Permaculture
La Permaculture est une façon de "designer" un système afin de créer un environnement durable pour l'Homme et la nature.
Définition
modifierLa Permaculture est une pratique d'agriculture contemporaine qui fut développé en 1974, en Australie, par Bill Mollison et David Holmgren. Le but était de développer un système agricultural basé sur la diversité des cultures, en incluant toutes les formes de vies locales : les végétaux, allant des herbes aux arbres en passant par les buissons en prenant en compte leurs systèmes racinaires, les champignons, et les animaux, notamment ceux sous terre comme les vers, et les insectes. La Permaculture a été pensée comme une réponse face à la pollution et à la diminution des ressources.
Le but est de créer un système écologiquement durable tout en étant capable de produire une quantité suffisante de nourriture à l'échelle d'une famille ou d'un petit village. La façon d'implémenter la permaculture dépend fortement sur la position géographique et l'écosystème indigène de la région où se situe le projet. L'approche de la permaculture est semblable au biomimétisme, en tentant d’imiter la nature et en utilisant les connaissances scientifiques actuelle[1].
Les différents principes de la Permaculture
modifierLa permaculture se base sur les douze principes suivants[2].
1. Observez et interagir
modifierL'observation est le premier des douze principes car c'est celui qui doit être le premier appliqué. En effet, il est conseillé de passer au moins une année entière à observer le comportement du terrain sur lequel nous souhaitons appliquer la permaculture. Cela permet d'appréhender le comportement du vent, de l'eau, la neige, la qualité de la terre, la présence du soleil et la résilience lors de sécheresses. Cela permet d'observer l'impact de chaque saison et d'adapter par la suite la conception (le design) à ce qui a été observer. Une autre face de l'observation est l'identification des différentes plantes sur le terrains, les mauvaises-herbes, sont elles réellement mauvaise, ou apportent-elles quelque chose de bénéfiques.
L'interaction vient ici appuyer l'observation, il est ainsi important d'être sur le terrain, d'examiner la terre a différentes périodes et, par exemple, de cultiver des plantes annuelles afin de noter leurs comportements et les difficultés rencontrées selon les saisons : gel précoce, sécheresse importante, etc.
2. Capter et stocker l'énergie
modifierL'énergie n'est pas seulement l’électricité, c'est aussi le bois permettant de se chauffer, ou les nutriments pour les plantes. Ainsi, la décomposition végétale lors de compostage est une façon de capter et stocker des nutriments pour les plantes. Un autre exemple bien connu, est la dispositions de fabacées qui va permettre, grace a une symbiose avec des bactéries Rhizobium, de fixer l'azote de l'air contenu dans le sol pour ensuite enrichir le substrat après la mort de cette plante[3].
La seconde idée est de récupérer une ressource lorsqu'elle est abondante, pour la redistribuer lorsque l'on en a besoin[4]. Nous pouvons trouvez facilement différentes application de cette règle, par exemple, en hiver et au printemps, stocker l'eau pour la redistribuer en été. Pendant la journée, stocker la chaleur, pour la redistribuer la nuit. Stocker la paille, lors de la récolte de celle ci, afin de fournir un paillis pendant toute l'année. Conserver les fruits et légumes pour une consommation ultérieure.
3. Générer une production
modifierIl faut garder à l'esprit que produire reste l'objectif en agriculture, et le fruit de notre travail est une récompense bien mérité. Ainsi, le fait de générer du rendement alimentaire ou économique permet de donner une certaine important au projet de permaculture sur le long terme[5].
4. Appliquer l'auto-régulations et accepter les réactions
modifierL'auto-régulation signifie que le système en lui même s'auto-entretient. C'est ainsi que si ce qu'on appelle un nuisible, comme une limace par exemple, prolifère sur le terrain, son prédateur naturel, comme certains oiseaux, viendra également sur le terrain pour se nourrir. Nous avons donc ici un système auto-régulé. Dans le cas où nous utilisons un produit phytosanitaire pour réguler notre nuisible, le prédateur naturel à celui-ci ne viendra pas, et le problème s'amplifiera chaque année, augmentant ainsi la dépendance au produit utilisé. Le juste équilibre doit être trouvé, afin d'avoir un écosystème stable nécessitant très peu d'interactions de notre part pour le réguler[6].
