Utilisation et entretien du matériel équestre/Fers et couverture

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Le fer à cheval est une bande de métal recourbée en U servant à protéger de l'usure le dessous des sabots des équidés. L'invention date du IXe siècle. Le maréchal-ferrant est l'artisan spécialiste du ferrage des chevaux. Autrefois sédentaire et de surcroit forgeron, le maréchal-ferrant moderne est spécialisé et déplace son matériel d'un site à l'autre pour ferrer les équidés là où ils se trouvent, même sur leurs lieux de pâturage. Selon l'emploi fait du cheval, c'est-à-dire travail ou équitation, et l'état ou pathologie des sabots (ferrure orthopédique), les fers ont différentes formes et sont constitués de matériaux adaptés. Le fer à cheval est réputé pour être un porte-bonheur lorsqu’il est porté.

Fers et couverture
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Chapitre no 2
Leçon : Utilisation et entretien du matériel équestre
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Utilisation et entretien du matériel équestre/Fers et couverture
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Les fers à cheval modernes sont forgés en acier et cloués sur le sabot.

Rôle du fer

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  • Éviter l’usure prématurée de la corne.
  • Rôle orthopédique : défauts d’aplombs, pieds atrophiés ou encastelés, pieds plats, talons fuyants.
  • Traitement de certaines pathologies : affections ostéo-articulaires, hygroma du coude, maladie naviculaire, abcès, problèmes.
  • Pour certains chevaux, éviter de se faire mal dans les cailloux.

Historique

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Les Romains ont inventé l'hipposandale : pièce de métal recouvrant la corne et remontant en partie sur le sabot, maintenue par des lacets de cuir. Une forme moderne de l'hipposandale existe de nos jours mais son utilisation est marginale. Des fouilles des tumuli de guerriers mongols de cette époque ont permis de retrouver des fers circulaires, fixés uniquement sur leur bord d'appui externe.

 
Différents types de fer utilisés pendant la Première Guerre mondiale

Une étude de la littérature antérieure à l’œuvre de Léon VI a permis de localiser, dans un traité byzantin militaire (De re strategica), une référence à des plaques de fer placées sous les sabots des chevaux pour les protéger. Même si l’auteur ne se réfère pas de façon précise aux fers à clous, cette mention devient une preuve importante de l’utilisation, plus tôt qu’on ne le pensait, d’un fer plein dès l'époque protobyzantine. Cette œuvre est datée du VIe. Il est fait référence aux plaques de fer. L’auteur donne des conseils sur les chevaux mis en première ligne de bataille et sur la façon de les équiper pour les protéger. Outre une armure pour la tête, la poitrine et l’encolure, il conseille de mettre à l’abri les pieds des chevaux de mauvaises blessures, causées par les chausse-trappes ou des engins similaires, grâce à des plaques de fer.

Il ne pourrait s’agir ici que de fers à cheval semblables au fer oriental, non pas vides – comme la plupart des hipposandales et des fers à clous de type européen – mais pleins à la base pour que le pied de l’animal soit entièrement protégé des chausse-trappes. Le fer à cheval est attesté de façon indubitable en Europe où il apparaît à la fin du IXe siècle dans les zones de terres lourdes et humides.

La maréchalerie se codifie avec le développement de l'art vétérinaire, apparaissent aux XIXe et XXes des ferrures orthopédiques complexes. Le XXe voit avec l'apparition de nouveaux matériaux et alliages, le développement des fers en aluminium, en matière plastique, les amortisseurs à base de silicone et les résines composites pour renforcer la paroi des sabots.

Parties du fer

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Vue d'un pied ferré en coupe
 
Clou à ferrer
  • On décrit au fer quatre parties, la pince (partie avant), la mamelle puis le quartier (parties latérales) et enfin l'éponge (partie arrière). Les bords du fer sont appelés rives, la distance entre les rives est appelée couverture.
  • La voûte est la rive interne du fer correspondant à la pince en rive externe.
  • Les fers sont percés de trous destinés à permettre le passage des clous. L'extrémité du trou située vers le sol est appelée étampure, celle dirigée vers le sabot est appelée contre-perçure. Le fer est dit étampé à gras quand les étampures sont éloignées de la rive externe, étampé à maigre dans le cas contraire.
  • Les pinçons sont des rebords du fer, de forme triangulaire, destinés à stabiliser la tenue du fer. Le plus souvent, les fers antérieurs portent un seul pinçon tandis que les postérieurs deux.
  • Des mortaises à crampons peuvent être creusées sur le fer ; il s'agit d'orifices filetés permettant de visser des crampons sur le fer afin d'améliorer la tenue sur terrain glissant.
  • La garniture est la largeur du fer dépassant à l'extérieur du pied et l'ajusture la partie du fer qui n’est pas en contact avec le sabot à l'intérieur du pied. L'ajusture est parfois biseautée pour soulager l'appui de certaines parties du pied.
  • Les fers antérieurs sont de forme arrondie, de largeur et de longueur presque égales. Les éponges sont identiques à celles des postérieurs.
  • Les fers postérieurs sont plus ovales, et de par le fait qu’ils ont en général deux pinçons au niveau des mamelles, il est possible d'ainsi « reculer » le fer, c'est-à-dire le mettre plus arrière du pied. Ainsi, le cheval risque moins de se toucher les antérieurs en se déplaçant.
  • On distingue les fers droits des fers gauches par leur branche interne plus droite et étampée plus à maigre que la branche externe.

