Premiers secours en équipe/Le relevage et le brancardage/Relevage

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Relevage
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Chapitre no 3
Leçon : Le relevage et le brancardage
Chap. préc. :Aide à la marche et portage manuel
Chap. suiv. :Brancardage
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Premiers secours en équipe/Le relevage et le brancardage/Relevage
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Vocabulaire

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  • Brancard :
    1. (Rare) Hampe d'une civière.
    2. (Par synecdoque) (sens général) Synonyme de civière.
  • Civière : dispositif permettant de transporter une personne allongée.
  • Rachis : colonne vertébrale. Traumatisme rachidien : traumatisme de la colonne vertébrale.
  • Relevage : opération consistant à déposer une victime sur une civière ou autre dispositif de transport.
  • Transfert : opération consistant à passer une victime d'un moyen de transport vers un autre ; typiquement d'un brancard normalisé vers une civière d'ambulance ou d'une chaise de portage vers une civière d'ambulance.

Principes généraux

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Le relevage est donc l'opération qui consiste à mettre une victime sur un moyen de transport : chaise de portage ou civière. C'est une opération délicate : il faut en effet lever la victime, elle n'est donc tenue que par « quelques mains » ; cette mobilisation risque d'aggraver son état. Il faut donc utiliser des procédures adaptées à l'état de la victime, et le cas échéant du matériel spécifique.

À quel moment effectue-t-on un relevage ?

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Dans certains cas simples, la victime peut être traitée sur place et repartir par ces propres moyens. Cependant, même dans ce cas-là, il peut être nécessaire de ne pas laisser la victime là où elle est mais de l'isoler, pour la protéger de l'environnement, des regards et pour son confort.

Hors nécessité de dégagement d'urgence, le déplacement d'une victime n’est jamais une priorité. Le relevage se fait donc après :

  • le bilan circonstanciel ;
  • la protection ;
  • le bilan d'urgence vitale ;
  • la réalisation des gestes de secours adaptés ;
  • le bilan complémentaire ;
  • la réalisation des gestes de secours adaptés, dont la mise en position d'attente ;
  • la transmission du bilan à l'autorité de régulation sanitaire (Samu en France).

La victime est donc soustraite à la cause de sa détresse et installée dans la position que nécessite son état.

Le relevage se fait lorsque l’autorité de régulation a autorisé le transport de la victime.

Les cas simples évoqués ci-dessus sont :

  • malaise sans détresse vitale ;
  • petit traumatisme sans atteinte vitale (plaie simple, brûlure simple, suspicion d'entorse, de fracture de doigts…).

Dans ces cas-là, sur décision du chef d'équipe, la victime peut être placée sur un brancard ou une chaise de transport pour la réalisation du bilan complet et des soins adaptés.

Comment choisir la procédure de relevage ?

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La procédure de relevage dépend de trois choses :

  • de l'état de la victime ;
  • du nombre de secouristes disponibles ;
  • du matériel disponible et que l'on peut amener jusqu'à la victime.

Lorsque l’état de la victime le permet, le relevage peut se faire comme l’aide à la marche : on demande à la victime de se mettre sur le brancard ou la chaise de transport, et on l’aide. Cela peut se faire à deux secouristes.

Sinon, dans les cas les plus simples — victime sur le dos sans atteinte du rachis ni du bassin, les méthodes à utiliser sont, par ordre de préférence décroissante :

  • pont amélioré : nécessite cinq brancardiers (quatre porteurs ou porteuses et un ou une aide) mais assure le meilleur confort pour la victime et minimise les efforts et les risques de blessure pour les secouristes ;
  • pont néerlandais à quatre ;
  • pont simple : nécessite quatre brancardiers (trois porteurs ou porteuses et un ou une aide) ;
  • pont néerlandais : nécessite trois brancardiers.

Lorsque l’équipe n'est composée que de deux secouristes, le relevage nécessite du matériel : un brancard cuiller ou bien, à défaut, un plan dur (méthode du roulement).

Si la victime présente une atteinte du rachis ou du bassin, on utilise un brancard cuiller, lorsqu'il est disponible. En absence brancard cuiller, le relevage nécessite au minimum quatre secouristes (pont néerlandais à quatre brancardiers), et dans l'idéal cinq (pont amélioré). En situation dégradée — absence de brancard cuiller, seulement deux ou trois brancardiers présents, il n'est pas possible d'attendre du renfort —, on utilise un plan dur avec la méthode du roulement.

Certaines positions d'attente et de transport imposent des méthodes particulières : victime en position semi-assise, victime en PLS, victime à plat ventre, victime sur le dos jambes fléchies, victime se présentant debout et que l'on doit allonger avec suspicion de traumatisme rachidien. Une victime très lourde peut nécessiter du matériel d'aide : sangle de portage, portoir souple ou civière de relevage, pour permettre une meilleure répartition de la charge entre les porteurs et porteuses.

Lorsque le lieu est exigu et qu'il n'est pas possible d'approcher le brancard ou le plan dur, cela peut nécessiter des techniques particulières :

  • utilisation d'un portoir souple ;
  • relevage à la cuiller.


  • Méthode la plus simple : aide à la marche d'une victime valide.
  • Méthode universelle et la plus sûre : utilisation du brancard cuiller.
  • Méthode la plus sûre en carence de moyens : roulement sur un plan dur (2 ou 3 secouristes).
  • Classement des méthodes de pont avec un brancard ou un plan dur, de la plus sûre à la plus simple :
    1. Pont amélioré (4 porteurs ou porteuses, 1 aide).
    2. Pont néerlandais à quatre (4 porteurs ou porteuses).
    3. Pont simple (3 porteurs ou porteuses, 1 aide).
    4. Pont néerlandais (3 porteurs ou porteuses).


Risques du relevage

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Redisons-le : la mobilisation de la victime risque d'aggraver son état. La victime doit donc être dans un état stable, sauf indication contraire de la régulation médicale (par exemple pour respecter « l'heure d'or »). Le relevage doit donc minimiser les mouvements de la victime.

Le relevage présente également un risque de blessure pour les secouristes, en particulier des lombaires. Les secouristes doivent donc :

  • avoir des appuis stables ;
  • adopter une position adaptée, notamment garder le dos le plus droit possible et travailler avec les cuisses ;
  • être « le plus nombreux possible » (cinq dans l'idéal).