5. Valoriser les services et ressources renouvelables
modifierL'idée dans ce cinquième principe est d'utiliser des services fourni par la nature.
Voici quelques exemples qui permette de comprendre un peu mieux la signification de cela:
Avoir un four solaire permettant de cuire des aliments doucement.
Utiliser les services d'animaux, comme leurs déjections pour le compost, le lait pour faire du fromage et des yaourt, les œufs, le désherbage qu'ils fournisse ou même leurs viande et du cuir. Un cheval, comme certains autres animaux vous permettes également de vous déplacer[7].
6. Ne pas produire de déchets
modifierUn déchet est une ressource dont nous ne faisons pas d'usage. Transformer des déchets alimentaires en compost, recycler du vieux materiel, et tout simplement, consommer moins, permet de réduire, voir même, d'éliminer les déchets. C'est un point important en permaculture, ou nous visons un système durable et auto-suffisant.
7. Concevoir l'ensemble avant les détails
modifierLa permaculture ce base sur ce qu'elle appelle des "patterns", c'est à dire des motifs. Ce sont ces formes que nous retrouvons un peu partout dans la nature a différentes échelles. Ces motifs peuvent être spatiaux, comme des formes géométrique par exemple, ou temporels, comme les saisons[8].
Les motifs sont un concept clé dans la permaculture.
Concevoir l'ensemble avant les détails signifie qu'il faut d'abord définir les motifs à l'échelle du terrain avant de s'intéressé aux patterns au sein du potager par exemple[1]. Cela commence par la définitions de l'emplacement des zones de notre terrain.
8. Intégrer plutôt que d'isoler
modifierUne autre chose des plus importantes en permaculture, est la diversité. Non seulement la diversité des espèces et des cultures mais aussi l'assemblage de celles ci. En permaculture, rien n'est isolée, tout interagi le reste. Par exemple, plutôt que de séparer le poulailler, le potager et la serre, nous pouvons relié une partie du potager avec le poulailler afin que les poule se nourrisse des insectes présents, et utiliser les déjections des poules comme compost. Enfin, la serre permet de fournir un peu de chaleur au poulailler pendant la nuit et l'hivers aux poules. Voilà un exemple parmi tant d'autres de l'intégration au lieu de l'isolation.
9. Utiliser de petites solutions et lentes
modifierLes petits système évoluant doucement sont plus facile à entretenir que des systèmes géants et complexes. C'est également plus facile de faire une meilleure utilisation des ressources locales et de rendre notre système plus durable.
Cela inclut notamment d'utiliser ce qui est a notre disposition sur le terrain comme le bois, les pierres, la terre ou la paille.
10. Utiliser et valoriser la diversité
modifierLa diversité permet de réduire très fortement les dommage que pourrait causer un champignon ou une maladie. Les ravageurs, trouverons plus difficilement la plante qu'ils souhaite attaquer, et si une maladie se propage, elle touchera seulement quelques plants plutôt que toute la récolte. Cela crée également une diversité animales vivant en symbiose avec chacune des différentes plantes.
Il est donc important d'avoir une forte diversité :
- de type de plantes (Herbacées, buissons et arbres sont important pour créer différents écosystèmes)
- de culture (ne cultivez pas que des carottes, diversifiez vos cultures)
- de variétés (différentes variétés de pommes produises des pommes de goûts variés et fructifiant à diverses saisons)
11. Interfacer et valoriser les bordures
modifierUne bordure est une surface d'échange. C'est dans ces surfaces que le plus d’interactions ont lieu et qui est le plus propice a la biodiversité.
Créer des bordures droites et linéaires minimise ces échanges, au contraire, une bordure ondulée maximise les échanges. Pourquoi ne pas maximiser ces motifs afin d'augmenter les interactions entre les différents systèmes.
Les buttes permettes par exemple d’augmenter la surface au sol en ondulant celui ci.
