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Nous avons jusqu'ici détaillé les outils qui permettaient de décrire les déformations subies par un solide. Nous allons maintenant voir différentes grandes catégories de déformations, qui nous permettront d’établir des repères (des modèles et des critères) pour mieux analyser les cas réels.
Un champ de déplacement est dit homogène lorsqu'on peut trouver un vecteur u0 et un tenseur R tels que :
pour tout point X du solide. Dans ce cas, u0 est appelé vecteur translation et X0 est le point d'origine de la déformation. Le tenseur R est a priori quelconque.
On notera p0 la distance à l'origine :
Tout champ de déplacement qui n’est pas homogène est dit inhomogène.
Un cisaillement simple par rapport aux vecteurs unitaires perpendiculaires et est caractérisé par un champ de déplacement de la forme :
Alors :
La variation de volume est donnée par : tout cisaillement simple est isochore.
Il est intéressant d'observer comment se traduit le cisaillement sur le tenseur de Green-Lagrange infinitésimal, dans un cas particulier : , , . Dans la base cartésienne :
Tout cisaillement simple d'un facteur par rapport au doublet () peut être décomposée comme somme de deux extensions simples d'un facteur selon .
Un cas particulier, mais instructif, est celui d'un solide indéformable. Sans changer le formalisme, cette hypothèse permet de simplifier certaines expressions et de mieux comprendre les déformations dans le cadre général.
Pour un solide indéformable, toute opération peut se ramener à la composition d'une translation et d'une rotation. Ainsi, une « déformation » du solide indéformable prend la forme suivante :
où est un tenseur orthogonal (une rotation) et où X1 décrit la translation.
Dans ce cas,
.
Le tenseur de déformation est ainsi nul :
Cependant, le tenseur infinitésimal ne l'est pas nécessairement :
.
D'où cette remarque importante : le tenseur de déformation infinitésimal ne prend pas toujours en compte la déformations réelle lorsqu'elle est importante, alors que le tenseur fini le fait.
Tout tenseur d'ordre deux peut se décomposer (voir Chapitre 2, « décomposition polaire ») comme produit d'un tenseur orthogonal et d'un tenseur symétrique défini positif, c'est-à-dire :
une rotation (R) ;
suivie d'une élongation simple dans chaque direction (U ou V).