Principes de manutention

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Position des pieds pour assurer la stabilité lors de la manutention manuelle.
 
Levage d'une charge à deux personnes.

Pour limiter les risques ci-dessus, les secouristes doivent s'attacher à être stables et à protéger leur dos.

Pour les secouristes debout (pont)
  • Les pieds sont écartés ;
  • les pieds sont légèrement décalés ;
  • les pieds forment un léger angle.
Pour les secouristes au sol
Deux positions sont possibles :
  • le trépied : un genou au sol, l'autre genou relevé, pied à plat ;
  • à genou.
Lors du levage
Que ce soit pour le relevage (port de la victime) ou le brancard, le ou la secouriste doit garder le dos droit et travailler avec ses cuisses.
  • Pour le relevage, le poids doit être porté par les avant-bras par les secouristes situés aux épaules, bassin et membres inférieurs ;
  • pour le brancardage, la saisie des poignées doit être ferme.

Principes généraux des manœuvres

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Une fois effectués la protection, le bilan, les gestes d'urgence et choisie la méthode de relevage, il faut :

  • inspecter l’environnement pour s'assurer que rien ne va gêner la manœuvre ;
  • préparer le matériel ; la manœuvre ne peut commencer que si tout le matériel est prêt ;
  • expliquer la manœuvre à la victime, qu'elle soit consciente ou inconsciente : « nous allons vous lever pour vous poser sur un brancard » ;
  • pour le chef ou la cheffe : se mettre à l'endroit le plus critique et permettent de surveiller les autres équipiers et équipières, typiquement à la tête de la victime ;
  • pour le chef ou la cheffe : indiquer clairement le nom de la manœuvre et donner des ordres pour que tout le monde soit synchronisé ; il y a typiquement un ordre préparatoire — « attention pour… » — puis des ordres exécutoires (l'ordre préparatoire permet de « donner le rythme », comme les « un… deux… trois ») ;
  • à la fin de la manœuvre : réévaluer l’état de la victime, lui demander son ressenti.
Note
Si la victime est sous administration d'oxygène (oxygénothérapie), on interrompt brièvement l’administration d'oxygène durant le relevage.

Méthodes de relevage avec un brancard

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Préparation du brancard

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Il est nécessaire de préparer tout le matériel avant de commencer la manœuvre.

S'il s'agit d'un brancard normalisé, celui-ci doit être déplié, les compas doivent être verrouillés et sa solidité testée (on appuie sur toute la toile avec son genou en pesant de tout son poids). S'il s'agit d'un brancard sur roues, il faut le sortir du véhicule et l'abaisser à sa position la plus basse.

Selon les cas, on placera une couverture ou un matelas immobilisateur à dépression (MID, matelas coquille) sur le brancard ; si le MID est positionné par défaut sur le brancard, on l'enlève s'il n'est pas nécessaire, afin de ne pas l'abîmer et d'alléger le brancard.

 
Mise en place d'une couverture sur un brancard

Si l'on utilise une couverture, celle-ci doit être roulée pour ne pas gêner la manœuvre et pouvoir être rabattue sur la victime une fois posée ; la victime sera ainsi enveloppée et protégée du froid également par en dessous. Pour cela :

  1. on pose la couverture en diagonale sur le brancard,
  2. on replie les coins latéraux vers le milieu,
  3. puis on roule les triangles ainsi formés jusqu'à l'intérieur de la hampe du brancard (on doit voir la couture de la toile) ;
  4. on retourne les « bourrelets » ainsi formés afin de les cacher sous la couverture.

Les coins de la couverture doivent dépasser, ils serviront à tirer la couverture pour recouvrir la personne.

Si le brancard est muni d'un matelas, celui-ci fournit déjà une isolation par-dessus, on se contente donc de poser la couverture sur la victime après le relevage. De même, si le temps de parcours est court, on peut se contenter uniquement de couvrir le dessus.

On peut placer un drap, notamment si la personne est victime de brûlures. On peut la mettre en place comme la couverture, ou bien de la manière suivante :

  • on place un grand côté du drap le long d'une hampe, en dépassant légèrement du brancard (sans traîner au sol) ; le drap dépasse donc de l’autre côté ;
  • rouler le côté qui dépasse, comme pour la couverture.

On peut aussi utiliser la méthode présentée ci-dessous avec le MID.

 
Préparation d'un MID.

Si l'on utilise un MID, il faut

  • mettre les sangles sous le MID afin qu'elles ne traînent pas par terre ;
  • bien répartir les billes uniformément, afin d'assurer un maintien uniforme ;
  • poser un drap propre, pour protéger le matelas et absorber la transpiration de la victime ; on plie les bords du drap afin qu'ils ne traînent pas par terre, de manière à pouvoir les rabattre sur la victime une fois posée (le pli forme un S, le bord du drap dépasse) :
    1. on prend le bord du drap et on l'amène vers le centre du MID, jusqu'à ce que le pli formé soit au ras du bord du MID,
    2. on rabat le bord pour qu'il dépasse légèrement du bord du MID, on a donc maintenant deux plis (un au bord, un vers le centre),
    3. on saisit le pli du drap situé au centre et on le rabat vers le bord ;
  • et s'assurer que la pompe est bien en position aspiration.

Si l'on prévoit de transférer la victime, on peut poser un portoir souple sur le brancard.

Dans tous les cas ci-dessous, le brancard peut être remplacé par un plan dur : cela permet de lever la victime moins haut et d'immobiliser directement le rachis. En revanche, le dispositif est moins confortable.

Préparation de la victime

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Après avoir expliqué à la victime la manœuvre, on lui demande de croiser ses bras sur sa poitrine et d'allonger ses jambes si elle le peut ; à défaut, lui placer les membre dans ces positions en expliquant ce que l'on fait.

Pont amélioré

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Le pont amélioré est la méthode de référence, car c'est celle qui permet de prendre le plus de précautions, mais elle nécessite la présence de cinq équipiers (dont le chef). Le relevage peut nécessiter la présence d'un sixième équipier pour s'occuper de la surveillance d'un traumatisme spécifique.

Le brancard est positionné dans l'axe de la victime, si possible du côté des pieds de la victime (ce qui permet au chef d'être dans l'axe de la victime), sinon du côté de la tête.

