À son réveil, le lendemain matin, Flocon-de-Neige prit peur en voyant les sept Nains. Mais ils lui demandèrent gentiment son nom.
« Je m'appelle Flocon-de-Neige, » leur répondit-elle.
— Comment es-tu entrée chez nous ? »
Elle leur raconta que sa belle-mère avait essayé de se débarrasser d'elle, que le chasseur lui avait laissé la vie sauve et qu'elle avait couru toute la journée avant de trouver leur maison. Les nains lui proposèrent de rester à condition de faire le ménage, la cuisine, les lits, la lessive, la couture et le tricot.
« Oh, oui, de tout mon cœur ! » et, à compter de ce jour, Flocon-de-Neige habita chez eux et s'occupa de leur maison.
Le matin, les nains partaient chercher du cuivre et de l’or dans la montagne et le soir, au retour, le repas était prêt. Elle était seule toute la journée ; aussi, les bons Nains la mirent en garde : « Attention à ta belle-mère, elle va apprendre que tu es chez nous. Ne laisse entrer personne ! »
En effet, la reine, persuadée de la disparition de sa rivale, et d'être enfin la plus belle du monde, demanda un jour à son Miroir magique :
« Miroir, Miroir suspendu au mur,
Qui est la plus belle au monde ? »
le Miroir répondit comme la fois précédente :
« Oh, Reine, ici, vous êtes la plus belle,
Mais Flocon-de-neige, au-delà des montagnes,
Dans la maison des sept Nains,
Est mille fois plus belle. »
En entendant ces mots, la reine fut désespérée car elle savait que son Miroir ne mentait pas. Elle comprit que le chasseur l’avait trompée et que sa rivale était en vie. Comment s'en débarrasser ? Car tant qu’elle ne serait pas la plus belle, la jalousie rongerait son cœur.
Elle conçut un plan, se maquilla et se déguisa en vieille marchande : elle était méconnaissable. Elle traversa les sept montagnes qui la séparait de chez les sept nains et appela :
« Marchandises à vendre ! »
Flocon-de-Neige jeta un coup d’œil par la fenêtre :
« Bonjour, la vieille, que vendez-vous ? »
— De bonnes et belles marchandises, des lacets de toutes les couleurs ! » répondit l'autre en tendant un lacet en soie.
« Je vais la laisser entrer, elle a l'air honnête, » se dit la jeune fille en lui ouvrant la porte.
« Je vais attacher le lacet comme il faut, » lui dit la vieille.
Mais elle serra son cou si violemment que la jeune fille en perdit le souffle et tomba à terre, comme morte.
« Maintenant, c'est moi la plus belle, » se dit l'autre en s'échappant.
À leur retour, les sept Nains furent horrifiés en la trouvant à terre. En voyant le lacet neuf, ils comprirent ce qui l'empêchait de respirer, le coupèrent et elle retrouva son souffle. En entendant son histoire, ils comprirent que la vieille n'était autre que la Reine :
« N'ouvre à personne quand nous ne sommes pas là ! » lui dirent-ils une fois de plus.