Vocabulaire philosophique/A
Abnégation
modifierSacrifice de soi et de son intérêt personnel au nom d'intérêts, ou de valeurs, supérieurs. Se distingue de l'altruisme.
Aboulie
modifierDiminution ou privation de la volonté conduisant à une incapacité à agir.
Absolu
modifierSe dit d'une chose qui ne dépend de rien d’autre que d'elle-même. Qui est sans limites ni aucune restriction. S'oppose à relatif.
Abstraction
modifierOpération qui consiste à isoler par la pensée un élément d'une représentation ou d'une réalité.
Absurde
modifierCaractère du monde en tant qu'il n'aurait pas de sens. Notion qui se retrouve dans la pensée d'Albert Camus et de Jean-Paul Sartre. Pour Camus, l'absurde est le silence du monde face à l'appel humain Pour Sartre, l'absurde relève davantage de la contingence de l'existence.
Académiciens
modifierAcadémie
modifierÉcole philosophique fondée par Platon.
Académique
modifierAcadémisme
modifierAccidentel
modifierCe qui vient s'ajouter ou modifier une chose ou un être. Un accident se caractérise par sa contingence et son extériorité. S'oppose à l'essence et à la substance qui relèvent de notre nature et de ce qui est nécessaire.
Acosmisme
modifierNe pas croire au monde. Mais seulement en Dieu.
Acquis
modifierSe définit par opposition à ce qui est inné (présent à la naissance, qui appartient à la nature d'un être). Pour Descartes, l'idée de Dieu est innée, et , pour Rousseau, nous avons un sentiment inné de la justice. Idée abstraite et générale construite par l'esprit. Soit une classe d'objets, de phénomènes.
Acroamatique
modifierActes
modifierActe (être en)
modifierUn être en acte est un être pleinement réalisé selon Aristote.
Acte manqué
modifierConcept psychanalytique proposé par Freud. Un acte manqué est ce qui est pour la conscience un échec, mais qui est pour l'inconscient la satisfaction d'un désir refoulé.
Action
modifierActualisation
modifierConcept aristotélicien. Passage de la puissance à l'acte, c'est-à-dire que ce qui n'était que potentiel devient actuel.
Actualisme
modifierAdéquation
modifierAdmiration
modifierAdoration
modifierAffect
modifierConcept provenant de la pensée de Spinoza. C'est un état de l'âme et du corps dans lequel notre puissance d'agir est ou bien diminuée, ou bien augmentée. Les affects fondamentaux sont le désir, la joie et la tristesse.
Affectation
modifierAffection
modifierAffirmer
modifierAgapè
modifierAmour divin et inconditionnel, relève de la charité chrétienne. Pour Platon, se distingue d'éros, l'amour physique, et de philia, qui est l'amitié.
Agnosticisme
modifierConception selon laquelle l'esprit humain ne peut pas accéder à l'absolu : nous ne pouvons alors pas trancher quant à la question de savoir si Dieu existe ou non.
Agonie
modifierAgora
modifierEspace public et politique de la Grèce antique ; lieu de réunion des citoyens.
Agréable
modifierCe qui nous plaît et qui relève d'un sentiment particulier. Kant distingue le beau de l'agréable, en tant que le beau est ce que je considère comme appartenant à la chose belle et comme devant être reconnue par tous. Quand l'agréable est relatif, le beau prétend à l'universalité.
Aléatoire
modifierAléthéia
modifier"Vérité" en grec ancien. Signifie littéralement "dévoilement". Concept repris par Heidegger
Aliénation
modifierFait de se vendre ou d'être étranger à soi. Concept étudié par Marx : l'aliénation est la condition de l'individu qui ne possède ni les outils ni le résultat de sa production. Tel est le cas de l'ouvrier qui, étant étranger à son travail, devient étranger à lui-même.
Allégorie
modifierL'allégorie est un récit utilisant des éléments concrets pour exprimer des idées abstraites : l'allégorie relève alors de la pensée conceptuelle. Elle se distingue du mythe en tant que le mythe est un récit sur les origines d'une culture, quand l'allégorie symbolise un raisonnement particulier.
Allégresse
modifierAltération
modifierAltérité
modifierRenvoie à autrui et à la différence. Cette notion s'oppose à l'identité (ce qui est le même) et à l'ipséité (les caractères spécifiques à une personne).
Altruisme
modifierL'altruisme a pour finalité le bien de nos semblables, sans viser l'amour d'autrui ni quelque récompense. L'altruiste fait le bien de manière désintéressée et s'oppose en cela à l'égoïsme.
Altruiste
modifierComportement de celui qui agit de manière désintéressée et généreuse au bénéfice d'autrui.
