Logique analytique/Des choses
Logique analytique
modifierLa science des choses, qualification des propositions, des relations
modifierAristote définit la science d’une chose par la connaissance de la cause de cette chose (Anal.post.I). Connaître la conséquence de A est équivalent à connaître la cause de B (A ⇒ B), et même plus riche car (A ⇒B, C, etc…). Comme nous vivons le déroulement des conséquences des choses et non celui des causes, leur accès nous est plus facile que celui des causes. Il y a deux types de conséquences : les conséquences naturelles qui s’écoulent dans le temps et les conséquences logiques atemporelles. D7d est avide de ce savoir qui enrichirait ses critères de choix, aussi il presse 2 de le lui fournir. La découverte de la gravitation par Newton a réalisé un immense progrès dans la connaissance des conséquences naturelles du monde extérieur et est restée pendant longtemps le fondement incontournable de la physique. La suite a montré que la connaissance des conséquences naturelles dépendait de deux sujétions : la précision de l’observation des choses et l’étendue du domaine d’observation des choses. Quand la précision de la mesure de la vitesse de la lumière a permis de constater qu’elle restait constante quel que soit le mouvement du système de référence, la physique classique a dû céder la place à la physique relativiste qui en outre a montré que cette constante universelle constituait une limite infranchissable. Cette limite peut apparaître éviter que la vitesse d’une chose soit infinie et donc son indétermination dans l’espace. Ce serait répondre au pourquoi de cette chose, mais Aristote précise avec raison que cette réponse n’est pas le résultat de la science mais une opinion (qui relève plus du domaine de la foi que celui de la raison). La physique relativiste a permis l’élaboration de formules cosmologiques, mais celles-ci ont vite rencontré de graves difficultés quand les observations se sont étendues à l’intimité des galaxies spirales et la jolie formule comme la physique soudainement gélifiée n’ont été sauvées que par l’invention de noirceurs. Et ce n’est pas rien, elles sont trois, pèsent 96 % de l’univers, dont on n’a pas trouvé le premier nanogramme. Elles sont très laides, aussi laides que les océans qui débordaient de notre terre plate médiévale. Il doit rigoler le pape, mais il ne le montre pas, il baisse la tête. Le pape a ses problèmes depuis que son dernier pré carré est entamé par la morale des droits de l’homme, pas facile aujourd’hui d’être pape quand il ne peut plus brûler personne. Toute nouvelle extension de la précision comme de l’étendue du domaine d’observation des choses dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand menace notre connaissance des conséquences naturelles des choses du monde extérieur. En ce qui concerne notre connaissance des conséquences naturelles des choses de notre monde mental, on se heurte non seulement aux deux précédentes sujétions (précision et étendue des distinctions), mais aussi au fait qu’ici les conséquences ne sont pas causales mais résultent d’activités créatrices qu’il est impossible de prédire. Les bonobos conceptualisent mais n’en ont pas conscience, les découvreurs du feu ne nous ont pas laissé savoir s’ils en avaient conscience. Les progrès de l’extension du champ des choses accessibles ont été très lents puis se sont accélérés dans l’antiquité, surtout avec les Grecs. Si on constate une progression des représentations du monde mental, notre connaissance reste très évasive et se borne aux conséquences immédiates (x/ ⇒ px), c’est-à-dire qu’on ne peut à partir de la constatation d’un état A d’une chose mentale connaître ses conséquences (A ⇒ B, C, etc.) comme on connaît ce que deviendra notre système solaire dans tant de millions d’années.