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L'infinitif d'un verbe est sa forme exprimant l'idée de l'action ou de l'état, sans indication de personne ou de temps – c'est-à-dire sa forme non conjuguée.
En français, un verbe est formé d'un radical seul : être, lire, voir, ou d'un radical et d'un suffixe : chanter, finir, vendre. Il en est de même en breton.
Une centaine de verbes sont radicaux.
Exemples : verbes radicaux
ambroug(accompagner)
bale(aller à pied)
chom(rester)
c'hoari(jouer)
dastum(collecter)
embann(publier)
gounit(gagner)
hersal(se traîner)
intent(comprendre)
kemenn(annoncer)
lenn(lire)
nac'h(refuser)
paouez(cesser)
ren(régner)
selaou(écouter)
terriñ(casser)
Les autres verbes sont construits avec des suffixes, plus nombreux qu'en français.
Exemples : verbes suffixés
tennañ(tirer)
kleuziañ(creuser)
gwalc'hiñ(laver)
lakaat(mettre)
sellout(voir)
kousket(dormir)
harzhal(aboyer)
lezel(laisser)
dougen(porter)
c'hoarzhin(rire)
laerezh(dérober)
embreger(manier)
redek(courir)
bezhina(ramasser des algues)
Dans certains infinitifs, la voyelle du radical est altérée ; ce sont surtout des infinitifs en -eiñ (deux syllabes : [eĩ]), -el, -iñ.
dont(venir), radical deu- : an holl dud a zeue (tout le monde venait)
gervel(appeler), radical galv- : warc'hoazh e c'halvin (j'appellerai demain)
gounit(gagner), radical gounez- : piv a c'hounezo ? (qui gagnera ?)
reiñ(donner), radical ro- : 100 € a roin dezho (je leur donnerai 100 €)
sevel(lever), radical sav- : savet eo an heol (le soleil est levé)
skeiñ(frapper), radical sko- : teir gwech e skojemp (nous frappâmes trois fois)
terriñ(casser), radical torr- : torret he deus he brec'h (elle s'est cassé le bras)
Comme en français, l'infinitif est parfois employé comme un substantif : (debriñ, evañ) an debriñ hag an evañ(le manger et le boire) ; (aozañ) ober un aozañ(faire une réparation).
L'infinitif d'un verbe breton sert également à construire son participe présent, qui marque la durée d'une action ou d'un état ("lisant", "comprenant").
Il est formé à l'aide de la particule verbale o placée devant l'infinitif : o vont(en allant)[1].
• La particule o devient oc'h devant une voyelle : oc'h ijinañ(en imaginant).
• Elle devient ouzh devant un pronom personnel, qui se place alors entre la particule et l'infinitif : ouzh ma gwelout(en me voyant).
Le breton distingue plusieurs sens : le cours de l'action ou de l'état, la simultanéité et le moyen là où le français n'utilise souvent que la préposition en suivie du participe présent : en apprenant, il apprend tout en faisantc'est en faisant qu'on apprend.
• La particule verbale o, oc'h, ouzh ne s'emploie que pour le cours de l'action.
• La simultanéité est rendue par la préposition en ur(en, tout en) devant l'infinitif[2].
• Le moyen s'exprime par la préposition dre(en, par, au moyen de) devant l'infinitif[3].
Quiconque emploie la particule verbale o dans tous les cas est passible de la privation à vie de kouign-amann.
Exemples : participe présent
Cours de l'action
Emañ ar c'hafe o virviñ ! (le café est en train de bouillir !)
An holl dud a oa oc'h erruout (tout le monde était en train d'arriver)
Ouzh da c'hervel e oan (j'étais en train de t'appeler)
Simultanéité
C'hwibanat en ur labourat (siffler en travaillant)
Anzavet en deus en ur ruziañ (il a avoué en rougissant)
Arabat eo pellgomz en ur vleinañ (il ne faut pas téléphoner en conduisant)
Moyen
Dre faziañ eo e tesker (c'est en se trompant qu'on apprend)
Deuet on a-benn dre e zoullañ (j'ai réussi en le perçant)
Divorailhet e vez dre bouezañ aze (ça se déverrouille en appuyant là)
Le participe passé est la forme du verbe que l'on emploie dans les temps composés (semer → il a semé) et à la forme passive, qui marque l'action ou l'état subis (semer→ il a été semé).
En breton, quel que soit le radical du verbe, le participe passé est marqué par le suffixe -et : hadañ(semer)→ hadet en deus(il a semé), hadet eo bet(il a été semé).
Comme en (fr), le participe passé sert également à construire la voix passive – le sujet subit l'action ou l'état – des verbes (br)s à l'aide du verbe bezañ(être) ; exemple avec le verbe prenañ(acheter) : Yann vendit sa maison / Sa maison fut achetée→ Yann a werzhas e di / Prenet e voe e di où sa maison est sujet du verbe à la voix passive.