Qualité de vie liée à la santé/Qualité de vie et diabète

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Qualité de vie et diabète
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Chapitre no 4
Leçon : Qualité de vie liée à la santé
Chap. préc. :Qualité de vie et insuffisance rénale chronique
Chap. suiv. :Qualité de vie et cancer du sein
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Qu’est-ce que le diabète ?

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Le diabète est une maladie chronique que l’on reconnaît par une présence de sucre trop importante dans le sang, que l’on appelle « hyperglycémie ». L’assurance maladie a identifié en France, en 2019, près de 4 millions de personnes touchées par le diabète. Nous pouvons distinguer le diabète de type 1 du diabète de type 2. Le diabète de type 1 représente 6 % des personnes atteintes par la maladie, tandis que le diabète de type 2 en représente 92 % .(Ministère des solidarités et de la santé)


Le diabète de type 1

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Dans le diabète de type 1, les cellules qui produisent l’insuline, c’est-à-dire l’hormone du pancréas qui facilite l’entrée du glucose dans les cellules, se détruisent (Ministère des solidarités et de la santé). On peut retrouver dans le diabète de type 1, quelques antécédents familiaux, un début de la maladie qui apparaît avant l’âge 30 ans avec une apparition brutale. On ne retrouve pas de surpoids chez l’individu, mais on peut retrouver des maladies auto-immunes associées (Rodier, 2001).

Le diabète de type 2

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Dans le diabète de type 2, il y a une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline. Ceci engendre une demande importante en insuline, et les cellules du pancréas en produisent davantage, jusqu’à épuisement. (Ministère des solidarités et de la santé). On peut souvent retrouver dans le diabète de type 2, des antécédents familiaux, un début de maladie après l’âge de 40 ans avec une apparition de cette dernière de manière progressive. Les individus atteints de la maladie peuvent être en surpoids, mais contrairement au diabète de type 1, on ne retrouve pas de maladies auto-immunes associées (Rodier, 2001)

Les personnes atteintes du diabète sont souvent asymptomatiques, et la maladie est découverte lors d’un bilan de santé. Mais certaines d’entre elles peuvent ressentir certains symptômes suivants : polyurie, polydipsie, polyphagie et amaigrissement. Également des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Lorsqu’il y a apparition des symptômes, ceci correspond pratiquement toujours à la survenue d’un diabète de type 1. (Rodier, 2001)

Diagnostic et traitements

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Le diagnostic dans le diabète s’effectue à partir des données de glycémie de la personne à jeun ou non à jeun.

Une glycémie normale à jeun est inférieure à 1,10 g l−1 (6 mmol l−1). On parle de diabète lorsque le taux glycémique veineux à jeun est supérieur à 1,26 g l−1 (7 mmol l−1) à deux reprises. Lorsque le taux se situe entre 1,10 et 1,26 g l−1 (entre 6 et 7 mmol l−1) on parle de pré-diabète ou d’hyperglycémie modérée à jeun. Quant à la glycémie non à jeun, on peut parler de diabète lorsque le taux glycémique veineux est supérieur à 2 g l−1 (11,1 mmol l−1) à n’importe quel moment de la journée pouvant être accompagné d’une perte de poids inexpliquée ou du syndrome polyuro-polydipsique. Ici, il n’est nécessaire de se baser que sur une seule valeur glycémique (Grimaldi, & Hartemann, 2019).

Enfin, il est également possible de poser un diagnostic à partir du taux de glycémie en provoquant l’hyperglycémie par voie orale. (Grimaldi, & Hartemann, 2019)

L'hémoglobine glyquée (fraction HbA1c) est la forme glyquée de la molécule d'hémoglobine. Sa valeur biologique permet de déterminer la concentration de glucose dans le sang sur trois mois. Elle est particulièrement utile et constitue le paramètre de référence dans la surveillance de l'équilibre glycémique des patients diabétiques.

Sa valeur normale se situe entre 4 et 6 % de l'hémoglobine totale.

Entre 6 % et à 6,5 % , le patient est considéré comme pré-diabétique.

Le diabète de type 2 est avéré si le taux d'hémoglobine glycosylée est supérieur à 6,5 % . Un taux d' Hémoglobine glyquée supérieure à 7 % est actuellement considéré comme étant la limite où le patient est vraiment diabétique et nécessite un traitement par des médicaments.

