Breton/Grammaire/Conjugaison/Réguliers
Après avoir étudié l'infinitif des verbes et leur participe présent au chapitre précédent, le présent chapitre traite des formes conjuguées des verbes réguliers.
Il n'y a en breton qu'un seul type de conjugaison, sur le modèle du verbe régulier hadañ (semer).
Ce modèle s'applique également à la conjugaison des cinq verbes irréguliers bretons présentés au chapitre 3.
Modes
modifierLes verbes se conjuguent selon trois modes.
- L'indicatif marque les actions ou les états simplement énoncés au moment où l'on parle : hadañ a ran (je sème).
- Le conditionnel marque les actions ou les états subordonnés à une condition ou une éventualité : Hadañ a rafen mar befe ar c'houlz (Je sèmerais si c'était le moment).
- L'impératif est utilisé pour donner des ordres : Hadomp ! (semons !).
Personnes
modifierLes verbes bretons se conjuguent en sept personnes, au lieu de six en (fr).
- La 1ère personne du singulier, me (je) est utilisée par la personne qui parle.
- La 2ème personne du singulier, te (tu) désigne la personne à qui l'on parle, qu'elle soit féminine ou masculine.
- La 3ème personne du singulier, eñ, hi (il, elle) désigne une tierce personne.
- La 1ère personne du pluriel, ni (nous) est utilisée pour désigner un groupe de gens auquel on appartient.
- La 2ème personne du pluriel, c'hwi (vous) désigne les personnes à qui l'on parle, ou, par politesse, pour marquer une distance dans la familiarité.
- La 3ème personne du pluriel, int (ils, elles) désigne un groupe de personnes tierces.
- La forme impersonnelle, sans pronom sujet, est utilisée pour les actions ou les états sans sujet particulier ; c'est l'équivalent du on (fr).
- note : à la différence du (fr), le (br) n'emploie jamais la forme impersonnelle (on) pour signifier nous.
Conjugaison d'un verbe régulier aux temps simples
modifier- Les verbes bretons pouvant se conjuguer sans pronoms personnels, ceux-ci sont absents des tableaux de conjugaison.
indicatif | conditionnel | impératif | |||||
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présent | imparfait | passé défini | futur | présent | passé | ||
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Impersonnel
modifierÀ l'impersonnel (désinences n° 7 dans le tableau de conjugaison), aucun sujet n'est exprimable – d'où le nom « impersonnel » .
- Toutes les autres formes peuvent se conjuguer avec un pronom personnel : me a had (je sème), c'hwi a hado (vous sèmerez). Cependant, le pronom étant en tête de phrase, c'est lui le plus important en (br) ; il faut donc comprendre c'est moi qui sème, c'est vous qui semez. Nous y reviendrons plus tard.
- L'impersonnel (fr) existe aussi en (br) : erc'h a ra (il neige), noz eo (il fait nuit).
Subjonctif
modifierLe mode appelé « subjonctif » sert à exprimer une notion de dépendance : je veux que tu sèmes • il est temps que vous semiez.
Il n'y a pas à proprement parler de subjonctif en (br). L'équivalent du subjonctif (fr) est soit le futur de l'indicatif, soit le conditionnel ; d'autres tournures peuvent rendre le subjonctif.
- S'il s'agit d'un ordre ou d'un souhait, avec une idée de futur, on emploie généralement le futur : poent eo ma hadint (il est temps qu'ils sèment).
- Dans les autres cas on emploie le conditionnel : aon am eus na hadfent ket (j'ai peur qu'ils ne sèment pas) • aon am boa na hadjent ket. (j'avais peur qu'ils ne semassent pas).
- L'infinitif peut également servir de subjonctif : poent e oa din hadañ (il était temps que je sème) • trawalc'h eo deoc'h hadañ (il suffit que vous semiez)
- Le participe passé convient aussi : hadet pe enfozet (qu'il soit semé ou ensilé).
Radical et désinences
modifierLe radical des verbes réguliers, qu'il soit simple : lenn (lire) ou suffixé : hadañ reste inchangé quelle que soit la désinence du verbe, qui varie selon la personne, le mode et le temps comme en (fr).
Il y a cependant quelques anomalies de radicaux ou de désinences.
- ♦ Les verbes en -iañ
Le i de ce suffixe étant une semi-consonne ([jã]), il induit plusieurs anomalies dans les conjugaisons.
- Il n'est conservé que devant les désinences en a, e et o. exemple : gleb (humide) → glebiañ (mouiller) → glebias, glebie, glebio, etc mais gleb, glebis, glebjomp, glebfe, etc.
- Si le radical se termine par n, ce n devient gn quand i disparaît. exemple : leun (plein) → leuniañ (emplir) → leunias, leunie, leunio, etc mais leugn, leugnis, leugnjomp, leugnfe, etc.
- Si le radical se termine par l, ce l devient lh quand i disparaît. exemple : heul (suite) → heuliañ (suivre) → heulias, heulie, heulio, etc mais heuilh, heuilhis, heuilhjomp, heuilhfe, etc.
- ♦ Les radicaux en -a, -at, -eu et o
Ces radicaux prennent à la 3èmepersonne du singulier du futur de l'indicatif les désinences -io ou y.
- exemples :
- • tud (gens) → tuta (recruter) → tutaio ou tutay ;
- • bras (grand) → brasaat (agrandir) → brasaio ou brasay ;
- • dont (venir), radical deu- → deuio ou deuy ;
- • reiñ (donner), radical ro- → roio ou roy.
Exercices
modifierFaites ces exercices : les verbes réguliers. |