Brancard venant par les pieds

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Pont amélioré, le brancard venant par les pieds ; l'image du haut représente une vue trois-quarts en plongée, l'image du bas une vue de dessous avec la position des pieds et des mains
Préparation
  1. on explique à la victime que l'on va la poser sur un brancard en vue de son évacuation ; si elle est consciente, on lui demande de croiser les bras sur sa poitrine (si cela est compatible avec son état) ;
  2. le chef se place à la tête, un genou à terre (position dite du « trépied »), dans l'axe de la victime ; il maintient la tête en prise latéro-latérale ou occipito-mentonnière ; dans ce dernier cas, le genou levé est celui qui est du côté de la main placée sous le menton de la victime, ainsi, le coude du bras soutenant la nuque peut s'appuyer sur le genou baissé ;
  3. le premier équipier se place aux pieds, et maintient les deux chevilles, ou bien met un bras sous les chevilles et un bras sous les mollets ;
  4. le deuxième équipier enjambe la victime en s'appuyant sur un autre équipier, et place ses mains sous le bassin ; il regarde la tête de la victime ;
  5. le troisième équipier enjambe la victime en s'appuyant sur un autre équipier, et place ses mains sous le dos de la victime, du côté des épaules ; il regarde les pieds de la victime ;
  6. le quatrième équipier place le brancard dans l'axe de la victime, côté pieds si possible, côté tête sinon.

Les équipiers 1 à 3 doivent faire attention à écarter suffisamment les pieds pour que le brancard puisse passer entre leurs jambes.

Si le chef choisit la prise occipito-mentonnière, le genou relevé doit être du côté de la main qui se glisse sous le menton

Exécution
  1. le chef demande « Équipiers des pieds à la tête, êtes-vous prêts ? » ; les équipiers doivent répondre « Prêt(e) ! », en partant des pieds vers la tête (équipiers 4, puis 1, puis 2, puis 3) ;
  2. si tous les équipiers ont répondu, le chef ordonne alors « Attention pour lever… Levez ! » ; simultanément, le chef lève la tête en restant en trépied, les équipiers se lèvent, bras tendu, en poussant sur les cuisses ; la victime doit se soulever horizontalement d'une hauteur juste suffisante pour glisser le brancard ;
  3. le chef ordonne « Envoyez le brancard » ; le quatrième équipier fait glisser le brancard sous la victime, en faisant attention à ne pas heurter les pieds des équipiers ;
  4. lorsque le brancard est bien positionné, le chef ordonne « Halte ! », le quatrième équipier arrête de pousser le brancard ;
  5. puis le chef ordonne « Posez ! » ; simultanément, le chef baisse les bras, et les équipiers fléchissent leurs cuisses, ce qui pose la victime sur le brancard.
Pont amélioré, le brancard venant par les pieds
Situation Cas général. Méthode préférable en cas de traumatisme rachidien, en absence de civière de relevage.
Conditions la victime est sur le dos, on peut placer le brancard dans l'axe à ses pieds, le brancard peut glisser/rouler sur le sol.
Moyens Cinq brancardiers, un brancard.
Évaluation La victime est posée centrée sur le brancard. Le transfert est doux, sans à-coup et il n'aggrave pas l'état de la victime ; l’axe tête-cou-tronc est respecté.

Brancard venant par la tête

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Pont amélioré, le brancard venant par la tête, le chef ou la cheffe étant dans l'axe.
 
Méthode alternative, le chef ou la cheffe étant sur le côté.

Si le brancard approche par la tête, le chef se place en pont dans l'axe, et se lève comme les autres équipiers pour laisser passer le brancard. Le maintien de tête peut alors être latéro-latéral.

Le reste de la technique est strictement identique à la technique précédente.

Il existe une méthode alternative : le chef se place au niveau de la tête mais sur le côté de la victime afin de laisser la place au brancard de passer ; il est en diagonale par rapport à l'axe de la victime. La seule prise possible est l'occipito-mentonnière ; la main du côté des pieds de la victime est engagée sous la nuque (toute autre prise aurait tendance à faire tourner la tête de la victime), et c'est donc le genou du chef qui est du côté des pieds de la victime qui est levé.

Pont amélioré, le brancard venant par la tête
Situation Comme le cas précédent, lorsqu'il n'est pas possible d'approcher le brancard par les pieds.
Conditions la victime est sur le dos, on peut placer le brancard dans l'axe à sa tête, le brancard peut glisser/rouler sur le sol.
Moyens Cinq brancardiers, un brancard.
Évaluation La victime est posée centrée sur le brancard. Le transfert est doux, sans à-coup et il n'aggrave pas l'état de la victime ; l’axe tête-cou-tronc est respecté.

Pont simple

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Pont simple ; l'image du haut représente une vue trois-quarts en plongée, l'image du bas une vue de dessous avec la position des pieds et des mains

Le pont simple est une variation du pont amélioré sans le maintien de la tête. Il ne peut donc être utilisé que lorsque l'on est sûr que la victime ne présente pas de traumatisme du rachis. Cette technique ne nécessite que quatre équipiers (dont le chef).

Le chef cumule en fait la fonction de l'équipier no 1 : il enjambe la victime en s'appuyant sur un équipier et en regardant les pieds ; il met une main sous la nuque de la victime, l'autre main sous le dos, entre les omoplates. Il se lève avec les autres équipiers, et le brancard passe entre ses jambes. Le reste de la manœuvre est identique.

Lorsque la victime présente un traumatisme particulier, mais sans suspicion de traumatisme rachidien, on peut effectuer un pont simple avec cinq personnes, le chef étant alors sur le côté pour s'occuper spécifiquement de la partie blessée. Par exemple, en cas de suspicion de fracture d'une jambe, il peut s'occuper de soutenir la jambe attelée.

Pont simple
Situation Cas général lorsqu'il n'y a que quatre brancardiers.
Conditions la victime est sur le dos, on peut placer le brancard dans l'axe à ses pieds ou à sa tête, le brancard peut glisser/rouler sur le sol.
Moyens Quatre brancardiers (trois porteurs, une aide), un brancard.
Évaluation La victime est posée centrée sur le brancard. Le transfert est doux, sans à-coup ; il n'aggrave pas l'état de la victime.

Relevage à l'aide d'une sangle

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Utilisation d'une sangle pour le relevage plat dos

En absence de brancard cuiller, une sangle de manutention peut faciliter le relevage. On utilise pour cela une sangle non élastique de 6 m de long, au minimum de 2,5 cm de large (pour répartir le poids et éviter la douleur) et suffisamment résistante (au minimum supportant 200 kg).

