Utilisateur:Cdang/Nombre complexe
Projet de chapitre 1 pour la leçon Nombre complexe, voir Discussion:Nombre complexe#Difficulté conceptuelle.
Projet 1 : avec une équation générique
modifierUne inconnue particulière
modifierConsidérons l'équation
- x2 + 1 = 0.
Nous savons qu'elle n'a pas de solution. Cela ne nous empêche pas de l'écrire. Le x « n'existe pas », mais cela ne nous empêche par de l'élever au carré et de lui ajouter 1. De manière générale, lorsque l’on manipule une inconnue, on manipule un objet dont on ne connaît rien, voire qui peut ne pas exister…
Cette inconnue particulière, nous allons l'appeler i, comme « imaginaire ». Nous écrirons donc
- i 2 + 1 = 0,
soit
- i 2 = -1.
Cette inconnue va nous servir à résoudre les équations du troisième degré.
Équations du 3e degré
modifierLa résolution de ces équations est hors du cadre de ce cours. Nous prenons cet exemple pour montrer l'utilité de ce i, vous n'avez pas à savoir traiter ce sujet tout seul. Nous allons l'aborder sous la forme d'un exercice guidé.
Nous allons considérer les équations de la forme
- x3 + px + q = 0.
En fait, toutes les équations du 3e degré peuvent se ramener à cette forme. Ce problème a été étudié par Scipione Del Ferro au XVe siècle avec p et q entiers naturels, qui ne la publia pas mais la transmis à Nicolo Fontana dit « Tartaglia ». Celle-ci atterri dans les mains de Gerolamo Cardano (Jérôme Cardan) qui la publia en 1546.
Ramener l'équation générale à la forme réduite
modifierDe manière générale, une équation du 3e degré s'écrit
- aX3 + bX2 + cX + d = 0.
En posant
- ,
montrer que l’on arrive à la forme réduite
- x3 + px + q = 0. (1)
Il suffit de remplacer X dans l'équation et de développer :
on regroupe ensuite les termes et on simplifie
on obtient
- ;
- .
Cas général
modifierNous supposons que p et q sont tous deux non nuls. On définit les variables u et v par les équations
- x = u + v ;
- 3uv = -p.
Que devient l'équation (1) ? Que vaut u3v3 ?
L'équation (1) devient
- (u + v )3 + p(u + v ) + q = 0
on développe :
- u3 + 3u2v + 3 uv2 + v3 + p(u + v ) + q = 0
on réorganise afin de faire apparaître uv :
- u3 + 3uuv + 3 uvv + v3 + p(u + v ) + q = 0
en remplaçant 3uv par -p, on obtient
- u3 - pu - pv + v3 + p(u + v ) + q = 0
- u3 + v3 + q = 0,
soit
- u3 + v3 = -q.
Par ailleurs,
soit
- .
Posons U = u3 et V = v3. Le problème se ramène donc à déterminer U et V en connaissant leur somme et leur produit :
Montrer que cela se ramène à une équation du second degré.
On peut par exemple poser
puis substituer ceci dans la seconde équation
- .
Discriminant positif
modifierLe discriminant de cette équation du second degré est :
- .
Résoudre l'équation si Δ est strictement positif.
On a
et donc
On remarque qu'U1 = V2 et qu'U2 = V1 ; les deux solutions donnent donc le même résultat. On a donc une solution unique de l'équation (1) :
soit
C'est la « formule de Cardan ».
Discriminant négatif
modifierL'équation du second degré n'a pas de solution si le discriminant est négatif. Toutefois, la résolution de cette équation n’est pas une fin en soi, c’est juste une étape intermédiaire pour arriver à la solution. Posons donc :
- .
On a alors
- .
Nous voyons réapparaître ce nombre i imaginaire. La solution trouvée ci-dessus devient alors
et
- .
Supposons que u, la racine cubique de U, ait la même forme que u :
on a alors
- .
Par ailleurs, calculons le cube du « conjugué » :
- .
On voit donc que le résultat est le conjugué de U, c'est-à-dire… V. On a donc
- v 3 = V et u 3 = V
soit
- v 3 = u 3.
Une des solutions possible à cette équation est
- v = a - bi
Lorsque l’on fait u + v, la partie imaginaire s'élimine :
- x = u + v = a + bi + a - bi = 2a.
On a donc au final un résultat réel ! Le premier exemple traité fut celui de l'équation
- x3 = 15x + 4 soit x3 - 15x - 4 = 0.
On trouve
- U = 2 + 11i.
Montrer que 2 + i est une racine cubique de U. En déduire une solution de l'équation.
On a :
- (2 + i )3 = 23 + 3⋅22⋅i + 3⋅2⋅i2 + i3 = 8 + 12i - 6 + i2⋅i = 2 + 11 i.
