Differenciation-Le tutorat

Ce chapitre est rédigé en fonction d'une pratique réelle dans une classe de CP.

Temps de lecture : 2mn

Explications modifier

Les situations de tutorat sont des aides entre pairs qui portent :

  • soit  sur des savoirs disciplinaires : aides pour apprendre les tables d’additions , l'alphabet, une poésie
  • soit sur des savoirs transversaux : comment lire les consignes, comment ranger son matériel, se mettre en rang, jouer dans la cour quand il y a un nouvel arrivant

Mise en place modifier

Les situations de tutorat peuvent répondre à un besoin ponctuel dans la classe.

Elles peuvent être utilisées quand il y a des écarts importants entre les apprenants dans un domaine spécifique.

Leur mise en place peut être assez rapide (dans ma classe de CP après 15 jours de classe).

Quand des élèves ont atteint les compétences visées, l'enseignant élabore une grille avec tous les élèves qui la complètent (j’y arrive ou je n'y arrive pas). On regarde qui a besoin d’aide et l’enseignant fait les binômes en demandant si cela convient à chacun.

Les binômes peuvent être également fait en conseil de classe (ou conseil de coopération) on désigne le tuteur pour une ou deux semaines .

Le fonctionnement en tutorat peut être ritualisé : parfois il y a un entraînement quotidien en arrivant en classe. Les binômes se forment pour 10 minutes.

Pour les domaines transversaux , les binômes sont élaborés en grand groupe, au conseil. L’enseignant demande à ceux qui ont les compétences s’ils veulent bien être tuteur. C’est le "tutoré" qui choisit son tuteur.

On peut également faire un tableau avec les points forts de chacun des élèves dans la classe dans les différents domaines: sport/arts plastiques/ puzzle/ écriture/ musique… et lors des ateliers les “tuteurs” sont désignés par l’enseignant. Ce sont les “aides”, les experts dans la classe

Il est intéressant de pouvoir désigner un tuteur qui est souvent en difficulté dans d’autres domaines.

Avantages modifier

  • Pour des activités d'entraînement récurrent, cela aide les plus faibles.
  • L'enfant qui aide progresse dans ses apprentissages : de nombreuses études insistent sur le fait que les situations de tutorat sont plus bénéfiques à ceux qui aident. En effet, faire le point sur une connaissance, se la remémorer, la formuler, l'expliquer sont autant d'activités qui aident à perfectionner ses connaissances et compétences.
  • Cela favorise l’autonomie de chacun et la coopération : dire moi j’ai besoin d’aide et moi je peux t’en donner.
  • Le niveau de langage et la formulation par un autre élève peut faciliter la compréhension par le pair.
  • Pour les savoirs transversaux, certains élèves ont des difficultés avec le groupe et le fait d’avoir un tuteur leur permet d’accepter ce groupe.
  • Favorise un climat de bienveillance dans la classe : tour à tour j'aide et je suis aidé. Encourage la solidarité et non la mise en concurrence des élèves.

Limites et points de vigilance modifier

  • Attention à la stigmatisation : il faut changer des binômes et trouver des activités où le” tutoré “devient aussi tuteur. Il ne faut pas que l'aide soit toujours apportée aux mêmes élèves et que les experts soient les mêmes dans tous les domaines.
  • Un expert dans un domaine, n’est pas toujours un bon tuteur : il convient d’en faire l’apprentissage lors d’activités spécifiques. Il s'agit alors d'expliciter la fonction : comment aider sans faire à la place, qu'est-ce qu'une bonne aide ?... Certains enseignants, particulièrement en pédagogie coopérative, font passer à leurs élèves un diplôme de tuteur avant de mettre en place des situations de tutorat.
  • Difficile de mettre du tutorat en place dans des activités complexes car en C.P., les élèves savent faire mais il est plus difficile pour eux de décomposer la tâche et d'expliquer à un pair.