Ambiguïté
modifierAmbition
modifierAmbivalence
modifierÂme
modifierPrincipe de vie et de pensée distinct du corps. Peut être constituée de parties : Platon considère que l'âme est tripartite, c'est-à-dire qu'elle se compose d'une partie intellectuelle, d'une partie colérique et d'une partie désirante.
Ami
modifierAmitié
modifierAmoral
modifierÉtranger, extérieur, à la morale, c'est-à-dire au bien et au mal. Se distingue de l'immoral qui est ce qui contrarie la morale.
Amour
modifierAmour-propre
modifierConcept pensé par Rousseau. L'amour-propre relève de l'orgueil et naît de la comparaison des hommes les uns envers les autres. S'oppose à l'amour de soi qui ne consiste qu'à veiller à la préservation de sa vie et à la satisfaction de nos besoins, quand l'amour-propre relève des désirs illimités et du luxe.
Amour socratique
modifierHomosexualité selon Voltaire. L'homosexualité dans la Grèce antique était liée à la pédagogie et à l'initiation d'un homme d'âge mûr vis-à-vis d'un homme plus jeune.
Amphibologie
modifierEn logique, l'amphibologie est une construction grammaticale ambiguë dans laquelle plusieurs sens sont possibles. Kant parle d'amphibologie des concepts car il y aurait une ambiguïté dans notre connaissance en raison de la confusion que nous faisons entre les phénomènes et la chose en soi.
Analogie
modifierIdentité de rapport entre des êtres ou des phénomènes.
Analyse
modifierConsiste à décomposer une chose, une proposition ou une idée. Il s'agit d'expliciter les parties d'un tout.
Analytique
modifierAnamnèse
modifierAnarchie
modifierAnarchisme
modifierÂne de Buridan
modifierDilemme dans lequel l'âne de Buridan, étant incapable de déterminer sa volonté, ne cesse d'hésiter entre la nourriture et l'eau qu'on lui propose. Ne pouvant hiérarchiser ses désirs et ne pouvant alors pas choisir, il finit par mourir.
Angélisme
modifierAngoisse
modifierAnimal-machine
modifierConcept pensé par Descartes : les animaux n'ayant, selon lui, aucune âme, ils sont alors dénués de pensée et ne sont alors capables que de se mourir mécaniquement. Car le corps est assimilé à une machine : il est un assemblage de pièces, les organes, interdépendantes et dénuées de volonté et de conscience.
Animisme
modifierAnomie
modifierConcept sociologique pensée par Emile Durkheim. Est une situation de dérèglement social où les règles sociales sont ou absentes ou contradictoires.
Antéprédicatif
modifierAnthropique
modifierAnthropocentrisme
modifierDoctrine qui fait de l'homme le centre de toute chose.
Anthropologie
modifierÉtude de l'homme.
Anthropomorphie
modifierAnthropomorphisme
modifierDoctrine selon laquelle toute réalité et toute autre espèce animale est analogue à l'homme.
Anthropophages
modifierForme de cannibalisme propre à l'espèce humaine : c'est l'homme se nourrissant de chair humaine.
Anticipation
modifierAntimatière
modifierConcept provenant de la physique. L'antimatière est une invention théorique pensée par Paul Dirac. La différence entre la matière et l'antimatière se fait au niveau de la charge électrique de chacune, qui sont de nature opposée : pour toute particule, il y a une antiparticule.
Antinomie
modifierLorsque deux idées ou deux lois se contredisent. Pour Kant, la raison tombe dans des antinomies quand elle ne parvient pas à trancher deux thèses opposées car elles sont toutes deux logiquement valides.
Antithèse
modifierConcept pensé par Hegel. Deuxième moment d'une démarche dialectique s'oppose à un premier moment, la thèse, et préparant la synthèse. Pour Hegel la dialectique n'est pas seulement un mouvement de la pensée, mais c'est aussi un mouvement du réel et de l'histoire.
Antitrinitaires
modifierApagogique
modifierApathie
modifierConcept stoïcien. État dans lequel une âme devient indifférente aux affections sensibles, c'est-à-dire aux passions.
Apeiron
modifierConcept pensé par Anaximandre. Désigne le principe originel de la réalité, qui est pour Anaximandre l'illimité et l'indéfini. L'apeiron est ici quelque chose d'immatériel, ce qui oppose Anaximandre à des penseurs comme Thalès qui faisaient d'éléments matériels, tels que l'eau, le principe de toute chose.
Aperception
modifierPrise de conscience claire d'une perception, d'une connaissance. Chez Leibniz, l'aperception est la conscience de ce qui se passe dans l'âme. Pour Kant, l'aperception est la conscience de soi qui accompagne toute perception. Elle est la condition de l'expérience car elle lui donne son unité.