Les clous à ferrer comportent plusieurs parties :

  • la tête, composée de la frappe destinée à recevoir les coups de marteau, et le collet qui va s'enfoncer dans l'étampure. Le collet du clou doit être adapté à l'étampure et à la rainure du fer ;
  • la lame de longueur adaptée à la taille du pied est prolongée par le grain d'orge.- ;
  • le grain d'orge est un renflement qui fait dévier le clou vers l'extérieur du pied. La partie oblique du grain d'orge est appelée affilure, elle doit être placée vers l'intérieur du pied ;
  • une fois le clou planté, son extrémité extérieure est recourbée et coupée formant ainsi le rivet.

Méthodes de ferrure

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Maréchal-ferrant à Montréal en 1945
 
Travail pour ferrer les chevaux lourds
  • Ferrure à la française : le fer est chauffé puis ajusté à la tournure plantaire du pied. La corne étant un isolant, le fer peut être posé à chaud, pour permettre de rectifier sa tournure après vérification lors du posé. Le maréchal-ferrant se fait seconder par un aide (« le teneur de pieds ») qui maintient le sabot à la main en s'aidant d'une lanière de cuir.
  • Ferrure à l'anglaise : le maréchal-ferrant ferre seul, à chaud ou à froid, en maintenant le sabot sur ou entre les genoux. Cette méthode de ferrure s'est généralisée en France. Outre l'économie d'une personne, elle permet au maréchal-ferrant d’avoir une bonne vision du sabot.
  • Ferrure au travail : Le cheval est immobilisé dans un bâti au moyen de sangles. Cette technique n'est plus guère utilisée, elle servait principalement pour les bœufs et les chevaux lourds. Elle est considérée comme très coercitive et réservée aux cas difficiles ou aux chevaux lourds qui n'ont pas appris à donner les pieds convenablement, comme cela arrive parfois chez les jeunes chevaux de trait.

Différents types de fers

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  • Les fers couverts en général moins épais, permettent une meilleure protection du pied. Ils peuvent être élargis dans leur ensemble ou seulement dans une partie (demi-couverts, couverts en pince, en éponge, etc).
  • Les fers dégagés sont plus étroits et légers, ils sont principalement utilisés en course.
  • Les fers nourris sont plus épais que la normale, ils peuvent être à la marchande c'est-à-dire d'épaisseur constante ou nourris en pince, en mamelle, en branche interne ou externe. Ces fers s'utilisent pour remédier à des défauts d'aplomb ou pour protéger des pieds sensibles
  • Les fers tronqués dans diverses parties sont utilisés pour protéger les membres des chevaux qui forgent (touchent l'éponge du fer antérieur avec la pince du postérieur) ou s'atteignent (se blessent les membres avec leur fer).
  • Les fers pantoufle ou désencasteleurs ont la rive interne plus épaisse que la rive externe pour permettre aux talons de s'écarter.
  • Les fers à planche ont les éponges réunies par une barre de métal permettant un bon appui au niveau de la fourchette. Ils sont utilisés dans la ferrure de la maladie naviculaire.
  • Les fers schneider ont une planche réunissant les éponges et une seconde, perpendiculaire à la première fixée sur la voute, est utilisé dans les fourbures.
  • Les fers ovales ou egg bar shoes soulagent la partie postérieure du pied.
  • Les fers à tous pieds sont utilisés comme secours en randonnée. Ils sont articulés en pince et percés de nombreuses étampures, de façon à ne pas devoir transporter un assortiment complet de fers.
  • Les fers inversés dont la pince est dirigée vers l'arrière sont utilisés pour favoriser le déroulement de la foulée.
  • Les fers en plastique type Easywalker (TM) peuvent permettre un meilleur confort et un allègement de la ferrure.
  • Les plaques de cuir ou de matière plastique peuvent être interposées entre le fer et le sabot. Elles jouent un rôle de protection de la sole et d'amortissement. Du silicone peut également être injecté sous la plaque pour en renforcer les effets.
  • Les fers en M : au lever du pied, le fer dessine un M dont la branche médianne soutient la fourchette ; ils sont utilisés dans le traitement de la fourbure et soulagent fortement le cheval.

