Introduction à Epicure et Lucrèce/Epicure : philosophie de la nature
L'atomisme est déjà présent chez Démocrite. La philosophie d'Epicure se fonde sur la sensation, évidente (évidence = Energia), au sein d'un monde mouvant. L'explication des phénomènes a pour conséquence l'atomisme, selon lequel les atomes se meuvent dans le vide et constituent ainsi le monde. Les atomes sont constants et n'ont ni naissance ni mort (on peut faire le rapprochement avec Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme). C'est ce qui explique une certaine régularité dans le monde. Tout phénomène particulier (ex. l'éclipse) s'explique par la nature, qui ne peut agir contrairement à l'évidence sensible. Une première conséquence sur le bonheur se dessine : la superstition craintive de l'éclipse ou d'autres phénomènes n'a pas lieu d'être. L'étude de la nature a pour rôle de nous délivrer de la superstition.
Les dieux existent mais sont parfaits, et n'ont donc pas besoin de se mêler des affaires des êtres humains. L'observation d'un culte serait superstition. Quant à la mort, elle se définit par l'absence de sensation, qu'elle soit agréable ou désagréable. Epicure est matérialiste : en expliquant le monde par une réalité matérielle, et non par le monde idéel (comme le ferait Platon, par exemple), il en tire des conséquences sur la sagesse et le bonheur, qui peuvent déjà être entrevues. En délivrant l'humanité de la crainte de la mort et des dieux, la philosophie de la nature s'inscrit dans la démarche eudémoniste.