Grandes aires continentales/Exercices/Intégration dans l'ALÉNA

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Intégration dans l'ALÉNA
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Exercices no1
Leçon : Grandes aires continentales

Exercices de niveau 13.

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Grandes aires continentales/Exercices/Intégration dans l'ALÉNA
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L'intégration régionale en Amérique du Nord

Consigne : analysez les documents pour montrer comment se manifeste l'intégration du Canada et des États-Unis au sein de l'ALÉNA.


Guillaume Poiret, « États-Unis – Canada, regards croisés », La Documentation photographique, n° 8092, Paris, La Documentation française, 2013, 64 pages.

Proposition de correction

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Introduction

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L'ALÉNA, l'« Accord de libre-échange nord-américain », désigne la zone de libre-échange concernant les biens, services et capitaux entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Ce cas d'intégration régionale sur une partie du continent américain est ici illustré par deux documents.

Le premier document est un croquis montrant les oléoducs permettant d'exporter du pétrole canadien vers les États-Unis. Le second document est un article d'un géographe évoquant les problèmes commerciaux transfrontaliers entre les deux voisins.

Comment cette intégration se manifeste-elle ? Nous verrons d’abord l'exemple des oléoducs transfrontaliers puis les obstacles freinant cette intégration.

Analyse

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Première partie

Le croquis montre les différents trajets des oléoducs, c'est-à-dire les grosses conduites transportant du pétrole, reliant les gisements canadiens de l'Alberta aux raffineries américaines du Midwest et du Texas. Ce pétrole est tiré en très grande quantité des sables bitumineux de cette province[1], faisant depuis peu du Canada le premier fournisseur des États-Unis, passant devant l'Arabie saoudite. En plus, sont visibles sur le fond de carte les trajets de deux projets de conduites partant de l'Alberta, l'une pour augmenter les exportations vers les États-Unis (Keystone XL : « clé de voûte extra large »), l'autre allant jusqu'à la côte du Pacifique (Northern Gateway, « corridor nordique », pour exporter vers l'Asie de l'Est ?).

De leur côté, les États-Unis sont les principaux consommateurs de pétrole de la planète ; Houston, terminus du principal oléoduc transfrontalier (le Keystone Pipeline), est le plus grand centre pétrochimique du monde. Importer du pétrole canadien leur permet de sécuriser leurs approvisionnements, réduisant leur ancienne dépendance envers le Moyen-Orient et l'Afrique, qui sont des foyers de conflits, donc des fournisseurs peu fiables.

Le Canada et les États-Unis sont donc dans une situation d'interdépendance, comme l'évoque le texte : « le commerce transfrontalier s'élève à 1,2 milliard de dollars par jour ». Il ne concerne pas que le secteur énergétique, mais aussi notamment les pièces détachées de l’industrie automobile (tout particulièrement dans la conurbation entre Windsor au Canada et Détroit[2] aux États-Unis), les flux d'investissements (sous-traitants) et les travailleurs frontaliers. Ces échanges sont largement favorisés par l'instauration de l'ALÉNA. Le nom anglais de cette dernière est d'ailleurs un jeu de mot évoquant le pétrole : NAFTA, acronyme de North American Free Trade Agreement, fait aussi référence au « naphta », un produit pétrolier.

Seconde partie

Mais plusieurs problèmes perturbent l'intégration le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis. D'abord les projets d'oléoducs sont contestés par des associations écologistes américaines au nom de la protection de l'environnement. En effet, l'exploitation des sables bitumineux détruit la forêt boréale et pollue énormément ; les conduites peuvent être victimes de fuites, alors qu’elles traversent des zones naturelles, agricoles ou urbaines ; elles favorisent la consommation d'hydrocarbures producteurs de gaz à effet de serre, augmentant d'autant le réchauffement climatique.

Une autre limite à cette intégration est le renforcement des contrôles aux frontières depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001. De telles mesures américaines compliquent les échanges, augmentant les durées d'attente aux postes-frontières, illustrées par les énormes bouchons devant le pont Ambassadeur entre Windsor et Détroit : un quart du commerce entre les deux pays passe là.

Enfin, les échanges commerciaux sont relativement disproportionnés entre les deux partenaires : si ce commerce ne représente que 2,5 % du PIB des États-Unis, c’est 41 % de celui du Canada. L'ALÉNA est fortement critiquée pour cette dissymétrie, mettant les pays voisins en forte dépendance économique vis-à-vis des États-Unis. De ce point de vue, l'intégration régionale en Amérique du Nord se fait quelque peu au profit de la puissance dominante.

Conclusion

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L’analyse de ces deux documents nous montre que la forte intégration régionale en Amérique du Nord, bénéfique aux deux partenaires, n’est pas exempte d'obstacles et de quelques tensions, avec des phénomènes de dépendance économique du Canada vis-à-vis des États-Unis.

Cela étant dit, les deux documents ne mentionnent pas les importants flux humains ou financiers, ni n'évoquent l'autre zone transfrontalière qui se trouve autour du Puget Sound (avec Vancouver et Seattle) et surtout la frontière entre les États-Unis et le Mexique, aux problématiques différentes.

Notes et références

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  1. Cf. Sables bitumineux de l'Athabasca.
  2. En français, la ville de Détroit prend un accent : il s'agit d'une fondation français remontant à 1701 sous le nom de « Fort Pontchartrain du Détroit ». L'industrie automobile y est tellement développée que son surnom est Motown.