Colonisation et décolonisation/Exercices/Analyses de document

Image logo
Le programme français qui a guidé l'écriture de cette page a fait l'objet d'une réforme en 2019. Ce cours ne répond plus aux attendus du Ministère de l'Éducation nationale (source).
Vous êtes invité à créer un nouveau cours (aide) et de nouvelles leçons (aide) conformes au nouveau programme. En cas de doute, discutez-en (février 2021).
Une liste de cours conformes à d'anciens programmes français est disponible ici : Catégorie:Anciens programmes.

L’analyse de documents est, avec la réalisation d'un croquis ou d'un schéma, l'exercice prévu pour la seconde partie de l'épreuve écrite d'histoire et de géographie du bac à partir de la session 2012 (l'épreuve anticipée en première S) et de la session 2013 (en terminale ES et L).

Analyses de document
Image logo représentative de la faculté
Exercices no2
Leçon : Colonisation et décolonisation

Exercices de niveau 12.

Exo préc. :Sujets de compositions
Exo suiv. :Sommaire
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Exercice : Analyses de document
Colonisation et décolonisation/Exercices/Analyses de document
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.



Jules-Alexis Muenier, La Leçon de catéchisme, 1890.

Définition de l'épreuve

modifier
« L'exercice d’analyse de document(s), en histoire comme en géographie, comporte un titre, un ou deux documents qui peuvent être de nature diverse et des notes explicatives si nécessaire. Il est accompagné d'une consigne visant à orienter l'analyse du ou des documents.

Cette analyse doit permettre au candidat de faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport et la portée du ou des document(s) proposé(s). En histoire lorsqu’un document est proposé, il s'agit de :

  • dégager le sens général du document en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte ;
  • de montrer l’intérêt et les limites éventuelles du document pour la compréhension de cette question historique.

Lorsque deux documents sont proposés, on attend du candidat qu’il dégage le sens général de chacun des documents en relation avec la question historique à laquelle il se rapporte puis qu’il les mette en relation en montrant l’intérêt de cette confrontation »[1].

Lors de cet exercice, l'élève doit faire la preuve de sa capacité à comprendre le contenu, l'apport et la portée du ou des document(s) proposé(s). Peuvent ainsi être proposé à l'analyse : un texte, une affiche, une photographie, un croquis ou un schéma.

Même si aucun document officiel le précise, on peut attendre d'une analyse qu'elle compte d’abord une introduction présentant le(s) document(s), ensuite un développement structuré en deux ou trois parties correspondants aux idées principales du/des document(s), enfin une conclusion apportant un regard critique sur les apports du(des) document(s). Il s'agit de faire une analyse (une explication), le danger est donc soit de faire de la paraphrase (reprendre le texte en le reformulant, le plus souvent en moins bien), soit de faire une récitation du cours (qui serait hors-sujet : il faut analyser le document). Il faut analyser le document, tout le document et rien que le document.

Rappel de la méthode à partir d'un exemple : analyse du discours de Truman en 1949.

Rappel de la méthode de l'analyse de doc(s).

Notation par le correcteur

modifier

Au bac, si la notation de la copie est, selon les textes officiels, globale[1], il est conseillé d'affecter à l'exercice d'analyse de document cinq points sur les vingt de l'épreuve. La consigne « doit amener l'élève à :

  • identifier le document ;
  • éclairer/préciser/expliciter son contenu ;
  • permettre la confrontation entre documents, le cas échéant ;
  • faire preuve de distance critique à son égard.

Théoriquement, si le commentaire comporte tous ces aspects, la copie reçoit cinq points sur cinq »[2].

Le correcteur a toute latitude pour retirer des points à cause des erreurs d'orthographe, de grammaire ou de syntaxe. Une expression de qualité (une calligraphie soignée, un vocabulaire pertinent et un style élégant) est toujours valorisée.

Le temps des dominations coloniales

modifier

Ferry vs Clemenceau

modifier
Consigne : à partir des extraits ci-dessous des discours de Ferry et Clemenceau, montrez quels sont leurs arguments pour défendre leur position lors du débat parlementaire de 1885.

