Cette page est une rapide présentation d'un terrain de recherche effectué au Ghana dans le cadre de ma thèse de doctorat portant sur le sujet de la révolution numérique vécue par le Sud. Le contenu exhaustif de mes travaux est disponible et mis à jour en temps réel sur les projets Wikiversité francophone et anglophone.

Les côtés sombres de la révolution numérique vécue par le Sud
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Les côtés sombres de la révolution numérique se trouvent aux deux extrémités du parcours de vie du matériel électronique. D'un côté, les conflict resources (3TG), le « sang dans nos portables »[1] ... en provenance de la république du Congo, ensuite les chaînes de production comme celle de Shenzhen et ses « iSlaves »[2], de l'autre les décharges de D3E connues sous le nom de « e-waste dump » dont la plus importante est la décharge de Guiyu en Chine. A chaque extrémités, souffrances et désolations

Le problème n'est pas propre à la révolution numérique. Il se retrouve sur une échelle de gravité variable au niveau de tout bien manufacturé tel que moyens de transport, vêtements, chaussures, etc. (story of the stuf). Mais les composants des produits électroniques sont des hautes toxicités tant au niveau de l'extraction que du conditionnement et du recyclage.

Ces aspects de la révolution numérique pourrait interpeller le mouvement Wikimédia. Dans cette optique, le code de conduite de la fondation pourrait être élargi ou précisé, par exemple dans la première section intitulée « Traiter les autres personnes avec respect » (Treat other people with respect). Déjà les fournisseurs apparaissent, dans la liste définissant « les autres personnes » mais que doit-on entendre par fournisseur[3].

Le Ghana fut rendu aussi tristement célèbre pour sa décharge de déchet électronique de Agbogbloshie au centre de la capital. Lors de ma visite du 18 septembre 2017, je n'ai cependant pas rencontré beaucoup de déchet électronique en comparaison des autres déchets existant. La couverture médiatique international et même Ghanéenne de la problématique a sans doute joué un rôle en faveur de la situation actuelle.

Téléphones portables, smartphones, ordinateurs, mobile money
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La révolution numérique au Ghana, c'est principalement l'essor des réseaux mobiles et des téléphones portables. On trouve des antennes GSM dans tout le pays. Et comme plusieurs opérateurs sont en service et que la population utilise plusieurs cartes sim dans leur devise. Il est donc pratiquement toujours possible de téléphoner et de communiquer par sms. Mais aussi et c'est là une part très importantes de la révolution numérique au Ghana, de faire des transactions financière via le service Mobile Money. Il est en effet possible de déposer de l'agent, d'en retirer et de transférer cette argent à d'autre utilisateur (famille, commerce), de recharger son crédit téléphone ou d'accès internet, ect.

Même au village et dans des endroits sans électricité, la grande majorité des gens possède un téléphone portable. Il y a des points de vente de téléphone et de recharges dans beaucoup d'endroits y compris dans les villages et bien sûr dans les marchés.

Il n'est pas rare non plus de rencontrer des smart phones et tout au long de mon séjour, j'ai rarement été privé de connexion internet même si la vitesse de la connexion est parfois très lente. Elle permet toutefois l'utilisation d'application peu consommatrice en data tel que Whatsapp utilisée par toutes les personnes rencontrées qui possédant un smart phone.


En dehors de la téléphonie
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Dans les villages que j'ai visités, j'ai aussi rencontré des laptop et des desktop. Avec par exemple dans le village de Zongo Machéry un desktop utilisé au milieu du village par un revendeur de fichiers mp3 et mp4. Il y a enfin dans les villes des cybers cafés. Dans les plus petites villes, les cybers cafés fonctionnent sur le réseau mobile et avec un groupe électrogène.

La révolution numérique au Ghana ne se limite pas à la téléphonie et internet. Le numérique c'est aussi la télévision via les connexions satellites, avec la diffusion de séries télévisées et la diffusion des match de football dans des endroit dédié. Les machines à sous prisées par les jeunes et rapportant des sommes importantes d'argent. Des entreprises diverses voient le jour.

