DMS 2/Notre organe de commande

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Notre organe de commande
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Chapitre no 10
Leçon : DMS 2
Chap. préc. :Direction par objectifs
Chap. suiv. :Rôle des rêves
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MONOGRAPHIE n°36 Notre organe de commande : la direction volontaire

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    Huit de nos fonctions mentales sont réactives, elles réagissent à des événements externes ou internes, aux interventions d'autres fonctions mentales, certaines sont monotones (la conscience), elles peuvent être considérées comme automatiques, bien que les réactions de certaines (l’analytique, en particulier dans l’imaginaire du rêve) sont tellement complexes que nous pouvons en douter. Nous disposons en outre d’une fonction volontaire dont l’une des deux sous-fonctions : 7d, la direction volontaire ou simplement la volontaire, nous permet de diriger notre vie mentale, en particulier quand elle est dominante en état de veille, en sollicitant les autres fonctions, en intervenant dans leurs réactions dans le cadre de synergies où elles sont toutes plus ou moins présentes.
    La fonction volontaire est l’organe de commande de notre être multipolaire, elle est totalement libre et ne juge pas ce qu’elle fait, mais elle n’obtient pas nécessairement ce qu’elle veut, car si elle obtient des réponses des autres fonctions, leurs réactions sont propres à leurs automatismes. Donc ces réponses peuvent être insatisfaisantes et lui déplaire, et tout est jugé par la seconde sous-fonction volontaire : 7j, le jugement arbitraire. Le comportement de certaines autres fonctions ne mérite pas que nous nous y attardions ici, car la conscience est plus ou moins monotone, l’énergie et la motrice ne posent pas de problèmes, la pathologique est indépendante mais sa puissance décline avec la maîtrise, il nous reste la concentration, l’analytique, la remémoration et la foi.
    La concentration est totalement soumise à la volontaire, c’est sa principale alliée. Elle augmente considérablement son pouvoir en sélectionnant du sens, en déterminant des cibles particulières dans les nuages de sens globaux évoqués par la volontaire, c’est un outil de voyage fidèle dans notre anespace, c’est la fonction la plus malléable de toutes. Donc si du sens existe, la concentration le trouvera, l’éclairera, l’intensifiera, le rendra propre à l’analyse, encore faut-il que ce sens, qui peut être un processus mental déclencheur, existe, ce qui n’est pas toujours le cas, et en sachant que les signes n’ont d’autre sens que leur microformes et qu’ils peuvent mener nulle part. Il faut éviter d’abuser des concentrations soutenues sur la source même d’une fonction mentale, même si cela peut produire des sentiments euphoriques et une exaltation qui peut séduire certains mystiques. Ces états sont artificiels, accumulent de l’énergie,  mais ne mènent nulle part. C’est dans une fluidité dynamique que cette fonction donne le meilleur d’elle même, non dans des fixations.
    L’analytique répond toujours à la volontaire en obéissant à ses propres règles, ses propositions peuvent varier du plus génial à la déclaration muette de son incompétence. Il peut aussi y avoir des défauts de procédure, en effet il faut non seulement que la volontaire exerce du sens et non des signes vides de sens, mais que ce sens soit cohérent avec la façon de travailler de l’analytique. C’est la raison d’être des objectifs. Un objectif bien construit possède une cohérence avec les automatismes de l’analytique. Heureusement, les bonnes procédures finissent par devenir instinctives. L’analytique réagit par des réponses immédiates et d’autres plus pertinentes à terme, aussi pour résoudre des problèmes plus complexes et plus difficiles, il faut mieux s’y prendre en trois temps : Une première demande destinée à isoler les différents problèmes et les inscrire dans une architecture, puis une bonne sieste pour profiter de ses capacités accrues au cours du sommeil et du rêve, enfin si nécessaire une relance au réveil pour réceptionner son travail nocturne. Au delà il faut envisager de réfléchir à des stratégies qui prennent en compte la réalité de l’ensemble de l’architecture mentale, ce qu’elle est actuellement raisonnablement susceptible de faire et de ne point faire, et commencer par construire mentalement du sens.
    Je pense que nous possédons tous une fabuleuse mémoire du sens, à la fois reliée à une mémoire historique et à une mémoire conceptuelle associée à des architectures. Donc en principe si nous sommes bien reposés et sereins, la volontaire dispose en permanence de la remémoration de tout ce dont elle a vraiment besoin et au-delà pour agir, en particulier de la structure de son tableau de bord et des architectures des environnements des fonctions mentales auxquelles sont attachés tout les principaux concepts d’où dégoulinent des sapins de noël. Par contre à moins d’avoir développé des techniques spécifiques pour retenir dix-mille décimales de pi, nous avons en général une mauvaise mémoire des signes et des noms propres. Personnellement, je suis incapable de me souvenir de mon numéro de téléphone ni de celui de la plaque de ma voiture. Je sais que c’est du au vice de mon enfance de mépriser d’apprendre quoi que ce soit par cœur et à quelques autres de mes travers. Donc j’en suis réduit à avoir recours à de petits moyens mnémotechniques. Par exemple pour retrouver les noms des principales dynasties perses : Achéménides, Séleucides, Sassanides, Séfévides, Pahlavis, je les associe à des images très simples : une hache, un cône de sel, un sac, la sève d’un arbre, un pal, et j’imagine un brave saunier qui pour tailler un pal coupe un arbre avec la hache  qu’il a tiré de son sac. Les encyclopédies, atlas, dictionnaires et carnets en tous genres me sont aussi bien utiles.
    Pour accéder et appeler le concours de la foi quand elle lui manque, la réveiller de son effacement, la volontaire dispose de deux techniques : soit de se diriger dans la partie haute et noble de son tableau de bord à laquelle les aspirations de la foi sont fortement associées, ou encore de se diriger dans la mémoire historique des expériences structurantes de notre vie, là où la foi a rayonné de toute sa puissance. Il faut savoir qu’en faisant rentrer la foi pleinement dans le jeu, nous activons une seconde corde, donc que l’analytique proposera deux réponses : l’une pour la foi, l’autre pour la volontaire. Ce qui met un peu plus de couleurs dans la soupe. Cela peut être intéressant et ouvrir de nouvelles perspectives mais il faut relativiser ces réponses selon leur destinataire, car les deux fonctions n’obéissent pas aux mêmes principes, même si en définitive elles servent les mêmes fins.

