Psychologie positive/Autres notions et concepts fondamentaux
Fonctionnement optimal en société
modifierÉmotions positives
modifierL’émotion est un état affectif reposant sur trois composantes: : situationnelle, cognitive et physiologique. Les émotions positives, en tant qu’indicateurs d’un bien-être et d’un fonctionnement optimaux, jouent un rôle important dans le domaine de la psychologie positive. Aussi, l’équilibre général des émotions positives et négatives d’un individu participe de son bien-être subjectif (Diener, Sandvik & Pavot, 1991)[1]. Toutefois, ces émotions positives jouent un rôle actif dans le développement du fonctionnement optimal. Ainsi, en cultivant des émotions positives, on contribue à une trajectoire favorable et à l’amélioration de la santé psychologique et somatique au long cours.
En 1980, Plutchik a proposé de schématiser les huit émotions primaires centrales combinées aux émotions secondaires périphériques. Les huit émotions primaires selon Plutchik sont: la joie, la colère, la tristesse, la peur, la confiance, l'anticipation, le dégoût, la surprise[2].
Les émotions positives: un intérêt récent
modifierL’intérêt pour les émotions positives est apparu tardivement pour diverses raisons. Les émotions négatives ont longtemps focalisé l’attention des psychologues et des chercheurs au détriment des émotions positives car elles peuvent être sources de plusieurs pathologies (phobies, troubles anxieux, conduites agressives, troubles du comportement alimentaire et sexuel, dépression) lorsqu’elles sont extrêmes ou prolongées. Les émotions positives sont souvent confondues avec des états affectifs associés. Par exemple, certaines formes de plaisir comme la satiété après une sensation de faim sont – à tort – considérées comme des émotions positives, car elles procurent comme celles-ci une sensation agréable incluant des changements physiologiques. Mais les émotions se distinguent des états affectifs car leur apparition est conjointe à une évaluation cognitive et contextuelle. Les sensations agréables sont quant à elles plutôt considérées comme des réponses automatiques à la satisfaction de besoins physiques.
Les émotions positives peuvent également être confondues avec la bonne humeur. Cependant, les émotions diffèrent de l’humeur en ce sens qu’elles sont reliées à un contexte spécifique et qu’elles sont de courte durée (Oatley & Jenkins, 1996[3]). D’autre part, les émotions positives favorisent l’engagement dans des actions, en suivant le principe du renforcement positif. Ainsi, la recherche de l’émotion positive motive l’individu à adopter un comportement spécifique.
Les émotions positives se produisent rarement dans un contexte de danger. Cependant, elles élargissent le répertoire cognitivo-comportemental, diversifiant la palette des pensées et des actions possibles envisagées par l’individu (Midal, 2019)[4]. Les émotions positives permettent de développer les ressources personnelles de l’individu de façon durable, qu’elles soient physiques, sociales, intellectuelles ou psychologiques (Fredrickson, 2001)[5]. Grâce aux expériences vectrices d’émotions positives, l’individu devient plus curieux, créatif, informé, et résilient, mais aussi mieux intégré socialement et en meilleure santé.
D’un point de vue adaptatif, les émotions positives ont généré des comportements chez nos ancêtres qui ont eux même permis de développer des ressources personnelles importantes (Fredrickson & Joiner, 2018)[6]. Par la suite, l’optimisation de ces capacités s’est traduite par de plus grandes chances de survie lors des situations de danger et le processus de sélection naturelle a fait en sorte que cette capacité à faire l’expérience d’émotions positives est devenue partie intégrante à la nature humaine.
Il est possible d’encourager l’apparition des émotions positives via des interventions thérapeutiques, comme les thérapies comportementales et cognitives, centrées sur l’augmentation de la fréquence d’événements agréables comme des activités de plaisir.
Émotions positives et relaxation
modifierLes techniques de gestion du stress et de relaxation peuvent être très utiles pour provoquer une détente psychologique et physique, et le ressenti des émotions positives telle que la sérénité, en réduisant les tensions musculaires dues à l’anxiété. De plus, ces exercices contribuent à ralentir le rythme cardiaque et la pression artérielle, ainsi que la fréquence respiratoire.
En résumé
modifierLes émotions positives sont l’un des signes distinctifs du bonheur et du bien-être. Elles permettent une meilleure flexibilité mentale et favorisent la créativité. Ce faisant, elles encouragent le sujet à rester optimiste et curieux, et à développer de nouvelles stratégies, compétences, relations, connaissances et façons d’être (Fredrickson, 2001)[7].
Le rire comme effet d’une émotion positive est notamment l’un des moyens les plus efficaces pour réduire le stress, améliorer le rythme cardiaque, l’activité musculaire, la digestion et le système immunitaire.
En étant partagées, les émotions positives de par leur effet contagieux créent une dynamique ascendante.
Passion
modifierLe concept de la passion
modifierLa philosophie avait donné trois perspectives de la passion (Vallerand, 2015)[8]. Premièrement, selon les grecs, la passion se réfère à une perte de raison et de contrôle qui aboutit à son assouvissement. Puis les philosophes romantiques ont mis en avant les propriétés positives de la passion qui conduit à l’accomplissement voire à la bonne vie. Ces deux points de vue concevaient déjà la dualité présente dans le concept de passion, qui comporte des conséquences adaptatives comme non adaptatives. Enfin, avec les premiers essais en psychologie (Joussain 1928[9]; Ribot 1907[10]), la passion peut se révéler adaptative ou non en fonction de la nature de l’activité.
La passion selon Vallerand
modifierC’est avec Vallerand et ses collègues (2003) que les premières études empiriques ont été réalisées sur la passion envers les activités, dans le cadre du modèle dualiste de la passion (ou MDP). Ce modèle permet de prédire les effets adaptatifs et non adaptatifs de la passion.
Le MDP définit la passion comme une forte inclination vers une activité (ou un objet, une idéologie ou une personne), qui fait sens et est importante pour l’individu, dans laquelle il s’investit beaucoup, que cela soit en temps et d’effort, et qui devient partie intégrante de son identité.