La sangle est glissée sous la victime : sa forme plate permet de la faire passer sous le dos et sous le bassin sans soulever la victime. Cette sangle forme deux poignées qui permettent au secouriste au bassin d'avoir une meilleure prise et un dos bien droit ; elle se croise dans le dos ce qui évite au secouriste aux épaules (pont amélioré) ou à la tête (pont simple) de mettre son bras entre les omoplates, et donc lui également permet de rester le dos droit. La sangle facilite donc le relevage de personnes obèses.

On peut mettre en place la sangle de deux manières :

  • si le creux du dos est peu marqué (image de gauche), on engage la sangle dans le creux du dos jusqu'à la moitié, puis on fait passer chaque extrémité sous la nuque, on glisse ces deux branches sous le dos puis la partie restant dans le creux du dos est glissée sous les fesses, jusqu'au pli fessier ;
  • si le creux du dos est suffisamment marqué (image de droite) : on plie la sangle en trois, on la glisse dans le creux du dos, on fait remonter les deux extrémités vers les épaules et on glisse la partie centrale sous les fesses, jusqu'au pli fessier.

Puis, l'équipier aux épaules fait passer une des extrémités sur son épaule puis sous l'aisselle opposée (elle traverse donc son dos) ; les deux extrémités sont nouées ou bien tenue par une main. Une des mains passe sous la nuque de la victime pour soutenir la tête. Le ou la secouriste au bassin peut ainsi saisir les ganses de l’anneau de sangle comme des poignées ; on peut aussi mettre deux secouristes face à face, chacun prenant une poignée.

On peut aussi utiliser un anneau de sangle pour lever le bassin, avec une sangle de 2 m :

  • on glisse une extrémité de la sangle dans le creux du dos et on la fait glisser sous le bassin (partie dure) ;
  • on glisse l’autre extrémité dans le creux des genoux (creux poplité) puis on la fait glisser sous le pli fessier ;
  • on a ainsi une ganse (un U) d'un côté et deux extrémités de l’autre ; on réunit les deux extrémités par un nœud plat pour former l’anneau.

Le ou la secouriste au bassin peut ainsi saisir les ganses de l’anneau de sangle comme des poignées ; on peut aussi mettre deux secouristes face à face, chacun prenant une poignée.

Pont néerlandais (pont de translation)

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Avec la méthode du pont néerlandais, ou pont de translation, on place le brancard à côté de la victime et on déplace la victime sur le brancard. Cette méthode est utile lorsque l'on ne peut pas faire glisser le brancard dans l'axe (par exemple on n'a qu'un accès latéral à la victime, ou bien le terrain est accidenté ou sablonneux et ne permet pas de faire glisser le brancard) ; mais la mobilisation de la victime étant plus importante, on augmente le risque de traumatisme. En cas de suspicion de traumatisme de la colonne vertébrale, on envisagera d'abord un pont amélioré utilisant une planche sur un terrain accidenté ou sablonneux ; rappelons que lorsqu'elle est disponible, la civière à aubes est le mode de relevage privilégié.

Lorsque l'on est sûr que la victime ne présente pas de traumatisme grave, on peut utiliser le pont néerlandais à trois équipiers (dont le chef) pour économiser le nombre d'équipiers engagés.

Pont néerlandais à quatre

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Pont néerlandais à quatre secouristes ; l'image du haut représente une vue trois-quarts en plongée, l'image du bas une vue de dessous avec la position des pieds et des mains
Préparation
  1. on explique à la victime que l'on va la poser sur un brancard en vue de son évacuation ; si elle est consciente, on lui demande de croiser les bras sur sa poitrine (si cela est compatible avec son état) ;
  2. on place le brancard contre la victime ;
  3. le chef se place à la tête, il pose un genou à terre ; l'autre genou est relevé (position du trépied) ; il maintient la tête en position latéro-latérale ;
  4. le brancard est glissé contre la victime, du côté où le chef a le genou à terre ; la hampe du brancard est coincée contre la cuisse du chef ;
  5. le troisième équipier se place au niveau des pieds, il coince la hampe avec son pied et saisit les chevilles (ou bien met un bras sous les chevilles, l'autre sous les mollets) ;
  6. le premier équipier enjambe la victime en s'appuyant sur un autre équipier, et pose son pied sur la hampe la plus éloignée, il enjambe donc la victime et le brancard ; il place ses mains sous le dos de la victime, du côté des épaules ; il regarde les pieds de la victime ;
  7. le deuxième équipier enjambe la victime en s'appuyant sur un autre équipier, et pose son pied sur la hampe la plus éloignée, il enjambe donc la victime et le brancard ; il place ses mains sous le bassin ; il regarde la tête de la victime.

Les équipiers 1 et 2 sont donc en fente latérale, la jambe côté victime fléchie, la jambe côté brancard tendue.

Exécution
  1. le chef demande « Êtes-vous prêts ? » ; les équipiers doivent répondre « Prêt(e) ! », en partant des pieds vers la tête (équipiers 3, puis 2, puis 1) ;
  2. si tous les équipiers ont répondu, le chef ordonne alors « Attention pour lever… Levez ! » ; simultanément, le chef lève la tête en restant en trépied, les équipiers exécutent une translation en tendant la jambe fléchie et en fléchissant la jambe tendue, la victime est ainsi levée et translatée au-dessus du brancard ;
  3. lorsque la victime est bien positionnée, le chef ordonne « Posez ! » ; simultanément, le chef baisse les bras, et les équipiers fléchissent leurs cuisses, ce qui pose la victime sur le brancard.
Pont néerlandais à quatre
Situation Cas général lorsqu'il n'y a que quatre brancardiers et que le brancard ne peut pas être mis dans l'axe ou ne peut pas glisser/rouler sur le sol, mais qu'il peut être mis à côté de la victime.
Cas d'une victime avec traumatisme rachidien, en absence de brancard cuiller et lorsque le pont amélioré n’est pas possible.
Conditions La victime est sur le dos, on peut placer le brancard à côté de la victime.
Moyens Quatre brancardiers (quatre porteurs), un brancard.
Évaluation La victime est posée centrée sur le brancard. Le transfert est doux, sans à-coup, il n'aggrave pas l'état de la victime ; l’axe tête-cou-tronc est respecté.