Éducation
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Dès l'école primaire, il existe des manuels scolaires sur le sujet des nouvelles technologies de communications. Ces manuel sont en anglais et sont fournis gratuitement par le gouvernement (la vente est interdite). Pas d'ordinateurs en primaire, des ordinateurs en panne dans en secondaire inférieur et un parc d'ordinateurs à moitié en panne en secondaire supérieur. A l'université les connexions sont bonnes le matériel est disponible et fonctionnel et tout est gratuit pour les étudiants inscrits et pour les visiteurs dans certain lieu comme une salle informatique fournie par la Corée.

Finalement Wikimédia et OpenStreetMap
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Mes contacts avec les wikipédiens au Ghana ont été établi en ligne et j'ai rencontré aucun contributeur dans mes rencontre hors ligne, peu de gens connaissant Wikipédia et parmi ceux-ci peu d'entre eux utilisent réellement Wikipédia de façon conscience. Au niveau d'OpenStreetMap, je n'ai rencontré qu'un seul utilisateur passionné, un étudiant universitaire en Afrique et membre du groupe Wikimédia Ghana mais personne en dehors de l'entourage de cette personne y compris dans le milieux professionnel de l'informatique.

Wikipédia Zéro ne m'est pas apparu efficace. Le système ne fonctionne pas en permanence et l'accès gratuit à Wikipédia (uniquement et seulement via smartphone et non par ordinateur) est donc aléatoire. Je n'ai rencontré aucune publicité n'est faite au Ghana au sujet de Wikipédia Zéro. Très peu de personnes ne connaissent donc le programme et vu qu'il ne fonctionne pas, c'est peu être une bonne chose pour ne pas faire de publicité négative sur le mouvement.

Perspectives pour le mouvement Wikimédia
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  • L'infrastructure n'est pas une réel barrière pour le développement du mouvement au Ghana y compris dans les situation villageoise.
  • La question financière est une barrière, mais la monnaie mobile est une opportunité pour le mouvement de rembourser le prix d'accès (data) au site avec une éventuelle compensation pour service rendu.
  • Wikiversité peut être une plateforme intermédiaire avant le dépot d'information sur wikipédia (Table rond demain)
  • La question culturelle. Wikipédia en tant qu'encyclopédie est une production culturelle occidentale et il est difficile d'adapter le projet à d'autre culture sans le dénaturer et risquer de le détruire.
  • Les versions linguistiques de Wikipédia n'ont à mon sens pas de réel intérêt encyclopédique pour un pays comme le Ghana ou l'éduction se fait en anglais dès 6 ans et où je constate que comme moi par rapport au Wallon la lecture est difficile.
  • Wikimedien en résidence dans les écoles ?
Retour de la présentation Wikiconvention
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  • Ghana privilégié par rapport au autre pays question connexion
  • Anglophone privilégier pour ICT
  • Enseignement ITC n'existe pas au Bénin par exemple
  • Mobile money existe au Bénin aussi
  • Problème de l'analphabétisme dans l'utilisation d'un portable.
  • Florence Wikilove africa Ghana top 4 anglophone + excellente catéfogisation (jisel)
  • Pourquoi différence anglophone francophone ? Question de recherche.
  • Définition de l'encyclopédie largement inspirée ou conçue du côté anglophone (trisek).
  • Tunisie privilégié au Maghreb.
  • Editathon Francfort grande diversité des contributeurs.
  • Pourquoi pas développer la collaboration avec les enseignants mais la question : " qu'est ce que j'y gagne ? "
  • Marc Gram recherche 80 % des articles de France sont édité par les français. 25 % de l'Afrique Subsaharienne par des natifs mais ça évolue.
  • Contacter user:Ji-Elle au sujet de ses recherches au sujet de l'afrique sub-saharienne. * Contacter User:Mah3110 (Mahuton POSSOUPE) au sujet de ses graphs présentés lors de la table ronde (Bénin)

Notes et références

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  1. Forestier 2007
  2. Yang, ouvrier 2015, p. VII
  3. (en) « Code of conduct policy - Wikimedia Foundation », sur wikimediafoundation.org (consulté le 18 octobre 2017) : « « membres de communautés, utilisateurs des projet, partenaire, fournisseurs et le public » (community members, project users, partners, suppliers and the public) »

Bibliographie

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  • Yang, Jenny Chan, Li zhi Xu et Celia Izoard, La machine est ton seigneur et ton maître: analyses, enquêtes et témoignages sur la vie des ouvriers des usines chinoises de Foxconn ..., Agone, 2015 (ISBN 9782748902389 et 2748902386) [lire en ligne]