Techniques et stratégies de la fonction volontaire

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    J'ai déjà présenté la technique de la restructuration consciente (voir la monographie n°17) et la résilience a fait l'objet de nombreux ouvrages. Le livre SeFoMe présente les caractéristiques générales de cette fonction, son pouvoir opératif, son environnement, son tableau de bord, son tableau des valeurs, et son mode opératif général de résolution de problèmes, de recherche de techniques et de stratégies nouvelles qui seront stockées dans son tableau de travail. Cette monographie ne vise qu'à compléter les textes précédents.

Mode opératif général

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    L'annexe 7 présente le mode opératif de la direction volontaire 7d au sein de sa cellule de décision dans son cadre le plus général, en prenant principalement pour exemples la sélection, la construction et le lancement d'objectifs simples, sans insister suffisamment sur le fait que c'est le même mode opératif qui lui sert pour élaborer la résolution d'objectifs complexes au delà de la résolution de problèmes, tels que la recherche de techniques et de stratégies nouvelles. Par exemple, c'est la même procédure qui m’a servi pour étudier le rêve lucide, examiner et développer toutes les capacités qu'il offre, évaluer cette stratégie, et mettre au point un éventail de techniques : imagées, conceptuelles, topologiques et mixtes, dont je n'ai pour l'instant que des aperçus tirées d'expériences partielles. Ce genre de recherche prioritaire à long terme est stockée dans le tableau de travail de la volontaire qui doit en outre gérer le temps qu'elle y consacre. Il faut encore ici distinguer la construction de nouveaux objectifs et la résolution de ces mêmes objectifs, deux classes d'objectifs qui vont nourrir deux classes de modèles qui vont servir de référents à l'analytique et la volontaire pour élaborer de nouvelles recherches. Ces modèles sont du sens qu'elle finit par exercer d'une façon instinctive à la limite de la conscience qu'ils soient bons ou mauvais, et il est certain que le refoulement est parmi d'autres un mauvais modèle. Ce mode opératif, qui peut nous paraître relativement simple, possède un potentiel illimité de réalisations. Enfin, il faut souligner que la volontaire, du fait de son principe de liberté-choix-doute peut à tout instant différer voire même ne jamais faire exécuter une opération, même après qu'elle l'ait totalement validée.

