Premiers secours en équipe/Le relevage et le brancardage/Aide à la marche et portage manuel

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L'aide à la marche et le portage manuel sont des méthodes faisant intervenir peu de matériel. Elles sont utiles lorsque la victime est dans un état ne nécessitant pas de transport allongé. En revanche, elles présentent plus de risque de chute de la victime, et dans le cas du portage, de fatigue et de blessure pour les secouristes.

Aide à la marche et portage manuel
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Chapitre no 2
Leçon : Le relevage et le brancardage
Chap. préc. :Choix du mode de transport
Chap. suiv. :Relevage
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Premiers secours en équipe/Le relevage et le brancardage/Aide à la marche et portage manuel
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Aide à la marche modifier

 
Aide à la marche.

Lorsqu'elle est possible, cette méthode présente deux avantages :

  • elle demande peu de moyens : un ou deux équipiers, pas de matériel ;
  • elle permet à la victime de garder une bonne image d'elle-même.

En revanche, elle présente un risque de chute pour la victime.

Pour que l’aide à la marche soit possible, il faut que :

  • la victime ne présente pas de traumatisme des membres inférieurs empêchant la marche ; elle est par exemple possible si la victime présente un traumatisme mineur (douleur et gonflement sans perte de mobilité, ou bien petite plaie) à un membre inférieur ;
  • l'état général permet à la victime de marcher sur la distance visée, typiquement jusqu'à un lieu calme et à l'abri (bord du terrain de sport, lieu à l'abri de la pluie, poste de secours), jusqu'au brancard ou jusqu'à l'ambulance ; la victime est capable de porter son propre poids et de se tenir debout sur ses deux jambes ; en particulier :
    • elle ne présente pas d'état de faiblesse important, au plus une petite fatigue,
    • elle ne présente pas de pâleur indiquant un problème circulatoire,
    • sa respiration est ample et régulière ;
  • les mouvements pour se lever et pour marcher ne causent pas de douleur, ou bien causent des douleurs supportables ;
  • le sol est en bon état, pour limiter les risques de trébuchements ; les éventuels obstacles (seuil de porte-fenêtre, marche à monter ou à descendre) peuvent être franchis.

Lors du déplacement, la victime doit être soutenue par un ou deux secouristes. Ils peuvent simplement lui tenir le bras pour être prêt à la rattraper en cas de trébuchement. Ils peuvent aussi la tenir en passant le bras sous l’aisselle pour tenir sous l'autre aisselle ou à la taille (ceinture du pantalon), tandis que la victime passe son bras autour du cou du ou des secouristes.

Aide à la marche
Situation La victime doit être déplacée de quelques mètres, pour être mise à l'abri (poste de secours, ambulance) ou pour être mise sur un moyen de transport (chaise de transport, civière).
Conditions la victime est capable de porter son propre poids et de se tenir debout sur ses deux jambes. L'environnement permet une marche simple.
Moyens Un·e ou deux pour supporter la victime.
Évaluation Le déplacement ne crée pas de désagrément pour la victime, ou un désagrément supportable.

Portage manuel modifier

 
Portage d'un enfant par un adulte.

Le portage manuel présente l’avantage de ne nécessiter que peu de moyens : une ou deux secouristes, éventuellement une sangle. Il permet de transporter sur une courte distance une victime qui n'est pas capable de marcher et permet d'évoluer dans un environnement accidenté.

Il présente trois inconvénients majeurs :

  1. Il ne permet pas de respecter une position spécifique que nécessiterait l'état de la victime (allongée, PLS…).
  2. Il mobilise toutes les articulations de la victime (rachis, membres supérieurs, membres inférieurs).
  3. Il est fatiguant pour les secouristes et présente un risque de chute.

De fait, il est adapté à trois situations :

  • la victime est consciente, ne présente pas de traumatisme articulaire et doit être déplacée sur quelques mètres, par exemple pour être mise à l’abri ou sur un moyen de transport (chaise de transport, civière) ;
  • dégagement d'urgence : la victime est menacée par un danger que l'on ne peut pas maîtriser ;
  • carence de moyens (par exemple situation de catastrophe).