De concert avec la théorie de l’autodétermination (TAD ; Deci & Ryan, 2000)[11] et sur le postulat que le développement individuel s’exprime par un soi aux tendances intrinsèques et intégratives (Ryan & Deci, 2003)[12], le MDP pose le travail, les loisirs, les relations interpersonnelles que les individus apprécient, valorisent et qui font sens pour eux auront tendance à être intériorisées dans le soi et dans l’identité (Aron et al., 1992[13]; Csikszentmihalyi et al., 1993[14]). Ce processus d’intériorisation peut s’opérer de manière autonome ou contrôlée (Deci et al., 1994[15]; Vallerand, Fortier, & Guay, 1997[16]), donnant lieu à deux types distincts de passion: passion « harmonieuse » ou passion « obsessive ».
Passion harmonieuse
modifierLa passion harmonieuse est le résultat d’une intériorisation autonome de l’activité dans l’identité de l’individu. L’activité revêt une importance en elle-même et pour elle-même. La motivation à l’engagement dans ses activités est libre, souple, consciente (St-Louis et al., 2018)[17] et en équilibre avec ses différents domaines de vie.
Passion obsessive
modifierLa passion obsessive est le fruit de pressions internes, comme une envie incontrôlable à s’engager dans l’activité, ou externes comme les contingences rattachées à l’activité ( Mageau et al., 2011)[18]. L’engagement dans l’activité est alors rigide et déséquilibre les différents aspects de la vie de l’individu, en entraînant des des coûts importants (ruminations, conflits, épuisement professionnel, etc.).
Autonomie et contrôle
modifierL’autonomie et le contrôle sont des notions complexes mais liées. Elles contribuent au bien-être et à l’épanouissement des individus. De nombreuses notions relatives au contrôle ont émergées. On retrouve notamment l’auto-efficacité, l’impuissance apprise, le style d’attribution. Il s’agit des concepts voisins qui prennent racine dans la notion de contrôle.
“Apprenez à lâcher prise”, “Gardez le contrôle sur votre vie”. Ce sont des adages qui sont très répandus dans la vie de tous les jours. Ces deux phrases, bien que contradictoires à première vue, renvoient toutes deux à la notion de contrôle chez l’individu. L’une institue que le contrôle est bénéfique alors que l’autre encourage le manque de contrôle et de se laisser porter (Pedinielli, 2016). Qu’en est il de la réalité ?
Le sentiment de contrôle apporte divers bénéfices à l’individu. Il permet notamment de diminuer le stress perçu, il apporte une motivation auto-déterminée et favorise la passion harmonieuse. Plusieurs paramètres vont influencer les possibilités de contrôle d’une situation par l’individu. L’environnement, notamment, en fonction des contraintes imposées et des possibilités offertes, influence directement le sentiment de contrôle chez l’individu.
L’autonomie quant à elle renvoie au fait de se sentir à l’origine de ses propres actions et de faire des choix entre plusieurs pistes d’action. Ainsi l’individu agit volontairement avec un sentiment de choix. C’est une notion différente de l’indépendance. L’indépendance renvoie à un moyen de fonctionner seul et de ne pas compter sur les autres (Deci et Ryan, 20008)
Ces deux concepts sont très présents à différents niveaux des relations humaines que ce soit du point de vue personnel ou du point de vue de l'influence de l'environnement social.
Le contrôle perçu
modifierLe contrôle perçu est un processus transactionnel, prenant sa source dans le modèle transactionnel de Lazarus et Folkman (1984). L’individu évalue ses ressources dans le but de faire face à une situation. Ainsi, il va réaliser une évaluation secondaire comprenant contrôle perçu et soutien perçu. C’est un processus transitoire résultant d’une transaction entre une personne (se caractérisant par des croyances générales en ses possibilités de contrôler les événements) et une situation (événement particulier plus ou moins contrôlable objectivement).
Cela renvoie à la croyance qu’a l’individu en sa capacité à maîtriser un problème ou un stresseur particulier. Plus précisément c’est l’évaluation qui va décider de si on dispose de ressources personnelles permettant d’affronter et de maîtriser les événements ou non. Il s’agit d’un processus évaluatif en interaction avec le précédent. Il est relativement spécifique (en fonction d’une situation particulière) et transitoire (état momentané). C’est une conception dynamique et plus spécifique du contrôle qui est conceptuellement distinct du lieu de contrôle.
Le locus de contrôle (LOC)
modifierLa théorie de Rotter (1966, 1975), sur le locus de contrôle se place dans une perspective dispositionnel car cela renvoie à une croyance généralisée dans le fait que les événements ultérieurs dépendent soit de facteurs internes (actions, efforts, capacités personnelles) soit de facteurs externes (destin, chance, hasard, personnages tout puissants). Il y a donc un lien causal qui est fait entre les actions ou les capacités et/ou les renforcements reçus dans le cadre du contrôle interne. Ce lien de causalité n’est pas effectué dans le cadre du contrôle externe, les renforcements vont alors être attribués à des facteurs externes.
En résumé, le lieu de contrôle renvoie à un ensemble de croyances internes ou externes. Ces croyances généralisées sont cohérentes et discriminent les individus de façon relativement stable et consistance (Bruchon-Schweitzer, 2002). On a donc souvent considéré l’internalité/externalité comme un trait de personnalité bipolaire c’est-à-dire une vraie disposition.
Le comportement, la motivation, le type de régulation, le locus perçu de causalité sont très liées et s’influencent mutuellement les unes, les autres.
Cette notion de LOC est voisine à la notion de contrôle acquis (Bandura, 1997). Ce type de contrôle est dit acquis car il se fait par apprentissage social au cours des expériences de la vie à partir de succès ou échecs relatifs à nos propres actions mais aussi par simple observation du comportement d’autrui et de ces résultats.
Moyens d’obtenir davantage de contrôle
modifierTrois moyens de contrôle :
- Comportemental : action directe sur l’environnement pour influencer les événements perçus comme menaçants. Cela permet d’augmenter le contrôle perçu de la situation et réduire le caractère menaçant (Sarafino, 1990)
- Cognitif ou informationnel : lié à l’interprétation d’événements menaçants. Cela permet d’augmenter le contrôle perçu en ayant plus de connaissances sur la situation en question (Anderson, 1987)
- Décisionnel : lié à l'opportunité de choisir à travers plusieurs actions possibles. Cela a pour effet bénéfique de pouvoir décider, cette opportunité de choix donne le sentiment de mieux contrôler la situation.
