Brevet de pilote d'aéronef/Espacement

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En aéronautique, l'espacement est un des moyens utilisés par les services de la circulation aérienne pour assurer le service de contrôle. Il consiste à ménager entre deux aéronefs une distance verticale ou horizontale permettant de garantir la sécurité. Et nouvelle norme d'espacement vertical entre aéronefs fut introduite progressivement entre 1997 et 2005. Précédemment, deux aéronefs situés au-dessus du même point géographique devaient être espacés verticalement d'au moins 1 000 pieds s'ils étaient en dessous du niveau de vol 290 et 2 000 pieds au-dessus de ce niveau. Ces valeurs avaient été choisies en tenant compte de la précision des altimètres, qui se dégrade quand l'altitude croît. Cette précision s'étant améliorée au fil du temps, l'OACI a décidé de réduire la norme à 1 000 pieds afin de multiplier les niveaux de vols utilisables dans les centres de contrôle régional et donc de fluidifier le trafic aérien.

Espacement
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Chapitre no 5
Leçon : Brevet de pilote d'aéronef
Chap. préc. :Décollage
Chap. suiv. :Vitesse
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Application de l'espacement

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L'espacement n'est assuré qu'entre certains trafics, suivant la classe de l'espace aérien considéré. Pour le service de la circulation aérienne, l'espacement est toujours assuré sur la piste, quelle que soit la classe d'espace aérien autour de l'aérodrome considéré.

Les normes d'espacement applicables dépendent de l'organisme, de ses moyens techniques, de la configuration de l'espace, et des études ayant été menées dans ses espaces.

Lorsque le type ou le minimum d’espacement utilisé pour assurer l’espacement entre deux aéronefs ne peut pas être maintenu, des mesures doivent être prises afin de s’assurer qu’un autre type ou un autre minimum d’espacement existe ou est établi avant le moment où l’espacement utilisé antérieurement deviendrait insuffisant.

Types d'espacements

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Les aéronefs peuvent être espacés verticalement ou horizontalement.

Espacement vertical

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L'espacement vertical le plus courant est de mille pieds (environ 300 m). Cet espacement est assuré grâce à l'altimètre des aéronefs, qui a une grande précision (l'erreur maximale est de l’ordre de 300 pieds, ou 100 m). Cependant, la précision des altimètres diminue avec l'altitude, donc au-dessus d'une certaine altitude, la norme d'espacement passe en général à 2 000 pieds.

Espacement horizontal

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L'espacement horizontal est plus varié. Les moyens utilisés pour obtenir la position des aéronefs varient suivant les espaces. Quand cette position est obtenue au moyen du radar, l'espacement à assurer est appelé norme radar, et dépend de la précision des moyens radars. Les normes les plus courantes sont 8, 5 et 3 miles nautiques.

En l'absence de radar, l'espacement est assuré grâce à une séparation stratégique. Une étude est menée au préalable, définissant que telle trajectoire est réputée séparée de telle autre. Dans ce cas, deux aéronefs suivant ces trajectoires sont séparés. Si deux trajectoires ont une partie qui n’est pas séparée alors que le reste est séparé, un critère est défini pour savoir à quel moment ces trajectoires sont séparées.

Dans la pratique

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Assurer l'espacement entre deux aéronefs revient à s'assurer qu’il existera toujours un type d'espacement (stratégique, radar, vertical...) qui restera appliqué entre ces deux aéronefs. Si deux aéronefs volant à la même altitude ont une trajectoire convergente, on peut avoir un espacement horizontal à un moment donné, mais la séparation va se réduire, et finalement l'espacement n'existera plus. Il faut alors assurer un autre type d'espacement, par exemple un espacement vertical, pendant l'intervalle où la séparation sera insuffisante. Une fois les aéronefs croisés et l'espacement horizontal rétabli, les aéronefs pourront à nouveau voler à la même altitude.

Clairance

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Une clairance est une autorisation délivrée à un aéronef de manœuvrer dans des conditions spécifiées par un organisme du contrôle de la circulation aérienne dans le but de lui fournir le service du contrôle de la circulation aérienne.