Dans le diabète de type 1, le traitement se fait par insuline. Dans le diabète de type 2, le traitement se fait par un rééquilibrage alimentaire, de l’exercice physique et des anti-diabétiques oraux (Rodier, 2001). Des injections d’insuline peuvent être proposées en complément si la carence en insuline du patient est trop importante (Fédération Française des Diabétiques)

Facteurs de risques et facteurs protecteurs du diabète

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Les personnes atteintes du diabète s’exposent à des risques cardiovasculaires importants (hypertension, dyslipidémie et insuffisance rénale). Les conséquences sont l’accélération du vieillissement cardiovasculaire et donc une diminution de l’espérance de vie. Afin de diminuer ces risques, il est donc nécessaire d’adopter des stratégies de soins ainsi que des habitudes de vie telles que le maintien d’un poids de santé, une alimentation saine, une activité physique régulière, l’arrêt du tabac pour les personnes fumeuses, ainsi qu’un contrôle de la glycémie et de la tension artérielle.(Stone, Fitchett, Grover, Lewanczuk, & Lin, 2013)

L’activité physique est importante, elle permet une maîtrise du poids et permet de prévenir les risques d’obésité, ces derniers étant des risques liés au diabète. De plus, elle permet aussi une réduction des risques de diabète de type 2, et une amélioration chez les individus de leur sensibilité à l’insuline et de leur absorption de glucose. Ceci, en ayant également une alimentation saine (Organisation Mondiale de la Santé, 2016).

Le diabète peut également entraîner d’autres complications telles qu’une une cécité, une insuffisante rénale ou encore une amputation des membres inférieurs qui peuvent affecter la qualité de vie (Organisation Mondiale de la Santé, 2016).

Certaines mesures de prévention existent et permettent cependant une réduction de certaines complications (lésions du pied, neuropathie, rétinopathie, néphropathie ou encore les complications macrovasculaires). Ceci est le cas avec le contrôle glycémique. (Bringer, 2015)

Diabète et qualité de vie

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Articles publiés dans PubMed sur la qualité de vie et le diabète.

La qualité de vie (QDV) est un élément important à prendre en compte dans la prise en charge des patients atteints de diabète.

Les articles recensés sur PubMed de 1959 à aujourd'hui montre un intérêt croissant sur la qualité de vie liée au diabète (c.f graphique "Articles publiés dans PubMed sur la qualité de vie et le diabète").

De plus, l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladie chronique a fait l'objet d'un plan national (Loi n° 2004-806 du 09 août 2004). En 2001 et 2007, les études ENTRED ont permis d'apporter des informations sur la qualité de vie des personnes diabétiques de type 1 et 2.

Dans une étude de Yao et al. (2019), certains points émergent et apparaissent essentiels pour caractériser la qualité de vie des patients diabétiques:

  • Le diabète sucré est une affection chronique. Elle altère le bien-être physique et psychique des patients.
  • Le sexe masculin, l’analphabétisme, et le traitement par insuline, sont des points qui semblent être associés à une détérioration de la qualité de vie.
  • Les domaines relatifs à : la liberté de boire et manger, la situation financière, l’apparence physique et la motivation sont les plus touchés.
  • Une prise en charge psychologique pour les patients semble être associée à une amélioration de la qualité de vie.

Le vécu de la maladie est très personnel et chaque patient, aussi singulier soit-il, développe en fonction de ses ressources et de sa personnalité des mécanismes d'adaptation, des stratégies plus ou moins efficaces pour tolérer les retentissements de la maladie. Les retentissements les impactent à tous les niveaux de leur vie. Ils peuvent être négatifs mais aussi positifs. De façon générale la dépendance aux traitement insulinique engendre une altération de la qualité de vie :

  • Fonctionnelle : le patient doit penser à prendre son traitement et à réagir de façon appropriée aux conséquences de sa maladie (limitation alimentaire et d’activités)
  • Sociale et familiale : les capacités de la personne diabétique demandent une adaptation et un réajustement qui s’impose aussi à son entourage.
  • Psychique et psychologique : le patient diabétique doit faire le deuil de sa santé antérieure et s’adapter à une nouvelle identité.

