Solfège pour débutants/Des lettres et des chiffres
Ce chapitre résume et explique de manière systématique l’emploi de lettres et de chiffres dans les systèmes de notation et d’analyse des musiques jazz, blues, rock et autres musiques actuelles.
Nom des notes
modifierPour parler des hauteurs, nous utilisons les noms de notes dans des systèmes qui varient suivant les pays:
- Dans de nombreux pays (par exemple les pays latins, les Pays-Bas, la Russie, ...), les notes sont désignées par des syllabes : Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si.
La note Do est aussi désignée par Ut (par exemple, clé d'ut ou Messe en ut majeur de Ludwig van Beethoven).
Ces noms ont été choisis par le moine bénédictin italien Guido d’Arezzo, au XIe siècle, pour faciliter l’apprentissage des chants pour les jeunes. Guido d’Arezzo a pris la première syllabe des 6 premiers vers de l’hymne à Saint-Jean-Baptiste:
- « Ut queant laxis / Resonare fibris / Mira gestorum / Famuli tuorum / Solve polluti / Labii reatum / Sancte Johannes. »
Le Si a été ajouté par Anselme de Flandres, au XVIe siècle, à partir de Sancte Johannes ( SJ → Si ).
- Le système anglo-saxon propose des lettres A, B, C, D, E, F, G dans l’ordre suivant : LA, SI, DO, RÉ, MI, FA, SOL,
- Ainsi
A = LA ; B = SI ; C = DO ; D = RÉ ; E = MI ; F = FA et G = SOL .
- La notation allemande utilise aussi des lettres mais avec H pour Si et B pour si bémol.
- En allemand, on rajoute -s ou -es à la note pour les bémols ( As (la♭) , Des (ré♭) , Ges (sol♭) , Es (mi♭) , ... mais Exception : si♭ = B ).
- exemples = Klaviersonate B-Dur (Sonate pour piano en si bémol majeur) de Beethoven et Sinfonie H-Dur (Symphonie en si majeur) de Joseph Haydn.
- on rajoute -is à la note pour les dièses ( Fis (fa♯) , Cis (do♯) , ... ).
- exemple: Streichquartett Nr. 14 cis-Moll (Quatuor à cordes no 14 en ut dièse mineur) de Beethoven.
- En allemand, on rajoute -s ou -es à la note pour les bémols ( As (la♭) , Des (ré♭) , Ges (sol♭) , Es (mi♭) , ... mais Exception : si♭ = B ).
Voici la correspondance entre les trois systèmes:
La | Si | Do | Ré | Mi | Fa | Sol |
A | B | C | D | E | F | G |
A | H | C | D | E | F | G |
Quelques correspondances faciles à retenir:
- A = La
- D = Ré
- F = Fa
Lettres capitales
modifierLes lettres en capitales sont utilisées pour chiffrer les accords, (chiffrer = coder). La lettre désigne la note fondamentale de l'accord, qui est la note plus grave de l'accord, sa "basse", jouée par la basse! Par exemple:
- C désigne la triade de Do Majeur.
- D- , Dm ou Dmin désignent la triade de Ré mineur.
On peut considérer que ce système de représentation des accords est aujourd'hui adopté universellement.
Lettres minuscules
modifierLes lettres minuscules sont utilisées pour la description des mélodies. Ainsi, le début de Frère Jacques s'écrit :
- c d e c
Ceci correspond à notre équivalent dans le système italien :
- do ré mi do
On utilise également les lettres minuscules pour nommer les notes constitutives d'un accord. Ainsi, la triade de do majeur (C) est constituée des notes do, mi, sol, soit :
- c e g
L'utilisation des lettre minuscules n'est valable que dans les pays qui adoptent le système avec des lettres. En revanche, la convention minuscule pour les mélodies et majuscule pour les accords est également valable dans le système italien.
Les chiffres arabes
modifierDans deux situations, les chiffres arabes remplacent les noms de notes ou les lettres correspondantes :
- en capitales pour le chiffrage des accords ;
- en minuscules pour l'analyse mélodique.
Capitales
modifierLes chiffres arabes capitales sont utilisés dans le chiffrage des accords pour indiquer une note ajoutée à la triade. C6 est la triade de do (do mi sol) à laquelle on ajoute la sixte (la). Les chiffres arabes indiquent les intervalles de références, à savoir, les intervalles constitutifs de la gamme majeure.
Une seule exception à cette règle est le 7 (comme dans C7) qui indique que la septième est mineure, et non majeure. Un signe spécifique est utilisé pour la septième majeure (le ∆ comme par exemple dans C∆) ou la notation explicite Maj7 (comme dans CMaj7).
Minuscules
modifierLes chiffres arabes en minuscule sont utilisés pour l'analyse mélodique. Cela permet de décrire la position des notes successives par rapport à un point de référence. Là aussi la gamme majeure fournie les intervalles de références. Ainsi, l'analyse mélodique de la gamme majeure donne 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 (do, ré, mi, fa, sol, la, si, do).
Les chiffres romains
modifierLes chiffres romains sont utilisés pour l'analyse harmonique des accords dans un contexte tonal. Comme pour l'analyse mélodique en chiffres minuscules, on remplace le nom de la note fondamentale de l'accord par un chiffre qui indique sa position par rapport à une note de référence, la tonique de l’œuvre ou du passage.
Tableau récapitulatif
modifierSymbole | Contexte | Interprétation | Exemple |
---|---|---|---|
C | chiffrage d'accord | triade de Do majeur | |
c | description mélodique | note do | |
6 | Chiffrage d'accord | Ajoute une sixte à la triade de base | |
6 | analyse mélodique | degré 6 majeur | |
V | Analyse Harmonique | Accord sur le Degré 5 | |
vi | Analyse Harmonique | Accord mineur sur le Degré 6 |