Éducation physique française au XXe siècle/Les programmes immobiliers
La faiblesse reconnue du sport français, incompatible avec la politique de prestige gaullienne, exige de traiter le mal à sa racine, c'est-à-dire dès l'école. Des moyens importants sont mis en oeuvre pour la première fois de notre histoire. Avant tout nouveau établissement secondaires est souvent construit sans les installations sportives prévues dans un budget global. Ce n'est plus le cas à partir de 1960 où les installations sportives font l'objet d'un financement « fléché » dans le cadre des trois lois-programmes de 1960-65, 1965-70, 1970-75 afin de doter chacun d’un nombre d'aires de travail couvertes et de plein air en rapport avec son importance.
Les normes sont en fixées par un numéro spécial du Moniteur des travaux qui énumère en outre la liste des équipements immobiliers dus par le constructeur et celle des équipements mobiliers livrés par l'U.G.A.P.. Dehors, c'est le plateau qui a peu évolué depuis Hébert mais les dimensions permettent d'y tracer un terrain de basket et deux terrains de volley en surimpression. En salle l'aire de travail est fixée à 20 mètres sur 11 puis 15. Dès qu'un établissement justifie deux ou trois aires, on construit un plateau double qui peut recevoir un terrain de handball et pour l'intérieur une salle unique de 20 mètres sur 30 ou mieux de 20 mètres sur 40 qui peut recevoir un terrain de hand... et de tennis!
Deux ou trois enseignants opèrent alors simultanément dans le même local, ce qui les entraîne à renoncer à tout travail précis ou à fonctionner en cycle pour laisser alternativement la salle à l'un d'entre eux, les autres utilisant alors les installations extérieures transformées en terrains de basket, handball et volley alors que les gymnases deviennent des salles affectées aux mêmes sports, plus tard concurrencés par le badminton et le tennis de table. Faute de moyens adaptés tant en personnels qu'en infrastructures, les mesures prises par la V° République, entraînent la disparition d'une E.P. encore vivante en 1960 pour laisser place à une pratique plus conforme aux conditions de travail du personnel. Cette évolution de fait se trouve confortée par celle des idées.