Traitement kinésithérapique après arthroplastie de hanche


L'arthroplastie de hanche est une opération chirurgicale qui enlève partiellement ou totalement l'articulation coxo-fémorale et qui, la plupart du temps, remplace l'articulation par une prothèse, soit dite PTH pour « prothèse totale de hanche » ou PTI pour « prothèse totale intermédiaire » (semi-partielle). L'arthroplastie est employée le plus souvent en cas d'arthrose ou de fracture de hanche. Pour cette dernière, l'arthroplastie n'est parfois pas toujours appliquée, laissant place à une ostéosynthèse à clou et/ou plaque.

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Selon le résultat chirurgical de l'arthroplastie de hanche, le traitement kinésithérapeutique se fera pendant quelques jours à l'hôpital et puis éventuellement en centre de rééducation et/ou cabinet de ville ou chez le patient pendant quelques semaines.

Les durées et techniques sont données à titre indicatif et sont variables selon l'opération chirurgical pratiquée. Le conseil médical ou chirurgical doit toujours être préalablement pris.

Première semaine à l'hôpital (1 à 7 j)

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Le premier jour du traitement kinésithérapeutique se fera en fonction de l'état du patient dont la prothèse est protégée par une attelle et/ou une gouttière d'abduction.

En cas de contre-indication au lever du lit comme par exemple dans le cas d'une hypotension, un repos strict au lit (alitement) doit être respecté le temps du retour à une tension normale.

Une fois le lever du lit autorisé, dans le cas d'une voie d’abord chirurgicale latérale, le muscle moyen-fessier qui participe à la coaptation de la tête fémorale dans l'acetabulum est fragilisé suite à l'opération chirurgicale, ainsi, le lever du lit et le coucher au lit se feront du côté de la prothèse : c'est plus difficile mais cela diminue le risque de luxation de la prothèse par adduction. Les patients en bonnes capacités physiques peuvent se lever de la même manière qu'un rachis opéré : par rotation du corps sur le coté hémi-latéral valide puis verticalisation à l'apex en poussant à l'aide des bras. Les patients trop faibles peuvent se lever coté opéré avec un coussin entre les genoux.

Pour aller s’asseoir au fauteuil, le patient doit respecter la consigne d'appui qui peut être autorisée de manière progressive, totale (le plus souvent) ou pas du tout (le plus rarement). Le patient doit s'aider d'une aide technique de marche selon ses capacités physiques : une paire de béquilles ou un déambulateur avec ou sans roue. La hauteur des poignées des béquilles doit être au niveau du pli du poignet bras tendu.

Afin de protéger la cicatrice, le poids du corps doit se porter sur la hanche valide en pliant légèrement le genou coté valide par recule du pied en arrière et en tendant légèrement le genou coté opéré par avancement du pied en avant.

La mobilisation de la hanche commence en passif (sauf si reprise de PTH après luxation).

Certains chirurgiens autorisent la marche dès le premier jour post-opératoire.

Le deuxième jour, le patient peut commencer à marcher, toujours avec aide-technique et sous surveillance car les risques de chute de tension post-opératoires sont fréquentes. La technique à deux temps consiste à avancer les deux cannes en avant puis la jambe opérée, puis la jambe valide au delà des cannes. Pour reculer, on recule d'abord le côté valide puis le coté opéré.

Si on ne dispose que d'une seule béquille, cette dernière doit être tenue du côté valide.


Le troisième jour, le patient peut rentrer chez lui ou aller en centre de rééducation.

Deuxième semaine à trois mois au domicile, en cabinet ou en centre

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Deuxième semaine (8 à 14 j)

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La mobilisation de la hanche continue en passif.

Pour les autres articulations, les résistances doivent n'être que manuelles et en isométrique.

Troisième semaine (15 à 21 j)

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La mobilisation de la hanche peut commencer en actif aidée. Pour les autres articulations, les résistances doivent rester modérées (manuelles ou à poids).

Le travail proprioceptif peut commencer avec par exemple le passage d'obstacle : passer les deux cannes de l'autre côté de l'obstacle, passer le pied côté opéré de l'autre côté de l'obstacle puis ramener le pied du côté valide. Pour reculer, enjamber d'abord l'obstacle avec le pied du côté sain puis ramener le pied du côté opéré puis les cannes.