Ainsi, contrôle et autonomie contribuent au bien-être de l’individu en jouant un rôle de tampon face aux événements stressants. Mais ils agissent aussi au travers de processus motivationnels plus bénéfiques : plus individu se sentirait exercer du contrôle plus il serait motivé de manière autodéterminée
D’après Biddle, Chatzisarantis et Hagger (2001), le comportement, le type de motivation, le type de régulation et le locus de causalité vont évoluer de manière uniforme et similaire sur un continuum. Pour parvenir à une motivation autodéterminée trois besoins doivent être comblées :
- Compétence : cela correspond au besoin inné d'interagir efficacement avec l'environnement social et d’atteindre les performances souhaitées. Elle pousse les individus à se fixer des challenges optimaux au regard de leurs propres capacités.
- Affiliation : cela renvoie au besoin de se sentir appartenir à un groupe et d’être reconnu par celui-ci. C’est le besoin de se sentir connecté et accepté par un groupe social (Ntoumanis, Edmunds et Duda, 2009).
- Autonomie : elle renvoie aux origines de ces action et au fait de faire choix entre différentes possibilités
Aucune étude empirique ne montre une relation entre les besoins fondamentaux et le contrôle. Néanmoins, d'un point de vue théorique, le lien semble évident pour le besoin d'autonomie. En effet, lorsque l'individu exerce du contrôle personnel, il sent que c'est lui seul qui guide ses propres actions et non des facteurs extérieurs. Comme nous l'avons vu précédemment, il dispose d'informations, de comportements et de possibilités de faire des choix. Autrement dit, il se sent autonome dans la situation.
Comme l'explique Bandura (1997), à travers la notion de sentiment d'efficacité personnelle, le contrôle est un élément primordial pour sentir que l'on peut produire les résultats souhaités. Si l'on sent que l'on exerce un contrôle sur son environnement, il est fort probable que l'on pense pouvoir interagir efficacement avec celui-ci et obtenir ce que l'on souhaite. Contrôle et besoin de compétence seraient donc également liés. Concernant le besoin d'affiliation, la relation est plus complexe. Néanmoins, il existe peu de situations où l'exercice du contrôle se fait seul. Les autrui significatifs (Levenson, 1972; Paquet, 2009) jouent un rôle déterminant dans l'exercice du contrôle et ses conséquences positives.
Pour résumer, le contrôle et les trois besoins fondamentaux à l'origine d'une motivation autodéterminée semblent fortement corrélés et contribuent au bien-être de l'individu.
Le lien entre contrôle, bien-être et processus motivationnels ne s'arrête pas là. En effet, un processus motivationnel des plus intenses est la passion comme définie par Vallerand et al.(2003).
cf.partie sur la passion
Bien être via la diminution du stress
modifierLe sujet qui perçoit une situation potentiellement stressante comme contrôlable minimise la situation et évalue positivement ses ressources personnelles (Nuissier, 1994). La notion de contrôle aurait donc un effet modérateur sur le stress. Cette notion se retrouve également comme élément de la transaction pouvant notamment influencer les choix des stratégies pour faire face au stress en adoptant des stratégies plus actives. Exercer un contrôle donnerait alors le sentiment d’être plus apte à concrétiser l’avenir que l’on souhaite et à prévenir un futur qu’on ne souhaite pas. En conséquence, la personne en question est moins stressée.
Dans la théorie de Bandura (1997), la responsabilité pourrait venir modifier la relation entre le stress et le contrôle. Plus on pense avoir de contrôle, plus on pense être responsable par rapport aux autres et donc plus on est stressé.
La création d’un climat favorable peut permettre à l'individu de se sentir en sécurité, de profiter des bénéfices de l’exercice du contrôle et de se sentir autonome. A contrario, l’exercice du contrôle et de l’autonomie engendrent du stress.
Le rôle de l'environnement dans le partage du contrôle: créer climat favorable
modifierLes situations de contrôle partagé sont complexes et peuvent amener à des conséquences différentes pour l'individu. Il semble alors primordial de créer un environnement favorable lui permettant d'exercer le contrôle sur la situation et d'en tirer des conséquences positives. La théorie de l'autodétermination propose l'idée qu'un climat soutenant l'autonomie serait le plus favorable (pour une revue, voir Sarrazin, Tessier et Trouilloud, 2006).
Cependant, soutenir l'autonomie de l'individu peut parfois être interprété comme du laisser-faire. Pourtant, Reeve, Deci et Ryan (2004) font bien la différence entre soutenir l'autonomie et laisser faire. Dans cet objectif, ils introduisent la notion de structure ou de cadre. La structure ou le cadre sont les limites de l'environnement dans lequel l'individu peut exercer son contrôle et développer son autonomie. Ces limites définissent le champ des possibilités de l'individu. La difficulté correspond à poser un cadre suffisamment large afin que l'individu puisse exercer du contrôle et développer l'autonomie. Toutefois, ce cadre se doit de ne pas être trop large non plus car l'individu ne saurait comment exercer le contrôle, ce qui aurait des conséquences négatives.
En résumé, il y aurait donc deux dimensions importantes permettant de créer un climat favorable à l'exercice du contrôle et à l'épanouissement de l'individu: d'un côté, la structure et le cadre qui déterminent la situation et de l'autre, le contrôle exercé par l'environnement au sein de cette situation. Ces deux dimensions définissent ainsi quatre climats différents avec des conséquences différentes. Un premier climat pourrait être créé avec pas ou peu de structure/cadre et avec un faible contrôle exercé par l'environnement. L’individu aurait ainsi la possibilité du contrôle sans aucune limite.
Certaines situations où le contrôle exercé par l’environnement est tellement important que si l'individu veut exercer du contrôle, il sera obligé de déployer énormément d’énergie dans la certitude de retirer des bénéfices de ce contrôle. Il peut donc être préférable de savoir lâcher prise, de laisser le contrôle à l'environnement et de chercher à bénéficier de conséquences positives.
La recherche de contrôle permanent ou l’illusion de tout contrôler peut avoir des conséquences négatives. Dans ces contextes, il est important d’apprendre à gérer l’exercice du contrôle et à fonctionner dans un environnement favorable qui permettra le développement de l’individu et la satisfaction de ses besoins fondamentaux.
