Dialectes français d'Europe/Francophonie en Vallée d'Aoste
La langue française et la langue italienne sont sur un pied d'égalité dans la région italienne de la Vallée d'Aoste à tous niveaux et dans tous les domaines, excepté le domaine judiciaire.
La Vallée d'Aoste représente le seul régime de bilinguisme d'Italie visant à ne pas créer des communautés linguistiques séparées, grâce à un système d'apprentissage scolaire égalitaire (la même quantité d'heures d'apprentissage est consacrée aux deux langues, le choix de la langue d'enseignement des autres matières est confié à la discrétion du professeur).
Chaque Valdôtain est supposé connaître les deux langues, ce qui constitue la réalité, avec des déséquilibres, surtout en faveur de l'italien, sans pourtant que se vérifie jamais une situation de monolinguisme. Le français est aujourd’hui la langue maternelle d'une minorité réduite de la population valdôtaine. Dans la plus petite des régions italiennes, où se concentrent les plus hauts sommets européens, le français historiquement a toujours occupé une position prédominante par rapport au patois valdôtain du groupe francoprovençal.
La Vallée d’Aoste fut la première administration au monde qui ait employé la langue française comme langue officielle (1536), trois années avant la France ( François Ier proclame l' ordonnance de Villers-Cotterêts en août 1539 ) et le français est devenu la langue officielle de la Vallée d'Aoste après la promulgation de l'« Édit de Rivoli » par Emmanuel-Philibert Ier de Savoie le 22 septembre 1561.
Français , Arpitan et Italien
modifierEn 1900, le francoprovençal ( langue arpitan ) était la langue maternelle de 92 % de la population de la vallée.
Le choix de l'usage du français ou de l'italien dans les rapports avec l'administration publique est libre et par conséquent, les fonctionnaires doivent avoir une connaissance active des deux langues. La signalisation routière est bilingue.
Quelques mots de français valdôtain
modifierFrançais valdôtain | Français standard | Français valdôtain | Français standard |
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Ape (s.f.) | Tricyle à moteur avec benne | Après-dinée (s.m.) | Après-midi |
Arpian | Gardien de vaches à l'alpage | Artson (s.m.) | Coffre |
Bague | Chose | Balosse (s.m.) | Lourdaud |
Bauze (s.m.) | Tonneau de vin | Borne | Trou |
Brique (s.m.) | Lieu escarpé | Briquer | Casser |
Cayon | Porc | Chiquet | Petit verre d'alcool |
Choppe (s.m.) | Grève | Crotte | Cave |
Chose (s.m. et f.) | Fiancé(e) | Couisse (s.m.) | Tourmente de neige |
Déroché | Tombé en ruines | Contre-nuit (s.f.) | Crépuscule |
Envers | Ubac | Flou | Odeur |
Fruitier | Fromager | Gant de Paris | Préservatif |
Garde-ville | Agent de police | Geline | Poule |
Hivernieux | Logement de montagne | Jaser | Parler |
Jouer (se) | S'amuser | Jube (s.f.) | Veste |
Junte | Exécutif du Conseil de la Vallée d'Aoste | Lèze (s.f.) | Cheminée |
Maison communale | Mairie | Mayen | Seconde maison en haute montagne |
Mécouley (s.m.) | Gâteau | Modon | Bâton |
Paquet | Ballot de foin | Pianin | Celui qui habite la plaine |
Poëlle (s.m.) | Cuisine | Pointron | Rocher pointu |
Quartanée | Mesure valant cent toises (350 m2) | Rabadan | Personne de peu de valeur |
Rabeilleur | Rebouteux, guérisseur traditionnel | Solan | Plancher |
Songeon | Sommet | Souper | Repas du soir |
Syndic | Maire | Tabaquerie | Bureau de tabacs |
Topié | Treille | Troliette | Tourteau, pain de noix |
Tsapoter | Tailler le bois | Tsavon | Tête de bétail |
Vagner | Semer | Verne | Aulne |
Expressions valdôtaines typiques
modifier♦ Avoir le bouillon dans le ventre = être agité ♦ Donner ses pantalons = renoncer ♦ Tirer en haut le pantalon = se débrouiller ♦ Être mordu = être amoureux ♦ Monter dans la lune ou attraper le singe = être ivre ♦ De course = très vite, à la hâte ♦ Bailler bas = frapper, battre ♦ Faire chambette = trébucher ♦ Faire des potins = embrasser ♦ Laisser perdre = laisser tomber ♦ Laver les chemises = critiquer ♦ Tête d'oignon = tête dure ♦ Être jeune comme l'ail = être très jeune ♦ Aller au paradis avec les sabots = passer de la terre au paradis tout de suite ♦ Boire à cul blanc = boire à cul sec ♦ Rester sec = rester sidéré, sans réponse ♦ C'est mon clou = c’est mon obsession ♦ Comme la neige d'antan = expression marquant l'absurdité d'une demande d'aide ou de renseignement ♦ Donner un biscuit à un âne = donner quelque chose à quelqu’un qui ne saura pas l'apprécier.
Exercices
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