Systèmes monétaires/Système monétaire international
Le système monétaire international est l’organisation des relations monétaires entre les pays.
Introduction
modifierL’étalon-or international
modifier- 1) Mise en place de l'étalon-or international (1870–1900)
L'Empire allemand vote une Loi monétaire prussienne en 1871, instaurant un étalon-or, puis une Loi monétaire allemande en 1873 créant le Goldmark.
Cette monnaie devient le Reichsmark, en utilisant à partir de 1890, l'or extrait dans les mines d'Afrique du Sud pour augmenter la masse monétaire.
Les autres pays se tournent progressivement vers ce système qui met en valeur les propriétés de l'or comme unité de valeur stable, échangeable et universelle.
C'est le premier véritable système monétaire international puisqu' il définit un ensemble de règles sur les modes de détermination du cours des monnaies et sur la nature des réserves internationales permettant le règlement des échanges internationaux.
L'étalon-or remplace le bimétallisme où la monnaie était convertible à la fois en or et en argent.
- 2) Le régime monétaire de l’étalon-or international (1880-1914)
L’étalon-or est un système monétaire dans lequel l'unité de compte (ou étalon monétaire) correspond à un poids fixe d'or. Dans ce système, toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Les parités de deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l'or et les taux de change sont stables entre pays participants. L'or constitue une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de réserve pour les banques centrales des pays qui l'ont adopté.
Les accords de Bretton Woods
modifierEn 1944, les accords de Bretton Woods ont défini les règles qui organisaient le système financier international. Leur objectif principal fut de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique des pays touchés par la guerre. Le système de Bretton Woods reposait sur des règles précises et contraignantes qui s’imposaient aux États. Le Fonds monétaire était créé pour gérer tout cela.
Le nouveau système organisait en fait l’utilisation internationale du dollar à la place de l’étalon-or.
Le système monétaire international a beaucoup évolué depuis 1944.
Les droits de tirage spéciaux sont un instrument monétaire international, créé par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres. La mise en place des DTS n’a pas empêché l’expansion incontrôlée des dollars. L’accumulation conserve quarante ans après un rythme très soutenu bien que la crise depuis 2007 l'a ralenti.
Les perturbations qui s’ensuivaient sur les marchés des changes rendaient de plus en plus difficile le maintien de cours stables. L’inconvertibilité du dollar le 15 août 1971 allait s’accompagner d’une instabilité grandissante des monnaies.
Le système de Kingston
modifierLes accords de la Jamaïque font suite à la réunion de Kingston en Jamaïque en janvier 1976, du Comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) qui met un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables. Ils confirment officiellement l'abandon du rôle légal international de l'or. Les accords de Bretton Woods reposaient sur des règles que les pays devaient respecter et qui constituaient pour eux autant d’obligations et de contraintes. Les accords de Kingston sont fondés sur des procédures que le Fonds monétaire doit appliquer, sur des comportements que les pays doivent adopter.
Les accords de la Jamaïque s'appuient sur trois dispositions essentielles :
- l'abandon du système des taux de changes fixes et la légalisation du nouveau système de taux de change.
- le rôle de surveillance attribué au FMI.
- l'élimination du rôle de l'or au sein du Système monétaire international et la place prépondérante accordée aux Droits de tirage spéciaux (DTS).
Les "Accords de la Jamaïque" légalisent le système des taux de changes flottants et mettent fin au régime des parités fixes mais ajustables. Il ne s'agit en fait que d'une régularisation, les monnaies flottant depuis le 19 mars 1973.
Le système monétaire international
modifierLe système monétaire international est constitué des politiques et mécanismes officiels relatifs à la balance des paiements internationaux, en particulier les régimes de change. Il est donc concerné par:
- 1) les taux de change,
- 2) les paiements courants et les flux de capitaux et
- 3) les réserves internationales.
Le système monétaire international est hybride car les régimes de change et les points d’ancrage nominal sont différents dans les principaux pays. En 2011, parmi les 40 principaux pays de la planète, environ 30 pays sont dotés de taux de change flottants, et les autres ont un régime de changes dirigés ou fixes.
L’architecture financière mondiale
modifierLe système monétaire international est constitué d’une panoplie d’institutions, de règlements, de normes et de conventions qui régissent son fonctionnement.
Par suite du déclenchement de la crise, des plans détaillés visant le remaniement des structures financières nationales et de l’infrastructure internationale ont été mis au point. Le G20 a succédé au G7 et au G10 en tant que première tribune économique dans le monde. L’absence d’ajustements des taux de change a entraîné, pour les États-Unis et la chine des déséquilibres extérieurs profonds qui ont contribué à la crise financière de 2007 – 2009. Compte tenu de la persistance des déséquilibres, des tensions sur les marchés des changes et des vulnérabilités observées, le système monétaire international doit absolument être repensé pour permettre des ajustements plus symétriques et plus rapides des taux de change, tout particulièrement parmi les pays d’importance systémique.
Bientôt, l’économie mondiale deviendra une économie multipolaire, constituée de plusieurs grandes régions économiques. Le système monétaire international doit évoluer pour devenir un système mieux en mesure de composer avec la mondialisation financière grandissante.
Le Conseil de stabilité financière
modifierLe Forum sur la stabilité financière (pays membres du G10) a été remplacé par le Conseil de stabilité financière qui englobe les membres du G20 et d’autres pays ayant un secteur financier d’envergure, comme les Pays-Bas et Singapour.
Le Conseil de stabilité financière a reçu le mandat de diriger la réforme du secteur financier notamment en ce qui concerne les normes de Bâle III relatives aux fonds propres et à la liquidité des banques, le secteur bancaire parallèle, l’infrastructure des marchés et les institutions d’importance systémique.
La Banque des Règlements Internationaux
modifierLa Banque des Règlements Internationaux, qui constitue une tribune favorisant la coopération entre les banques centrales, pourrait aussi être appelée à jouer un plus grand rôle. Le siège de la Banque des Règlements Internationaux (BRI) est à Bâle (Suisse).
Le Comité de Bâle
modifierLe Comité de Bâle sur le contrôle bancaire se compose de représentants des autorités de contrôle bancaire et des banques centrales des pays suivants:
- Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée, Espagne, États-Unis, France, Hong-Kong , Inde, Indonésie, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Singapour, Suède, Suisse et Turquie.
Son secrétariat permanent se trouve au siège de la Banque des Règlements Internationaux.
Notes
modifier- Comité de Bâle sur le contrôle bancaire Banques d’importance systémique mondiale : méthodologie d’évaluation et exigence de capacité additionnelle d’absorption des pertes (Texte des Règles novembre 2011)
- Michel Lelart , Le système monétaire international, Collection Repères , La Découverte ( 2011 ) ISBN : 9782707170743
- Revue de la stabilité financière, n° 15, Numéro spécial sur les déséquilibres mondiaux et la stabilité financière, Banque de France (février 2011).
- Revue de la Banque du Canada , LE SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL : ÉVALUATION ET PISTES DE RÉFORME , (Automne 2011)
- L’Économie politique, numéro spécial « Quelle finance après le G20 », nº 42, (avril 2009).