Discours de Jules Ferry le 28 juillet 1885 sur le projet de loi portant ouverture au ministère de la Marine et des Colonies d'un crédit extraordinaire pour les dépenses occasionnées par les évènements de Madagascar[3].

Discours de Georges Clemenceau à la Chambre le 30 juillet 1885 en réponse à celui de Jules Ferry[4].

Plan d'analyse n° 1

modifier

Deux plans sont proposés par les élèves : le premier reprend la proposition de l'énoncé, soit deux parties correspondant chacune aux idées d'un des deux protagonistes ; les sous-parties correspondent aux trois thèmes, c'est-à-dire les arguments économiques, moraux et militaires. C'est le plan le plus évident, qui sera utilisé par la majorité des élèves lors d'une épreuve.

Introduction

Proposition d'un élève :

Au XIXe siècle, le continent africain est quasiment entièrement dominé par les puissances européennes. Cependant, les hommes politiques français sont divisés sur la question de la colonisation. Ainsi naissent deux différentes opinions observables dans les deux documents. Jules Ferry, ministre des colonies, tient un discours le 28 juillet 1885 dans lequel il expose ses arguments en faveur de la colonisation. Contrairement à lui Georges Clemenceau, homme politique qui deviendra par la suite président du Conseil des ministres français, est opposé à la colonisation. Il fait un discours, en réponse à celui de Ferry, le 30 juillet 1885. Quels sont les arguments pour défendre leur position lors du débat parlementaire de 1885 ? Nous verrons dans un premier temps les arguments de Jules Ferry puis les arguments de Georges Clemenceau.

Critique : la présentation des deux documents est incorrecte, notamment leur nature parlementaire qui n’est pas mise en valeur. Le contexte est vague ; la colonisation de l'Afrique a lieu essentiellement à la toute fin du XIXe siècle, le Tonkin étant conquis en 1885, la même année que le port de Diego Suarez à Madagascar (le reste de l'île sera conquis à partir de 1895). Où est présenté la source des documents ?
Articles détaillés : Second empire colonial français, Affaire du Tonkin, Gouvernement Jules Ferry (2), Gouvernement Henri Brisson (1).

Seconde proposition :

Nous allons étudier deux documents, qui sont des discours. Le premier a été prononcé en 1885 par Jules Ferry, un ministre francais, devant les députés pour justifier la nécessité des colonies françaises pour plusieurs aspects importants au développement de l'État. Le second est un discours de Georges Clemenceau, un membre du gouvernement politiquement opposé à Jules Ferry. Dans celui-ci il répond au discours de Ferry. Ces deux discours ont été prononcés alors que l'empire coloniale français était en pleine expansion.

Quels sont les arguments de Ferry et de Clemenceau pour défendre leur position lors du débat parlementaire de 1885 ? Dans une première grande partie nous exposerons les arguments de Jules Ferry qui était pour la colonisation de masse. À l'aide d'une seconde grande partie nous verrons en quoi Clemenceau n’est pas d'accord avec Ferry à travers ses arguments.

Critique :

Première partie, les idées de Ferry
Le discours de Ferry est principalement axé sur les enjeux économiques et surtout politiques de la colonisation.
  1. Aspects économiques : dans ce texte, Jules Ferry mentionne le fait que la colonisation est une bonne chose pour le marché français, en crise à l'époque.
  2. Aspects moraux : pour Ferry, les Français de la métropole se doivent d'aller « civiliser les races inférieures ». Il considère ceci comme un devoir, et n'hésite pas à parler clairement de « races inférieures ». Pourtant hué par l'assemblée générale, il n'hésite pas à défendre ses opinions jusqu'au bout.
  3. Aspects politique et militaire : pour Jules Ferry, le principal argument sur le plan militaire est que l'Allemagne veut étendre son territoire colonial et qu’il ne faut pas les laisser faire et renforcer les colonies françaises et les armer pour les défendre contre l'Allemagne. Sur le plan politique il utilise le patriotisme et la soif de revanche des Français sur les Allemands.