Vécu émotionnel de la maladie et de ses traitements

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D’après l’étude de Consoli et al. (2016) sur les patients atteints de diabète de type 2, la perception de la maladie est associée à un sentiment de perte, de contrainte, de restrictions, et cela notamment sur le plan alimentaire. Les émotions ressenties associées à la maladie peuvent être négatives et positives. Les patients peuvent évoquer des émotions négatives liées au traitement par insuline ou à un déséquilibre glycémique, mais aussi des émotions positives tout de même liées à une bonne perception de l’insuline et notamment lorsque leur diabète est équilibré. L’étude met en avant un sentiment de perte. En effet, 57 % des personnes interrogées associe la maladie à la restriction, 28 % à la contrainte et 25 % à la nécessité de faire attention.

Bien que la maladie peut être associée à des émotions positives chez le patient, la majorité s’apparente à des émotions négatives avec 68 % qui évoque au moins une émotion négative. Cependant, la maladie peut donc être vécu positivement, ce qui est le cas de 56 % des patients atteints de diabète de type 2 interrogés. Les émotions ou expériences positives regroupent le fait d’être confiant ou en maîtrise, le fait de pouvoir vivre sa journée comme tout le monde, ou encore d’avoir de bons résultats glycémiques ou d’HbA1c.

Concernant les émotions ou expériences négatives, il est possible de retrouver la résignation, l’angoisse, l’inquiétude, ou le sentiment d’impuissance. A cela, peut s’ajouter les mauvais résultats glycémiques (glycémies capillaires ou HbA1c) ainsi que les frustrations alimentaires plus fréquemment évoqués chez les patients sous traitement oral exclusif que les patients sous insuline. La stabilité ou l’instabilité de la maladie chez le patient a un impact important sur le vécu de la maladie.

Les patients ayant évoqués des résultats glycémiques stables donne lieu à un sentiment de contrôle permettant un vécu émotionnel plus positif. Ceux ayant des résultats glycémiques instables évoquent davantage des émotions négatives, un sentiment d’impuissance et se sentent moins confiant face à la maladie.

En comparaison avec le type de traitement, un vécu plus positif a été évoqué chez les patients traités par antidiabétiques (ABO) comparés à ceux traités par insuline. Cependant, les représentations sont plus positives par ceux traités par insuline comparés à ceux traités par antidiabétiques (« cela fait du bien » ; « ça rassure », ...). Ces représentations positives sont en lien avec un bon contrôle glycémique. De plus, la moitié des patients interrogés déclarent apprécier l’écoute des professionnels de santé qui les accompagne, et un tiers concernant les informations qui sont associées. Ces besoins sont cependant plus prégnants chez les patients sous insuline ou mal équilibrés. Enfin, l’instabilité de la maladie et la peur d’épisodes d’hypoglycémie, bien que moins courant, et d’épisodes d’hyperglycémie sont sources d’un vécu négatif du diabète. (Consoli et al., 2016)

Des études françaises sur la qualité de vie

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En 2001 et 2007, les études ENTRED ont permis d'apporter des informations sur la qualité de vie des personnes diabétiques de type 1 et 2.

-> L’Analyse de la qualité de vie dans L’étude Entred 2001 (Bourdel-Marchasson et al., s. d.)

Selon cette étude :

“La qualité de vie a été mesurée chez 231 personnes diabétiques de type 1 et chez 3 156 personnes diabétiques de type 2 de l'étude Entred 2001 au moyen d'un auto-questionnaire spécifique au diabète : le Diabetes Health Profile (DHP). Cet instrument est composé de 32 items pour les personnes diabétiques insulino-dépendantes (DHP-1) et de 18 items pour les personnes diabétiques de type 2 (DHP-18). Il explore trois domaines : la souffrance psychologique, les obstacles aux activités et la désinhibition alimentaire.

Chaque dimension a été associée à un score standardisé de 0 (pire qualité de vie) à 100 (meilleure qualité de vie). Le score a été calculé comme la moyenne des items de la dimension seulement si au moins la moitié des items était renseignée. Le niveau moyen de qualité de vie des personnes diabétiques de type 1 était d'environ 67 points sur 100 dans chacune des trois dimensions. Celui des personnes diabétiques de type 2 était de plus de 75 points dans les dimensions souffrance psychologique (81 ± 19 points) et obstacles aux activités (77 ± 18 points) et de 67 points dans la dimension désinhibition alimentaire. Les personnes diabétiques de type 1 avaient un plus faible niveau de qualité de vie dans les dimensions obstacles aux activités et souffrance psychologique par rapport aux personnes diabétiques de type 2. En revanche, la désinhibition alimentaire affectait davantage les hommes diabétiques de type 2 que ceux diabétiques de type 1, et autant les femmes diabétiques de type 1 que diabétiques de type 2. D'autres différences ont également été montrées dans les deux types de diabète : des différences entre sexes, avec un plus faible niveau de qualité de vie chez les femmes que chez les hommes, conformément aux observations faites en population générale en France , des différences selon l'âge, avec un plus faible niveau de qualité de vie chez les plus jeunes dans les dimensions souffrance psychologique et désinhibition alimentaire.