Accidents de ferrure

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  • le clou de rue est la pénétration d'un clou dans les parties vives du pied.
  • L'enclouure (peut-être le seul mot français comportant deux "u" successifs) est une piqûre non rectifiée avec souvent formation d'un abcès.
  • Le pied serré est la conséquence d'un fer broché trop près des éponges et ne permettant pas à la fourchette de jouer son rôle amortisseur.
  • La sole chauffée ou brûlée est due à l’application trop prolongée d'un fer trop chaud.

Hippologie

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On dit « Pas de pied, pas de cheval », ce qui résume l'importance de la santé des pieds du cheval pour fournir un travail. Le fer à cheval joue un rôle de protection du sabot et l'épargne d'une usure prématurée. En fonction de la vitesse de pousse de la corne et des conditions d'utilisation du cheval, la ferrure devra être renouvelée toutes les 6 à 8 semaines. Dans la nature, un cheval n'a pas besoin de fer car la vitesse de pousse de la corne est égale à sa vitesse d'usure.

On a pris l'habitude de ferrer le cheval domestique, soumis à des contraintes de travail (porter un cavalier, se déplacer sur des sols abrasifs comme le sable). Selon les conditions de détention, les chevaux domestiques n'ont pas besoin d’être ferrés. Parfois seuls les antérieurs sont ferrés. Il est de plus en plus courant de laisser le cheval sans fers et d’utiliser des hipposandales lors de travail sur terrain abrasif ou pour de longues randonnées. Selon le terrain et la qualité du pied il est parfois possible de se passer de toute protection du sabot.

Couverture

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Cheval pie portant une couverture d'hiver
 
Cheval bai portant une couverture d'hiver

Il existe plusieurs types de couvertures pour chevaux servant à protéger le cheval du froid ou des intempéries. Leur solidité est exprimée en "deniers". Plus une couverture a un grammage élevé, plus elle est chaude. En règle générale les couvertures peuvent aller de 600 deniers à 2 000 deniers et de 100 g/m² à 400 g/m². La taille de la couverture doit être adaptée au cheval. Les couvertures occasionnent en général des frottements au niveau des épaules du cheval. Il existe des protège-épaule souvent en lycra qui évitent cet inconvénient.

Couvertures de box ou d'écurie

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Les couvertures de box sont au mieux composées d'un padd de garrot pour protéger cette partie de la pression et des frottements, de deux boucles au poitrail, de sangles croisées et de courroies de cuisse. Ces couvertures ne sont pas imperméables. Selon que le cheval est tondu ou non, un grammage différent sera choisi. La meilleure option est de posséder une couverture avec un gros grammage pour les grands froid et une couverture moins chaude pour la mi-saison.

Couvertures d'extérieur ou de prairie

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Ces couvertures sont imperméables. Elles peuvent être "turn-out" c'est-à-dire qu’elles sont conçues pour ne pas tourner lorsque le cheval se roule ou se défoule au pré. Il existe plusieurs types de couvertures d'extérieur :

  • couverture simple allant du garrot à la croupe ;
  • couverture avec couvre-cou amovible ;
  • couverture intégrale allant de la nuque à la croupe sans couture dorsale.

Certaines couvertures sont doublées ce qui permet de sortir le cheval par temps froid alors que d'autres ne le sont pas et dans ce cas, le cheval peut porter également une sous-couverture chaude en dessous. Certaines couvertures sont deux en un, c'est-à-dire qu’elles possèdent une sous-couverture et une couverture de prairie amovibles. Ainsi, à la mi-saison, il est possible de ne mettre que la sous-couverture. Ce type de couverture nécessite un lavage spécial pour rester imperméable. Il y a deux options : faire laver la couverture par un professionnel qui le propose (sellerie en général) ou la laver soi-même avec un produit imperméabilisant.

Autres types de textiles pour chevaux

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La chemise polaire
Idéale en mi-saison ou en sous couverture. Les chemises servent également au transport des chevaux pour leur éviter un coup de froid car une couverture serait sûrement trop chaude.
La chemise nid d'abeille
Il s'agit d'une chemise filet à trous, qui sert à faire sécher le cheval. L'air peut y circuler et la chemise absorbe la transpiration du cheval.
La chemise séchante
Fabriquées en matières absorbantes et respirantes, ces chemises servent comme leur nom l'indique à sécher le cheval après le travail. Certaines ont un couvre-cou intégré afin de faire sécher l'encolure.

Il existe également des couvertures spéciales pour quarter-horse, ces chevaux ayant une morphologie bien particulière.