Territoires de l'innovation/Annexe/Étude de cas
Le plateau de Saclay est localisé en périphérie de l’agglomération parisienne, capitale de la France et capitale économique de l’Europe avec Londres. Paris constitue également la seule ville mondiale française. Dans les années 1950, le technopôle s’est implanté dans le secteur sud-ouest aisé de l’agglomération. Aujourd’hui, il concentre établissements d’enseignement supérieur, de recherche et entreprises spécialisées dans les industries de pointe, à forte valeur ajoutée. Il concentre aussi des infrastructures prestigieuses d’enseignement supérieur (Polytechnique…) et de recherche (CEA…). Sa desserte est assurée par la gare TGV de Massy, le RER et le réseau routier, l’aéroport d’Orly se trouvent à proximité. Les principaux domaines de recherche présents relèvent du nucléaire, des sciences de la vie, des nanotechnologies, des transports et communications (NTIC), de l’optique. Paris – Saclay est donc un bon exemple de cluster, c'est-à-dire un groupement d’entreprises et d’institutions géographiquement proches qui collaborent dans un même secteur d’activité, et constitue ainsi un territoire de l’innovation.
Atouts d'un territoire innovant d'exception
modifierDans le contexte de la Nouvelle Division Internationale du Travail (NDIT), les espaces productifs français font face à une concurrence qui prend une envergure mondiale. Afin de rester compétitif dans le cadre d’une économie tertiarisée, l’innovation est indispensable. À l’échelle nationale, les territoires d’innovation sont d’abord apparus dans les grandes villes et dans le sud de la France, du fait du cadre de vie jugé plus agréable. Aujourd’hui, les clusters et pôles de compétitivité se concentrent d’abord dans les principales métropoles de France, et évitent la zone rurale centrale autour de la diagonale du vide. À l’échelle intra urbaine, les territoires d’innovation se développent en général dans des périphéries à l’environnement agréable.
Les acteurs de l’innovation
modifierLe plateau de Saclay a tout d’abord été aménagé par l’État (1950), qui intervient aujourd’hui dans le cadre d’une Opération d’intérêt national liée au projet du « Grand Paris », qui prévoit, entre autres, la création de pôles économiques majeurs autour de Paris. Les collectivités territoriales, en particulier les départements des Yvelines et de l’Essonne, interviennent également dans les aménagements.
Le label « pôle de compétitivité » est attribué sur décision du Comité interministériel en charge de l’aménagement et de la compétitivité des territoires (CIACT), renommé Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT). Pour être labellisé, un projet doit répondre à quatre critères :
- une stratégie de développement cohérente avec le plan de développement économique du territoire du pôle ;
- une visibilité internationale suffisante, sur les plans industriels et/ou technologiques ;
- un partenariat entre acteurs et un mode de gouvernance structuré et opérationnel ;
- une capacité à créer des synergies en matière de recherche et développement, et apporter ainsi des richesses nouvelles à forte valeur ajoutée.
Le fonctionnement du cluster est basé sur la mise en réseau des entreprises et l’interaction croisées entre enseignements supérieurs, recherche et industries. Acteurs publics et privés organisent le fonctionnement des territoires d’innovation. L’État, les collectivités locales réalisent les aménagements propices à l’innovation alors que les acteurs privés (grande entreprises ou réseau de PME) travaillent en réseau à l’échelle locale et mondiale. D’autres acteurs, comme certaine association peuvent également assuré les interactions entre acteurs de l’enseignement, de la recherche, et entre entreprises.
Silicon Valley
modifierSilicon Valley désigne le pôle des industries de pointe situé dans la partie sud de la Région de la baie de San Francisco en Californie, sur la côte ouest aux États-Unis. Même si cette région n’est pas vraiment une vallée, l’expression désigne souvent l’industrie des hautes technologies. La ville de San José est la plus grande ville de la Silicon Valley. Celle-ci a inspiré bon nombre de technopoles en Europe (par exemple le plateau de Saclay). La Silicon Valley étant définie par son activité économique, ses frontières sont floues et en constante évolution. Cette région comporte environ 2 millions d'habitants et 6 000 entreprises de haute technologie. Son PIB équivaut à celui d'un pays comme le Chili.
Un grand nombre de sociétés spécialisées dans le logiciel ou les services Internet est en effet présent à San Francisco, et un pôle de biotechnologies existe un peu plus dans l'est. D'autres entreprises sont situées dans l'est de la baie, comme Pixar à Emeryville ou E-Loan à Pleasanton. Silicon Valley est traversée dans le sens nord-sud par l'autoroute U.S. 101 (essentielle pour les déplacements des employés).