Les conséquences engendrées par le diabète tant sur le plan psychologique que sur la maîtrise alimentaire seraient ainsi moins bien vécues par les femmes et les plus jeunes.

Chez les 3 090 personnes diabétiques de type 2 de moins de 85 ans, la qualité de vie était moins bonne dans les dimensions obstacles aux activités et souffrance psychologique en cas de traitement par insuline (jusqu'à 10 points), de présence de complications micro-vasculaires (au moins 5 points) et de survenue au cours de l'année d'évènements tel qu'un épisode hypoglycémique sévère (au moins 5 points pour la dimension obstacles aux activités). La qualité de vie était moins bonne dans la dimension désinhibition alimentaire, lorsque la personne avait déjà suivi un régime prescrit en raison du diabète (environ 5 points), en l'absence d'activité physique régulière (environ 5 points) et en cas de mauvaise observance (jusqu'à 12 points). Chez les personnes diabétiques de type 1, la modification de l'activité professionnelle liée au diabète (jusqu'à 12 points), la survenue d'au moins 3 hypoglycémies sévères dans l'année (au moins 5 points), l'existence d'autres maladies autodéclarées (environ 5 points) étaient associées à une moins bonne qualité de vie dans les dimensions obstacles aux activités et souffrance psychologique. Une mauvaise autonomie à gérer sa maladie (environ 8 points) était également liée à une moins bonne qualité de vie dans la dimension désinhibition alimentaire” (Bourdel-Marchasson et al., 2013).

-> Analyse de la qualité de vie dans l’Etude Entred 2007:

Selon cette étude :

“Comme indiqué sur le site de référence (Bourdel-Marchasson et al., 2013), “les caractéristiques socio-démographiques et les indicateurs d'état de santé associés à la QdV chez les adultes diabétiques de type 2 de France métropolitaine ont été étudiés à partir des données issues de questionnaires postaux et des remboursements d'actes médicaux de l'étude Entred 2007 dans un sous-groupe de 2832 personnes diabétiques de type 2. La QdV a été évaluée par le questionnaire MOS SF-12. L'échelle SF-12 évalue deux domaines de la QdV, mental (score MCS) et physique (score PCS). Les scores sont calculés à partir de 8 dimensions : fonctionnement et limitation physiques, douleur physique, limitation émotionnelle, santé mentale, vitalité, fonctionnement social et perception. Les deux scores vont de 0 à 100, 100 signifiant la meilleure qualité de vie. Le questionnaire interrogeait de plus les personnes sur leur vision de leur avenir avec le diabète , et celui du médecin soignant évaluait l'importance du retentissement du diabète pour leur patient.Avec l'âge, le score mental restait stable tandis que le score physique décroissait fortement. A tout âge, les deux scores étaient plus faibles chez les femmes. En régression linéaire multivariée, l'âge élevé, les caractéristiques du diabète et ses complications, un revenu jugé insuffisant, la dépendance pour les activités instrumentales de la vie quotidienne et la non satisfaction du soutien social pour le diabète étaient associés à des scores physique et mental plus bas. En outre, une HbA1c supérieure à 8 % était associée à un score mental bas, alors que le sexe féminin, l'obésité et une hospitalisation durant l'année précédente étaient associés à un score physique bas. La QdV des personnes diabétiques de type 2 dépend beaucoup des conséquences du diabète mais aussi des facteurs socio-économiques et du soutien social. En comparaison des résultats de INSEE Santé et soins médicaux 2002-2003 en population générale, leurs scores étaient par ailleurs plus bas. L'amélioration de leur QdV pourrait résulter d'une meilleure prévention des complications, d'une meilleure prise en compte des difficultés socio-économiques et d'une plus grande adéquation des objectifs aux besoins individuels exprimés par les patients.”


