Fondements et application du socio-cognitivisme/L'algorithmique

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L'algorithme (dont l’orthographe renvoie à l’arithmétique) est un bon outil pour structurer les exercices « éducatifs » des premiers apprentissages. D'une manière générale, on peut définir l'algorithme comme un ensemble d'opérations menant à un résultat qui présente trois caractéristiques : il est spécifique (indépendant de l'utilisateur), résolutif (son emploi correct mène toujours à la solution exacte) et général (valable pour toute une classe de situations). Certains exploitent la démarche "supposons le problème résolu" : l'algorithme part alors de son objectif et remonte le cours du problème analytiquement jusqu'aux données connues. Savoir où l'on va au départ motive et mobilise l'attention ; et dans le domaine sportif cette programmation inversée (ou en chaînage arrière) rend service en présence de dangers.

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Fondements et application du socio-cognitivisme/L'algorithmique
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Elaboration des algorithmes modifier

Si l'on tient compte de divers travaux, elle passe par les six étapes suivantes :

  • la première consiste à découper l'action en opérations principales. Alors que l'action répond à un objet, l'opération ne trouve pas justification en elle-même car son seul objet est l'appropriation de l'action concernée. Si cette dernière tarde, il faut motiver l'opération par l'intérêt de son propre mécanisme.
  • à cette fin la seconde étape matérialisera les opérations principales en opérations complémentaires astucieuses. Il est indispensable dans certaines disciplines d'y associer des opérations structurantes (gammes du musicien, calcul mental du mathématicien, assouplissement et musculation du sportif etc ..) qui fournissent de la matière brute nouvelle alors que les premières véhiculent l'information. Certains échecs ou stagnations s’expliquent par l’insuffisance de ce processus d’approvisionnement : en l’absence de matière, l’information est sans effets. Il importe donc d’en tenir compte dans toute programmation.
  • le choix des opérations utiles constitue la troisième étape : la pratique successive de toutes les opérations démobilise de nombreux apprenants et beaucoup d'auteurs préconisent la réduction des opérations. Il importe donc d'effectuer un tri.
  • la quatrième étape ordonne les opérations retenues : l'algorithme ne reprend pas les opérations selon l’ordre chronologique d'exécution et il faut parfois supposer le problème résolu pour faciliter l'accès à la solution ou organiser l’algorithme autour d’une opération nodale, c’est-à-dire qui constitue véritablement le « noeud » de l’action.
  • la cinquième étape consiste à programmer divers rythmes d'acquisition à l'aide d'une auto-évaluation associée à une auto-orientation qui dirigent l'apprenant en échec vers les opérations disponibles les mieux adaptées à ses difficultés ou vers les opérations antérieures.
  • enfin le produit brut qui découle de ce traitement reste obscur au public. S'il sert d’outil à un intervenant, celui-ci devra l’adapter au langage, aux motivations et aux représentations des sujets. S'il doit être utilisé directement par ceux-ci, comme dans le cas d'un enseignement programmé, il faut en aménager l'accès, par exemple en élaborant à partir de l'algorithme brut un algorithme de substitution qui en traduit le contenu sans le trahir. La constitution de l'algorithme de substitution exige une bonne connaissance de la population à laquelle il s'adresse et doit aboutir à une production conviviale pour cette population.

De l’algorithme à la créativité modifier

Fort utile pour entrer dans une activité nouvelle, l’algorithme n’est pas une structure figée d’usage universel. Dès que le sujet s’affirme en compétence et que les instruments nécessaires se trouvent maîtrisés, la programmation par objectifs s’avère précieuse pour amener progressivement le sujet vers une autonomie créatrice. Il ne s’agit plus de découper chaque action en composantes mais de fixer une ligne de progression par des étapes bien identifiables dont l’élève, grâce aux apprentissages antérieurs, possède en partie la solution.. Nous présenterons alors l’algorithme :

  • en dégageant les éléments les plus significatifs (ou données) du problème posé par l’objectif fixé ;
  • en mettant ces données en relation avec un théorème ou un pouvoir d’action de portée générale connu ;
  • en soulignant via l’algorithme les modalités d’application du théorème aux données.

Le sujet entre dans une phase véritablement créative et productive lorsqu’il peut lui-même fixer et résoudre ses objectifs en les insérant dans un projet collectif.