Pont néerlandais à trois

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Relevage par un pont néerlandais à trois secouristes ; l'image du bas est une vue de dessous avec les positions des mains et des pieds.

Dans le pont néerlandais à trois, le chef cumule le rôle du premier équipier. Il se place à la tête, met un pied à l'intérieur du brancard pour maintenir la hampe ; il place une main sous la nuque, une autre sous le dos, entre les omoplates. Seul l'équipier qui est au bassin enjambe le brancard.

Pont néerlandais à trois
Situation Cas général lorsqu'il n'y a que trois brancardiers.
Conditions La victime est sur le dos, on peut placer le brancard à côté de la victime.
Moyens Quatre brancardiers (quatre porteurs), un brancard.
Évaluation La victime est posée centrée sur le brancard. Le transfert est doux, sans à-coup ; il n'aggrave pas l'état de la victime.

Méthodes de relevage avec du matériel spécifique

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Brancard cuiller

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L'image du haut montre la mise en place, l'image du milieu le relevage, et l'image du bas une vue de dessous
 
Transport d'une victime relevée à l'aide d'un brancard cuiller.

Cette civière se compose d'une structure tubulaire réglable en longueur et qui se sépare en deux. Des lames, profilées en forme d'aube de moulin à eau, sont fixées sur les tubes. L'ensemble peut être en métal, ou bien le tube est en métal et les aubes sont en plastique avec armature de métal. elle permet de « mettre des poignées » à la victime ; pour lever, les brancardiers peuvent alors adopter une meilleure posture (ils et elles n’enjambent pas la victime), ce qui limite le risque de blessure et de chute

Ce dispositif est à utiliser impérativement dans le cas d'une victime pour laquelle on soupçonne un traumatisme rachidien ou du bassin : en effet, le profil des lames permet de mobiliser au minimum la victime, contrairement aux mains que l'on doit glisser sous le bassin et les épaules pour un relevage classique.

Le dispositif est également utile lorsqu'il est difficile de placer ses pieds de chaque côté de la victime, par exemple si elle est contre un mur, dans un lieu surbaissé (sous un véhicule) ou sur des rails de chemin de fer.

Les matériaux étant résistants et facilement lavables, l'utilisation est donc également indiquée pour des victimes ayant une hygiène douteuse, les victimes contaminées ou bien pour les cadavres, notamment en voie de putréfaction.

Ce dispositif permet de faire un relevage avec seulement deux sauveteurs, un tenant la civière à la tête, l'autre aux pieds.

Utilisation
Pour relever une victime, on ajuste la longueur de la civière, puis on la sépare en deux. On vient positionner les demi-civières de chaque côté de la victime, de sorte que les lames passent sous elle, puis on clipse les deux moitiés.
On peut ensuite soulever l'ensemble civière-victime en tenant la tubulure, les lames soutenant la victime. Il s'agit d'un intermédiaire de relevage ; on pose la civière à aubes sur le dispositif de transport, puis on l'ouvre. Si nécessaire, la civière de réception muni d'un matelas immobilisateur à dépression ; il peut s'agir à défaut d'un plan dur. Le transfert sur la civière de réception se fait normalement par un pont simple (on lève le brancard cuiller et on glisse la civière de réception en dessous) ; à défaut, on peut déplacer le brancard cuiller pour le poser sur la civière de destination.

Le principal problème de la mise en place est l'engagement des aubes sous la victime ; cette opération risque de pincer les vêtements ou les parties charnues et donc de faire bouger la victime. Pour éviter cela, on allège le poids de la victime en tirant les vêtements vers le haut, sans toutefois la bouger.

Relevage avec un brancard cuiller
Situation Cas général.
Méthode privilégiée en cas de traumatisme rachidien ou du bassin.
Conditions La victime est sur le dos, on peut placer les demi-brancards de chaque côté de la victime.
Moyens Deux brancardiers minimum, un brancard cuiller, un brancard de réception.
Évaluation La victime est centrée sur le brancard cuiller, les fixations sont correctement fermées. L’axe tête-cou-tronc de la victime est

maintenu pendant toute la manœuvre, la mise en place des cuillères a mobilisé le moins possible la victime.

Plan dur, méthode du roulement

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Relevage à la cuillère à l'aide d'une planche
 
alternative pour la position des secouristes (intéressante pour les victimes obèses) : remarquez les bras des secouristes qui s'entrecroisent sur le bassin
 
Méthode du roulement avec un brancard normalisé.

La technique consiste à tourner la victime sur le côté, à plaquer le plan dur contre son dos, puis à retourner l'ensemble ; la victime se retrouve donc à plat dos sur la planche. On place les bras de la victime le long de son corps, les paumes plaquées contre les cuisses. La rotation se fait à trois personnes, à la manière de la PLS à trois : le chef maintient la tête en position latéro-latérale, un équipier se met au niveau du buste et maintient l'épaule et la hanche opposées à lui, un autre équipier maintient les chevilles.

Cette méthode peut être utilisée en urgence par seulement deux équipiers (dont le chef). Par exemple, dans le système étatsunien, une personne victime d'un arrêt cardiorespiratoire n'est pas traitée sur place, mais est évacuée en urgence (scoop and run) par les secouristes paramédicaux (paramedics). La victime ne présentant en général pas de traumatisme (cas de la mort subite par infarctus du myocarde), ils se permettent d'utiliser cette méthode impliquant une mobilisation importante de la victime, mais permettant un relevage rapide avec peu de moyens. Le relevage se fait alors après l'éventuelle délivrance d'un choc électrique par un défibrillateur semi-automatique. Les manœuvres de réanimation cardiopulmonaire sont provisoirement interrompues durant le relevage.

Cette technique n'est pas utilisée en France, car c'est l'« hôpital qui vient à la victime » (stay and play ou play and run, le smur se déplace avec un médecin et tout le matériel permettant la prise en charge sur place).

Relevage avec un plan dur par roulement de la victime
Situation Cas général lorsque l'on n'a que deux brancardiers.
Cas d'une victime présentant un traumatisme rachidien lorsque l'on n’a que trois brancardiers.
Conditions La victime est sur le dos, on peut placer le plan dur à côté de la victime.
Moyens Deux brancardiers minimum, un plan dur.
Évaluation La victime est centrée sur le plan dur. L’axe tête-cou-tronc de la victime est

maintenue pendant toute la manœuvre, la mise en place a mobilisé le moins possible la victime.

