De son côté, dès son retour au palais, la Reine alla consulter son Miroir :
« Miroir, Miroir suspendu au mur,
Qui est la plus belle au monde ? »
Mais le Miroir répondit comme la fois précédente :
« Oh, Reine, ici, vous êtes la plus belle,
Mais Flocon-de-neige, au-delà des montagnes,
Dans la maison des sept Nains,
Est mille fois plus belle. »
À ces mots, la reine sentit son cœur s'emballer de rage, en comprenant que sa rivale était encore en vie :
« Il faut que je me débarrasse d'elle définitivement ! » se dit-elle.
Elle fit appel à ses talents de sorcière, fabriqua un peigne empoisonné, se déguisa différemment, traversa une fois de plus les sept montagnes, arriva chez les sept nains et frappa à la porte en appelant :
« Bonnes marchandises à vendre ! »
Flocon-de-Neige regarda par la fenêtre en disant :
— Allez-vous-en, je ne dois ouvrir à personne.
— Regardez ce joli peigne ! » repartit la vieille.
La fillette se laissa convaincre et lui ouvrit la porte :
« Attendez, je vais mettre le peigne comme il faut. »
Sans méfiance, elle se laissa faire et le poison agit instantanément ; elle tomba à terre, inconsciente.
« Ah, ah, reine de beauté, c'est du passé ! » ricana la vieille en repartant.
Par bonheur, c'était l'heure du retour des sept Nains. En la voyant à terre comme morte, ils se doutèrent que la belle-mère était encore passée par là et finirent par trouver le peigne empoisonné. Ils l'arrachèrent de sa chevelure, et Flocon-de-Neige reprit connaissance. Les nains lui recommandèrent une fois de plus d'être sur ses gardes et de n'ouvrir à personne.
De son côté, dès son retour au palais, la Reine alla consulter son Miroir :
« Miroir, Miroir suspendu au mur,
Qui est la plus belle au monde ? »
Mais le Miroir répondit comme la fois précédente :
« Oh, Reine, ici, vous êtes la plus belle,
Mais Flocon-de-neige, au-delà des montagnes,
Dans la maison des sept Nains,
Est mille fois plus belle. »
En entendant ces mots, la reine se mit à trembler de rage.
« Cette fille doit mourir, quand bien même j'y laisserai ma vie ! »
Sur ces mots, elle se réfugia dans sa chambre secrète qu'elle seule connaissait et fabriqua une pomme empoisonnée.
Sa peau brillait et elle était si appétissante que personne ne pouvait résister à l'envie de la croquer... mais le premier morceau était fatal.
Puis elle se maquilla et se déguisa en vieille paysanne, traversa les sept montagnes et frappa à la porte des sept Nains.
La jeune fille mit la tête à la fenêtre en répondant :
« Je ne dois laisser entrer personne, dit-elle, les nains me l’ont interdit.
— Tant pis, je trouverai à les vendre ailleurs. Tiens, en voilà une que je t'offre.
— Non, je n'ai le droit de rien prendre.
— Allons, tu as peur que je t'empoisonne ? Regarde, je la coupe en deux, mange la moitié rouge, je mangerai l'autre. »
Mais la pomme avait été préparée pour que seule la partie rouge soit empoisonnée.
En voyant la paysanne croquer sa moitié, elle céda à la tentation, tendit la main et prit l'autre moitié.
À la première bouchée, elle tomba morte sur le sol.
La reine lui jeta un regard diabolique et éclata de rire :
« Blanche comme neige ! rouge comme sang ! noire comme l’ébène ! cette fois-ci les nains n'arriveront pas à te réveiller ! »
Aussi, de retour chez elle, à sa question rituelle :
« Miroir, Miroir suspendu au mur,
Qui est la plus belle au monde ? »
le Miroir répondit enfin :
« Majesté, la plus belle, c’est vous ! »
Alors, son cœur envieux fut enfin satisfait, si tant est qu'un cœur envieux peut se satisfaire.