La prise en soin et l’amélioration de la qualité de vie avec l’éducation thérapeutique

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L'éducation thérapeutique (ETP) est une aujourd’hui reconnue comme essentielle à la bonne gestion des maladies chroniques et du diabète. L’ETP favorise et accompagne l'autonomie du patient. Le but recherché est que le patient puisse vivre avec sa maladie de manière optimale afin qu’il puisse réaliser ses projets personnels et professionnels, malgré les limitations que lui imposent la maladie et le traitement.

Selon l’OMS, l’ETP à pour but d’aider les patients à “acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique”. Les programmes d’ETP viennent proposer des activités d’information, d’apprentissage et d’accompagnement coordonnées et animées par une équipe de professionnels de santé et de Bénévoles formés (diététiciens, infirmiers, podologues, Bénévoles Patients Experts, coach sportif, etc.). Ces professionnels se relaient et proposent des ateliers en groupes ou en individuel, adaptés aux besoins de chacun. La durée des programmes est d’environ une semaine en moyenne.

“En complément des professionnels de santé, les Bénévoles Patients Experts issus d’une association membre de la Fédération, peuvent participer à la conception des programmes et proposer un temps de partage et d’échange sur le vécu avec la maladie dans ses dimensions sociales, familiales et juridiques. S’ils sont de plus en plus sollicités pour y contribuer, les Bénévoles Patients Experts peuvent également accompagner leurs pairs en dehors des programmes ETP dans le cadre du dispositif d’accompagnement Elan Solidaire. Parce que le diabète c’est pour la vie et tous les jours, les bénévoles des associations fédérées prennent le relai et sont présents au quotidien pour accueillir et accompagner ceux qui en ont besoin”.

                                      La proposition 7 des États Généraux du Diabète et des Diabétiques (2018)
              "Définir le cadre règlementaire d’un accompagnement de qualité pour les patients » vise à promouvoir et à encadrer l’intervention des Bénévoles Patient Expert dans le parcours de santé des patients diabétiques et notamment l’Éducation Thérapeutique." (Stages d’Éducation ’Stages et Diabète’ | Fédération Française des Diabétiques, s. d.) (Meillet, L., Combes, J., & Penfornis, A. (2013). Prise en charge du diabète de type 2: l’éducation thérapeutique. La Presse Médicale, 42(5),880-885.

V. Les échelles disponibles pour mesurer la qualité de vie.

La qualité de vie des patients diabétiques est multifactorielle. Elle rassemble des facteurs biologiques, sociaux et psychologiques, en interaction constante. Le modèle biopsychosocial (BPS), proposé par Engel dans les années 1980 est basé sur une approche holistique et interactive. Ce modèle a été opérationnalisée sous la forme d’un questionnaire hétéro-évaluatif. Il s’agit de l’outil INTERMED. C'est un questionnaire comprenant 20 items qui permet une évaluation objective des besoins du patient évaluant la qualité de vie. Cet outil est le plus souvent utilisé par des soignants (Loose et al., 2014).

Il faut pourtant garder à l’esprit que le concept de qualité de vie reste un élément lié au ressenti subjectif de la personne et qui transcrit son point de vue personnel.

Le diabète est une pathologie chronique qui interfère avec le bien-être d’un individu. Lorsque les besoins de l’individu ne sont pas satisfaits, sa qualité de vie en est diminuée. Il est donc difficile au niveau méthodologique d’obtenir une mesure quantitative puisque le concept est qualitatif, subjectif et très personnel.

Parmi les échelles disponibles on peut retrouver : les questionnaires génériques. Ils permettent de comparer des groupes de patients ayant des pathologies différentes. On retrouve aussi des questionnaires spécifiques, qui sont centrés sur l’évaluation de domaines spécifiques à une pathologie particulière. Les outils d’évaluation qui mesurent la QdV ont pour la plupart été créés dans des pays anglo-saxons. Pour être utilisés en France, ils doivent donc être traduits et s'adapter au contexte socio-culturel du pays.