Critique :

Seconde partie, les idées de Clemenceau
  1. Aspect économique : Clemenceau de part son discours déclare que les conquêtes coloniales présentent un gouffre budgétaire tant par l'aspect militaire (« milliers de soldats tués ») que par l'aspect budgétaire de la France (« vous dépensez de centaines de millions »).
  2. Aspect politique et militaire : de plus Clemenceau remet en question la France quant à la possibilité de participer a des expéditions coloniales alors qu'elle a elle-même du mal a conserver ses propres frontières (« [...] s'assurer qu'on a le pied solide chez soi »).
  3. Aspect d'égalité : enfin il infirme le terme de « race inférieure et supérieure ». en effet en 1885 la question sur l'égalité de l'Homme fait débat. Pour lui, le fait d'aller contre les « races inférieures » n'a aucun sens puisque Jules Ferry a parlé au contraire d'aider « ces races » : ce qui est pour lui une idéologie raciste.

Critique : les aspects politiques et militaires ne sont pas totalement exploité, il y a là une évocation de l’idée d'une revanche suite à la guerre de 1870-1871 ; l'évocation de l'Allemagne comme contre-argument sur les inégalités raciales n’est pas exploitée. Il faudrait souligner le fait que Clemenceau fait ce discours dans une ambiance parlementaire : il se doit donc d’être en opposition avec ses adversaires, ici Jules Ferry. En effet, on voit bien que Clemenceau réfute tous les arguments émis par celui-ci. Il y a une répétition et une utilisation abusive du terme « budgétaire » dans la partie dédiée aux déclaration de Clemenceau.

Conclusion
En somme, Jules Ferry a su montrer les potentiels économiques et militaires qu'offraient les colonies. Mais il s'est heurté à l’opposition lorsqu’il s'agissait de propos moraux, tel que l'assouvissement des races. Quant à Georges Clemenceau, il s'est inspiré de la guerre pour défendre son immoralité en dénoncant la mort de nombreux hommes, dû seulement aux "expeditions" programmées par Ferry dans les territoires coloniaux.. Dans le discours de Ferry, la présence de phrases désapprobatrices scandalisant le public sont remplacées dans le discours de Clemenceau par « [nouveaux applaudissements] », ce qui nous force a douter de la neutralité du Journal officiel. Or ce même débat a-t-il eu lieu plus récemment lors de la « libération » de colonies françaises et étrangères ?

Critique : ne pas hésiter à faire de courte citation du texte ; ce n’est pas le public qui réagi, mais d'autres députés qui coupent la parole à l'orateur. Le jeu parlementaire (opposition entre la majorité gouvernementale et les différents partis d'opposition) n’est pas bien montré. Le JORF ne fait que retranscrire les débats, une accusation de partialité doit être argumentée. Les critiques des deux documents ne sont pas assez développées.

Autre proposition :

En somme, ces deux documents nous renseignent sur les arguments pro et anticolonialistes de l'époque. D'une part, Ferry assure de nouveaux débouchés économiques grâce aux colonies ainsi que de points de ravitaillement utiles aux déplacement militaires. Il ajoute par ailleurs, un devoir moral des races supérieures (germaniques) vis-à-vis des races inférieures (colonisés). D'autre part, Clemenceau réfute les arguments de Ferry en démontrant la futilité d'une guérilla éloignée du sol national lorsque celui-ci est menacé notamment par l'Allemagne.

Critique : la première phrase est pertinente, il faut montrer les apports des documents en conclusion. La population française est loin d’être « germanique » (sauf dans le Nord-Est)... Il manque surtout un regard critique sur les documents.

Plan d'analyse n° 2

modifier

Deux plans sont proposés par les élèves : le second reprend la première phrase du discours de Jules Ferry, soit un plan thématique en trois parties ; les sous-parties correspondent aux deux camps, c'est-à-dire d’abord les arguments de Ferry puis ceux de Clemenceau.

Introduction
Aux XIXe et XXe siècles, des grandes puissances européennes se lancent dans la conquête de vastes empires coloniaux. En 1885, un débat parlementaire est lancé en France, entre deux personnages politiques importants : Jules Ferry et Georges Clemenceau se confrontent et exposent leur point de vue sur les colonies. Dans son discours Ferry argumente en faveur des colonies contrairement a son opposant Clemenceau. Quels arguments utilisent-ils pour défendre leur position lors du débat parlementaire de 1885 ? Nous montrerons qu’ils abordent tous deux les aspects économique, politique et social.

