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Dualisme
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Chapitre no 10
Leçon : DMS 1
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MONOGRAPHIE n°10 Dualisme : Doctrine des deux natures universelles

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Schéma d'une cellule animale
 
Diagramme d'un centriole
    On me demande souvent : « Mais d'où vient cette fameuse entité mentale non physique, cette seconde nature chère aux dualistes ? » Eh bien, je réponds que ce n'est ni plus, ni moins mystérieux que l'origine de la matière physique. Et dans les deux cas la réponse ne peut-être que théorique, voire métaphysique.
    Selon la théorie du Big-bang, la matière n'est pas apparue immédiatement car la température était trop élevée, et il a fallu attendre une grande dizaine de secondes (une durée énorme à cette échelle puisqu'on vient du temps de Planck 1,35. 10-43 seconde) pour que la température du mélange descende sous les dix milliards de degrés et que les premiers atomes de l'hydrogène au lithium puissent se former. Au bout d'un quart d'heure la température a trop baissé pour que cette réaction de nucléosynthèse primordiale se poursuive, L'univers spatiotemporel physique est alors constitué de 75% d'hydrogène et 25% d'hélium. Un événement aussi précis et singulier n'aurait pu avoir lieu sans la préexistence d'un modèle des atomes au sein des lois permanentes universelles les impliquant, car le plus probable était chaotique. Voilà pour le physique, sans entrer dans les détails : sans le principe d'exclusion de Pauli et si cet univers était formé de bosons plutôt que de fermions, c'était foutu, il serait chaotique ! Ce qui ne veut pas dire que ce système de lois intemporelles possède une intention mais que leur cohérence globale implique ces lois, ces constantes et ces modèles universels et qu'il ne peut pas en être autrement. Et bien, il en est de même pour la nature non physique complémentaire (donc nécessaire) de la première, celle que nous aimons bien parce que c'est la nôtre, sa structure est universelle et conforme à un modèle permanent. Il y a donc deux modèles universaux, un pour le physique et un pour le non physique. Ce ne sont évidement pas les mêmes, ils sont mêmes inverses l'un de l'autre, mais tous deux sont relativement simples. 
    Le second modèle est propre au vivant, il est aussi intemporel que le premier, mais il n'a pu se manifester que plus tard, quand les conditions requises furent présentes et que la température baisse encore sous les 80 degrés. Cela c'est passé sur terre il y a environ 4 milliards d'années. Il faut de l'eau liquide et des acides aminés et qu'ils se concentrent en petits flocs, des vésicules, avant que des protocellules apparaissent. On a essayé de reproduire la vie en laboratoire sans jamais y parvenir, c'est le mystère du vivant, car il manque un élément : les conditions d'activation du modèle, sans quoi rien ne se fait.
    Ce qui a été observé par contre c'est l'existence d'un DACU (Dernier Ancêtre Commun Universel), en anglais LUCA (Last Universal Commun Ancestor), le père (ou la mère) de tous les êtres vivants. Il n'y en a pas deux, il y en a qu'un. Tous les unicellulaires, toutes les bactéries et toutes les cellules de notre corps de pluricellulaire possèdent les mêmes structures fondamentales, les mêmes organites de ce DACU - LUCA et ne se différencient que par des spécialisations superficielles issues de la même souche, stockées par L'ADN de l'espèce. Mais pour passer du vésicule inorganisé au DACU, il y a un saut qualitatif immense au delà même du problème de sa reproduction, car sa structure et ses organites sont relativement complexes, en particulier son centrosome avec ses deux cylindres de 27 tubules en triplets spiralés, son appareil de Golgi et ses mitochondries, et aucun état intermédiaire n'est viable (sinon on en trouverait encore aujourd'hui). Donc, il y a bien un modèle universel unique du vivant, dont nous avons déjà parlé, ce modèle est celui de la nature d'une entité non physique, que nous pouvons appeler mentale, organisatrice de la structure biologique du vivant, une entité mentale indispensable à sa survie car il a besoin pour cela d'une conscience, de distinguer, de juger des situations, de décider, d'analyser, etc., ce que la matière seule ne peut lui offrir.
