DMS 2/Rôle des rêves

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Rôle des rêves
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Chapitre no 11
Leçon : DMS 2
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MONOGRAPHIE n°37 Le rôle des rêves modifier

    Le rêve est un ensemble de phénomènes conscients psychiques ou mentaux qui se produisent alors que nous sommes hors de la présence du monde pendant le sommeil ou dans le coma d'une anesthésie. Il n'est pas certain qu'il n'ait lieu que pendant la période du sommeil dit paradoxal.
    Une grande masse de littérature sur les rêves nous vient des psychanalystes et des psychothérapeutes qui ont étudié et essayé d'interpréter les rêves de leurs patients. Ces rêves sont cependant très particuliers car ils témoignent de désordres et de troubles mentaux de malades ou de souffrants. Aussi il faut se garder de faire de ce type de rêve un cas général. En fait la science connaît peu de choses sur les mécanismes qui président aux rêves.
    Il existe une grande variété de rêves : psychologiques, ludiques, libidineux, symboliques, initiatiques, mystiques, de passe muraille (avec sortie du corps), géographiques, historiques (de vies antérieures), en haute définition (parfois en vitesse accélérée avec zoom), topologiques, conceptuels et perceptuels mentaux, et je passe les cauchemars, le rêve lucide, le songe éveillé et les phénomènes qui accompagnent la paralysie du sommeil. 
    Ce qui caractérise l'état de rêve, c'est que dans ce métacontexte, le monde extérieur n'existe pas, pas du tout, même si des images peuvent s'y rapporter, et que notre fonction analytique 2 qui produit ces rêves est au sommet de sa puissance, parfois exaltée, quelle domine une synergie mentale consciente dans laquelle notre fonction volontaire est effacée, passive (sauf dans le rêve lucide), alors que dans l'état de veille l'analytique est en servitude, soumise aux contraintes de survie exercées par la direction volontaire de notre vie mentale. 
    Ce qui veut dire que notre être subit le rêve plutôt qu'il ne le dirige (sauf cas particuliers) bien que nous soyons très conscients de le vivre, même si au réveil il nous est souvent difficile de nous en souvenir (sauf techniques appropriées), tout simplement parce qu'il ne doit pas y avoir confusion entre les images du rêve et celles de la réalité extérieure, c'est le rôle d'un filtre qui rentre en fonction très vite au réveil (sauf maîtrise consciente du filtre et cas particuliers).
    La durée en temps réel d'un rêve peut être mesurée grâce à la méthode de William Dement fondée sur le décompte des mots du récit du rêve par le rêveur. Ce n'est pas très précis mais cela donne une bonne estimation de la durée d'un rêve, en particulier quand il s'agit d’apprécier la durée d'une EMI (Expérience de Mort Imminente) et démontrer que nous survivons au moins de quelques heures à la mort de notre cerveau. En effet, en cas de mort par crise cardiaque, après l'hypoxie qui déclenche l'EMI (déclenchement qui semble signalé par un sursaut électrique de quelques secondes), la durée de vie de notre cerveau ne dure que quelques minutes, la capilotade de notre cerveau à ce moment est incapable de produire une EMI et même un rêve. Donc l'EMI ne peut résulter que de notre nature sémantique qui survit donc de quelques heures à notre mort biologique. Ce qui démontre également que notre nature non physique, et non notre cerveau, élabore tous nos rêves.
    L'EMI peut être classée dans les grands rêves mystiques, ontologiques et initiatiques compte tenu de son intensité qu'on retrouve dans ces types de rêve. Notre fonction analytique 2 élabore toute une gradation de rêves, depuis ceux un peu gris, un peu flous, un peu ternes, un peu tristes, puis les rêves ordinaires, plus colorés, plus vifs, plus longs, plus énigmatiques, et puis il y a tout en haut le grand-rêve, en cinémascope, technicolor, avec sa multitude de détails, extrêmement précis, où tout est à sa place en hyper définition, avec sa fluidité extrême, où tout va plus vite, où tout est plus fort, où tout est possible, où ma sensibilité, ma capacité à percevoir toutes ces images, toutes en même temps, semble avoir décuplé. Là, chapeau, respect, le grand seigneur a montré ce qu'il savait faire, je sais que je peux compter sur ma fonction analytique. 
