Introduction à Epicure et Lucrèce/Epicure : conséquence sur le bonheur
La physique d’Epicure permet ainsi d'éloigner la crainte et la quête de désirs irréels. Le Tetra Pharmakon, ou quadruple remède, en découle. Désignant de vrais médicaments à l'époque d'Epicure, le Tetra Pharmakon est repris par analogie pour guérir les maux et ainsi accéder au bonheur.
1. Les dieux ne sont pas à craindre.
2. La mort n'est rien pour nous.
3. La douleur est supportable (une douleur insupportable serait cause d'une perte de connaissance).
4. Le bonheur est facile à atteindre.
Chez Epicure, le bonheur est l'absence de malheur de l'âme (ataraxie) et du corps (aponie). Seuls les désirs pouvant être satisfaits sont souhaitables. Si je désire être dans un jardin avec mes amis (Epicure fait l'éloge de l’amitié, mais pas de l'amour) en buvant de l’eau et mangeant du pain, mon désir sera facilement satisfait (étymologiquement, rempli). Si, en revanche, je suis ambitieux, et cherche l’argent, le pouvoir ou la gloire, j'ai plus de risque de courir après des chimères et d'être malheureux. L'image courante d'Epicure comme un débauché est donc presque contradictoire avec sa réelle description. Pourtant, l'ascète d'Epicure est généreuse : si, un jour, je suis invité chez des amis et que le repas est très raffiné, je n’ai pas à m'en priver, à condition que je n'en devienne pas malheureux en retournant aux repas simples le lendemain.