Par exemple : dans le cadre du bon développement de l’enfant, celui-ci à besoin d’autonomie. Si nous souhaitons aider notre enfant à être autonome il est important de déterminer (avec lui si possible) une structure ou un cadre ni trop large ni trop restreint dans lequel il pourra exercer du contrôle et satisfaire ses besoins fondamentaux. Il pourra ainsi s’épanouir, ressentir davantage de bien-être et devenir autonome.
En conclusion, les notions de contrôle et d’autonomie sont deux notions importantes et étroitement liées contribuant à l’épanouissement de l’individu. Cependant, en fonction du contrôle qu’exerce l’individu sur la situation, en fonction du contrôle qu’exerce l’environnement sur la situation, le développement de l’autonomie et les conséquences positives que cela engendre se feront de manière plus ou moins complexe.
Bienveillance
modifierEst la capacité affective d’une personne à veiller avec prévenance et humanité au bien-être d’une autre ou d’elle-même. C’est une des principales valeurs humaines qui contribue à tisser des liens de bon entente et durables entre les personnes (Bienveillance, 2015).
La bienveillance peut être associée ou confondue à d’autres termes comme : la convivialité, la gentillesse, la générosité, l’altruisme, la compassion et l’empathie. Il s’agit d’un comportement pro-social qui nous apporte du bien-être. Aider ou faire le bien nous apporte du bonheur car le fait d’avoir de bonnes intentions nous détourne de préoccupations personnelles qui nous gênent. L’expérience de donner aux autres ou de les aider contribue à notre estime de nous, donne du sens à nos actes et pensées et peut améliorer notre santé. Quand nous nous engageons dans des activités qui sont profitables aux autres et qui sont conformes à nos valeurs, ces activités ont tendance à avoir un impact conséquent sur notre sentiment de bonheur. Nous pouvons en retirer des relations plus riches, plus variés et avec une certaine ouverture d’esprit. On peut aussi en retenir une plus grande estime de soi et une prise de conscience du fait que nos actions font une différence positive dans la vie des autres. Donner n’est pas seulement une activité mais aussi un état émotionnel positif qui protège le soi de l’anxiété, de la haine, de la rage et du ressentiment (Gohin, 2019).
Être bienveillant avec les autres
modifierLa bienveillance se fait sans attente de la gratitude et de la reconnaissance de celui qui reçoit mais si elle vient elle doit être accueillie comme un bonus. Le seul fait que l’autre ait été aidé doit suffire à notre bienveillance. Autrement dit, l’opinion que l’autre aura de nous n’influence pas notre acte de bienveillance. La bienveillance envers autrui nécessite un non jugement d’autrui. On doit être bienveillant envers tout être vivant, quel qu’il soit. En étant bienveillant, on accepte l’autre comme il est, on fait preuve de gentillesse, on est empathique et compatissant (Gohin, 2019).
Être bienveillant avec soi
modifierLa bienveillance envers soi débute par l’acceptation et la gentillesse sans réserve. Prendre soin de soi en étant bienveillant c’est parvenir à accepter ce que l’on est et ce que l’on n’est pas. C’est être gentil envers soi, se traiter avec soin et ce malgré les circonstances. La bienveillance envers soi est une nécessité à notre estime et donc à notre confiance et affirmation de nous. La bienveillance est un processus dynamique qui implique d’une part, de s’apaiser, se réconforter et d’autre part de se protéger, de se motiver et de valider ce que l’on est ou fait, comme si vous étiez votre ami. Cela passe par le fait d’être attentif aux mots que l’on utilise vis-à-vis de soi. Par exemple, il faut être vigilant de ne pas confondre « être » et « faire » car quand nous ratons quelque chose, c’est la chose que l’on a ratée et non nous qui sommes ratés. Ensuite il faut tenter de comprendre nos comportements et de les excuser comme nous excusons ceux des autres. Puis cesser de se comparer aux autres car la comparaison est soit pour se dévaloriser soit au contraire pour renforcer notre ego. Or être bienveillant c’est penser que l’autre est comme moi, comme moi je suis comme l’autre.
L’aboutissement de la bienveillance conduit sur de nombreux aspects de notre bien-être, spécialement sur une plus grande satisfaction dans la vie, l’intelligence émotionnelle, le bonheur et l’optimisme. La bienveillance envers soi conduit à une plus grande résilience émotionnelle, car le sentiment de confiance en soi accru ne dépend pas de nos succès (Gohin, 2019).
Auto-transcendance
modifierLa théorie de l'auto-transcendance de Pamela Reed a été influencée par la psychologie du développement et les travaux de Rogers axés sur la nature du changement humain. Le but de la théorie est de mettre l'accent sur le développement personnel qui permet des expériences de vie et les événements significatifs qui leur sont associés. La maladie et la vieillesse indiquent le passage du temps et les limites du corps humain. Le dépassement de soi évoque ainsi la capacité de l'individu à surmonter des difficultés existentielles, comme la maladie, de nombreuses pertes (autonomie, identité, proches), la mort, et à les transformer en expériences positives. Quatre concepts composent la théorie, soit l'auto-transcendance, le bien-être, la vulnérabilité et les stratégies d’ordres intrapersonnelles, interpersonnelles et transpersonnelles (Laporte et Vonarx, 2016).
• L'auto-transcendance est caractérisée par la capacité du sujet à étendre la conscience à l'environnement aux niveaux intrapersonnel, interpersonnel et transpersonnel. Le domaine de l'intrapersonnel a ouvert la porte aux philosophies, aux rêves et aux valeurs. La capacité à s'allier aux autres et à l'environnement circonscrit la dimension interpersonnelle. La partie transpersonnelle fait référence à une connexion avec Dieu ou avec l’Invisible. Les attitudes liées à l’auto-transcendance doivent également être prises en compte. Elles évoquent plusieurs postures, comme accepter les changements corporels, accepter la finitude, atteindre un niveau de sagesse ou s'engager dans le partage. L’auto-transcendance est une ressource intérieure qui profite à l'humain car elle invite à réexaminer sa propre existence et à élargir sa perspective de vie. La prise de conscience apparente d'une situation déclenche chez une personne le processus d’auto-transcendance (Laporte et Vonarx, 2016).