Critique : C'est une introduction d'un commentaire composé et non d'une analyse de document : les documents ni leurs auteurs ne sont pas présentés et aucune source n'est donnée. La place au sein du gouvernement et de la société qu'occupait ces deux personnages n’est pas expliquée ; Jules Ferry et George Clemenceau n'occupaient pas les mêmes places en 1885, Ferry étant un ministre français et Clemenceau un simple parlementaire. De plus, les dates des discours ne sont pas présentes : le ministre français émettait son discours le 28 juillet 1885 tandis que celui de son opposant était le 20 juillet 1885.

Proposition d'un autre élève :

Les documents présents sont des extraits des discours prévenants de source « Journal officiel de la République française ». L'un a été prononcé le 28 juillet1885 par Jules Ferry qui est un républicain et qui défend donc, dans son discours, la politique d'expansion coloniale. En revanche le deuxième discours a été prononcé par Georges Clemenceau, un membre du parlement, à la Chambre le 30 juillet 1885 en réponse à celui de Jules Ferry. Dans son discours, Clemenceau s'oppose aux arguments de Ferry. Quels sont leurs arguments ? Nous verrons tout d’abord les arguments de Jules Ferry puis ceux de Georges Clemenceau.

Critique :

Première partie, les arguments économiques
  • Pour une politique coloniale. Lors de ce débat parlementaire, le premier argument développé par Jules Ferry en faveur d'une politique coloniale est d'ordre économique. En effet, ce dernier soutient la thèse que les colonies :
    • créer des débouchés pour les productions françaises car : élargissement marchés donc relations commerciales dynamisés et croissance dans l’industrie française ;
    • un contexte favorable a cette politique car: protectionnisme en augmentation donc marché exclusif intéressant pour la France (colonies) ;
    • De plus, contexte économique de la Grande Dépression et de la compétition européenne pour les conquêtes coloniales.
  • Pour une politique anti-coloniale. Lorsque Clemenceau répond au discours de Jules Ferry, il réfute les arguments économiques proposés par ce dernier. En effet, il soutient que la politique colonial est trop couteuse pour être rentable :
    • coûts humains et matériels trop élevés qui ralentissent le développement économique de la France.
    • Étant donné le contexte de la grande dépression , une politique anti-coloniale est d'autant plus favorisé dans la mesure où cette crise entraine des difficultés économique en défaveur d'une politique couteuse.
    • De plus, Clemenceau ajoute qu’il faut d’abord s'assurer du bon développement (économique et autre) du sol national avant de se lancer dans des conquête lointaines, le sol français étant instable, selon lui.

Critique : Le texte n’est pas assez rédigé et développé.

Deuxième partie, les arguments culturels
Ferry (pour la colonisation) : « ce qui manque à notre grande industrie […], ce qui lui manque de plus en plus, ce sont les débouchés » ; « il y a un second point, un second ordre d'idées, c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question [...] Il faut dire ouvertement qu'en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures » ; « Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ».

Clemenceau (contre la colonisation): « Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent, et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. » Voilà en propres termes la thèse de monsieur Ferry, et l’on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures c’est bientôt dit ! » « des savants allemands ont démontré scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand ». « avant de la lancer dans des conquêtes lointaines, fussent-elles utiles - et j’ai démontré le contraire. »

Dans son discours, Jules Ferry tente de démontrer les bienfaits de la colonisation au niveau social. Pour lui, la conquête de nouvelles terres permet, entre autres, à la population française de trouver de nouveaux débouchés. Les colons s'installant dans les colonies auront de nouvelles possibilités, ce qui reprend l'argument du « rêve américain » lors de la colonisation des États-Unis.

Critique : analyser un document ce n’est pas se limiter à fournir des citations, il faut les expliquer en évitant la paraphrase. L'aspect économique dans le premier paragraphe est hors-sujet ici, dans la partie sur l'aspect moral et social de la colonisation.