Concept de clairance

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Une clairance est une autorisation. Ce n’est pas un ordre, mais une garantie de la part du contrôle de l'absence de danger connu si le pilote suit sa clairance. Si la clairance ne convient pas au pilote, il est libre d’en demander une autre au contrôle. Le but de tout le monde est de faire arriver l'avion au parc de stationnement de sa destination sans problème, et suivre la clairance du contrôle est le meilleur moyen pour cela. Les pilotes le savent, et acceptent dans la mesure du possible les clairances du contrôle.

Une clairance doit être obtenue pour effectuer un vol contrôlé ou la partie contrôlée d'un vol. Un pilote doit demander une clairance aux organismes du contrôle de la circulation aérienne au plus tard à l'entrée de l’espace aérien contrôlé considéré.

Les clairances ne dégagent en aucune façon la responsabilité du commandant de bord vis-à-vis du respect des règlements et procédures en vigueur, ni de l'exercice d'une vigilance constante en vue d’éviter les abordages avec les autres aéronefs ou les collisions avec les obstacles. Inversement, les clairances doivent être délivrées uniquement dans le but de fournir le service de contrôle. Il ne doit pas être délivré de clairance qui, si elle était suivie par le commandant de bord, entrainerait une violation des règles de l'air.

Limite de clairance

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Une limite de clairance est un point ou une altitude jusqu'à laquelle une clairance est valable. Lorsqu'un aéronef atteint sa limite de clairance en ayant été informé explicitement que ce point constituait sa limite de clairance, et sans avoir reçu de clairance complémentaire, il doit se mettre en attente (en suivant le circuit publié s'il existe, en effectuant une attente orientée selon sa route d'arrivée).

Dans le cas où l'aéronef atteint sa limite de clairance sans que celle-ci n'ait été clairement définie, deux cas existent :

  • Si la limite de clairance est un repère d'attente à l'arrivée pour un aérodrome, il se met en attente selon le circuit publié.
  • Sinon il poursuit sa route comme indiquée sur son plan de vol et informe l'organisme de la circulation aérienne dès que possible.

Exemples de clairances courantes

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Clairance de roulage

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Quand un avion part du parc de stationnement pour se diriger vers la piste, ou quand il sort de la piste après atterrissage pour rejoindre le parc, il demande au contrôle une clairance de roulage. C'est une garantie qu’il pourra rejoindre le point qu’il veut atteindre sans se retrouver bloqué. Un avion ne peut pas faire marche arrière, et les voies de circulation d'un aérodrome sont prévues pour faire passer un seul avion à la fois. Donc si deux avions sont en face à face sur une voie de circulation, ils sont bloqués, et il faut soit les pousser, soit les tracter jusqu'à l'intersection précédente pour en faire passer un, puis l'autre. La délivrance d'une clairance de roulage garantit que l'avion ne se retrouvera pas dans une telle situation. La clairance est accompagnée d'une information si le pilote doit laisser passer un autre avion sur le chemin.

Clairance de décollage

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La clairance de décollage est délivrée à un aéronef qui est prêt au départ et qui demande à s'aligner sur la piste pour décoller. La délivrance de cette clairance implique que la piste est libre de tout obstacle ou aéronef, et que la route de l'avion immédiatement après l'envol est libre de tout trafic conflictuel. Elle est toujours assortie d'une indication du vent au sol qui aidera le pilote pendant son décollage.

Clairance en route

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Une clairance de route est une suite de points de navigation par lesquels le pilote va transiter. La délivrance de cette clairance est une confirmation pour le pilote de la route qu’il va suivre. Le contrôle peut modifier cette route soit pour la rallonger s'il est impossible que l'aéronef suive une route plus courte, soit pour la raccourcir quand le trafic le permet.

Clairance d'approche

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À proximité de l'aérodrome de destination, le contrôleur d'approche fait atterrir les avions les uns après les autres. Quand vient le tour d'un avion de se présenter devant la piste pour se poser, le contrôleur lui délivre une clairance d'approche, comprenant le numéro de la piste à utiliser et le type de moyen à utiliser. Cette clairance signifie qu’il peut effectuer son approche en toute sécurité, qu’il est suffisamment espacé du trafic précédent. Si les minimums requis pour cette approche ne sont pas atteints, il devra remettre les gaz. Le contrôle peut autoriser à l'approche jusqu'aux minimums, c’est au pilote d'estimer si, à ces minimums, il a les conditions suffisantes pour poursuivre ou pas.