Il existe de multiples manières de porter une victime. Retenons en trois :

  • un jeune enfant peut être porté dans les bras ;
  • une victime peut être portée par deux secouristes par la méthode de la chaise ;
  • une victime peut être portée sur le dos par un ou une secouriste.
 
Portage en chaise.

Pour la méthode de la chaise, on peut utiliser plusieurs manières de faire :

  • les secouristes se tiennent les quatre poignets en carré ; la victime passe ses bras autour des épaules des secouristes ; c'est la méthode la moins fatigante pour les bras des secouristes, mais cela nécessite de marcher « en crabe » (les épaules des secouristes ne sont pas face à la marche) ;
  • les secouristes se tiennent trois poignets en triangle, ce qui libère un bras d'un secouriste ; ce bras peut servir à tenir l’épaule de l’autre secouriste (bras arrière), ou à tenir ou manipuler un objet (bras avant) ; il faut également marcher en crabe ;
  • les secouristes se tiennent deux poignets, ce qui leur permet de marcher de face, comme sur la photographie ci-contre ;
  • les secouristes font une « torchette » : anneau de sangle, de cordage ou de toile solide ; la victime s'assied sur la torchette, qui est tenue par chaque secouriste par une main ; comme précédemment, cela permet de marcher de face.

Dans l'idéal, les deux secouristes font la même taille ; sinon, le secouriste le plus grand doit marcher en pliant les genoux.

 
Portage avec saisie par les poignets. Ici, le second secouriste tourne le dos à la victime au lieu de lui faire face.

Sur de courtes distances, on peut procéder de la manière suivante :

  • un ou une secouriste assied la victime et se place à genoux dans son dos ; il ou elle passe ses bras sous les aisselles de la victime et saisit le poignet opposé ;
  • un ou une autre secouriste se place face à la victime, s'accroupit et saisit le creux des genoux de la victime en faisant passer ses avant-bras sous les genoux.
 
Portage sur le dos.

Le portage à dos permet à un ou une secouriste de porter une victime.

Dans sa forme simple, le ou la secouriste soutient les cuisses de la victime avec ses mains tandis que la victime passe ses bras autour des épaules du ou de la secouriste.

Mais le secouriste a tout intérêt à s'aider d'une sangle de manutention, qui permet de faire porter le poids sur les hanches et les épaules et libère les mains. Pour cela :

  • le ou la secouriste prend une sangle assez large (2 à 5 cm) de 6 m de long ;
  • la victime est assise, si possible sur une chaise ; il passe le milieu de la sangle sous les fesses de la victime ;
  • le ou la secouriste se tient debout face à la victime, tenant les deux brins de la sangle, et fait un demi-tour ; la sangle se croise donc dans son dos, il ou elle s'assure que la sangle soit bien à plat ;
  • le ou la secouriste recule contre la victime et s'accroupit pour que les cuisses de la victime passent au niveau de ses hanches ; il ou elle ajuste les brins de la sangle pour qu'elles soient tendues en passant par-dessus ses épaules ;
  • les brins de la sangle passent sur l’extérieur des cuisses — ce point est important, les cuisses ne doivent pas être enserrées par la sangle (effet garrot) — puis par-dessous, avant d'être réunies au milieu de la poitrine du ou de la secouriste.

Les brins sont ensuite maintenus par une main ou bien noués. La victime passe ses bras autour des épaules du ou de la secouriste, le ou la secouriste se relève en gardant le dos droit et en utilisant ses cuisses.

Portage manuel
Situation La victime doit être déplacée de quelques mètres, pour être mise à l'abri (poste de secours, ambulance) ou pour être mise sur un moyen de transport (chaise de transport, civière).
Conditions La victime ne peut pas marcher. Son état est compatible avec le transport, à moins qu'il ne s'agisse d'un dégagement d'urgence.
Moyens Un·e ou deux secouristes pour porter la victime en chaise, avec éventuellement une torchette (anneau).

Un·e secouriste pour porter la victime à dos, de préférence avec une sangle de 6 m.

Évaluation Le déplacement ne crée pas de désagrément pour la victime, ou un désagrément supportable.

Autres méthodes modifier

D'autres méthodes de transport sur de courtes distances sans matériel sont présentées ailleurs :