Dans son discours faisant office de réponse au discours de Clemenceau prononcé deux jours auparavant, il montre son désagrément face à la politique coloniale française. De part des arguments de faits, Georges Clemenceau montre que la colonisation de territoires étrangers coûte cher. Économiquement parlant c’est en allant faire la guerre que la France perd de l’argent et il n’est pas sûr que cela soit rentable après coup. de plus le pays ne fait pas que perdre de l’argent mais également des hommes, des milliers d'hommes. d'un point de vu économique et social Clemenceau pense que c’est une guerre sans fin qui ne rapportera jamais rien à son pays. Georges Clemenceau propose de se concentrer sur les frontières du pays de façon à ce qu'elle ne se rétrécissent pas. Sur le point de vu social, Clemenceau remet en question le terme de « races inférieures ». En effet il se demande si l’on peut dire que la France n'en est pas une et si elle a le droit de convertir à outrance des territoires étrangers. Son discours est donc subversif car il touche aux valeurs morales de la société française qui croit être une communauté supérieur aux territoires colonisés comme Tunis, le Tonkin, Madagascar et bien d'autres.

Critique :

En réponse au discours de Jules Ferry, Georges Clemenceau donne ses arguments point par point. Tout d’abord, celui-ci cite explicitement le problème majeur de la conquête coloniale ; cela coûte très cher et cause notamment énormément de victimes. Il remet ainsi en cause les arguments de Jules Ferry lorsqu’il cite : « autant d'hommes tués, autant de millions dépensés, autant de charges nouvelles pour le travail, autant de débouchés qui se ferment ».

De plus, Clemenceau n’est pas d'accord par rapport aux idées de civilisation de Ferry. Selon lui, il n'existe pas de races « inférieures » ou « supérieures » de même que certains scientifiques allemands pensent que les Français sont une race inférieure. Effectivement, d’après ce dernier, nul gouvernement n'aurait à exercer son droit sur d'autres peuples.

Pour finir, Georges Clemenceau dit : « il convient de bien s'assurer qu'on a le pied solide chez soi, et que le sol national ne tremble pas ». Selon lui, avant de vouloir développer les colonies, il faudrait redresser la France.

Critique : trop de citation du texte, de plus la première partie concerne l'aspect économique alors que cette partie ne concerne que l'aspect moral et civilisateur.

Troisième partie, les arguments militaires
Conclusion
En conclusion, Jules Ferry a su montrer en quoi les colonies sont nécessaires à l'évolution française tandis que George Clemenceau a surtout mis en avant les contraintes économiques. Néanmoins, il aurait été intéressant d’avoir le point de vue des peuples colonisés ainsi que des discours correspondant à d'autres périodes de la colonisation. Cependant il est pertinent d’avoir eu deux points de vue opposés sur l'exploitation coloniale. Nous pouvons nous demander par quels moyens les colonies sont parvenues à obtenir l'indépendance.

Critique : la première phrase peut prêter à confusion au niveau de l'objectivité. Il faut peut être reformuler la phrase de manière à ce que le correcteur n'ai pas l'impression d'une prise de partis de la part de l'élève.

Proposition de correction

modifier
Introduction
  • Présentation des documents
    • Nature : extraits de deux discours parlementaires, donnés devant la Chambre des députés.
    • Auteur no 1 : Jules Ferry, ancien ministre et proche du gouvernement (c'est le chef des républicains modérés).
    • Auteur no 2 : Georges Clemenceau, parlementaire de l’opposition (c'est un des républicains les plus radicaux).
    • Contexte : la fin du XIXe siècle est une période de conquêtes coloniales ; en 1885, l'intervention française à Madagascar nécessite une rallonge budgétaire, ce qui donne lieu à un débat à la Chambre.
  • Problématique : quels sont les arguments employés pour justifier ou critiquer la colonisation ?
  • Annonce du plan : d’abord les arguments coloniaux de Ferry, ensuite ceux anti-coloniaux de Clemenceau.