Le nom de Silicon Valley, est créé en 1971 par un journaliste local, Don Hoefler, qui fut inspiré par la concentration d'entreprises d'informatique dans la vallée de Santa Clara, jusqu'alors connue surtout pour ses nombreux vergers. Silicon est le mot anglais pour silicium, l'un des matériaux de base des composants électroniques, plus précisément les industries de l'électronique et de l'informatique. C'est là que s'est véritablement forgée l'image d'entreprises parties pour devenir des géants technologiques et industriels comme Apple ou Intel.
Pour obtenir des résultats aussi significatifs , il a fallu rassembler tous les atouts nécessaires pour obtenir ce type de résultat. Même s'il est difficile de déterminer quelle a été la formule miracle (nombreux sont ceux qui voudraient la trouver pour la reproduire en d'autres lieux), quelques éléments concordants y ont contribué :
- accès facile à l'eau, nécessaire à la purification des composants à base de silicium ;
- environnement universitaire ;
- sources de financement (capital risque) facilement disponibles.
Robert Noyce (1927-1990), l'inventeur des circuits intégrés en 1958 et cofondateur de la société Intel en 1968 avec Gordon Moore et Andrew Grove, a été surnommé « le maire de la Silicon Valley » (titre honorifique et historique).
Cette région reste l'épicentre technologique principal de la Californie, offrant les plus hauts salaires et employant le plus de salariés et de « cerveaux » du secteur, selon le rapport California Cybercities 2006 publié par l'AeA, une association professionnelle de l’industrie des hautes technologies.
En 2006, cette région a vu un tournant décisif. L'organisation estime que plus de 30 000 emplois auraient été créés entre juillet 2005 et juillet 2006, accompagnés notamment d'un investissement de 900 millions de dollars dans des technologies concernant les énergies durables. Le même rapport note aussi le rôle crucial joué par les étrangers : l'immigration y a doublé entre 2005 et 2006, on parle une autre langue que l'anglais dans 48 % des foyers de la Silicon Valley, et 55 % des employés dans les domaines des sciences et des technologies sont nés en dehors des États-Unis (l'Inde et la Chine représentant les viviers de cerveaux les plus importants).
Le niveau de vie dans la Silicon Valley et la région de la baie de San Francisco en général reste cependant parmi les plus élevés de la planète, et seuls 26 % des foyers ont un pouvoir d'achat suffisant pour devenir propriétaires. Le rapport de Joint Venture Silicon Valley note aussi une tendance inquiétante dans le domaine de l'éducation, avec une baisse du nombre des diplômés et une augmentation de la délinquance juvénile.
Bangalore
modifierBangalore est une ville du sud de l'Inde et la capitale de l'État du Karnataka, l'agglomération compte plus de 8,5 millions d'habitants. Bangalore est devenu un centre universitaire, scientifique (l'Indian Institute of Science, une des écoles les plus réputées du pays, qui compte 2 000 chercheurs) et économique considérable. L'agglomération est considérée comme la « Silicon Valley » indienne et l'exemple d'un pôle de compétence d'importance mondiale.
La ville a axé son développement sur les nouvelles technologies, particulièrement la sous-traitance dans les domaines :
- des logiciels informatiques,
- de la biochimie (fabrication de molécules pharmaceutiques...)
- de l'aérospatiale.
De très nombreuses entreprises technologiques du monde entier y ont installé des unités de recherche, de services (centres d'appel) et de conception / production.
Étaient installés, entre autres, en 2006 : Google, Microsoft, Yahoo, Amazon, IBM, Axa, Business Objects, HP, Accenture, Logica, Capgemini, 2moro, Adobe, Schneider Electric et Goldman Sachs, Steria (à la suite de l'intégration des effectifs du britannique Xansa en 2007).
Cela coexiste avec des industries plus classiques (textile) mais ayant investi dans des équipements de pointe pour rivaliser avec les concurrents asiatiques à bas coûts.
Comparaison
modifierOn remarque que ces territoires d'innovation présente des caractéristiques communes: Ils résultent de l'association entre les laboratoires de recherches, les entreprises et les universités. Ils sont spécialisés dans des domaines de hautes technologies (robotique, ...) et ils dépendent d'acteurs publiques et privés.