Recherche:Les troubles du comportement alimentaire chez les streamers
Introduction
modifierDans ce travail, nous allons nous attarder sur la question de savoir comment les conditions de travail spécifiques au métier de streamer influencent le développement de troubles des conduites alimentaires aussi appellés troubles du comportement alimentaire (TCA).
Le streaming est une technique de diffusion en direct de contenu ou d’enregistrement audio-visuel au travers le réseau Internet. Celle-ci fut adoptée par des personnes qui enregistrent des vidéos d’elles-mêmes en les diffusant instantanément, dans le but de captiver et d’attirer des millions de spectateurs à travers le monde. Les streameurs et les streameuses, comme on les appelle courament, peuvent ainsi partager leurs expériences de jeux vidéo, leurs talents artistiques, ou simplement parfois, leur vie quotidienne.
Des plateformes telles que Twitch ou YouTube, pour ne citer que les plus connues, dominent le secteur en tant que lieux de création et de diffusion de ces contenus. La popularité croissante de ces sites web et du streaming place les streamers et streameuses au cœur de nouvelles dynamiques culturelles et sociales, qui peuvent parfois devenir préoccupantes en matière de santé mentale, avec notamment et comme nous allons le voir dans ce travail de fin d'étude, la possibilité de voir appaitre des troubles du comportement alimentaire.
Les TCA, tel que l'anorexie mentale, la boulimie nerveuse, l'hyperphagie boulimique, voire l'orthoréxie (voir annexe 1), sont des problèmes de santé mentale complexes qui peuvent affecter n’importe qui, indépendamment de l'âge, du sexe et de la profession. Toutefois, les spécificités du métier de streamer, caractérisées par de longues heures d'immobilité, une pression constante pour plaire et performer, ainsi que l’exposition à des critiques parfois virulentes, peuvent créer un terreau fertile pour le développement de ces troubles. Cela sans oublier que l’émergence de cette « culture du streaming » peut aussi susciter des préoccupations concernant la santé mentale des spectateurs et spectatrices, communément appelés « Viewers ».
L’objectif de ce travail vise donc à comprendre les mécanismes par lesquels le métier de streamer peut conduire à des TCA, à identifier les facteurs de risque spécifiques et à explorer les différences entre hommes et femmes dans ce domaine. Elle examine également les implications de l'évolution des habitudes alimentaires et propose des stratégies de prévention et de prise en charge pour minimiser ces risques.
Cette approche permet d'élaborer une meilleur compréhension des liens entre le métier de streamer et les troubles du comportement alimentaire (TCA), en tenant compte des facteurs contextuels et des influences extérieures. Toutefois, l'absence de recherche empirique sur le terrain constitue une limite à ce travail, impliquant que les conclusions tirées doivent être considérées comme hypothétiques et nécessitant une validation future par des études de terrain approfondies.
Ce travail se présente de la manière suivante : Dans le premier chapitre, je vais aborder le métier de streamer. Le deuxième chapitre sera consacré aux habitudes alimentaires et au streaming, en examinant l'impact de l'excès de streaming sur les habitudes alimentaires et les différences de genre entre hommes et femmes.
Le troisième chapitre se penchera sur l'évolution de la malbouffe dans notre société et son impact. Ensuite, j'illustrerai la problématique et les risques de développement des troubles du comportement alimentaire (TCA) à travers deux études de cas différentes.
Dans le cinquième chapitre, les problèmes de santé liés au TCA seront abordés. Enfin, avant la conclusion, le sixième chapitre traitera des prises en charge et des mesures de prévention pour éviter les problèmes de santé liés aux TCA chez les streamers.
Méthodologie
modifierCe travail de recherche ne se base pas sur une observation de terrain comme cela se fait habituellement en anthropologie. Les informations et analyses présentées reposent donc principalement sur une revue de sources secondaires disponible dans la littérature existante, combinée à une études de cas, combinée à des sources primaires issues d'interviews ou de témoignage écrit ou vidéo disponible sur le Net.
Ce projet d'écriture a débuté dans le cadre d'un séminaire d'anthropologie numérique dispensé par Lionel Scheepmans. Pour ce cours, j'ai choisi de produire sur la plateforme Wikiversité un chapitre du cours d'anthropologie numérique consacré au TCA chez les streamers. Une première étape qui me permis de structurer ma réflexion, tout en exercant mes compétences au niveau de la recherche d'information en ligne.
