Permis automobile/Conduite économique

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Conduite économique
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Chapitre no 5
Leçon : Permis automobile
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Généralités

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L'application de certaines règles de conduite économique permet de réduire l'impact de l'automobile sur l'environnement, de faire des économies non négligeables et d'améliorer sa propre sécurité ainsi que celle des autres utilisateurs du réseau routier. Les contreparties sont relativement anodines: on arrive éventuellement quelques minutes plus tard à destination. Avec un peu de sensibilité écologique (et/ou économique) et un peu de bonne volonté, le pas est rapidement franchi.

Quels gains de consommation peut-on attendre d'un passage à la conduite économique (même si ce passage ne se fait que progressivement et souvent partiellement) ? L'évaluation d'un tel gain est difficile: d’une part la réduction potentielle de consommation dépend fortement du mode de conduite actuel du conducteur considéré. D'autre part il dépend du véhicule et du moteur. La progression la plus importante est à attendre pour un conducteur roulant sportivement dans un véhicule puissant, elle est dans ce cas d'au moins 40% (par exemple passage de 10 à 6 l/100km). En moyenne on peut retenir le chiffre de 20%, soit pour une voiture classique, 1 l/100km. L'équivalent de 200 Euros par an et de 350 kg de   pour 15 000 km .

Les constructeurs ont récemment développé plusieurs technologies dans le domaine de la conduite économique. De ce fait, certaines recommandations sont réalisées soit automatiquement (exemple: arrêt et redémarrage automatiques du moteur quand le véhicule est à l'arrêt), soit sous la forme d'une indication au conducteur (exemple: indication de changement vitesse optimal). D'autres encore réduisent l'impact de certaines recommandations (exemple: une technologie augmentant la vitesse de montée en température du moteur réduit l'impact d'une recommandation qui est d’éviter les démarrages à froid). La majorité des recommandations n'est cependant pas impactée (au sens des gains possibles) par les évolutions technologiques et le mode de conduite reste déterminant.

Un ordre de grandeur de réduction de consommation est indiqué pour la plupart des recommandations. Il n’est pas réaliste de donner des valeurs précises car les gains de consommation dépendent de trop nombreux facteurs (véhicule, moteur, conducteur, …). Il est nécessaire de différencier les règles qui permettent une réduction de consommation importante de celles qui permettront à un conducteur déjà entrainé d'améliorer encore un peu ses gains.

Le thème des alternatives possibles à la voiture ainsi que celui de l'achat d'un véhicule ne sont pas les sujets centraux de cet article, mais sont rappelés rapidement pour leur importance au niveau du bilan global de réduction de   pour la mobilité individuelle.

Alternatives

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Il faut garder à l'esprit, quand on s'intéresse à la réduction de la consommation de carburant et de l'impact environnemental qui est associé, qu'une réduction de 100% est facilement atteinte en optant, dans le cas d'un trajet court, pour la marche ou le vélo. Dans le cas de trajets plus longs, il s'agit d'évaluer la possibilité de prendre des moyens de transport moins polluants ou d’utiliser le covoiturage (avantages/inconvénients/réduction d'impact).

Achat du véhicule

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C'est une étape décisive pour optimiser la consommation de carburant. L'achat d'un véhicule, neuf ou d'occasion, est complexe. L'offre est pléthorique et les critères d'achat nombreux. S'ajoutent les aspects financiers à considérer à court terme d’une part (achat) et à long terme d’autre part (entretien et surtout carburant). Si des critères de prestige ou d'esthétique rentrent en compte, alors le choix sera peut-être plus aisé. Rappel de l’ordre de grandeur: une réduction de consommation d' 1 l/100km correspond à 200 Euros et à 350 kg de   par année pour 15 000 km parcourus.

Conduite

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Accélération

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L'accélération peut-être franche en ville (même si cela peut paraître paradoxal), si les vitesses sont passées rapidement . Pour des vitesses supérieures à environ 60 km/h une accélération modérée est préférable. En particulier pour les moteurs à essence, une forte accélération est très défavorable (d'autant plus à régime élevé). Ceci dit, la première étape pour adopter une conduite écologique est d’alléger notre pied droit.

Vitesse de croisière

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La consommation optimum est en moyenne obtenue pour une vitesse se situant entre soixante et quatre-vingts kilomètres par heure (km/h). Il est important de noter que la vitesse optimum est plus élevée en descente et moins élevée lorsque le véhicule est en montée. Si la vitesse est trop faible, le moteur se trouve dans des zones de fonctionnement de faible efficacité. Si la vitesse est trop élevée, les pertes liées à la résistance aérodynamique deviennent trop importantes.

La consommation à vitesse élevée dépend beaucoup du moteur et du type de véhicule. Par exemple, à une vitesse d'environ 140 km/h, dans de nombreux cas, il y a un doublement de la consommation par rapport à 70 km/h (surtout sur les petits moteurs à essence avec une transmission à cinq rapports). Rouler à vitesse constante optimise la consommation. Ainsi, le régulateur de vitesse peut contribuer à réduire la consommation d'essence.

