Gérer les ressources énergétiques/Étude de cas : pic pétrolier à Cuba
Étude de cas : pic pétrolier à Cuba
modifierDéfinition
modifierLe pic pétrolier est le point dans le temps où la production atteint son maximum et ne cesse de diminuer par la suite. Ce maximum sera atteint avant l'épuisement total du pétrole car la production n'a cessé d'augmenter depuis les années 1950 jusqu'en 2010. La demande de pétrole étant plus importante que la production, un véritable problème se pose : comment répondre aux besoins croissant d'énergies avec de moins en moins de pétrole ?
Histoire
modifierDurant la guerre froide, le bloc soviétique communiste (URSS) de l'Est s'oppose au bloc américano-capitaliste de l'Ouest. Cuba, petite île du continent centre-américain située aux portes des États-Unis, est au cœur des rivalités entre les deux géants. Après une révolution populaire condamnée par les États-Unis, Cuba se lie avec l'URSS et adopte un modèle communiste similaire. Cuba est un pays en développement et devient très dépendant de l'aide soviétique. Si bien qu'en 1989, 90 % des ressources pétrolières de l'île proviennent de l'Est.
Lors de la chute de l'URSS en 1991, Cuba plonge dans ce qu'on appelle la « période Particulière ». Le pays ne bénéficie donc plus d'aucune importations en provenance de l'URSS, notamment énergétique. De plus, les États-Unis ont mis en place un embargo (un blocus économique, commercial et financier) depuis le 3 février 1962 autour de l'île pour empêcher tout échanges commerciaux, dans le but d'affamer l'île pour les convaincre d'abandonner le communisme.
À Cuba, il s'agit donc d'un pic pétrolier artificiel causé non par la diminution des ressources mais par l'arrêt des importations. La société cubaine doit donc subvenir à ses propres besoins et tout produire intérieurement.
Conséquences
modifierTransports
modifierLe pic pétrolier à Cuba entraîne des problèmes de transports et les déplacements sont fortement réduits. Il n'y a quasiment plus de carburant, l'utilisation des voitures devient donc très limitée : les personnes souhaitant se déplacer doivent prendre le bus, mais il y a énormément d'attente (3 à 4 heures).
Alimentation
modifierEn ce qui concerne l'alimentation, les Cubains ont aussi dû s'adapter. En effet, la forte baisse de 80 % des importations alimentaires vers Cuba a entraîné une chute de vente de produits dans les supermarchés. Cette baisse des importations était notamment la cause d'une malnutrition importante chez les Cubains.
La valeur de l'argent étant totalement déstabilisée par le pic pétrolier, la nourriture devient alors rare et chère. Beaucoup de familles n'ont pas le moyen de consommer normalement leur nourriture habituelle. Les nombreuses coupures que provoquait le manque d'énergie sur l'île empêchaient les habitants de conserver leurs nourritures : les frigos ne marchaient plus et les aliments se périmaient plus vite. On utilisait donc du sel pour conserver sa viande.
C'est alors que se développent des maladies comme l'anémie (un manque d’hémoglobine dans le sang, l'hémoglobine étant un transporteur d'oxygène dans le sang), la malnutrition chez des enfants de 5 ans et une augmentation de nouveau-nés ayant un poids trop faible. L’État a été obligé de recourir à la gratuité des soins et à la formation accélérée de médecins.
Habitat et vie courante
modifierDans le domaine de l'habitat, pendant le pic pétrolier de Cuba les habitants étaient privés d'électricité à cause de manque d'énergie fossile, donc il n'y avait plus ni ascenseur ni climatisation.
Les outils et les matériaux (en particulier le ciment) se faisant rares et il y avait donc peu de logements construits : la plupart des gens vivaient nombreux dans des appartements étroits, mal isolés et délabrés, tandis qu'une minorité avait droit à des maisons très correctes et adaptées aux ménages qui les occupaient.
Les habitations situées dans les zones rurales avaient un avantage, celui d'avoir des espaces ouverts afin de cultiver des fruits et des légumes et d'élever de la volaille. En revanche, les trajets pour aller en ville se faisant longs et difficiles à effectuer rendaient la vie des ruraux néanmoins d'autant plus complexe.
Heureusement, durant cette période particulière, 85 % de la population cubaine était propriétaire d'un logement.
Santé et éducation
modifierÉtant en manque de carburant pour les transports, l'éducation menaçait de s'écrouler car les lieux d'études supérieures étaient éloignés des lieux de vie des Cubains ; ainsi, il n'y avait que 3 universités pour toute l'île. Par ailleurs, dès la naissance, des nourrissons sont en malnutrition et leur maman ont de l'anémie : les Cubains ont perdu en moyenne 10 kilos et la malnutrition s'est fait sentir. Cependant, pendant la crise, grâce à la mobilisation de l'État, les Cubains ont gardé un accès au soin gratuit.
Énergies
modifierDans le domaine de l'énergie, durant le pic pétrolier, la population subit une famine énergétique, aussi au niveau du carburant qui était nécessaire pour les voitures (voire une partie transport) mais aussi au niveau de l'électricité. Le pays était donc contraint d'imposer des coupures de courant régulières qui ont eu plusieurs conséquences : plus d'éclairage dans les villes, chaleur extrêmement désagréable sans système de ventilation. Dépourvus d'ascenseurs, les gens se ravitaillant en eau à l'extérieur durent fabriquer des poulies installées aux fenêtres afin de faire monter l'eau aux étages supérieurs.
Solutions
modifierTransports
modifierAfin de résoudre le problème du manque de pétrole pour les transports, le gouvernement de Cuba a fait produire et acheter 1,2 million de vélos dont 700 000 importés de Chine pour les habitants. De nouveaux transports en commun sont développés tels que les chevaux, les « chameaux » (camions transformés en transports en commun pouvant transporter plus de 300 personnes) et les bus afin d'économiser le plus de pétrole possible. La marche à pied est encouragée et l'auto-stop devient plus courant. La formation de médecins dans le pays étant trop importante, le gouvernement les prête au Venezuela contre du pétrole. Ce carburant récupéré permet de faire rouler des « chameaux ». Cuba a aussi décidé de construire plus de bâtiments (écoles, marchés, etc.) afin de réduire le déplacement aux Cubains : c'est la relocalisation.
Alimentation
modifierSuite à la baisse importante des importations alimentaires vers Cuba, les Cubains mangent plus équilibré et une baisse de cholestérol a été constatée. La consommation importante de légumes produits par leurs consommateurs provoque la réduction du diabète. Enfin, le pays devient indépendant au niveau de l'alimentation en encourageant chaque habitant à avoir son propre jardin et ses propres légumes, c'est la relocalisation alimentaire.
Santé et éducation
modifierLe gouvernement a mis en place la gratuité des soins et il a permis au peuple de venir chercher des vivres pour quelques semaines grâce à des cartes de rationnement.
Sur le plan éducatif, l'accès à l'éducation est gratuit et envisageable pour tout le monde. La décentralisation des lieux concernant l'éducation réduit l'influence du manque de carburant et donne la possibilité aux jeunes de faire des études supérieures. Auparavant, Cuba comptait 3 universités, 50 à présent dont 7 à La Havane.
Tous ces changement ont largement contribué à obtenir un IDH assez élevé, sensiblement égal à celui des USA.
Énergie
modifierLe gouvernement a favorisé les énergies alternatives (ex : transformation des moulins à sucre en usine de production d'électricité, huile brûlée, bagasse, installation de panneaux solaires, d'éoliennes). L'eau est chauffée par le soleil.