Objectif de l'appui unipodale statique : quatre secondes.

Le 21ème jour, si la cicatrice est fermée, l'hydrothérapie peut être débutée tout comme la pouliethérapie en suspension pour quadriceps et moyen-fessier. Ce dernier peut aussi être renforcé en isométrique position décubitus latéral mais parfois qu'après 45 jours de cicatrisation.

Quatrième semaine (22 à 28 j)

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La mobilisation de la hanche peut commencer en actif contre résistance (force et endurance).

L'usage des escaliers peut commencer même si certains l'autorise dès 9 à 10 jours de cicatrisation.

La technique à deux temps consiste à monter le côté valide sur la première marche, puis les cannes puis la jambe opérée. Quand l’appréhension passera, les béquilles pourront monter en même temps que la jambe opérée. Pour descendre, poser les deux cannes sur la marche inférieure puis le côté opéré puis le côté valide. Pour utiliser la rampe avec une béquille, le côté employé de la rampe se fait dans le sens de circulation.

La montée est équivalente à la marche arrière sur du plat et la descente est équivalente à la marche avant sur du plat.

La rééducation sera principalement axée sur le travail proprioceptif en unipodal. Objectif de l'appui unipodale statique : six secondes.

Cinquième semaine à 6 mois

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Les béquilles peuvent être abandonnées après un à deux mois, selon la douleur et selon l'équilibre.

La conduite automobile peut reprendre après six semaines (parfois dès la 4ème semaine). En attendant, pour faciliter les transferts comme passager, la vitre peut être baissé et la portière maintenue par un aidant afin de pouvoir y prendre appui.

Après 6 semaines, pour enfiler pantalon, chaussette ou chaussure, le pied de la jambe opérée peut être posé sur la cuisse de la jambe valide genou tendu.

Après 8 semaines, la baignoire peut être utilisée mais seulement avec un siège de bain (certains chirurgiens autorisent à s’asseoir au fond de la baignoire dès six semaines).

Après deux mois, la jambe opérée peut être levée genou tendu.

Après trois mois, la cicatrisation osseuse est normalement achevée (1,5 mois pour la cicatrisation tissulaire), les mouvements prohibés sont autorisés à l’exception de la flexion-adduction-rotation interne et les positions accroupies et assises dans un fauteuil profond avec une flexion de hanche supérieure à 90 degrés.

Les activités sportives peuvent être reprises progressivement : marche athlétique, natation (peut être autorisée après six semaines), vélo extérieur (l’intérieur peut être autorisé après 1 mois sans résistance et sans dépasser 90° de flexion), golf (avec demi-swing contre la torsion du tronc), etc..

Après 6 mois, l'usage de la motocyclette est permis tout comme le VTT, le canotage à genou, etc..

Il est préférable de renoncer aux sports de contact et aux sports astreignants, tels que: football, tennis, jogging, ski, etc.

Dans la population générale, la survie d’une PTH est de 94% sur 15 ans et 77 % sur 25 ans.

Bibliographie

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  • La rééducation après une prothèse de hanche, Consultation d’Orthopédie, Information pour les patients, Prof. dr. Thierry Scheerlinck, Service d’Orthopédie et de Traumatologie, novembre 2018, lien externe
  • La rééducation suite à la pose d'une prothèse de hanche, Clinique de Keraudren à Brest, lien externe
  • Sport et prothèse de hanche, Dr Charles Aisenberg, 28 janvier 2013, lien externe
  • Repartir d’une bonne hanche, Livret pour les patients porteurs d'une prothèse totale de Hanche (PTH), Lucie Munier, 26 août 2015 lien externe
  • Sport et prothèse totale de hanche, La pratique d’un sport après la pose d’une prothèse articulaire, Pr Philippe Laffargue, novembre 2012, lien externe
  • Rééducation après prothèse totale de hanche, lien externe
  • Prothèse totale de la hanche (PTH), CHU de Québec, 20 octobre 2017, lien externe