports, Maurice Herzog, remplace l'OSSU par l'ASSU, l’Etat réaffirmant à l’occasion son rôle de service public.
À partir de 1971, le sport scolaire est réorienté vers la pratique du plus grand nombre et l'établissement de relations plus étroites avec l'éducation physique qui se réduit elle-même de plus en plus à des cycles d'initiation sportive. La loi du 29 octobre 1975, dite loi Mazaud, consacre la séparation du secondaire et du supérieur en différenciant l'Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) de la Fédération française du Sport Universitaire (FNSU). Puis la loi Avice du 16 juillet 1984 redéfinit les objectifs de mission de service public du sport scolaire :
- sportif : faire pratiquer des activités sportives dans un cadre institutionnel d' état
- éducatif : sensibilisation à la vie associative
- culturel : s'approprier le sport et les pratiques corporelles comme fait de culture
Avec la Charte du sport scolaire du second degré de 1993 aux objectifs partagés avec l'EPS s'ajoutent :
- la pratique du sport par le plus grand nombre dans le respect de l'éthique sportive et humaniste ;
- l'apprentissage de la responsabilité, de la citoyenneté avec recherche d'assimilation et d'intégration.