Parmi les échelles qui sont spécifiques au diabète et que l’on retrouve le plus communément dans la littérature, trois ont fait l'objet d'une traduction et d'une transcription en français : Diabetes quality of life measure (DQOL), Diabetes health pro-file (DHP) Audit of diabetes dependent quality of life (ADDQOL) (Mosnier-Pudar & Hochberg-Parer, 2008)

Le DQOL : C’est un instrument de mesure spécifique. Il a été élaboré en 1988, pour les besoins de l’étude DCCT (the Diabetes Control and complications trial). Il est basé sur les données d’une revue de littérature qui identifie les besoins des patients souffrants de diabète, ainsi que sur des entretiens avec des patients et des soignants.

Le DQOL français comporte 46 items et 13 items supplémentaires dédiés aux jeunes scolarisés. Il prend en compte quatre dimensions : la satisfaction vis-à-vis du traitement et de la vie en général,l'impact du diabète au quotidien, l’ inquiétude socioprofessionnelle et inquiétude liée au diabète. Un item évalue supplémentaire évalue la santé perceptuelle (Item A 19). Un score global peut être calculé à partir des réponses à l'ensemble des items, à l'exclusion de l’item A19. La validation psychométrique de la version française a été faite à partir des réponses aux questionnaires de 108 sujets diabétiques de type 1.

L’échelle DQOL a été élaborée dans les années 1980 pour les besoins du DCCT. Cette échelle paraît aujourd'hui très obsolète. En effet, on y retrouve par exemple la notion « d’interdits alimentaires » totalement dépassée de nos jours. (Mosnier-Pudar & Hochberg-Parer, 2008)

L’échelle ADDQOL. Elle a été crée au Royaume-Uni dans le but de mesurer la perception de l’impact du diabète sur sa qualité de vie, vu par l’individu lui-même. C’est un questionnaire spécifique, issu de celui générique du SEIQoL (Schedule for the evaluation of individual quality of life). Il se base sur des entretiens avec des soignants et 12 patients diabétiques. Il peut être utilisé pour des patients diabétiques de type 1 et de type 2. Une version pour les adolescents est aussi disponible. Cette échelle est le outil spécifique au diabète conçu avec une approche personnalisée. Il permet au patient d’identifier et de sélectionner lui-même les aspects de sa vie qui lui semblent importants et pour lesquels il souhaite obtenir une amélioration. Il utilise ainsi son propre système de valeurs et ses priorités. Les questions sont présentées de façon originale : par exemple, on demande au patient d’imaginer à quel point sa qualité de vie serait différente dans un domaine donné s’il n'était pas diabétique. L’échelle a été utilisée dans l’étude DAFNE (Dose adjustment for normal eating). Son objectif était d'évaluer les résultats d’une formation à l’insulinothérapie fonctionnelle sur le contrôle glycémique et sur la qualité de vie de 169 patients diabétiques de type 1. Les résultats, six mois après la formation, ont mis en évidence que le groupe insulinothérapie fonctionnelle avait significativement amélioré son équilibre glycémique et rapportait un impact négatif moins important du diabète sur leur qualité de vie.

Le questionnaire DHP a été élaboré au Royaume-Uni. Il a pour but d’ évaluer le retentissement psychosocial du diabète chez des patients adultes. Il peut être utilisé chez des patients présentant un diabète de type 1 ou de type 2 (version DHP 18) Son contenu est basé sur des entretiens avec 25 patients diabétiques et avec des soignants. Cet outil comprend 32 items et porte sur trois dimensions : la détresse psychologique, les obstacles à l’activité et l'alimentation incontrôlée. L’échelle de réponse comprend quatre points. Sa validation en langue française a été réalisée pour les besoins de l’étude ENTRED (Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques)(Mosnier-Pudar & Hochberg-Parer, 2008)

Vers d'autres traitement de la maladie

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De nos jours, de nouvelles approches de la maladie et de son traitement apparaissent dans le but d’en réduire les conséquences et les retentissements sur chaque individu. Il s'agit de promouvoir des méthodes non médicamenteuses et responsables, afin d’améliorer la qualité de vie des malades et de viser la réversibilité. Les pouvoirs publics commencent à soutenir et prescrire ces démarches qui diminuent considérablement le coût des prises en soin des patients sur le long terme (Stages d'Éducation ’Stages et Diabète’ | Fédération Française des Diabétiques, s. d.).

