Khmer/Initiation/Écriture
L’écriture khmère dérive de celles des Pallava et des Cӑlukya, deux dynasties de l’Inde du Sud dont les alphabets prennent leurs origines, comme toutes les écritures indiennes, dans le brӑhmi.
Lecture alpha-syllabique
modifierL’alphabet khmer est composé de 33 consonnes, 24 voyelles et d'une quinzaine de voyelles dites indépendantes. Si l’écriture se fait bien de gauche à droite, comme pour l’essentiel des langues européennes, les voyelles se mettent, suivant le cas, à gauche, à droite, en haut ou en bas de la consonne avec laquelle elles s’accordent.
De plus, si une syllabe est composée d’une deuxième consonne avant la voyelle, cette seconde se placera généralement en dessous de la première, utilisant une forme particulière appelée souscrite ou pied de consonne.
Ces particularités, partagées avec la plupart des écritures indiennes, fait que la lecture ne se fera pas lettre par lettre, mais syllabe par syllabe.
Deux classes de consonnes
modifierLes consonnes sont toujours phonétiquement associées à une voyelle ; quand cette dernière n’est pas écrite, la consonne utilisera ce qu’on peut appeler une voyelle implicite ou inhérente dont le son dépendra du groupe auquel appartient cette consonne.
Les consonnes légères ou ouvertes sont au nombre de 15 et se prononce avec la voyelle implicite ɞ (Son inconnu en français, situé entre le a de parallaxe et le o de pomme)
Les consonnes fermées, sourdes ou lourdes, sont au nombre de 18 et se prononce avec la voyelle implicite ɔ (comme dans le o de pomme).
Ces voyelles implicites font que les mots uniquement composés de consonnes sont courants dans la langue khmère.
De la même manière les voyelles changeront de son suivant qu’elles soient associées à une consonne ouverte ou fermée.
Deux écritures
modifierSi l’alphabet ne fait pas de distinguo entre des minuscules ou des majuscules, on trouve toutefois, comme dans la plupart des langues du sud-est asiatique, deux principaux types d’écritures :
- L’écriture ronde (ɞksɞ mul) était à l’origine affectée aux textes sacrés et aux écrits religieux. De nos jours, il sert également à noter les titres d’ouvrages ou de chapitres, voire les noms propres, ainsi que les enseignes et panneaux administratifs.
- L’écriture droite (ɞksɞ tʃɔ) était, et reste utilisée pour les écrits administratifs ou civils. Il sert aussi, dans les copies de textes sacrés aux annotations en khmer. Ces caractères composent aujourd’hui le corps de la plupart des ouvrages.
Pas de séparation des mots
modifierL’une des grandes difficultés pour le lecteur débutant, et pour les logiciels de traitement de texte qui doivent gérer les retours automatiques à la ligne, est que l’espace n’est pas utilisé pour séparer les mots, mais plutôt pour marquer une pause dans la phrase, là où les langues européennes mettraient des virgules.
Le fait d’avoir ainsi les mots accolés les uns aux autres peut dérouter au départ, mais avec un peu d’entrainement, la difficulté est rapidement contournée.
Sources
modifier- Pierre-Régis Martin & Dy Datsy, Parler le cambodgien, comprendre le Cambodge, Nogent sur Marne, Regissy éditions, 14 décembre 1999, 374 p. (ISBN 2-9514195-03)
- Jean Michel Filippi, Hiep Chan Vicheth, Srin Sereyat, Chan Somnoble, Norng Sophy, Kit Calineat, Chhun Kun Bopha & Mao Bonna, Khmer au quotidien, Funan, 2004, 297 p. (ISBN 2-911549910)
- Khin Sok, Manuel de khmer, vol. 1, You Feng, 2002, 305 p. (ISBN 978-2842790684)
- Khin Sok, Sukh Ghẏn, La grammaire du khmer moderne, You Feng, 1er janvier 1999, 606 p. (ISBN 978-2842790868)
- Michel Antelme, « Inventaire provisoire des caractères et divers signes des écritures khmères pré-modernes et modernes employés pour la notation du khmer, du siamois, des dialectes thaïs méridionaux, du sanskrit et du pâli », Corpus des inscriptions khmères, (consulté le 9 novembre 2012)
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