12. Utiliser le changement en étant créatif
modifierLa vision est dans le fait de comprendre comment les choses seront plutôt que comment elles sont. Utilisez le changement en observant attentivement et en agissant au bon moment.
L'idée ici est de prévoir le long terme. Par exemple, planter des arbres maintenant alors qu'ils commenceront à produire leurs premiers fruits dans 10 ou 20 ans.
Les Zones
modifierEn permaculture, le zonage est une étape très importante. Le but est de diviser le terrain en zones, selon la fréquence de visite. Les endroits les plus visités seront donc placés près de l'habitation, tandis que les lieux peu visités loin de l'habitation. Il y a en général 6 zones à définir[9].
Zone 0 : L'habitation
modifierLa zone zéro, c'est le lieu de vie. En effet, La permaculture implique en général une agriculture locale, donc bâtie autour de l'habitation.
Une serre peut aussi être attenante à la maison, créant ainsi une isolation naturelle, et fournissant des fruits et légumes pour la cuisine.
Zone 1 : Visite Quotidienne
modifierVoilà la zone demandant le plus d'entretien, elle ne doit pas être a plus d'une minute de votre habitation. On y trouvera tout ce qui implique une visite quasi-quotidienne : un potager avec des plantes annuelles, les plantes aromatiques, une serre pour les jeunes pousses, et contenir une zone de compostage.
On y trouvera également les animaux domestiques, le poulailler par exemple.
Zone 2 : Verger et élevage
modifierCette zone est un peu plus éloignée, on va donc y trouver des plantes vivaces demandant moins d'entretien et d'attention comme des gros légumes, des arbustes et petits arbres fruitiers. Nous allons aussi trouver un plus grand composteur, pour le compostage longue durée. D'autres animaux peuvent être placés ici, comme des abeilles ou des poules, et éventuellement un étang et des fleurs mellifères.
Zone 3 : Visites occasionnelles
modifierLa troisième zone, est visité seulement quelques fois par mois, on y trouve des arbres fruitiers, des noisetiers, châtaigniers, des cultures commerciales, grange de stockage et grands arbres utilisez pour couper le vent et protéger les autres zones. On peut aussi y pratiquer une culture de champignon.
Zone 4 : Zone Semi-Sauvage
modifierCette zone est laissée à son sort la plupart du temps, elle peut être utilisée en tant que pâturage pour les animaux, pour ramasser le bois et faire des cueillettes sauvages. Elle est une sorte de lisière de la forêt. Vous pouvez aussi y placer des ronces produisant des framboises, mûres ou fraises des bois.
Zone 5 : Zone Sauvage
modifierLa cinquième zone est complètement laissée à l'abandon. On y laisse la nature se développer, les insectes et autres animaux sauvages s'y installer. C'est généralement une zone forestière.
Références
modifier- ↑ 1,0 et 1,1 Mollison, Bill, author., Permaculture : a designers' manual (ISBN 978-0-908228-01-0 et 0-908228-01-5) (OCLC 945761643) [lire en ligne]
- ↑ (en) « Permaculture Design Principles », sur Permaculture Principles (consulté le 12 février 2020)
- ↑ « Assimilation de l'azote », dans Wikipédia, (lire en ligne)
- ↑ (en) « Permaculture Design Principle 2: 'Catch and store energy' », sur Permaculture Principles (consulté le 12 février 2020)
- ↑ (en) « Permaculture Design Principle 3: 'Obtain a yield' », sur Permaculture Principles (consulté le 12 février 2020)
- ↑ (en) « Design Principle 4: Apply self-regulation and accept feedback », sur Permaculture Principles (consulté le 12 février 2020)
- ↑ (en) « Design Principle 5: Use and value renewable resources and services », sur Permaculture Principles (consulté le 12 février 2020)
- ↑ (en) « Permaculture Design Principle 7: Design from patterns to details », sur Permaculture Principles (consulté le 12 février 2020)
- ↑ « PERMACULTURE: LES ZONES ET LEURS FONCTIONS », sur O4S - Open For Sustainability, (consulté le 12 février 2020)