Des prescriptions médicales pour des stages notamment alimentaires de plusieurs jours sont aujourd’hui prescrites. Il s’agit d’apprendre les bases d’une alimentation avec des comportements adaptés, permettant de réguler naturellement la glycémie. Apprendre également à repérer les données nutritives et alimentaires délétères pour la santé sur les étiquetages. Le sucre étant considéré comme une substance addictive, une drogue induisant une dépendance plus forte que celle à la cocaïne. (Ahmed, 2012). Un accompagnement psychologique sur les addictions alimentaires concernant le sucre et les produits inadaptés peut être également proposée. (S. Ahmed, 2013).

Ces stages informent et éduquent également à l’apprentissage d’une activité physique régulière (différente des activités sportives) adaptée et nécessaire au bon fonctionnement corporel. Ceci afin d’enrayer les phénomènes de sédentarité, très présent chez les patients (Stages d'Éducation ’Stages et Diabète’ | Fédération Française des Diabétiques, s. d.).

Voir aussi

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Références

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Ahmed, S. H. (2012). Sucres, addiction et obésité. Obésité, 7(1), 3‑9. https://doi.org/10.1007/s11690-012-0307-z

Ahmed, S. (2013). Peut-on parler d’addiction au sucre ? 4.

Bourdel-Marchasson, I., Briançon, S., Druet, C., & Fagot-Campagna, A. (s. d.). La qualité de vie des diabétiques de type 2 vivant en France métropolitaine : De multiples facteurs associés. Entred 2007. 6.

Bourdel-Marchasson, I., Druet, C., Helmer, C., Eschwege, E., Lecomte, P., Le-Goff, M., Sinclair, A. J., & Fagot-Campagna, A. (2013). Correlates of health-related quality of life in French people with type 2 diabetes. Diabetes Research and Clinical Practice, 101(2), 226‑235. https://doi.org/10.1016/j.diabres.2013.05.011 Diabète –. (2022, 7 mars). Ministère des Solidarités et de la Santé. https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/article/diabete

Consoli, S. M., Barthélémy, L., Idtaleb, L., Le Pape, G., Fraysse, M., Dugardin, N., ... & Grimaldi, A. (2016). Perception et vécu émotionnel de la maladie et de ses traitements par des patients ayant un diabète de type 2 et en population générale. Médecine des Maladies Métaboliques, 10(4), 364-375. https://doi.org/10.1016/S1957-2557(16)30132-8

Grimaldi, A., & Hartemann, A. (2019). Guide pratique du diabète. Elsevier Health Sciences.

Loose, T., Guitteny, M., Cornet, N., Salome, F., Pialoux, V., Sauvaget, A., Bulteau, S., & Vanelle, J.-M. (2014). Les déterminants de la qualité de vie subjective des patients diabétiques : Un regard biopsychosocial. European Psychiatry, 29(S3), 544‑544. https://doi.org/10.1016/j.eurpsy.2014.09.327

Mosnier-Pudar, H., & Hochberg-Parer, G. (2008). Éducation thérapeutique, de groupe ou en individuel : Que choisir ? Médecine des Maladies Métaboliques, 2(4), 425‑431. https://doi.org/10.1016/S1957-2557(08)74047-1

Organisation Mondiale de la Santé. (2016). Rapport mondial sur le diabète.

Qu’est-ce que le diabète ? | Fédération Française des Diabétiques. (s. d.). Fédération des diabétiques. https://www.federationdesdiabetiques.org/information/diabete

Rodier, M. (2001). Définition et classification du diabète. Médecine nucléaire (Paris), 25(2), 91-93.

Stages d’Education ’Stages et Diabète’ | Fédération Française des Diabétiques. (s. d.). Consulté 18 mars 2022, à l’adresse https://www.federationdesdiabetiques.org/federation/actualites/stages-d-education-stages-et-diabete

Stone, J. A., Fitchett, D., Grover, S., Lewanczuk, R., & Lin, P. (2013). Protection vasculaire chez les personnes diabétiques. Canadian Journal of Diabetes, 37, S474-S478.:https://doi.org/10.1016/j.jcjd.2013.07.013

Yao, A., Hué, A., Danho, J., Koffi-Dago, P., Sanogo, M., Traoré, M., Nguessan, A., Aké, B., Abodo, J., & Lokrou, A. (2019). Évaluation de la qualité de vie (QDV) des patients diabétiques de type 2 au CHU de Yopougon, Abidjan, Côte d’Ivoire. Médecine des Maladies Métaboliques, 13(4), 369‑374. https://doi.org/10.1016/S1957-2557(19)30105-1