Décolonisation et émergence du tiers-monde/Qu'est-ce qu'un empire colonial ?

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Qu'est-ce qu'un empire colonial ?
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Chapitre no 2
Leçon : Décolonisation et émergence du tiers-monde
Chap. préc. :Introduction
Chap. suiv. :Avant la Première Guerre mondiale
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Introduction

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Il pourrait paraitre simple de répondre à la question « Qu'est-ce qu'un empire colonial ? ». Elle demande en fait une analyse complexe permettant de comprendre l'impact de la colonisation sur le monde d'aujourd'hui. Les empires coloniaux ont tout d’abord le même objectif, celui de mener une politique expansionniste d'occupation, qui consiste en l'établissement d'une ou plusieurs colonies.

Différents statuts

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Les empires coloniaux se distingue principalement par quatre statuts qu’ils semblent important d'étudier.

La colonie[1]

Le territoire est directement rattaché à l'administration de la métropole (ministère des colonies en France, Colonial Office en Grande-Bretagne par exemple) : les colonies sont des possessions la métropole qui les gouverne à son gré selon ses propres intérêts, le peuplement dans ce cas là n’est pas le but principal de la colonisation mais un simple moyen au service des intérêts métropolitains. Il s'agit du statut le plus courant.

Le protectorat

Il s'agit d'un territoire qui conserve une relative autonomie interne, c'est-à-dire un maintien des institutions existantes, y compris la nationalité sur un plan formel mais le souverain conserve ses titres : la puissance protectrice assume la gestion de la diplomatie, du commerce extérieur et éventuellement de l'armée de l'État protégé. C'est le cas de la Tunisie, du Maroc et de certains territoires indiens et indochinois.

Le dominion

Il s'agit de quatre territoires britanniques (le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Union sud-africaine) qui obtiennent leur autonomie interne entre 1867 et 1916 ; autonomies accordées en réalité à la population d'origine européenne. Les dominions accèdent à l'indépendance en signant les traités de paix de 1919. En 1925, le Dominion Office est détaché du Colonial Office et en 1931 le statut de Westminster efface les dernières traces de leur statut de colonie au profit de la constitution d'un « British Commonwealth of nations » associant sur un pied d'égalité la Grande-Bretagne avec ses anciennes colonies de peuplement blanc.

« Les dominions[2] sont des communautés autonomes au sein de l'Empire britannique, égales en droit, totalement indépendants les unes des autres pour leurs affaires domestiques et extérieures, bien qu'unis par une commune allégeance à la couronne, et librement associées en tant que membre du Commonwealth britannique des nations [...].
​Le Commonwealth repose essentiellement, sinon formellement, sur des idéaux positifs. Les institutions libres sont son essence, la libre coopération est son instrument. »
— Déclaration de Lord Balfour à la conférence impériale de Londres, 1926

Les mandats

Ce sont les territoires confiées par la Société des Nations, le 28 juin 1919, suite à la défaite des deux principaux empires coloniaux, l'Empire allemand et l'Empire ottoman. Les mandats furent confiés à certaines puissances coloniales victorieuses, le Royaume-Uni (Palestine, Transjordanie, Irak, etc.), la France (Syrie, Liban, etc.), la Belgique (Ruanda-Urundi), l'Australie (Territoire de Nouvelle-Guinée), la Nouvelle-Zélande (Samoa), le Japon (Îles du Pacifique) et l'Union sud-africaine (Sud-Ouest africain).

   
Mandats d'Afrique et du Moyen-Orient Mandats du Pacifique

Le système colonial

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La colonisation se caractérise par une conquête par la force de territoires dans un but essentiellement économique mais souvent aussi stratégique et politique ; elle est destinée à procurer aux métropoles des produits rares et chers par le travail forcé des indigènes et par le monopole du commerce. Le pacte colonial repose sur trois fondements :

  • la souveraineté absolue de la métropole sur les colonies, c'est-à-dire la domination politique ;
  • l'interdiction du commerce direct entre celle-ci et les pays étrangers et la limitation de la production afin d'assurer leur stricte complémentarité avec la métropole, c'est-à-dire une domination économique ;
  • l'Europe cherche à exporter son modèle dans ses colonies, voire à l'imposer. Les sociétés de missionnaires qui prêchent la religion chrétiennes se multiplient, l'urbanisation se diffuse (surtout sur les littoraux) sur le modèle européen ; de même, le développement de l'enseignement toujours dans la langue du colonisateur pour l'enseignement secondaire et supérieur contribue à répandre les valeurs européennes et enclenche un processus d'occidentalisation des élites ; il a pour conséquence à la fois de mimer et de rénover les cultures traditionnelles, il s'agit d'une domination culturelle.

Des politiques différentes

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Bien que dépendant de chaque métropoles, on peut trouver des points communs aux politiques en matière de colonisation. Le plus souvent, il s'agit de différencier une politique d'intégration d'une politique d'association. La France préconise une politique intégrationniste, l'assimilation : politique fondée sur la volonté d'intégrer les colonisés à la communauté civique française. C'est la doctrine coloniale officielle de la IIIe République. Elle devait conduire les indigènes à adopter progressivement la langue, la culture, les valeurs de la métropole et leur permettre d'obtenir l'égalité juridique avec les citoyens français. La Grande-Bretagne, elle, préconise l'association ou une administration indirecte (indirect Rule). Cette politique consiste à conserver les structures du pouvoir en place et à les associer au gouvernement colonial, tout en reconnaissant les particularismes des peuples soumis et en cherchant à les associer plus activement au développement des colonies. Cette politique permettait à la Grande-Bretagne d'économiser du personnel militaire et administratif en confiant les fonctions subalternes aux indigènes. Les autres empires coloniaux suivent plus ou moins ses grandes politiques.

Notes et références

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  1. du latin colonium, qui désigne une étendue réservée à l'agriculture
  2. Le Canada reçoit le statut de dominion en 1867, l'Australie en 1901, la Nouvelle-Zélande en 1907, l'Union sud-africaine en 1910. L'emploi du mot dominion est abandonné en 1947.