Note
Dans certaines situations, lorsque la victime ne présente pas de lésion du rachis, il peut être nécessaire de relever la victime par la méthode du roulement avec un brancard normalisé ; cela peut être utile lorsque la hauteur est limitée (par exemple dans une grotte, pour rester à l'abri d'armes à feu derrière un muret…). Lorsque la victime est tournée sur le côté, le brancard est alors plaqué contre son dos ; la difficulté est de devoir basculer le brancard sur ses pieds lorsqu'on le remet à plat, ce qui provoque un à-coup qui peut être délétère.

Portoir souple

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Relevage avec un portoir souple

Le relevage avec un portoir souple s'inspire de la méthode utilisée pour changer les draps d'un patient impotent.

Le portoir est positionné contre la victime. On met un drap sur le portoir souple, puis on rabat un tiers du portoir vers le milieu, en faisant attention à ce que les poignées soient sous la partie rabattue. On place les bras de la victime le long de son corps, les paumes contre les cuisses.

La victime est tournée sur le côté, à l'opposé du portoir, en utilisant la méthode de la PLS à trois. Le portoir est glissé contre le dos de la victime, puis la victime est remise plat dos. La victime est tournée sur son autre côté, ce qui libère la partie pliée ; on déplie le portoir et le drap, et on remet la victime plat dos. Le drap est rabattu sur la victime de chaque côté.

On peut ainsi lever la victime dans de bonnes conditions.

Sur le schéma, c'est une aide qui pousse le portoir sous la victime, mais ce rôle peut être tenu par les deux secouristes qui se tiennent au niveau du tronc et des jambes : ils se penchent au-dessus de la victime pour saisir le portoir et l'approcher du dos.

Relevage avec un portoit souple
Situation La victime ne présente pas de fracture.
L'endroit est exigu et on ne peut pas amener de brancard, ou bien la victime est obèse
Conditions La victime est sur le dos, on peut placer le portoir souple à côté de la victime.
Moyens Trois brancardiers minimum, une alèse portoir.
Évaluation La rotation de la victime est synchronisée, douce et sans à-coup. La victime est centrée sur le portoir.

Autres méthodes

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Relevage à la cuiller

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Relevage à la cuiller
 
Dépose d'une victime lors d'un relevage à la cuiller ; ici, les brancardiers ont les deux genoux au sol.

Le relevage à la cuiller est une opération qui consiste à porter la victime à plusieurs équipiers en la plaquant sur la poitrine. Cette méthode ne peut être utilisée que si la victime ne présente pas de traumatisme instable (en particulier pas de fracture). Elle est assez inconfortable pour la victime, qui se retrouve sur le côté, il faut donc bien expliquer la manœuvre avant de la débuter.

L'avantage est de pouvoir transporter la personne jusqu'au brancard lorsque l'on ne peut pas approcher celui-ci de la victime. Le fait de plaquer la victime contre la poitrine permet de réduire les efforts fournis par les équipiers, et de travailler dos droit. Cependant, on peut la plupart du temps effectuer un relevage avec un plan dur, un portoir souple ou une civière à lame ; on réservera donc le relevage à la cuillère aux cas où ces portoirs ne sont pas disponibles.

Il convient si possible de choisir des équipiers de même taille. La technique peut se faire de deux à quatre équipiers (chef compris).

À trois équipiers, la mise en place se fait de la manière suivante :

  • les équipiers se mettent sur le côté de la victime, en trépied, le genou levé est celui qui est du côté de la tête ; le genou levé est tourné afin d'être le plus proche possible de la victime ;
  • le chef est aux épaules de la victime, il glisse un bras sous la nuque et un bras sous le dos ;
  • le premier équipier est au bassin, il glisse un bras dans le creux du dos et un bras sous les fesses ;
  • le deuxième équipier glisse un bras sous les cuisses et un bras sous les mollets.

La manœuvre se fait ensuite de la manière suivante :

  • levage
    1. le chef demande « Êtes-vous prêts ? » ; les équipiers répondent « Prêt(e) » ;
    2. le chef ordonne alors « Attention pour lever… Levez ! » le chef et les équipiers soulèvent la victime, pivotent le genou levé afin qu'il se place sous la victime, et posent celle-ci-dessus ;
    3. le chef ordonne « plaquez ! » ; le chef et les équipiers plaquent la victime contre leur poitrine ;
    4. le chef ordonne « Debout ! » ; tout le monde se lève en même temps ;
    5. les équipiers se déplacent et amènent la victime jusqu'au brancard, en faisant attention à maintenir la rectitude de l'axe tête-cou-tronc ; les déplacements sont dirigés par le chef ;
  • dépose
    1. l'équipe se place contre le brancard ; le chef ordonne « Genou à terre ! » ; le chef et les équipiers mettent le genou qui est du côté des pieds de la victime à terre ;
    2. le chef ordonne « Rabattez ! » ; la victime est remise plat dos sur les genoux levés ;
    3. le chef ordonne « Posez ! » ; la victime est posée sur le brancard.

Pour la pose, l'équipe peut se faire aider par un ou deux équipiers qui se placent de l'autre côté du brancard et réceptionnent la victime, soulageant l'équipe porteuse.

Cette technique peut servir à relever une victime allongée sur un canapé ou un lit, avec les adaptations suivantes :

  • on place si possible le brancard perpendiculairement au lit ou au canapé, afin de minimiser le chemin à faire ;
  • s'il s'agit d'un brancard-chariot, on le met en position haute, pieds verrouillés ;
  • en position initiale, les secouristes se placent accroupis au bord du lit ou du canapé (donc les deux genoux levés).

La méthode de la cuiller peut aussi servir à transférer une victime d'un brancard à un autre, par exemple une fois arrivé au centre hospitalier. La victime étant déjà en hauteur (puisqu'elle est sur une civière d'ambulance), on n'a pas besoin de la poser sur ses genoux : les secouristes sont en position debout et plaquent directement la victime contre eux.

Enfin, cette technique peut s'utiliser pour un dégagement d'urgence en cas de suspicion de traumatisme de la colonne vertébrale, par exemple dans le cas d'une victime inconsciente menacée par une montée rapide des eaux (inondation).

