Châteaux forts en France/Comment sont apparus les premiers châteaux ?

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Au IXe siècle, l'édit de Pîtres encourage la construction de forteresses pour faire face aux invasions scandinaves qui menacent la France occidentale. La multiplication des châteaux répond à un contexte d’insécurité : raids vikings et sarrasins puis violences de petits seigneurs brigands menacent les paysans et leurs récoltes. Ces châteaux sont d’abord sous l'autorité des comtes et des ducs, qui sont les délégués du roi dans les régions. Ces représentants se constituent des principautés autonomes et confient leurs forteresses à des délégués (vicomtes, viguiers, centeniers, officiers châtelains). Aux XIe siècle et XIIe siècle, ces derniers usurpent les prérogatives publiques (rendre la justice, collecter les impôts). Les partages successoraux accentuent l'émiettement du pouvoir. Ils font construire, de manière illégale, des châteaux : à la fin du XIIe siècle, on en comptait environ 150 en Provence, 130 en Catalogne, 110 en Picardie[1].

Comment sont apparus les premiers châteaux ?
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Chapitre no 3
Leçon : Châteaux forts en France
Chap. préc. :Définitions et vocabulaire
Chap. suiv. :Évolution des modèles de châteaux forts
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Cependant, il faut bien noter que l’effacement de l’autorité publique, incarnée par le roi ou le comte, s’est faite selon des rythmes et des intensités différents.

  • Dans certaines régions (centre de la Francie, Bourgogne, Lorraine, Provence, Languedoc…), l’effacement de l’autorité publique a été précoce et profond. Dès la deuxième moitié du Xe siècle[2], les viguiers et les alleutiers s’emparent ou reçoivent le ban. L’apogée de la seigneurie châtelaine se situe entre 1030 et 1080. Georges Duby a particulièrement étudié le Mâconnais.
  • D’autres régions sont mieux tenues par les princes ou les rois (Normandie, Flandre…). Les châteaux restent contrôlés par eux ou leurs familiers, sauf pendant les crises. Ainsi, le comte de Flandre interdit dès la fin du Xe siècle la construction de forteresses sans son autorisation[3]. Le cas normand est plus complexe : le duc confie les vicomtés à des agents fidèles. Les vicomtes normands s’occupaient de la justice, des impôts et de l’armée ; ils séjournaient souvent à la cour ducale et rendaient des comptes au prince. Mais à la faveur des crises de succession (mort de Guillaume le Conquérant en 1087), les seigneurs et les vicomtes en profitent pour devenir autonomes. Les guerres privées sont alors courantes. En 1107, Henri Ier doit réaffirmer l’interdiction d’édifier des tours fortes sans son accord[4].

Références

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  1. Robert Fossier, Enfance de l'Europe, Puf, coll. « Nouv.clio », 616 p. (ISBN 2130425364), p. 403 
  2. Robert Fossier, Enfance de l'Europe, Puf, coll. « Nouv.clio », 616 p. (ISBN 2130425364), p. 380 
  3. Robert Fossier, Enfance de l'Europe, Puf, coll. « Nouv.clio », 616 p. (ISBN 2130425364), p. 384 
  4. Michel de Bouard, Histoire de la Normandie, Ouest France, , 540 p. (ISBN 2708917072), p. 144