    Nous évoluons avec nos rêves et inversement nos rêves évoluent avec notre évolution mentale et spirituelle, et l'intégration progressive des structures mentales profondes que nous portons en nous. Si notre phase de veille est tournée vers l'action, pour assurer notre survie, notre liberté et notre efficacité, pour accomplir ce que nous désirons sur un plan physique comme sur le plan intellectuel, le rêve a pour mission d'assurer nos équilibres psychiques et mentaux, de nous aider à résoudre des problèmes philosophiques et ontologiques, de nous guider pour donner un sens à notre vie, de nous faire découvrir nos aspirations les plus profondes, de surprendre nos a priori et nos convictions, de nous gâter d'intuitions sublimes, en construisant et en nous envoyant des messages qui ne sont pas toujours destinés à être conscients. 
    Les rêves nous accompagnent. En fait, c'est notre fonction analytique, au sommet de la puissance de son imaginaire, qui joue ici son rôle de serviteur fidèle de notre être auquel elle appartient. Donc il ne faut pas s'étonner de voir nos rêves changer de forme comme de thème, ni de les voir disparaître par moment de notre vie, et à d'autres moments, d'insister fortement en débordant sur notre phase de veille quand ils ont vraiment quelque chose d'important à nous dire consciemment. Les rêves accomplissent de grands cycles qui peuvent s'écouler de quelques semaines à plusieurs années en changeant de mode d'expression et de modalité, ils nous aident à franchir des seuils et jalonnent notre vie. Parfois aussi, il y a des ratés, ils n'ont rien à nous dire ou ne sont là que pour notre plaisir. 
    J'ai passé une partie de ma vie à explorer l'état de rêve qui constitue un métacontexte mental où notre être communie avec lui, totalement hors du monde et de ses contraintes. Il s'agit moins là d'interpréter le contenu de nos rêves, que de comprendre les règles qui les régissent, et les mécanismes qui les mettent en œuvre.
    Il faut d'abord commencer à vivre intensément la conscience de nos rêves pendant qu'ils se produisent, et pour cela en avoir la forte intention pendant l'endormissement, leur souvenir au réveil sera d'autant plus facile. Ne pas se décourager faute de résultat et recommencer plusieurs fois ce qui s'apparente à un rituel pour enfin aboutir, car ces procédures se mettent peu à peu en place avant de devenir automatiques. Cette intensité renforce le souvenir à long terme de nos rêves et permet de mieux les étudier.
    Ce qui distingue les rêves ordinaires des rêves lucides ce n'est pas tant notre manque de désir, mais que le rêve ne coopère guère, par exemple : je me trouve dans une librairie en forme de couloir en U à Washington et désire acheter un livre dont la lecture puisse m’intéresser, mais je ne trouve là que des manuels de droit, des textes scientifiques, des romans, à la fin je me rabats sur un livre d'art faute de mieux. Au réveil, je me dis : "mais pourquoi n'ai-je pas eu l'idée de chercher un livre sur l'histoire américaine ?" Ben non, l'analytique ne m'y a pas aidé. Si nous ne sommes pas conscients de rêver, nous sommes conscients de chercher à découvrir dans notre vie de rêve, et là, il nous faut un peu ruser : Réfléchir à ce que l'analytique pourrait être enclin à nous délivrer, c'est-à-dire à se révéler à lui-même consciemment ses petits secrets, ça il aime. C'est ainsi que j'ai découvert qu'il préparait simultanément quatre ou cinq rêves, que par moment l'un passait devant l'autre, ce qui expliquait les ruptures d'enchaînement rapide des séquences du film du rêve.
    Les rêves en haute définition sont les plus magnifiques et les plus intenses, leur contenu initiatique ou ontologique est souvent déconcertant, mais nous pouvons les ralentir ou les accélérer et même rejouer certaines scènes afin d'essayer de mieux les comprendre. Tout ceci s'acquiert à la longue, pas à pas, chaque progrès préparant d'autres progrès dans la compréhension des formidables pouvoirs de notre fonction analytique. Le rêve lucide nous en apprendra davantage car nous pouvons le transformer en un véritable laboratoire de recherche.