On a donc
soit
- x = 4.
- Note
- L'équation possède deux autres solutions réelles.
Bilan
modifierNous avons vu au cours de cette étude que l'inconnue imaginaire i pouvait être utilisée comme intermédiaire de calcul : elle apparaît provisoirement dans la méthode, mais se simplifie et disparaît dans le résultat final.
Le but de cette leçon est d'étudier cette inconnue imaginaire : puisque nous avons un nouvel outil, il nous faut mieux le connaître, pour savoir comment l’utiliser, et lui trouver d'autres usages. Nous verrons à la fin qu’il se révèle utile dans d'autres domaines de la physique, et notamment dans l'étude des ondes et du courant sinusoïdal.
Dorénavant, lorsqu'une équation du second degré a un discriminant négatif, il ne faudra plus dire « l'équation n'admet pas de solution » mais dire « l'équation n'admet pas de solution réelle »…
Projet 2 : avec une équation particulière
modifierUne inconnue particulière
modifierIdem que précédemment.
Équations du 3e degré
modifierLa résolution de ces équations est hors du cadre de ce cours. Nous prenons cet exemple pour montrer l'utilité de ce i, vous n'avez pas à savoir traiter ce sujet tout seul. Nous allons l'aborder sous la forme d'un exercice guidé.
Nous allons considérer l'équation
- x3 = 15x + 4
soit
- x3 - 15x - 4 = 0. (1)
Ce problème a été étudié par Scipione Del Ferro au XVe siècle, qui n'en publia pas la solution mais la transmis à Nicolo Fontana dit « Tartaglia ». Celle-ci atterri dans les mains de Gerolamo Cardano (Jérôme Cardan) qui la publia en 1546.
Se ramener à une équation du second degré
modifierLa démarche consiste à se ramener à une équation du 2nd degré.
Pour cela, on définit les variables u et v par les équations
- x = u + v ;
- 3uv = 15.
Que devient l'équation (1) ? Que vaut u3v3 ?
L'équation (1) devient
- (u + v )3 -15(u + v ) - 4 = 0
on développe :
- u3 + 3u2v + 3 uv2 + v3 -15(u + v ) - 4 = 0
on réorganise afin de faire apparaître uv :
- u3 + 3uuv + 3 uvv + v3 -15(u + v ) - 4 = 0
en remplaçant 3uv par 15, on obtient
- u3 + 15u + 15v + v3 -15(u + v ) - 4 = 0
- u3 + v3 - 4 = 0,
soit
- u3 + v3 = 4.
Par ailleurs,
soit
- .
Posons U = u3 et V = v3. Le problème se ramène donc à déterminer U et V en connaissant leur somme et leur produit :
Montrer que cela se ramène à une équation du second degré.
On peut par exemple poser
puis substituer ceci dans la seconde équation
- .
Résolution de l'équation du second degré
modifierLe discriminant de cette équation du 2nd degré est :
- .
L'équation du second degré n'a pas de solution puisque le discriminant est négatif. Toutefois, la résolution de cette équation n’est pas une fin en soi, c’est juste une étape intermédiaire pour arriver à la solution. Posons donc :
- .
On a alors
avec
soit
Nous voyons réapparaître ce nombre i imaginaire. En considérant la forme (2) pour , donner la solution de l'équation du 2nd degré puis de l'équation du 3e degré (1) ; les solutions contiendront le terme i.
On a
et donc
On remarque qu'U1 = V2 et qu'U2 = V1 ; les deux solutions donnent donc le même résultat. On a donc une solution unique de l'équation (1) :
- .
Solution réelle de l'équation du troisième degré
modifierSupposons que u, la racine cubique de U, ait la même forme qu'U :
a et b étant des nombres réels. On a alors
- ;
on remarque que i 3 = i 2 × i = -i, soit
- .
Par ailleurs, calculons le cube du « conjugué » :
- .
On voit donc que le résultat est le conjugué de U, c'est-à-dire… V. On a donc
- v 3 = V et u 3 = V
soit
- v 3 = u 3.
Une des solutions possible à cette équation est
- v = u = a - bi
Lorsque l’on fait u + v, la partie imaginaire s'élimine :
- x = u + v = a + bi + a - bi = 2a.
On a donc au final un résultat réel !
Montrer que 2 + i est une racine cubique de U. En déduire une solution de l'équation (1).
On a :
- (2 + i )3 = 23 + 3⋅22⋅i + 3⋅2⋅i2 + i3 = 8 + 12i - 6 - i = 2 + 11 i.
On a donc
soit
- x = 4.
- Note
- L'équation possède deux autres solutions réelles.
Bilan
modifierIdem que précédemment