Arguments en faveur de la colonisation
  • Besoin économique : ouverture de nouveaux débouchés, réservés grâce à l'exclusif colonial.
  • Mission civilisatrice : les Français ont le rôle de tuteurs auprès des populations colonisées.
  • But patriotique : empêcher les Allemands de se tailler un empire colonial (rancune tenace due à la guerre de 1870).
  • Aspects militaires : la marine de guerre a besoin de ports servant de dépôts de charbon, tel que Bizerte (en Tunisie), Dakar (au Sénégal), Djibouti, Diego Suarez (à Madagascar) ou Saïgon (en Cochinchine).


Arguments contre la colonisation
  • Coût prohibitif : les colonies coûtent cher (il s'agit à l'origine d'un débat budgétaire, qui dérive vers un procès de la colonisation).
  • C'est les Allemands qui utilisent la notion de « race supérieure » : quiconque l'utilise leur est assimilé (la référence aux Allemands haïs est comme l'équivalent de l'actuel point Godwin).
  • La ligne bleue des Vosges : la priorité est la reconquête de l'Alsace-Moselle, ou du moins la fortification de la nouvelle frontière avec l'Allemagne.


Conclusion
  • Apport des documents : ce débat fournit les principaux arguments pour ou contre la colonisation, employés au moment de la conquête. Il s'agit d'un classique, presque patrimonial.
  • Critiques : on a souvent utiliser ces deux discours pour présenter un Ferry raciste et un Clemenceau anti-coloniale ; il s'agit d'un débat parlementaire, Ferry cherche des arguments pour soutenir le gouvernement, tandis que Clemenceau prend les arguments contraires. Ce n’est pas vraiment le procès de la colonisation (qui commence à peine), mais plutôt du gouvernement ; Clemenceau s'en prend à Ferry, pas vraiment à l’idée colonial. Enfin, on lis ces textes avec notre regard du XXIe siècle ; le racisme était quasi-généralisé à l'époque.
  • Pour la petite histoire, Ferry fut blessé par balle quelques mois plus tard lors d'une tentative d'assassinat par un partisan de Clemenceau.

Dominations coloniales

modifier
 
Annale de sujet d'examen
Cet exercice est tombé au centre d'examen de Pondichéry lors de l'épreuve anticipée du bac du 2 mai 2013[5].
Consigne : après avoir replacé ce document dans son contexte, vous en analyserez les apports et les limites pour la connaissance du fait colonial.

Source : éditorial de J. A. Miquel, rédacteur en chef de La Gazette coloniale, organe politique et économique de la France des cinq parties du monde, no  245, 26 mars 1936.
1 Dans la Rome antique, le proconsul exerce l'administration d'une province de l'Empire romain.

Politique coloniale française

modifier
 
Annale de sujet d'examen
Cet exercice est tombé au centre d'examen de Washington lors de l'épreuve anticipée du bac du 4 juin 2013[6].
Consigne : présentez les positions de l'auteur sur la politique coloniale à mener et mettez-les en relation avec les réalités de la vie dans les colonies à cette époque.

Source : extrait d'Albert Sarraut3, Grandeur et servitude coloniales, Paris, Éditions du Sagittaire, 1931.
1 Spoliation : confiscation d'un bien privé par la force (ici, confiscation des terres).
2 Concession : territoire attribué par l'administration coloniale à des sociétés privées.
3A. Sarraut (1872-1962) fut, entre les deux guerres, gouverneur de l'Indochine, ministre des colonies et ministre de l'Intérieur.

La décolonisation

modifier

La question algérienne

modifier
 
Annale de sujet d'examen
Cet exercice est tombé comme sujet d'essai n° 1 du bac anticipé en février 2012[7].
Consigne : montrez en quoi ces documents rendent compte de deux moments importants de la guerre d’Algérie et de l’évolution des positions du gouvernement français. Présentez leur apport et leurs limites pour comprendre le déroulement de ce conflit.

Source : Pierre Mendès France, Œuvres complètes, tome 3, « Gouverner c’est choisir (1954-1955) », Institut Pierre Mendès France, 1986, p. 454-456.
1 Il s’agit d’un tremblement de terre.


Sujet ?

modifier

Notes et références

modifier