Breton/Grammaire/Conjugaison/Infinitif

Début de la boite de navigation du chapitre

Le présent chapitre traite des verbes bretons à l'infinitif. Les conjugaisons sont l'objet des chapitres 2 et 3.

Emploi de l'infinitif
Icône de la faculté
Chapitre no 1
Leçon : Conjugaison bretonne
Retour auSommaire
Chap. suiv. :Verbes réguliers
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Conjugaison bretonne : Emploi de l'infinitif
Breton/Grammaire/Conjugaison/Infinitif
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.

Infinitif modifier

L'infinitif d'un verbe est sa forme exprimant l'idée de l'action ou de l'état, sans indication de personne ou de temps – c'est-à-dire sa forme non conjuguée.
En français, un verbe est formé d'un radical seul : être, lire, voir, ou d'un radical et d'un suffixe : chanter, finir, vendre. Il en est de même en breton.

  • Une centaine de verbes sont radicaux.
   Exemples : verbes radicaux
  • ambroug (accompagner)
  • bale (aller à pied)
  • chom (rester)
  • c'hoari (jouer)
  • dastum (collecter)
  • embann (publier)
  • gounit (gagner)
  • hersal (se traîner)
  • intent (comprendre)
  • kemenn (annoncer)
  • lenn (lire)
  • nac'h (refuser)
  • paouez (cesser)
  • ren (régner)
  • selaou (écouter)
  • terriñ (casser)
  • Les autres verbes sont construits avec des suffixes, plus nombreux qu'en français.
   Exemples : verbes suffixés
  • tenn (tirer)
  • kleuziañ (creuser)
  • gwalc'h (laver)
  • lakaat (mettre)
  • sellout (voir)
  • kousket (dormir)
  • harzhal (aboyer)
  • lezel (laisser)
  • dougen (porter)
  • c'hoarzhin (rire)
  • laerezh (dérober)
  • embreger (manier)
  • redek (courir)
  • bezhina (ramasser des algues)
  • Dans certains infinitifs, la voyelle du radical est altérée ; ce sont surtout des infinitifs en -eiñ (deux syllabes : [eĩ]), -el, -iñ.
   Exemples : radicaux altérés
  • birviñ (bouillir), radical berv- : kafe bervet, kafe lazhet ("café bouilli, café tué", « café bouillu, café foutu »)
  • dont (venir), radical deu- : an holl dud a zeue (tout le monde venait)
  • gervel (appeler), radical galv- : warc'hoazh e c'halvin (j'appellerai demain)
  • gounit (gagner), radical gounez- : piv a c'hounezo ? (qui gagnera ?)
  • reiñ (donner), radical ro- : 100 € a roin dezho (je leur donnerai 100 €)
  • sevel (lever), radical sav- : savet eo an heol (le soleil est levé)
  • skeiñ (frapper), radical sko- : teir gwech e skojemp (nous frappâmes trois fois)
  • terriñ (casser), radical torr- : torret he deus he brec'h (elle s'est cassé le bras)
  • Comme en français, l'infinitif est parfois employé comme un substantif : (debriñ, evañ) an debriñ hag an evañ (le manger et le boire) ; (aozañ) ober un aozañ (faire une réparation).

Participe présent modifier


L'infinitif d'un verbe breton sert également à construire son participe présent, qui marque la durée d'une action ou d'un état ("lisant", "comprenant").

  • Il est formé à l'aide de la particule verbale o placée devant l'infinitif : o vont (en allant)[1].
• La particule o devient oc'h devant une voyelle : oc'h ijinañ (en imaginant).
• Elle devient ouzh devant un pronom personnel, qui se place alors entre la particule et l'infinitif : ouzh ma gwelout (en me voyant).
  • Le breton distingue plusieurs sens : le cours de l'action ou de l'état, la simultanéité et le moyen là où le français n'utilise souvent que la préposition en suivie du participe présent : en apprenant, il apprend tout en faisant c'est en faisant qu'on apprend.
• La particule verbale o, oc'h, ouzh ne s'emploie que pour le cours de l'action.
• La simultanéité est rendue par la préposition en ur (en, tout en) devant l'infinitif[2].
• Le moyen s'exprime par la préposition dre (en, par, au moyen de) devant l'infinitif[3].
  Quiconque emploie la particule verbale o dans tous les cas
est passible de la privation à vie de kouign-amann.
   Exemples : participe présent
Cours de l'action
  • Emañ ar c'hafe o virviñ ! (le café est en train de bouillir !)
  • An holl dud a oa oc'h erruout (tout le monde était en train d'arriver)
  • Ouzh da c'hervel e oan (j'étais en train de t'appeler)
Simultanéité
  • C'hwibanat en ur labourat (siffler en travaillant)
  • Anzavet en deus en ur ruziañ (il a avoué en rougissant)
  • Arabat eo pellgomz en ur vleinañ (il ne faut pas téléphoner en conduisant)
Moyen
  • Dre faziañ eo e tesker (c'est en se trompant qu'on apprend)
  • Deuet on a-benn dre e zoullañ (j'ai réussi en le perçant)
  • Divorailhet e vez dre bouezañ aze (ça se déverrouille en appuyant là)

Participe passé modifier

  • Le participe passé est la forme du verbe que l'on emploie dans les temps composés (semer il a semé) et à la forme passive, qui marque l'action ou l'état subis (semer il a été semé).
  • En breton, quel que soit le radical du verbe, le participe passé est marqué par le suffixe -et : hadañ (semer) → hadet en deus (il a semé), hadet eo bet (il a été semé).
  • Comme en (fr), le participe passé sert également à construire la voix passive – le sujet subit l'action ou l'état – des verbes (br)s à l'aide du verbe bezañ (être) ; exemple avec le verbe prenañ (acheter) : Yann vendit sa maison / Sa maison fut achetée → Yann a werzhas e di / Prenet e voe e disa maison est sujet du verbe à la voix passive.

Notes modifier

  1. La particule o provoque les mutations mixtes
  2. La préposition en ur provoque les mutations par adoucissement.
  3. La préposition dre provoque les mutations par adoucissement.