Relevage à la cuiller
Situation La victime ne présente pas de fracture, sauf nécessité de dégagement d'urgence.
L'endroit est exigu et on ne peut pas amener de brancard, et l'on ne dispose pas de portoir souple.
Conditions La victime est sur le dos, les brancardiers peuvent se placer à côté de la victime.
Moyens Trois brancardiers minimum (possible à deux).
Évaluation Le transport de la victime est synchronisé, doux et sans à-coup. La victime est centrée sur le brancard.

Victime à plat ventre

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Une victime sur le ventre est normalement retournée, pour permettre son examen et l'éventuelle pose de collier cervical. Le retournement peut être l'occasion de la placer sur le plan dur, ce qui facilite par la suite le relevage.

Dans certains cas, la victime doit être transportée sur le ventre : en cas de brûlure ou de plaie au dos (sauf si cette position entraîne une gêne respiratoire). Le relevage doit donc s'adapter à cette position.

Retournement sur un plan dur

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Retournement d'une victime à plat-ventre par trois secouristes, pour la placer sur un plan dur.
  • Haut : deux positions possibles pour placer les mains ;
  • bas : procédure de retournement.

La méthode est similaire au retournement « classique ». La victime est à plat ventre, la tête est habituellement tournée sur le côté. Le côté du retournement est à l'opposé du regard de la victime.

Matériel et équipe
  • plan dur ;
  • calage de 3 à 4 cm : couverture roulée ou coussin de l'ACT ;
  • trois secouristes : un ou une cheffe et deux équipiers ou équipières ; en cas de carence exceptionnelle de moyens, la méthode peut se faire à deux.
Préparation
  • l'équipier ou l'équipière place le plan dur du côté du retournement, à 10 cm de la victime (place que prendra la victime sur le côté) ; le calage est placé entre la victime et le plan dur ; si le plan dur peut recevoir un immobilisateur de tête, le coussin de tête doit être mis en place ;
  • le chef ou la cheffe est dans l’axe de la victime maintient la tête en position occipito-frontale, la main sur la nuque étant celle du côté du retournement, le genou levé étant du côté du retournement ;
  • l'équipier ou équipière aligne le membre inférieur de la victime qui est au sol, tout en maintenant le bassin ;
  • l'équipier ou équipière place le membre supérieur de la victime côté du retournement le long de son corps, la paume de la main contre la face antérieure de la cuisse (donc sous le corps) ;
Exécution
  • l'équipier ou équipière se place à genou sur le plan dur au niveau du tronc et saisit l’épaule et la hanche ; l'éventuel second équipier se place au niveau des membres inférieurs, soit dans l'axe en saisissant les chevilles, soit sur le plan dur en saisissant la cuisse et le genou ;
  • chef·fe : « Êtes-vous prêt·es ? » ; équipier(s) : « prêt·e » ;
  • chef·fe : « Attention pour tourner… Tournez ! », le, la ou les équipier·es tirent en même temps pour faire rouler la victime sur le côté, le mouvement doit se faire d'un seul bloc ; le ou la cheffe maintient la tête en position, elle se retrouve donc en position neutre ; la victime repose sur le coussin de calage ;
  • chef·fe : « Halte ! Dégagez le plan dur ! », le, la ou les équipier·es reculent pour placer les genoux hors du plan dur ;
  • chef·fe : « Attention pour tourner… Tournez », le, la ou les équipier·es terminent le retournement, le ou la cheffe fait suivre la tête pour qu'elle reste en position neutre ; la victime est donc allongée sur le plan dur.

Si l'on suppose un traumatisme rachidien, on pose ensuite un collier cervical avant la poursuite du bilan et des gestes d'urgence ; avant le relevage, on met en place l'immobilisateur de tête.

Retournement sur un plan dur
Situation La victime est trouvée à plat ventre et doit être mise sur le dos.
Conditions la victime est sur le ventre.
Moyens Deux ou trois secouristes (chef, équipiers).
Évaluation La victime est posée centrée sur le plan dur. Le mouvement est doux, sans à-coup et il n'aggrave pas l'état de la victime ; l’axe tête-cou-tronc est respecté.

Relevage à plat ventre

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Le relevage à plat ventre nécessite quatre porteurs et se fait donc avec une méthode de pont amélioré, à défaut avec un pont néerlandais à quatre :

  • la tête étant tournée sur le côté, le chef place une main sous la nuque, pouce écarté, et l'autre par-dessus la joue située au-dessus, les doigts en crochet sous le bord de la mâchoire, sans appuyer sur les parties molles ; si le visage est face contre terre (cas rare), la tête doit être tournée doucement sur le côté (une joue au sol, le menton éloigné de l’épaule) ;
  • le brancardier aux pieds doit mettre une main sous les cuisses, l'autre sous les jambes (il n’est pas possible de saisir les chevilles, cela ferait plier les genoux).

Victime en PLS

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Nous considérons le cas d'une victime inconsciente sans suspicion de traumatisme rachidien. La victime reste en PLS durant toute la manœuvre ; cependant, il faut adapter la position pour permettre une bonne saisie de la victime, et que les membres ne dépassent pas du brancard.

Il faut nécessairement quatre porteurs ou porteuses, les deux méthodes possibles sont donc le pont amélioré et le pont néerlandais à quatre brancardiers. En cas de pont néerlandais, le brancard est placé su côté du dos de la victime.

Le transport nécessite normalement un matelas immobilisateur à dépression pour maintenir la position. On prépare donc le MID sur le brancard. Pour le transfert :

  • le ou la secouriste située aux pieds aligne le membre inférieur qui sert de béquille, et saisit les chevilles ;
  • le chef ou la cheffe maintient la tête par une prise latéro-latérale, et supporte ainsi la main qui est posée sur la joue au sol ;
  • le ou la secouriste aux épaules supporte également le bras au sol ;

Le relevage se fait de manière habituelle ; la victime est centrée sur le MID.

En absence de MID, on prépare le brancard en mettant en place un coussin de calage pour la tête (« billot »). À défaut, si la victime a déjà un coussin au sol et qu'il n'y en a pas d'autre disponible, une aide pourra transférer le coussin sur le brancard.

