Géométrie affine/Barycentres
Dans ce chapitre, est un espace affine de direction .
Définition
modifierSoient des points de et autant de scalaires, de somme non nulle.
Il existe un unique point tel que .
.
Le point ci-dessus est appelé le barycentre de la famille de « points pondérés ». On le note
- .
Alternativement, on peut définir le barycentre par une formule plus générale :
.
- Remarques
-
- La première proposition ci-dessus est le cas particulier .
- Elle montre que le point donné par cette seconde caractérisation ne dépend en fait pas de .
- Le barycentre ne change pas (et les formules sont plus simples) lorsqu'on remplace (de somme non nulle) par (de somme ).
- L'isobarycentre d'un ensemble fini de points est le barycentre de ces points affectés de coefficients égaux.
- Dans le cas de deux points, on l'appelle le milieu.
- L'enveloppe convexe d'un ensemble de points est l'ensemble de leurs combinaisons convexes, c'est-à-dire de leurs barycentres à coefficients positifs ou nuls.
- Dans le cas de deux points, on l'appelle le segment.
Associativité
modifierNotons et . Alors, .
Coordonnées barycentriques
modifierLe sous-espace affine engendré par un ensemble non vide de points de est égal à l'ensemble de tous les barycentres de ces points.
Soient et . Rappelons que et notons l'ensemble des barycentres d'éléments de .
. En effet, , car la condition est vérifiée pour n'importe quel -uplet de scalaires , en posant simplement .
Soit un repère affine de . Pour tout point , le ( )-uplet de scalaires tel que et est unique. On l'appelle le ( )-uplet des coordonnées barycentriques de ce point dans ce repère.
Si et alors , ce qui détermine entièrement puisque par hypothèse, est libre. La coordonnée barycentrique restante est alors déterminée par : .
Applications affines et barycentres
modifierUne application est affine si et seulement si elle préserve les barycentres, c'est-à-dire si pour tous points et tous scalaires de somme , ou simplement pour tous et tout scalaire .
La réduction d'un barycentre quelconque à un barycentre de deux points se déduit de l'associativité du barycentre.
Supposons que est affine et soit . Alors,
donc .
Réciproquement, supposons que préserve les barycentres. Fixons et posons . Il s'agit de prouver que l'application définie par est linéaire. Pour tous et tout scalaire , .