Gestion des objectifs du tableau de bord

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    Le tableau de bord regroupe tous les objectifs de la volontaire. Je les ai classés en trois catégories : nécessaires, triviaux et nobles, noble ne voulant pas dire obligatoirement privilégié mais témoigne seulement de sa relation aux aspirations de la foi. La volontaire se trouve dans la situation de devoir arbitrer en permanence entre les nécessités de l’alimentation et du repos, la poursuite d’ambitions sociales et économiques qu’elle juge légitimes et ses aspirations les plus nobles. Sa tâche est d’autant plus aisée que son tableau de bord  est sobre et bien rangé, elle les gère donc en les chargeant d’énergie  et en les désactivant. Dans ce dernier cas, elle décide de ne plus s’en préoccuper tout en les conservant en attente d’une éventuelle transformation ultérieure. Désactiver ne veut pas dire supprimer, c’est une nuance que les informaticiens comprennent bien, une intention qui serait stupide de sa part puisque notre mémoire conserve tout et que notre analytique ne perd jamais rien.
    Cependant, sa liberté pourrait lui permettre de choisir le refoulement, une opportunité malsaine de gestion surtout avec des objectifs non désactivés conservant un potentiel de nuisances. Il y a ici une intention de perdre, de voir disparaître cette chose, comme dans la nouvelle d’Isaac Assimov où un technicien agacé ordonne à un robot  « get lost ! » Celui-ci effectivement va consciencieusement se perdre dans un contingent de robots identiques dont rien ne peut le distinguer, sauf que lui présente un grave danger pour les hommes du fait de ses capacités particulières. 

Gestion de l’éthique

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    Si les valeurs fondamentales et techniques du tableau des valeurs de la volontaire doivent être impérativement préservées, sous peine de désordres graves, les valeurs de l’éthique sont très malléables. Pour s’en convaincre, rappelons-nous une des plus célèbres paroles de Jésus, celle de la gifle : tendre l’autre joue. Confucius aurait dit : j’essaierai d’éviter la seconde gifle (encore que dans certaines situations il fait intervenir des valeurs supérieures impliquant son immobilisme, mais il ne tendra l’autre joue dans aucun cas). Lao-Tseu : moi de toute façon j’aurais évité la première gifle. Confucius est le plus prudent et d’une certaine manière le plus sage car il sait qu’ainsi son éthique et donc son amour propre ne sera jamais pris en défaut. Lao-Tseu est moins prudent et un peu vantard, il se fie et il affirme ainsi sa maîtrise de l’évitement, il est très fort mais il prend quand même un risque : celui où la réalité imprévisible le surprendra et blessera son estime de soi, cela ne sera pas très grave car il trouvera une explication et s’en remettra. Dans le cas de Jésus c’est plus compliqué et plus manipulateur, car quand il s’applique ce comportement et le conseille à ses disciples, c’est avec  l’intention d’annoncer au monde la bonne parole : la venue imminente  du règne de son père pour le salut de tous les hommes. S’il prend un risque pour sa vie et pour celles de ses disciples qui les conduiront où nous savons, c’est pour une raison qu’il affirme supérieure à sa survie, mais il n’en prend pas avec son amour propre. Pour ses disciples c’est plus difficile parce qu’ils sont moins forts et vont faillir, mais ils ont un joker pour panser leurs blessures et affirmer que de toute façon ils le rejoindront au royaume de son père.
    L’éthique est liée à l’amour propre que confère la foi, elle peut être manipulée, mais ne peut pas être totalement rejetée sans prendre un gros risque. Car au-delà, la faute que peut commettre la volontaire, c’est de se considérer indigne de son éthique car cela implique la coupure de sa relation avec la fonction 9, donc l’impossibilité de l’amour propre et inévitablement la dépression avec risque de suicide. Il y a cependant une astuce qui s’offre à la volontaire et que beaucoup de gens pratiquent avec succès, c’est le cloisonnement de l’éthique.
    Jésus se veut provocateur. En inversant la forme négative du premier  principe d’une éthique raisonnable : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent », il crée le modèle d’une éthique inconfortable. Car où s’arrêtent les autres, au monde entier ? Et où s’arrête le faire, à l’épuisement des ressources et des forces de la personne ? C’est un piège à pécheurs pour tout bon chrétien qui doit négocier pour survivre et échapper au martyre, et qui justifie à posteriori le sadomasochisme et le satanisme.