Clairances complémentaires

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Des clairances complémentaires peuvent être délivrées dans certaines conditions seulement. Leur but est d'accélérer le trafic, quand les conditions météorologies permettent aux aéronefs de bien voir leur environnement et les autres aéronefs.

Clairance d'approche à vue

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Cette clairance complémentaire permet à un aéronef de ne pas effectuer l'approche aux instruments publiée pour se poser sur aérodrome, et de se présenter pour l'atterrissage par repérage visuel au sol. Les conditions suivantes doivent être réunies :

  • Le pilote voit l'aérodrome.
  • Le pilote peut garder le contact avec le sol.
  • Le pilote juge que la visibilité et le plafond permettent une approche à vue et estime l'atterrissage possible.
  • De nuit, le plafond n’est pas inférieur à l'altitude minimale de secteur ou, le cas échéant, à l'altitude de la trajectoire de ralliement emprunté.
  • En espace aérien contrôlé, le pilote a reçu une clairance d'approche à vue.
  • Le pilote respecte les éventuelles consignes particulières propres à l'approche à vue sur l'aérodrome considéré et les restrictions d'évolution vers la piste émises par l'organisme du contrôle de la navigation aérienne.

Un pilote peut exécuter une approche à vue même en l'absence de procédure aux instruments. Quand il exécute une approche à vue, l'aéronef continue à bénéficier des services de la circulation aérienne correspondant à la classe d'espace dans laquelle il évolue. Le vol à vue minimale doit être de 800 mètres lorsque cette information est disponible.

Clairance de séparation à vue

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Une clairance de séparation à vue permet à un aéronef de s'affranchir des espacements règlementaires vis-à-vis d'un seul autre aéronef contrôlé et d'assurer visuellement sa propre séparation par rapport à celui-ci. Une clairance de séparation à vue ne peut être demandée ou acceptée par le pilote de l'aéronef devant maintenir la séparation à vue que si les conditions suivantes sont remplies :

  • Il voit l'autre aéronef et
  • Il peut le garder à vue durant toute la partie du vol où les espacements ne seront plus assurés par l'organisme de la circulation aérienne, ou tant que le croisement ou le dépassement ne sera pas effectif.
  • La clairance est valable en montée ou en descente.
  • En dessous du FL 100 ou 10 000 pieds si l'altitude de transition est supérieure à 10 000 pieds
  • Le pilote de l'autre avion a donné son accord

Quand il bénéficie d'une clairance de séparation à vue, le pilote doit manœuvrer de façon à éviter tout incident dû à la turbulence de sillage, en ne créant pas de danger avec sa propre turbulence de sillage, et en tenant compte de la turbulence de sillage de l'autre aéronef.

Clairance de vol à vue

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Après l’avoir demandée, un aéronef en vol aux instruments qui évolue de jour en vol à vue peut recevoir une clairance complémentaire, et une telle clairance lui permet de poursuivre son vol avec ce type de situation particulière en s’affranchissant des espacements règlementaires tout en assurant visuellement sa propre séparation vis-à-vis de tous les autres aéronefs en vol. Elle peut également lui permettre de s’affranchir des trajectoires préétablies. Toutefois ce type clairance ne vaut que pour une partie déterminée du vol ; ne peut être délivrée qu’à l’intérieur d’un espace aérien contrôlé de classe D ou E, et ne peut pas être délivrée à un aéronef pour effectuer une procédure d’approche.

Quand un aéronef a reçu une clairance de vol à vue, il doit ; informer l’organisme approprié de la circulation aérienne dès qu’il observe une aggravation des conditions météorologiques susceptibles de l’empêcher de poursuivre son vol à vue, et obtenir une clairance complémentaire avant de voler avec cette visibilité. Mais quand il bénéficie d’une clairance de vol à vue, le pilote doit manœuvrer de façon à éviter tout incident dû à la turbulence de sillage ; en ne créant pas de danger du fait de sa propre turbulence de sillage, et en tenant compte de la turbulence de sillage des autres aéronefs.