• La vulnérabilité est un concept qui évolue avec le temps. Ce concept est issu de l'expression latine “vulnu”, qui signifie blessure. On sait désormais que la vulnérabilité se traduit par un état de faiblesse dans lequel l'intégrité d'une personne est ou peut être atteinte, fragilisée, altérée. La vulnérabilité se traduit par de nombreuses formes différentes de difficultés de vie. Ces difficultés sont liées aux maladies chroniques, au handicap, à la vieillesse, à l'accouchement, à la parentalité, à la perte d'un être cher, à l'imminence de la mort, voire aux tourments professionnels, qui marquent souvent des chemins empruntés pour chacun d'entre nous.
•Concernant le concept du bien-être, il est composé de plusieurs sentiments tels que: la plénitude, être en pleine santé et être en harmonie. La conception positive de soi, la satisfaction, le bonheur, l’espoir et le sens donné à la vie sont également des informateurs de bien-être. Enfin, dans cette théorie, le bien-être est compris comme un aboutissement, une réalisation de soi et définit pour ainsi dire le but vers lequel chaque être humain tend (Laporte et Vonarx, 2016).
•Enfin, le dernier concept de la théorie présente trois formes de stratégies qui soutiennent le processus de l’auto-transcendance.
Les stratégies intrapersonnelles accompagnent l'introspection des malades et leur permettent une meilleure intégration des pertes.
Les stratégies personnelles signifient par exemple, la visualisation, la méditation, la contemplation, le récit de vie ou la tenue d'un journal intime. Les stratégies interpersonnelles sont liées à la dimension relationnelle et se rapportent aux activités altruistes, aux réseaux de soutien, au bénévolat ou encore aux relations familiales.
Les stratégies transpersonnelles se manifestent par une activité mentale propre aux croyances individuelles: on peut y voir là la prière, la religion ou l'affiliation à un groupe religieux dans la mesure où elles soutiennent et entretiennent la relation qu’une personne souhaite conserver avec un « Être supérieur ». Ces stratégies comprennent aussi d’autres pratiques, athéistes et plutôt individuelles pour certaines qui aident une personne à se sentir connectée à l'univers qui l'entoure comme, la pensée positive, la visualisation, le yoga, la méditation, etc (Laporte et Vonarx, 2016).
Résilience
modifierLa résilience se réfère à un processus dynamique englobant une adaptation positive dans un contexte d’adversité significative (Luthar, Cicchettiet, et Becker, 2000). La première utilisation du terme «résilience» est communément attribuée à Emmy Werner. À cette époque docteur en psychologie de l’enfance à l’université du Nebraska, elle met en place une étude à Hawaï en 1954, au cours de laquelle elle observe le développement de 698 enfants issus de milieux défavorisés. S’intéressant principalement au handicap (physique ou mental) et aux comportements antisociaux, elle s’interroge après avoir observé la capacité de certains individus à résoudre leurs problèmes et à poursuivre leurs développements. À son retour à Hawaï (1982), 30 ans après le début de ses recherches, certains de ces enfants défavorisés devenus adultes se sont développés positivement: alors que les deux tiers d'entre eux ont connu des problèmes ou un développement chaotique, un tiers des individus ont effectivement retrouvé une vie « normale », en apprenant à écrire, à lire et en créant une entreprise, étant heureux et compétents. Werner a utilisé le terme "résilience" pour décrire ces enfants qu’elle a suivis de la naissance à l’âge adulte, qualifiés de sujets vulnérables mais invincibles.
Pour Richardson (2002), les processus de résilience peuvent être mis en œuvre dans des situations variées qui contribuent à rompre l’équilibre de l’individu adapté à son environnement, telles que certaines expériences suscitant des émotions fortes et négatives (comme la peur, la confusion, la défiance, etc.). Pour Tisseron et Cyrulnik (2007) trois dimensions sont au cœur du processus de résilience:
• Attribution d’un sens aux événements : Il s'agit du sens dans les deux définitions du terme : le sens dans l'orientation et la signification.
Le sens correspond à l'aspect subjectif, l'interprétation que les individus font de leur condition. Donner un sens à notre expérience du monde n'est en aucun cas une tâche solitaire, mais dépend fortement des connexions cognitives et émotionnelles avec les êtres chers. Pour désigner cette fonction psychique, Tisseron (2007) utilise le terme de « symbolisation », cela nous rappelle que le sens humain est toujours « une opération symbolique, impliquant non seulement le langage, mais aussi les images et la sensori-motricité.
• La disposition des ressources externes : cette dimension peut être liée à la stratégie ou aux efforts d'adaptation, de coping. Pour Tisseron (2007), la restructuration psychique post-traumatique doit s'appuyer sur un support relationnel. D'une part, ce soutien est un « échange » établi entre des personnes très différentes (parents, amis, professionnels de la santé, autres patients, etc.) qui apportent des actions de soutien, des encouragements, des conseils, de l’orientation ou du balisage. Les professionnels, en revanche, peuvent faire beaucoup pour aider à la construction de la résilience. La relation qui se noue entre le psychologue et le patient permet d'aborder les processus de symbolisation dans lesquels s'engage l’être humain par rapport à ses expériences. Ces considérations ont conduit les auteurs à parler de « tuteurs de développement » ou de « tuteurs de résilience » (Tisseron & Cyrulnik, 2007). Pour Lecomte, cela signifie « rencontrer quelqu'un que vous connaissez déjà ou que vous rencontrez pour la première fois » (Lecomte, 2010), quelqu'un qui montre un intérêt et une empathie réels.
• Acquérir des ressources internes : Pour Tisseron (2017), cette dimension se positionne en termes d'empowerment, ce qui signifie la prise en charge de soi en tant qu’acteur, passant par le développement et l’encouragement de tous les comportements concrets afin de se donner une plus grande maîtrise de sa propre condition psychologique et des aspects sociaux. Cette dimension est très proche de la notion d’agentivité de Bandura (2007), qui repose spécifiquement sur la croyance ou le sentiment de la capacité personnelle de chacun, c'est-à-dire la perception de sa capacité à réagir aux situations.
La résilience en psychologie de la santé peut être définie comme la capacité à rebondir après le choc de la maladie et les défis qu'elle apporte, ou les déceptions que les traitements et les soins peuvent engendrer. Cela implique de faire preuve d'initiative, de structurer et de catégoriser les problèmes et de maintenir son engagement lors de contraintes situationnelles diverses, fréquentes dans la maladie.
