Utilisateur:RP87/brouillon/Collapsologie

Mention par des personnalités publiques modifier

Personnalités politiques

  • 1er ministre:
    • Édouard Philippe, avec Nicolas Hulot. E.P. "Comment est-ce qu'on fait pour que notre société humaine n'arrive pas au point où elle serait condamnée à s'effondrer ?" le 2 juillet 2018. [1] [2]
    1. RQ : Édouard Philippe avait déjà mentionné Diamond le 4 juillet 2017 [3]
    2. RQ : N. Hulot, alors Ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire annoncera sa démission le 28 août 2018 au motif qu'il ne voudrait plus "mentir" et que l’écologie n’est pas la priorité du gouvernement.[4]

traitement dans les "ouvrages" modifier

A la lecture d'un 'post', j'ai démarré une réponse sur ce réseau social. Après quelques lignes, je me suis dit qu'il faudrait un autre espace. D'autres lectures du genre seront étudiées, aussi je démarre leur étude ici en attendant un travail de recherche collectif.

L'optimisme du Sapiens modifier

La conclusion de "Sapiens Une brève histoire de l'humanité" repose sur une croyance dans le "mythe prométhéen", la croyance en l'homme-dieu dominant la nature par la technique.

"La science et la révolution industrielle ont donné à l’humanité des pouvoirs surhumains et une énergie quasi illimitée."[introduction du chapitre 19. Et ils vécurent heureux]

Yuval Noah Harari pose le caractère "quasi illimité" des ressources sur base que la connaissance est la clef de cet accès illimité. Si le problème de l'humanité comprend son ignorance et que le savoir ouvre des possibles, l'ignorance et nos connaissances ne sont qu'une partie du tableau.

"Dégradation écologique et rareté des ressources sont deux choses différentes. Les ressources à la disposition de l’humanité (voir le chapitre 17) ne cessent de croître et continueront probablement sur cette lancée. Aussi les prophètes de malheur qui invoquent la rareté des ressources se fourvoient-ils vraisemblablement." [introduction du chapitre 18. Une révolution permanente]

Des mots de l'histoire de l'homme semble ne pas apparaître : combustible ; pétrole ; carburant ; Sur la teneur du livre, l'essence sera sans doute plus révélatrice. Voici quelques occurrences du terme "essence" :

  • "C’est l’histoire du réservoir d’essence à moitié vide ou à moitié plein."
  • "Depuis 2 500 ans, les bouddhistes ont systématiquement étudié l’essence et les causes du bonheur,[...]"
  • "Pour les socialistes, l’inégalité est le pire des blasphèmes contre la sainteté de l’humanité, parce qu’elle privilégie des qualités périphériques des hommes sur leur essence universelle. Par exemple, que les riches soient privilégiés par rapport aux pauvres signifie que nous prisons plus l’argent que l’essence universelle de tous les êtres humains – la même pour les riches et les pauvres."
  • "Il passa six années à méditer sur l’essence, les causes et les remèdes de l’angoisse humaine."
  • "Atman est l’essence ou l’âme éternelle de tout l’univers, aussi bien que de chaque individu et chaque phénomène."

etc. Bref, pas l'essence qui fait avancer nos véhicules mais plutôt celle d'idées[1].

"De nos jours, les machines des usines Toyota ou Boeing sont alimentées par des moteurs à combustion internes et des centrales nucléaires. Une semblable révolution a balayé presque tous les domaines de l’industrie. C’est ce que nous appelons la Révolution industrielle." [17. Les rouages de l’industrie]

Je n'écarte pas qu'il dise en conclusion de ce chapitre :

"Pour satisfaire les optimistes aussi bien que les pessimistes, nous pouvons conclure que notre époque est au seuil du ciel et de l’enfer, passant nerveusement de la porte de l’un à l’antichambre de l’autre. L’histoire n’a pas encore décidé où elle finira, et une ribambelle de coïncidences pourrait encore nous propulser dans l’une ou l’autre direction."

Mais son argumentaire me semble orienté. Cette 'orientation' et l'incohérence qui l'accompagne sont particulièrement marquée dans le passage suivant.

"La croissance économique moderne tient à notre confiance dans le futur et à l’empressement des capitalistes à réinvestir leurs profits dans la production. Mais cela ne suffit pas. La croissance économique nécessite aussi énergie et matières premières. Or, celles-ci ne sont pas infinies. Si elles s’épuisent, c’est tout le système qui s’effondrera.

Tous les éléments de preuve glanés dans le passé indiquent cependant qu’elles ne sont finies qu’en théorie. De manière contre-intuitive, alors que la consommation d’énergie et de matières premières a foisonné au cours des tout derniers siècles, les quantités exploitables ont bel et bien augmenté. Chaque fois qu’une pénurie a menacé de ralentir la croissance économique, les fonds ont afflué au profit de la recherche scientifique et technique. Invariablement ont été découvertes de nouvelles manières plus efficaces d’exploiter les ressources existantes, mais aussi des types d’énergie et de matériaux entièrement nouveaux."

[introduction du chapitre 17. Les rouages de l’industrie]

Il prend notamment l'exemple de l'irradiation solaire que nous recevons.

