Géographie des États-Unis/Un territoire immense et maîtrisé
Un « État-continent »
modifierLes États-Unis mesurent 9,6 millions de km², soit 17 fois la superficie de la France métropolitaine : il s’agit du quatrième pays le plus vaste du monde derrière la Russie et le Canada[1]. Ce pays représente 7 % des terres émergées de la planète. Le pays se compose de trois territoires géographiquement séparés :
- 48 états d’un seul tenant[2] situés entre le Canada et le Mexique d’une part, entre l’océan Atlantique, le golfe du Mexique et l’océan Pacifique d’autre part ;
- l’Alaska au nord-ouest a une frontière terrestre avec le Canada et une frontière maritime avec la Russie ;
- enfin Hawaii est un archipel américain situé dans le Pacifique Nord à plusieurs milliers de kilomètres à l’ouest de la Californie.
Les dimensions des États-Unis continentaux sont gigantesques : 2 500 km du nord au sud, 4 500 km d’est en ouest. Les 50 états s'étendent sur six fuseaux horaires différents.
La construction du territoire américain
modifierAvant la « découverte » du continent américain par les Européens, le territoire actuel des États-Unis était occupé par les peuples amérindiens. Ces derniers se répartissaient en tribus qui entretenaient des relations commerciales et se faisaient la guerre. Les Amérindiens vivaient de façons différentes selon les régions et les domaines bioclimatiques : certains étaient des chasseurs nomades, d’autres habitaient dans des villages et pratiquaient l’agriculture. Les civilisations du Mississippi et du Sud-Ouest des États-Unis étaient les plus avancées (petites villes, agriculture irriguée, observation des astres, commerce lointain), mais elles avaient disparu lorsque les Européens ont conquis l’Amérique.
Après la découverte du continent américain par Christophe Colomb en 1492, les puissances européennes ont envoyé des missions d’exploration sur la façade atlantique et dans le sud des États-Unis actuels. Elles ont colonisé ces régions à partir du XVIIe siècle. Deux pays ont rapidement dominé la région : les Anglais organisèrent treize colonies sur la côte atlantique, qui devinrent l’ensemble le plus peuplé et le plus riche ; les Espagnols s’implantèrent dans le Sud, de la Floride à la Californie actuelles. Les premières structures politiques, les premières villes et les premiers réseaux de transport furent construits par les colons.
Après une révolution et une guerre à la fin du XVIIIe siècle, les habitants des treize colonies de l’Atlantique[3] devinrent indépendants : le nouveau pays, appelé « États-Unis d’Amérique » et dont la capitale était Washington, commença à s’étendre vers l’ouest, par des conquêtes et des achats de territoire. L’organisation politique qui fut retenue était celle de la République fédérale, dans laquelle les états conservaient une large autonomie, tout en ayant en commun une monnaie et un gouvernement central.
La conquête de l'Ouest au XIXe siècle marqua considérablement la géographie des États-Unis : la population amérindienne fut massacrée et cantonnée dans des réserves ; l’élevage se développa. Les terres furent confiées à des paysans venus de l’est du pays ou d’Europe ; le peuplement de la Californie se développa avec la ruée vers l'or ; des pistes, des ponts et des voies ferrées furent aménagés pour relier les deux côtes. Le Transcontinental, ce train qui relie les deux océans bordant le pays, est achevé en 1869. La conquête de l’Ouest a fondé la mythologie américaine de la « Frontière[4] » et a forgé la mentalité des Américains : goût pour la nature sauvage, esprit pionnier et pragmatique, la mobilité, autodéfense, possession d'armes à feu, etc.
Les derniers états américains entrés dans l’Union en 1959 furent l’Alaska, acheté aux Russes, et Hawaii, un archipel dans l’océan Pacifique.
Atouts et contraintes de l'immensité
modifierLes dimensions gigantesques des États-Unis représentent un atout mais aussi une source de difficultés.
Atouts
modifierL’immensité des États-Unis explique la diversité des milieux naturels et des climats. Le territoire américain possède toutes sortes de productions agricoles :
- des plantes tropicales dans le sud de la Floride (agrumes) ou à Hawaii (bananes, ananas) ;
- du coton dans le Sud-Est ;
- des céréales dans les Grandes Plaines du centre ;
- des fruits et légumes autour du Golfe de Mexique et dans la Vallée Centrale de Californie ;
- de l'élevage et des cultures irriguées dans les grands espaces de l’Ouest.