La résilience à la santé répond au désir d'une personne de rester motivée malgré les épreuves, les échecs, les fluctuations et les espoirs/désespoirs imposés par sa relation avec la santé. Il peut aussi s'agir d'une attitude de « prise de risque » qui pousse les patients hors de leur zone de confort pour explorer de nouvelles avenues susceptibles de contribuer à combattre la maladie, peu importe le domaine ou le registre ceci quels que soient les domaines ou les registres, mêmes si ces dernières ne sont pas données d’avance, voire ne sont pas toujours conventionnelles. La résilience de santé nous permet donc de rester engagés dans la lutte contre la maladie et pour la survie. La résilience de la santé est un processus important pour faire face à la maladie, se préparer à l'échec et tirer parti des opportunités de divers évènements.
Spiritualité et religion
modifierLa spiritualité
modifierDe nos jours, nous considérons que la spiritualité regroupe un vaste champ de croyances et d’attitudes, permettant de donner « un but et un sens à la vie, par un sentiment de connexion au soi, aux autres, à l’environnement naturel, à une puissance supérieure et/ou à d’autres forces surnaturelles. »(mettre référence).
La spiritualité est donc intrinsèque à l’humanité est correspond plutôt au sens que va donner l’individu à sa vie, au travers de la recherche d’une transcendance ou d’un but et à travers la connexion aux autres, à lui-même, à la nature ou encore au sacré (Robieux & Bridou, 2022).
Il est aussi important de noter que, même si chaque religion contient forcément une dimension spirituelle, la spiritualité, elle, ne fait cependant pas nécessairement acte de religion.
En effet, la spiritualité fait surtout référence au sens qu’un individu peut donner aux évènements ou difficultés qu’il traverse au cours de sa vie, afin de les surmonter. La spiritualité, bien que propre à chaque individu et s’exprimant de manière différente, permet à chacun de développer des ressources et valeurs personnelles telles que l’altruisme, la compassion ou encore la paix intérieure (Martin-Krumm & tarquinio, 2021).
Le bien-être spirituel
modifierLe bien-être spirituel est défini par Robieux et Bridou en 2022 comme étant:
“un état reflétant des sentiments, des comportements et des cognitions positifs, en lien avec la relation à soi-même, les autres, la transcendance et la nature, qui en retour fournit à l’individu des sentiments d’identité, de totalité, de satisfaction, de joie, de contentement, de beauté, d’amour, de respect, d’attitudes positives, de paix intérieure, d’harmonie, d’avoir un but et une direction dans la vie.”(Robieux, Bridoux, 2022)[19].
Le bien-être spirituel dans l’ajustement physique et psychologique
modifierLa spiritualité a connu un essor et une véritable reconnaissance de son utilité dans la prise en charge des malades depuis les années 1980. Selon Harold G.Koening, l’auteur à la tête de cette approche, il est nécessaire d’intégrer la dimension spirituelle dans l’accompagnement des personnes atteintes de maladies chroniques et/ou graves. En effet, toujours selon cet auteur, ces patients auraient des besoins spirituels aussi importants qu les besoins psychologiques, sociaux, ou physiques (Martin-Krumm & Tarquinio, 2021)[20].
En effet, nous savons que l’altération de la santé physique, les traitements (chirurgicaux, médicamenteux) des maladies chroniques et/ou grave et leurs conséquences sur la santé mentale des patients sont des facteurs pouvant altérer la qualité de vie des individus. Cette altération sur toutes les dimensions relatives à la qualité de vie de l’individu peuvent avoir des effets néfastes quant à l’espoir et une projection optimiste vers l’avenir. La perte de d’autonomie du patient, relative aux différents facteurs cités ci-dessus, peut engendrer un sentiment de perte de contrôle, de perte d’identité et de sens la vie.
Le bien-être spirituel est alors d’autant plus important à considérer qu’il permet une réduction du stress et des symptômes anxio-dépressifs chez les personnes atteintes de maladies chroniques (Bamishigbin & al, 2020[21] ; Milstein & al., 2020)[22]. Il est alors considéré comme une ressource et comme facteur de protection dans la dépression et le suicide (Portnoff & al., 2017).[23]
Plus particulièrement par exemple, chez les personnes âgées, les ressources spirituelles réduirait l’impact de la maladie sur la fragilité physique, ce qui les aideraient à maintenir un état de santé plus solide (Moehling & al. 2022).[24]
Il est aussi important de noter que la littérature a démontré une corrélation positive entre un niveau de bien-être spirituel élevé et la diminution des douleurs physiques chez les patients atteints de cancer, pourtant persistantes chez les patients ayant un niveau de bien-être spirituel assez bas. Il est aussi négativement corrélé à l’anxiété chez les patients atteints d’un cancer (Sleight, Boyd, Klein & Jensen, 2020).[25] De plus, le bien-être spirituel comme facteur de protection serait aussi démontré par le fait que les patients présentant un niveau élevé de bien-être spirituel auront moins d’affects négatifs découlant de leur douleurs physiques.
Le bien-être spirituel jouerait aussi un rôle primordiale tout au long du parcours de la maladie (Merath & al., 2019)[26] surtout en ce qui concerne la résilience psychologique (Kavak, Özdemir & Dural, 2019).[27]
De plus, une adaptation spirituelle pourrait avoir un effet positif dans l’amélioration du statut fonctionnel pendant le mois de récupération post-opération. (Ai, Fincham & Carretta, 2021).[28]
La religion
modifierLa religion correspond à un ensemble de rites, de pratiques et de dogmes cadrant, définissant et régissant la relation que peuvent entretenir les Hommes avec tout ce qui est attrait au divin ou au sacré. Chaque religion a ses propres pratiques et croyances, permettant à chaque individu de s’y identifier et de trouver les réponses à ses questions existentielles.
Le coping religieux
modifierLe coping religieux est défini comme étant la manière qu’a un individu d’utiliser ses croyances religieuses pour résoudre un problème, apaiser ou prévenir certaines difficultés émotionnelles relatives à différents évènements de vie pouvant être vécus comme stressants pour l’individu (Martin-Krumm & Tarquinio, 2021). En effet, l’étude de Cousson-Gélie et al. en 2014[29] a notamment démontré que le maintien du contrôle religieux est positivement corrélé à une diminution de l’anxiété-désespoir, du déni, de l’évitement et des préoccupations anxieuses et à un meilleur ajustement psychologique et physique, dans la première année suivant l’annonce chez les patients ayant un cancer du sein.