Aphorisme
modifierProposition ou texte court qui consiste à aller à l'essentiel. Forme d'écriture adoptée par Nietzsche, qui considère que l'aphorisme est bien plus en adéquation avec le mouvement de la pensée et de la vie, en tant que mouvement libre et désordonné, par opposition à une pensée en système.
Apocalypse
modifierApodictique
modifierProposition nécessairement vraie car évidente (provenant d'un raisonnement déductif). Kant parle de jugement apodictique quand un jugement est nécessaire et universel. S'oppose au jugement assertorique.
Apollinisme
modifierDésigne la mesure, la sérénité et l'harmonie. Nietzsche oppose à Apollon, Dionysos qui est le dieu du vin, de la folie et de l'art.
Apologétique
modifierPartie de la théologie qui a pour objet de défendre la foi contre toutes les attaques. Elle vise à établir la Révélation par des arguments historiques et/ou rationnels.
Apophatique
modifierSe dit de ce qui est décrit par négation.
Apophtegme
modifierIl s'agit d'une sentence ou d'un proverbe.
Aporétique
modifierIl s'agit d'une conversation, d'un dialogue dans lequel il est impossible d'arriver à une définition ou à un résultat. Le dialogue aboutit à une aporie (impasse).
Aporie
modifierL'aporie est un terme désignant l'impossibilité dans laquelle nous nous retrouvons lorsque toutes les issues sont bloquées. Être dans l'impasse. Difficulté logique d'où l’on ne peut sortir.
A posteriori
modifierApparence
modifierAspect extérieur d'une chose donnée dans la représentation. Pour Platon, l'apparence, qui est sensible, est un reflet trompeur de l'être véritable, qui est divin et intelligible. Mais cette conception est critiquée par Nietzsche qui considère qu'il n'y a pas de réalité derrière les apparences, car les apparences sont la réalité.
Appétit
modifierA priori
modifierLe terme "a priori" désigne une connaissance antérieure à l'expérience et qui permet de la fonder.
Arbitraire
modifierArbitre (libre)
modifierArchè
modifierArchétype
modifierArchonte
modifierTitre accordé aux magistrats qui gouvernaient les cités (polis) grecques.
Argument
modifierArgumentation
modifierAristocratie
modifierÀ la fois gouvernement des plus puissants et gouvernement des meilleurs.
Art
modifierArtefact
modifierEn anthropologie, produit ayant subi une transformation, même minime, par l'homme, et qui se distingue ainsi d'un autre provoqué par un phénomène naturel.
Association
modifierAscèse
modifierAscétique (idéal)
modifierL'idéal ascétique est une sorte de privations des désirs qui nous animent. Elle est par exemple une étape du négation du vouloir vivre selon Schopenhauer.
Ascétisme
modifierAséité
modifierLe fait d'être sa propre cause. N'avoir besoin d'aucune cause pour exister. Exemple : Dieu.
Assentiment
modifierAssertion
modifierAssertorique
modifierAtaraxie
modifierAbsence de trouble, l'ataraxie est la finalité morale du stoïcisme. À ne pas confondre avec l'épicurisme dont la finalité morale est le plaisir, considéré comme absence de souffrance.
Athée, athéisme
modifierL'athéisme est une doctrine qui consiste à nier l’existence de Dieu.
Atome
modifierAtomisme
modifierDoctrine selon laquelle la matière est formée d'atomes. L'atomisme a été développé par Démocrite, Epicure et Lucrèce.
Attribut
modifierAu-delà
modifierAufhebung
modifierDépassement.
Autarcie
modifierÉtat de celui qui se suffit à lui-même. Qui vit de ses propres ressources sans avoir recours à l'échange ou l'apport des autres.
Authenticité
modifierAutomate
modifierAutonomie
modifierConsiste à se donner ses propres lois. Se distingue de la liberté qui peut consister à refuser d'obéir à toute loi. L'autonomie est pensée par Kant en tant qu'elle s'oppose à l'hétéronomie, qui consiste à recevoir sa loi de l'extérieur.
Autoritarisme
modifierAutorité
modifierPouvoir d'être obéi. Pour Hannah Arendt, dans La crise de la culture, l'autorité se distingue de la force et de la persuasion.
Autorité (Argument d')
modifierAutre
modifierAutrui
modifierSynonyme de l'autre, comme autre moi. Celui qui comme moi, souffre et vit. Autrui c’est celui qui est différent de moi, celui qui m’est étranger mais qui par certains côté est mon semblable. "Autrui ,c'est l'autre , c'est-à-dire le moi qui n’est pas moi...Autrui c’est celui qui n’est pas moi , celui que je suis pas".-Sartre.
Axiologie
modifierAxiomatique
modifierEnsemble de principes fondées sur des hypothèses et admis comme point de départ d'un système hypothético-déductif.
Axiome
modifierPrincipe évident et non démontrable.