Freinage

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  • Il s'agit de rouler de manière à utiliser au minimum les freins, en ajustant de façon anticipée la vitesse du véhicule. Les situations typiques incluent les ralentissements de la circulation, les changements de limitation de vitesse et les changements de profil de la route (descente ou montée). C'est la faible utilisation de la pédale de frein, c'est-à-dire une forte utilisation du frein moteur (vitesse enclenchée, pédale d'accélération relâchée) qui est le signe permettant de constater que la conduite est suffisamment anticipée.

Exemple: s'il est nécessaire de freiner (notablement) avec la pédale de frein en arrivant à un feu rouge ou en entrant en agglomération, c’est que l’on n'a pas relâché la pédale d'accélération assez tôt. On a donc consommé du carburant pendant que l’on aurait pu commencer à utiliser le frein moteur.

  • Pour éviter de devoir freiner, il suffit parfois de ne pas accélérer. Exemple: dans un embouteillage une certaine anticipation permet de rouler à faible vitesse en 1re ou 2e sans pratiquement toucher la pédale d'accélération … ni celle du frein.
  • En enclenchant une vitesse plus élevée, on peut augmenter la distance pouvant être parcourue avec le frein moteur (faible régime moteur, donc faibles pertes d'énergie par frottement). L'utilisation d'une vitesse plus basse pendant le frein moteur (par exemple de la 3e au lieu de la 5e) revient au même en termes de consommation que d’utiliser légèrement la pédale de frein. La seule différence est une moindre usure des plaquettes de frein (enclencher une vitesse plus basse peut donc être judicieux s'il est clair qu’il sera nécessaire de freiner rapidement).

Passage des vitesses

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La règle est simple: favoriser les faibles régimes moteur. Ils ont un meilleur rendement énergétique. Il s'agit en particulier de monter rapidement les rapports en accélération (ne pas dépasser environ 2300-2500 révolution par minute (rev/min) pour les moteurs à essence, 1800-2000 rev/min pour les moteurs Diesel), de rétrograder à environ 1000 rev/min en décélération et d’utiliser autant que possible la vitesse la plus élevée (5e ou 6e). De nombreuses voitures récentes ont un indicateur de changement de vitesses (plus ou moins perfectionné).

Circulation arrêtée

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L'arrêt manuel du moteur est conseillé pour des arrêts du véhicule supérieurs à 10-20 secondes. Les systèmes automatiques (« Stop and Go » ou « Start-Stop ») le font dès la première seconde.

Climatisation

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La surconsommation (en litres/100km) liées à la climatisation est nettement plus importante en ville que sur route ou autoroute. Un ordre de grandeur de 0.5-1 litre par heure. Elle dépend de la différence entre la température extérieure et la température souhaitée dans l'habitacle. À vitesse et température extérieure modérées, ouvrir les fenêtres permet de se passer de la climatisation. Par contre, si la climatisation est nécessaire, les fenêtres doivent être fermées (si elles sont ouvertes, la climatisation fonctionne à plein régime avec une surconsommation importante, et la résistance aérodynamique du véhicule augmente légèrement) et la température de consigne ne doit pas être réglée trop basse.

Avant le départ

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Parcours

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En regroupant plusieurs petits trajets, on profite d'un moteur déjà chaud au démarrage. À froid (ordre de grandeur des premiers 5 km) un véhicule consomme nettement plus (ordre de grandeur de +20%).

Heure de départ

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Éviter les pics de circulation et les embouteillages (ordre de grandeur de la surconsommation de 20-50%).

Surcharge inutile

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Une diminution de la masse transportée réduit d’une part la résistance au roulement et d’autre part l'énergie nécessaire pour l'accélération (ordre de grandeur de 0,4 l/100km par 100 kg).

Résistance au roulement: les pneus

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a) les pneus doivent être correctement gonflés (ordre de grandeur de 0.1 l/100km pour une sous pression de 0,3 bar). Cela évite par ailleurs une usure anormale des pneus et améliore la tenue de route.

b) utiliser des pneus à faible résistance au roulement (étiquetage obligatoire à partir de 2012)

c) surgonflage: la pression recommandée par les constructeurs est un compromis entre la consommation et le confort (amortissement). En surgonflant les pneus de 0.2 bar, la consommation baisse légèrement pour une perte de confort minimale. L'ADAC allemand (référence en matière de test) indique que 0.2 bar de surgonflage n'a pas d'inconvénient au niveau de la sécurité ou de l'usure des pneus.

Entretien

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a) Vidange: une vielle huile ne possède plus les mêmes qualités lubrifiantes et entrainent donc des frottements plus importants (de plus, la protection du moteur est moindre).

b) Filtre à air: un filtre encombré produit une perte de charge supplémentaire et donc une surconsommation.

c) Géométrie: un défaut de géométrie peut provoquer une usure prématurée de pneus et une surconsommation de carburant.