La revue de littérature de Thuné-Boyle et al. datant de 2006, regroupe aussi plusieurs études démontrant de l’efficacité du coping religieux sur la santé mentale. En effet, on observerait une réduction de l’hostilité, de la colère et de l’isolement social et un meilleur sens donné à la maladie chez les patients ayant un bon maintien de leur coping religieux (Martin-Krumm & Tarquinio, 2021). De plus, le maintien de la participation aux activités religieuses provoquerait le vécu d’affects positifs élevés et donc la réduction des douleurs physiques relatives à la maladie chronique et/ou grave.
Chez les personnes âgées, Ardelt et al. (2008)[30] ont démontré que la religion et la spiritualité procurent aux individus un sentiment de contrôle, une justification de leur maladie et une source de guérison émotionnelle. De plus, ces mêmes patients ont estimé que leur maladie avait été source de croissance personnelle et spirituelle, et que c’est cette croissance personnelle et spirituelle qui les a conduit à cette guérison émotionnelle.
Le bien-être spirituel et religieux sont donc des ressources indispensables à prendre en considération dans la prise en charge des patients, de part leur caractère protecteur face aux différents évènements de vies stressants et d’autres part par le fait que ce sont des ressources qui renforcent la présence d’autres ressources, essentielles au bien-être physiques et mental des individus, telles que l’optimisme, l’espoir ou encore la motivation.
L'empathie
modifierDans son livre “Introduction à la psychologie positive” Jacques Lecomte docteur en psychologie explique que:
L’étymologie du mot:
modifierLe mot “empathie” vient du grec et signifie “souffrir avec”.
Cette notion constitue une connaissance subjective des êtres humains et de l’univers.
Elle permet d’avoir accès d’une certaine manière à l’intention d’autrui
La définition de l’empathie:
modifierL’empathie signifie la capacité de se mettre à la place de l’autre, d'intérioriser son vécu tout en restant à notre place. C’est à dire s’imaginer à la place d’autrui à la foi dans ce qu’il ressent et ce qu’il fait.
Allport la définit comme “ la transposition imaginaire de soi dans la pensée, l’affect, les action de l’autre”.
Selon la définition de Carles Rogers l’empathie est le fait de “percevoir le cadre de référence interne d’une personne avec précision et avec ses composantes et significations émotionnelles de façon à les ressentir comme si l’on était cette personne, mais cependant sans jamais oublier le “comme si”.”
Ce qui a pour conséquence de rendre sensible aux affectes qui se reproduisent chez l’autre.
Cette notion est souvent erronément attribuée à la sympathie.
Les composantes de l’empathie:
modifierSelon Rogers, l’empathie a 3 composantes: une composante cognitive, émotionnelle, et comportementale.
Ces facettes se traduisent par la capacité de connaître, ressentir, et répondre à ce que vit et ressent l’autre.
L'empathie d’ailleurs est liée à certaines qualités telles que: l’ouverture d’esprit, la patience, et la chaleur.
L’empathie dans différents courants:
modifierL’empathie dans le courant humaniste:
modifierSous l’influence de Carls Rogers, la formation à cette approche souligne que parmi les compétences essentielles trouvées chez les thérapeutes les mieux perçus par les clients nous trouvons l’empathie. Cela se traduit, selon les patients, par des gestes comme sourire, utiliser leur mouvements corporels, s'asseoir au même niveau que leurs patients etc.
L’empathie en psychanalyse:
modifierDans le vocabulaire de la psychanalyse nous ne trouvons pas vraiment ce mot.
Néanmoins, nous pouvons faire le lien entre ce concept dans le courant humaniste avec un concept de Freud dans la psychanalyse qu’il désigne par le terme “miroir” en expliquant que c'est la compréhension du patient qui s'exprime de manière verbale et non verbale.
Néanmoins, pour Freud cette notion veut dire entendre chez l’autre ce qu’il n'entend pas lui-même.
Le psychanalyste américain Greenson explique que l’empathie c’est l’inverse du contre transfert, c'est-à-dire placer son esprit à la place du patient au lieu d’observer comment l’esprit du patient prend possession de l’esprit du thérapeute.
La psychanalyste Fromm Reichmann évoque l’idée de “synchronie interactionnelle” qui consiste par exemple à reprendre les gestes du patient ou suivre son rythme de respiration, car cela aura comme conséquence une prise de conscience.
L’empathie dans le courant interactionniste:
modifierL'interaction signifie l’influence de deux ou plus objets l’un sur l’autre. Ces prérequis sont des déductions du concept de l'empathie. En effet, l’idée selon laquelle autrui est capable de penser et sentir comme moi. Même en dehors de la relation patient-soignant, une empathie entre deux personnes.
Par conséquent sont proposés deux principes:
Le principe de réciprocité (des idées, des connaissances, des représentations) et le principe de coopération (c'est-à-dire l’interprétation des propos de l’autre).
Il y a deux attributs essentiels de la communication empathique qui sont la multicanalité et l’interactivité.
La multicanalité veut dire que les sens sont la source de la communication que ça soit une communication verbale ou non verbale.
Selon le courant interactionniste, l'usage du corps est essentiel et la communication non verbale est très importante entre les humains et renforce les liens affectifs.
L’interactivité suggère que la communication est une manière de se connecter entre les humains qui permet d’organiser et dévoiler la vie intérieure. Les deux parties sont transformées après suite à une relation.
Ces deux notions inséparables.
L’empathie en philosophie morale:
modifierL’empathie consiste “à agir moralement envers autrui”.
Selon Kant elle est même indispensable pour établir la morale.
Pour les néokantiens la raison et l’empathie sont assez complémentaires car seule la raison peut mener l’individu à être indifférent à l’autre notamment quand la situation de l’autre est très différente de la nôtre.
Kant souligne aussi l’idée que l’empathie ne se réduit pas à se mettre à la place d’autrui car en se mettant à la place d’autrui on peut toujours réagir autrement. En effet, c’est un concept plus compliqué que ça nécessitant beaucoup d'effort mental prenant en compte entre autres le point de vue de l'autre, son passé, son éducation, sa culture, ses blessures, ses angoisses, etc.
L’empathie peut concerner quelqu’un que nous aimons ou pas, voire même qui nous dérange.