Les brancardiers se mettent en place, puis :

  1. Le brancardier au bassin maintient le bassin tandis que le brancardier aux pieds modifie la position de la jambe-béquille (membre inférieur situé sur le dessus, dont la cuisse est fléchie et dont le genou repose au sol) : il prend le pied de ce membre et vient le caler dans le creux poplité du membre inférieur allongé (cela rapproche le genou du corps). Le brancardier aux jambes met une main sous la cuisse du membre au sol, juste contre le genou, et soutient le genou-béquille avec l'autre main.
  2. Le chef ou la cheffe vient saisir la tête comme pour le relevage à plat-ventre : une main sur la joue accessible, l'autre sur la nuque, pouce écarté.
  3. Pendant que le chef ou la cheffe vient maintenir la tête, le brancardier aux épaules enlève la main de la victime de sous la joue et vient aligner le membre supérieur le long du corps (il n'y a donc plus de béquille pour le haut du corps). Puis, en maintenant l'épaule située sur le dessus pour stabiliser le corps, il ou elle vient prendre le poignet du bras au sol pour venir le coincer sous l’aisselle du bras situé sur le dessus.

Le reste du relevage se fait de manière classique. Le dos de la victime doit être posé au plus proche de la hampe ; le genou de la jambe-béquille doit reposer sur le brancard. Il faut reconstituer le bras-béquille en posant le coude du membre supérieur situé sur le dessus sur le brancard.

On peut garnir le brancard d'un matelas coquille pour assurer une meilleure stabilité de la victime.

On laisse normalement la victime dans la position PLS dans laquelle elle est. Les supports de brancard des ambulances modernes peuvent se mettre en position centrale, ce qui permet la surveillance de la victime durant le transport quel que soit le côté de la PLS. Cependant, dans certains cas, on ne peut pas modifier la position du support de brancard. Il faut donc changer le côté de la PLS. Cela se fait avant le relevage.

Si la victime présente une suspicion de traumatisme rachidien, elle est normalement médicalisée : il s'agit d'un cas de victime polytraumatisée. L'équipe médicale, ou paramédicale, assure la protection des voies aériennes, typiquement par une intubation oro-trachéale (IOT), la victime est alors transportée sur le dos. En situation exceptionnelle de carence, il est possible de relever la victime sur le dos pour la placer dans un matelas coquille, puis de tourner le MID sur le côté une fois sur le brancard pour assurer une PLS. Pour ce faire :

  • les brancardiers se mettent en pont au-dessus du brancard et saisissent le MID ;
  • sur ordre du chef ou de la cheffe, ils et elles lèvent la victime et la translatent sur un bord du brancard, puis effectuent le retournement.

La victime dans le MID doit ensuite être calée avant d'être sanglée.

Victime en position semi-assise

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Le relevage se fait à trois porteurs (donc pont simple ou pont néerlandais). Le chef ou la cheffe, qui s'occupe du tronc, passe ses mains sous les aisselles de la victime.

Si la victime est lourde, on peut placer deux secouristes se faisant face, de chaque côté de la victime. Ils passent un bras sous l'aisselle de leur côté, la main allant se placer sous l’aisselle opposée ; et une main sous le bassin.

La méthode est sinon identique au cas d'une victime à plat dos.

Victime sur le dos, jambes fléchies

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Par rapport à une victime à plat dos, seule la saisie des membres inférieurs change :

  • si la victime est pieds à plat, genoux levés, le ou la secouriste aux membres inférieurs vient saisir le creux derrière les genoux (creux poplité) ;
  • si la victime est cuisses fléchie et jambes relevées, par exemple posées sur une chaise, alors le ou la secouriste aux membres inférieurs vient placer un avant-bras sous les creux poplités et l'autre sous les mollets ; pour un pont simple ou améliorer, le ou la secouriste peut se placer sur le côté, pour un pont néerlandais.

Victime debout

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Dans le cas général, si une victime se présente debout, il suffit de l'aider à s'installer sur le brancard ou la chaise de transport. Il peut cependant arriver que la victime présente une suspicion de traumatisme rachidien et se présente debout, ou bien qu'une personne soit terrorisée au point de ne pas obéir à la demande.

Dans le cas d'un traumatisé rachidien, la manœuvre nécessite trois secouristes et un plan dur.

  1. Le chef ou la cheffe vérifie qu'il y a la place de basculer le plan dur et que rien ne va gêner la manœuvre ; le cas échéant, il ou elle demande à la victime de se déplacer en douceur.
  2. Le chef ou la cheffe se place face à la victime et maintient la tête en position latéro-latéral.
  3. Un ou une secouriste vient placer un collier cervical.
  4. Un ou une secouriste, dit « secouriste 1 », vient placer le plan dur, muni du coussin de l'immobilisateur de tête, contre le dos de la victime ; puis, il ou elle maintient le plan dur par le haut ; il y a donc un ou une secouriste face à la victime, assurant un maintien de tête, et un ou une secouriste dans son dos, assurant le maintien du plan dur.
  5. le ou la troisième secouriste, dit « secouriste 2 », se place sur un côté ; il ou elle passe la main côté face de la victime sous l'aisselle de celle-ci et vient saisir une poignée du plan dur la plus haute possible de son côté ; avec la main qui est du côté du dos de la victime, le ou la secouriste 2 vient maintenir le côté de la tête, ce qui libère une main du chef ou de la cheffe faisant face à la victime.
  6. Le ou la cheffe met sa main libre sous l'aisselle de la victime, saisit la poignée du plan dur la plus haute possible et vient se placer de manière symétrique au secouriste 2. Il poursuit le maintien de la tête avec l’autre main.
  7. Le ou la cheffe : « Êtes-vous prêt ? » — Secouriste 1 et 2 : « Prêt·e ! »
  8. Le ou la cheffe : « Attention pour basculer… Basculez ! » Les trois secouristes basculent lentement le plan dur jusqu'au sol, tout en maintenant la rectitude de l’axe tête-cou-tronc.

Si la victime est casquée, le casque est conservé pendant la manœuvre et est retiré une fois au sol.

Transfert d'une victime assise sur une chaise de transport

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Portage avec saisie par les poignets. Ici, le second secouriste tourne le dos à la victime au lieu de lui faire face.

Le transfert se fait par la méthode de portage par saisie par les poignets :

  • un ou une secouriste se place dans le dos de la victime ; il ou elle passe ses bras sous les aisselles de la victime et saisit le poignet opposé ;
  • un ou une autre secouriste se place face à la victime, s'accroupit et saisit le creux des genoux de la victime en faisant passer ses avant-bras sous les genoux.

Ressources

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  • (en) Sarah Tusing, « Stretcher Operations », sur YouTube, (consulté le 3 mai 2024) : relevage et manipulation d'un brancard chariot dans le cas d'une victime ne présentant pas de traumatisme.