"D’où vient que tant de gens aient peur que nous soyons à court d’énergie ? Pourquoi annoncent-ils une catastrophe le jour où nous aurons épuisé tous les carburants fossiles ? Visiblement, le monde ne manque pas d’énergie. Ce qui nous manque, c’est uniquement les connaissances nécessaires pour la domestiquer et la transformer au gré de nos besoins. La quantité d’énergie stockée dans les combustibles fossiles sur terre est négligeable en comparaison de la quantité que dispense chaque jour le soleil… et gratuitement. Seule une infime proportion de l’énergie solaire atteint la Terre mais cela équivaut à 3 766 800 exajoules d’énergie chaque année (le joule est une unité d’énergie dans le système métrique, à peu près l’équivalent de ce que vous dépensez pour soulever une petite pomme à un mètre de haut ; un exajoule équivaut à un milliard de milliards de joules – ce qui fait beaucoup de pommes)[2]. Toutes les plantes du monde ne capturent que 3 000 environ de ces exajoules solaires à travers la photosynthèse[3]. Toutes les activités et industries humaines réunies consomment annuellement autour de 500 exajoules, soit l’équivalent de l’énergie que la Terre reçoit du soleil en 90 petites minutes[4]. Et ce n’est que l’énergie solaire. Nous sommes de surcroît entourés d’énormes sources d’énergie, comme l’énergie nucléaire et l’énergie gravitationnelle – nulle part plus manifeste que dans les marées océaniques causées par les effets de l’attraction lunaire sur la Terre."

Loin de moi l'idée de minimiser l'intérêt du solaire (largement sous-employé selon moi). Mais l'énergie reçu par la terre n'alimente pas que le genre Homo. Inviter à considérer que tout ce flux soit de nature à alimenter l'ensemble des "activités et industries humaines réunies" procède à un mauvais tour rhétorique (ou à de l'ignorance mal placé pour qui écrit sur le sujet). Prenons les nombres de la Figure 1.2 du TAR, disponible sur le site du GIEC http://www.ipcc.ch/ipccreports/tar/wg1/index.php?idp=0 Sans doute serait-il utile d'extraire une fraction des 30w/m² moyens annuels réfléchis au sol (qui ne font que quitter la terre) ou dans les 168w/m² moyens annuels qui alimente la boucle à plus basse longueur d'onde de l'effet de serre. Mais vous aurez sans doute été 'choqué' maintenant que ces chiffres sont exprimés en quelques W/m² et non en J/an avec d'immense nombres. Sans doute que 173 pétawatts (PW) aurait été moins impressionnant également. Pour ma part, j'espère toujours avoir demain, une température stable autour de 15 °C, des courants d'air, de la pluie et d'autres espèces vivantes autour de moi. Du coup, j'escompte bien que quelques pétawatts serviront à cela.

J'invite à la lecture de l'ouvrage de MacKay www.withouthotair.com. Les différentes sources d'extraction de l'énergie y sont décrites, avec des nombres et non des adjectifs sur "d'énormes sources d'énergie". Bien que je trouve le parti pris électro-nucléaire tout aussi "orienté", l'ouvrage reste pour moi une référence. L’opacité sur les données de la "chaîne de valeur" toute particulière du nucléaire me laisse toutefois sceptique pour ce mode d'extraction. MacKay tente de défaire les "mythes" et les 'misconceptions' autour de l'énergie. Il fait cela sous la forme de question - réponse.

"I heard that nuclear power can’t be built at a sufficient rate to make a useful contribution.

The difficulty of building nuclear power fast has been exaggerated..."

[section Mythconceptions, chapitre 24 Nuclear ?]

Pour ceux qui ont sur leur territoire un EPR (en construction), la chose doit paraître amusante (ou non). Il faudrait observer ce qu'il en est des "réacteurs flottants". [2] À comparer aux puissances, aux TRE, à la disponibilité et aux risques d'autres sources [3] Bref, Yuval Noah Harari déclare que nous ne souffrirons pas d'un manque de ressources, mais ne développe toutefois bien peu que pour extraire cette énergie, nous utilisons matière et énergie. Il ne traite pas de Taux de Retour Énergétique. Il ne développe pas la complexité des chaînes technologiques qui le permettent. Et s'il traite du lien entre industrie, science et capitalisme, il ne fait pas de projection sur les "taux de croissance" nécessaire pour "maintenir" le système, ni des seuils qui entamerait sa "stabilité". Par ailleurs, si les énergies fossiles sont les forces motrices de la civilisation fossile-thermo-industrielle, outre sa densité, c'est sa capacité de transport qui domine. Et c'est précisément cette substitution que nous peinons à réaliser.

Je n'exclue personnellement pas qu'une civilisation industrielle 'hors-fossile' se développe et substitut la réalité que nous connaissons. Mais l'importance actuelle toute particulière du pétrole et de ses dérivés dans l'organisation de nos sociétés me laisse moins optimiste que Yval Noah Harari.

La littérature scientifique trouvera des courants similaires (dans cette approche). Turner, cité chez Servigne et Steavens, actualise les travaux des Meadows sur World3. Il relève la correspondance au scénario "business as usual" et la projection Des travaux comme ceux sur W3/2000 me laisse sceptique. Les conclusions optimistes me semblent reposer sur une conception faible de la soutenabilité, c'est-à-dire substituabilité des capitaux de différentes natures. Le genre Homo aime effectivement se raconter des histoires.

"We consider two composite energy sources, fossil fuels and renewable energy, and we use the standard, albeit strong, assumption that the two types of energy are perfect substitutes"[4]

Notes et références modifier

  1. Diesel, GPL n’apparaissent pas non plus (merci CTRL+F)
  2. Transition to sustainability? Feasible scenarios towards a low-carbon economy. Giovanni Bernardo, Simone D’Alessandro, https://mpra.ub.uni-muenchen.de/53746/1/MPRA_paper_53746.pdf