Par exemple, un psychologue peut se trouver face à un client se comportant d’une manière complètement en désaccord avec ses valeurs personnelles et pourtant avoir de l’empathie pour lui, cela peut être très fréquent chez les psychologues travaillant dans le milieu carcéral par exemple.
L’empathie en Neurosciences:
modifierLes recherches récentes en Neurosciences ont beaucoup porté sur la “théorie de l’esprit”.
Elle explique que la capacité d’imiter autrui est quelque chose d’innée, et que cela a une fonction qui est de favoriser chez l’enfant la compréhension des autres et de leurs ressentis.
Néanmoins, d’autres théories se contredisent en expliquant que c’est plutôt quelque chose d’acquis dans la mesure où l'individu apprend à reconnaître ses propres ressentis et par la suite les reconnaître chez l’autre par simulation.
Par ailleurs, la découverte des neurones miroirs suggère l'idée que l'empathie fait partie des propriétés physiologiques du système nerveux humain.
Certains linguistiques expliquent que la communication humaine a commencé par une “gestuelle faciale et manuelle” et un langage non verbal et que les neurones miroirs ont pu aider au développement du langage
Les formes de l’empathie:
modifierL’empathie de pensée: un ensemble de représentations permettant de comprendre les pensées et les intentions d’autrui. C’est une forme active évoquant des verbes comme “observer, écouter, percevoir, comprendre, interpréter, etc”
L’empathie d’affect: c’est plutôt une forme passive renvoyant à l’idée de ressentir les affects d’autrui. Elle évoque des mots comme “identification, imagination, résonance, présence”
L’empathie d’action: c’est une dimension motrice à la fois passive et active. C’est à dire par exemple des mouvements corporels qui ont pour rôle de faciliter l’échange et l’interaction avec l’autre comme imiter ou mimer.
Par exemple, une recherche en éthologie (Martiny, 2002) des communications a porté sur le caractère interactif et multicanal du processus empathique dans la formation de counseling a tenté d'identifier comment le corps est sollicité dans une interaction ou deux candidats à la relation d'aide tentent de communiquer une expérience. Elle a également montré qu'on observe un échange de regard systématique lors des échanges sauf lors de l’expression de la colère.
Conclusion:
modifierPour conclure, malgré le fait que la psychologie humaniste et positive donne une place primordiale à l’empathie, d’autres courants de pensée ont se sont intéressés à cette notion bien évidemment. La formation à l’empathie n’est pas uniquement basée sur l’apprentissage comportemental, mais aussi sur l’authenticité.
Pleine conscience:
modifierLa pleine conscience est souvent confondue avec la méditation.
En effet, la méditation est une pratique qui consiste à se concentrer sur un objet ou une pensée, en laissant passer les autres pensées qui surgissent sans s'y attacher. Elle peut prendre différentes formes, telles que la méditation guidée, la méditation transcendantale, la méditation bouddhiste, la méditation de pleine conscience, etc. L'objectif de la méditation est d'atteindre un état de paix intérieure, de calme mental et d'équilibre émotionnel.
La pleine conscience est ainsi une pratique de méditation particulière qui consiste à porter une attention intentionnelle et non-jugeante à l'instant présent, en étant conscient de ses pensées, émotions, sensations corporelles et de son environnement. Elle vise à développer la capacité de vivre l'instant présent sans se laisser emporter par les pensées, les émotions ou les jugements.
Ainsi, la méditation peut être considérée comme une pratique plus générale qui englobe la pleine conscience. La pleine conscience peut être considérée comme une technique de méditation spécifique qui se concentre sur l'attention au moment présent.
Cependant, les deux pratiques sont complémentaires et peuvent être utilisées ensemble.
La méditation est une pratique ancienne, inspirée principalement des traditions bouddhistes, qui est devenue de plus en plus populaire dans la société occidentale ces dernières années. Elle consiste en un ensemble de pratiques visant à développer la pleine conscience, c'est-à-dire une conscience vigilante de ses propres pensées, actions et motivations, sans jugement ni distraction.
Des Occidentaux se sont rendus en Asie pour suivre une véritable formation bouddhiste, tandis que des enseignants asiatiques sont venus en Europe et aux États-Unis pour partager leur savoir. En France, le maître Thich Nhat Hanh a fait de la pleine conscience le concept fondamental du bouddhisme et est devenu l'un des promoteurs les plus connus du bouddhisme en Occident. Il enseigne l'art de vivre pleinement en mettant l'accent sur la vigilance et l'attention.
Le Bouddha, qui signifie littéralement "l'éveillé", n'est ni un dieu ni une personne, mais plutôt un état d'être intérieur. La méditation et la pleine conscience jouent un rôle primordial dans le bouddhisme, où elles sont considérées comme des facteurs fondamentaux pour la libération de la souffrance. (Mirabel-Sarron et al., 2012)
Être en pleine conscience c’est le contraire d’être dans l'insouciance.
En effet, savoir être dans l’ observation de nous même dans le moment présent.
Elle nécessite une capacité de porter son attention à l’instant en cours sans ni attendre quelque chose en particulier, ni juger. Les sensations, les ressentis, les idées sont observés sans être vraiment analysés. Pour pouvoir faire ça il faut essayer de se débarrasser de notre tendance à juger, à vouloir avoir le contrôle, ou se diriger.
Sa pratique nous montre que ce n’est pas fréquent que nous soyons complètement concentrés dans une tâche que nous sommes en train d’accomplir comme cuisiner, ou conduire.
Nous sommes toujours en train de penser à autre chose même en étant engagés à réaliser une mission.
La pleine conscience est souvent utilisée comme outil pour réduire le stress, l'anxiété et la dépression, ainsi que pour améliorer la concentration et la performance. Elle peut également aider à cultiver une plus grande empathie et une meilleure compréhension de soi et des autres.
Cette pratique est composée de deux éléments:
L’autorégulation de l’attention et l’orientation vers l’expérience.
Elle inclut trois compétences qui sont:
l’attention soutenue: qui signifie garder son attention pendant longtemps sur un aspect particulier de son expérience comme par exemple la respiration.
La flexibilité: qui désigne l’aptitude à modifier l’objet sur lequel nous portons attention et pouvoir le diriger vers l’objet initial encore une fois.
L’inhibition: qui est la capacité à empêcher l’élaboration des images et des sensations. (Palazzolo, 2020)
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