    D'après ce qui précède, le ou les premiers DACU - LUCA apparaissent quand les conditions physicochimiques des vésicules impliquent qu'ils reçoivent une entité mentale et son interface, propre à les structurer et à les transformer en matière vivante. Ils peuvent alors se reproduire en se dupliquant puis se divisant. Leur entité mentale le fait d'autant plus facilement qu'elle est non physique. Nous savons que le centrosome joue un rôle principal dans la division cellulaire en dirigeant la mitose. Sa structure géométrique pure ennéanaire évoque d'une façon troublante la structure ennéanaire de nos fonctions mentales telle que je la conçois, et il pourrait être la face physique de l'interface physique - mental, ce qui cependant pourra difficilement être démontré. Les deux natures vivent en symbiose, totalement distinctes mais inséparables, elles naissent, vivent, se reproduisent et s'éteignent ensemble depuis quatre milliards d'années. Le passage de l'uni au multicellulaire ne change pas grand chose, une nouvelle entité mentale émane au niveau supérieur d'organisation des précédentes, tout passe par la fécondation, la réunion de deux entités doubles mâle et femelle, puis leur division associative en suivant les stades successifs de l'embryon jusqu'à la naissance du bébé. Les centaines de milliards de centrioles ennéanaires présents dans l'ensemble de nos neurones jouent peut-être un rôle dans l'interface qui relie notre mental conscient, directif et analytique, à notre cerveau exécutant ses instructions et lui transmettant des informations du monde physique extérieur.
    Cette doctrine dualiste néo cartésienne, ne fait appel à aucune notion d'âme, de divin, de miracle, de réincarnation, ni de vie après la mort. Elle constate que nous héritons de deux entités liés, l'une physique : notre corps et son cerveau, l'autre non physique : notre mental, qui se reproduisent ensemble depuis quatre milliards d'années de la façon la plus naturelle, la plus banale et la plus élémentaire qui soit. 
    La proximité immédiate des deux natures physiques et mentale, qui existe au niveau de la bactérie monocellulaire permettant leur intrication transsubstantielle a cessé d'être chez nous, car notre entité non physique est devenue une structure directrice au sommet de l'édifice biologique, sans lien direct avec les cellules qui composent ce corps. Ce qui fait de nous des êtres avant tout mentaux, avec des propriétés radicalement différentes, ne se souciant pas des problèmes biologiques, car c'est le rôle du cerveau, et nous pouvons alors rejeter ce corps dans l'univers matériel spatiotemporel auquel il appartient. Bien que chacun ici, peut faire comme bon lui semble. 
    La découverte de vies extraterrestres présentant la même structure biologique que sur terre (celle de DACU - LUCA) viendrait confirmer l'existence de ce modèle universel du vivant. Cependant depuis plus de cinquante ans que les astrophysiciens cherchent, le problème c'est d'en trouver, et on peut de plus en plus craindre qu'ils n'en trouvent jamais malgré leur certitudes. Ce qui relancerait le problème métaphysique et aussi malheureusement les spéculations religieuses, si nous étions réellement les seuls êtres vivants sur cette petite terre fragile, phénomène unique dans tout l'univers et pas seulement dans notre galaxie locale. Il faudrait en conclure l'existence d'une loi d'exclusion du type de celle de Pauli, interdisant à la vie de se manifester une seconde fois dès qu'elle est présente sur une planète quelque part. Cela serait un peu dur à avaler et surtout encore plus dur à faire avaler aux autres, alors continuons d'espérer en trouver un jour.

Nous sommes des êtres de sens

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    Définir ce que nous sommes, des entités non physiques, négativement par rapport à l'une des natures, physique, matérielle, spatiotemporelle, de l'univers engendré par des lois permanentes et immuables, est insuffisant. Cet univers comprend deux natures dont la dualité irréductible, d'inverses complémentaires qui s'attirent l'un, l'autre, assure son équilibre fondamental, et lui évite de sombrer dans le chaotique.
    La seconde nature de cet univers c'est le sens, qui n'obéit évidemment pas aux mêmes lois qui gouvernent la première, et nous sommes des êtres de sens, des êtres purement sémantiques. Nous agissons le corps auquel nous sommes associés, grâce à du sens, des instructions infra linguistiques, transmises à son cerveau biologique, et nous dirigeons nos fonctions mentales grâce à du sens également, des sèmes infralinguistiques de gestes mentaux. Il faut mieux les diriger et réformer certaines structures archaïques bloquantes plutôt que de laisser faire des programmes automatiques inefficaces que nous avons hérités d'un lointain passé.