Contrairement à la Russie, les terres agricoles sont situées à des latitudes tempérées ; les Grandes Plaines fertiles du centre et les plaines côtières sont particulièrement mises en valeur.
Le paysage est aussi un atout pour le tourisme, qui offre de nombreuses possibilités : sports d'hiver dans les montagnes, tourisme culturel dans les métropoles, tourisme balnéaire sur les littoraux méridionaux, etc.
Ensuite, le territoire américain recèle des richesses naturelles importantes (pétrole, gaz naturel, minerais) qui sont utilisées par l’industrie, les transports et l'énergie. Cependant, ces ressources ne suffisent pas et les États-Unis doivent en importer (notamment des hydrocarbures). Ils produisent un quart de l'énergie mondiale, mais en consomment un tiers, ce qui explique les importations croissantes, surtout du Moyen-Orient. De plus, la localisation des ressources est de plus en plus éloignée des zones de consommation (pétrole en Alaska).
Les fleuves immenses qui facilitent la pénétration à l’intérieur du continent : le fleuve Mississippi est relié aux Grands Lacs par des canaux. Les cours d'eau sont utilisés pour l’irrigation et l’hydroélectricité. Les États-Unis s'ouvrent sur trois grandes façades maritimes : l'Atlantique à l'est, le golfe du Mexique au sud et le Pacifique à l'ouest. Cela permet un trafic maritime intense, une ouverture sur le reste du monde, en particulier avec les deux autres pôles de la Triade (Europe occidentale et Asie orientale).
Contraintes
modifierMais l'immensité est aussi source de contraintes : la disposition nord-sud du relief a été un obstacle dans la conquête du territoire qui s’est fait d’est en ouest. Les climats froids en Alaska et en haute montagne sont un facteur de problème pour les transports. Les terres arides à l’ouest du 100e méridien nécessite l'irrigation et des transferts d'eau. Surtout, la population américaine est soumise à des risques naturels : séismes et volcanisme dans l'Ouest, tornades dans le centre et en Floride, ouragans dans le golfe du Mexique, blizzard dans le nord-est et inondations dans la vallée du Mississippi provoquent chaque année des destructions importantes. Les distances gigantesques entraînent des coûts et des temps de transport élevés. Pour vaincre les distances, des voies ferrées, routes, canaux et des conduites ont été aménagés pour les marchandises, des autoroutes pour les passagers. Les Américains utilisent l'avion pour relier entre elles les métropoles. Enfin, le pays dispose d'un réseau moderne et complet de communication (lignes téléphoniques, internet, satellites). Malgré tout, certaines régions sont totalement isolées dans l’Ouest et en Alaska.
Un environnement fragile
modifierLe peuplement et le développement du territoire américain ne s'est pas fait sans détruire les milieux naturels : les États-Unis doivent faire face à de nouveaux défis écologiques. L'agriculture moderne a provoqué l’érosion des sols dans les hautes plaines, l'épuisement de certaines nappes phréatiques, la contamination des fleuves par les pesticides et les engrais chimiques. L'urbanisation de nombreuses régions a entraîné des problèmes de pollution, d'érosion littorale et de disparition d'espèces. En 2009, les États-Unis sont le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre du monde. Les sécheresses et la pénurie en eau menacent le développement de nombreux états de l'Ouest. La consommation et la production d'énergie sont les enjeux majeurs du XXIe siècle.
Dès les années 1860-1870, des efforts furent entrepris pour protéger la nature : le premier parc national fut celui du Yellowstone, créé en 1872. Aujourd'hui, le pays en compte 57 et possède des centaines de réserves naturelles. Plusieurs lois ont été votées pour protéger les espèces en danger. Des efforts sont fournis pour développer les énergies renouvelables : en 2008, les États-Unis sont devenus le premier pays pour la capacité d’énergie éolienne[5].
Notes
modifier- ↑ et devant la Chine sans Taïwan
- ↑ Appelés « États-Unis continentaux » ou encore Mainland en anglais
- ↑ Les treize bandes rouges et blanches du drapeau américain d'aujourd'hui correspondent à ce territoire d’origine
- ↑ Frontier en anglais
- ↑ US and China in race to the top of global wind industry, Global Wind Energy Council