Le contenu de ce travail d'écriture se base donc principalement sur des informations récoltée sur le Web au travers d'articles scientifiques, de rapports et des documents officiels, de contenus de journaux spécialisés et autres type de littérature grise, ainsi que d'autres contenus en provenance de sites et plateforme (préciser). Faute d'une observation directe et participante au coeur d'un terrain d'étude, cette approche permit ainsi de compiler un ensemble d'informations pertinentes et actuelles, jusqu'à produire une analyse théorique approfondie au sujet des liens qui existent entre le métier de streamer et les troubles du comportement alimentaire.
Chapitre 1 : Le métier de streamer
modifierLes streamers et leur influence
modifierLes streamers représentent une force puissante dans le paysage médiatique contemporain, avec des audiences qui rivalisent parfois avec celles des émissions de télévision traditionnelles. Leur influence s'étend bien au-delà du simple divertissement et touche des domaines aussi variés que la mode, la musique, la culture populaireet bien sûr, les habitudes alimentaires.
Les personnes pratiquant le streaming proviennent d'horizons différents, incluant des joueurs professionnels de League of legends ou de Rocket League par exemple, des personnalités du web, des artistes, des créateurs de contenu, etc. La diversité socioculturelle des personnes qui pratiquent le streaming, dont certains peuvent se trouver en situation de précarité[1], en plus des intérêts variés qu'ils partagent dans leurs émissions, permet d'atteindre des publics de tous âges et de toutes tout horizons.
Une plateforme de streaming très connue comme Twitch, qui dépassait Facebook au niveau de la bande passante en 2014[2] et couvrait 72,2% du temps de visionnage sur les plateformes de direct[3], offre aux streamers un moyen unique d'engager et d'influencer leur public. Avec des records dépassant le millions de viewers en instantané[4], leur capacité à interagir en direct avec leurs spectateurs crée un lien de proximité et de fidélité qui dépasse souvent celui des médias traditionnels. Cette relation peut avoir un impact significatif sur les attitudes, les comportements et même les choix alimentaires de leur audience et d'eux-mêmes.
Les séances de streaming prolongées, pouvant aller jusqu'à 10, 13 ou 14 heure[1], s'accompagnent souvent de collations, de nombreux grignotages, "Grignoter entre les repas est pour certains une habitude tenace. Guidée par notre cerveau, elle n’est pas sans conséquences sur la santé" ( Dr Claire-Lise Ackermannet 2021) et de fast-food pour une raison de praticité, permettant de manger rapidement et de rester en direct. On constate également la consommation de boissons énergisantes ou de sodas sucrés, ou à l'inverse une sous-consommation alimentaire avec des repas sautés ou oubliés par manque de temps pour se consacrer un maximum au streaming et au viewers[5].
Les partenariats entre les streamers et les marques alimentaires peuvent aussi influencer les choix alimentaires des viewers, en mettant en avant des produits facilement consommables durant des sessions de streaming. De plus, la tendance des mukbangs, où les streamers mangent de grandes quantités de nourriture devant la caméra, a gagné une audience mondiale, modifiant ainsi les normes et les comportements alimentaires de manière significative. En adoptant ou en montrant certaines habitudes alimentaires, les streamers peuvent obtenir des sponsorisations ou des partenariats, modifiant ainsi économiquement et culturellement les pratiques alimentaires.
Alors que les streamers prennent souvent de mauvaises habitudes alimentaires, les spectateurs, désireux de prolonger un live, peuvent également être influencés par le comportement et les habitudes des streamers qu'ils regardent. Ils en arrivent alors à grignoter tard la nuit ou a commander de la malbouffe pour ne pas louper le live et ceci de manière parfois fréquente et de plus en plus habituelle.
Les habitudes alimentaires en lien avec le streaming, concerne donc aussi viewers au sein d'un envirronnemet sociale multifacette, incluant des aspects psychosociaux, économiques et culturels. En tant que modèles pour de nombreux jeunes, et dans notre société de plus en plus connectée, les responsabilités des streamers et streameuses dans la promotion de pratiques saines peut donc apparaitre cruciale.
1.2 Pressions et Attentes dans l'industrie du streaming
modifierLes streamers sont fréquemment confrontés à des pressions esthétiques visant à maintenir une apparence attrayante et engageante à l'écran, particulièrement les femmes qui se font malheureusement bien plus souvent critiquer. Cette pression peut se traduire par le désir de maintenir un poids spécifique, une silhouette athlétique ou une certaine image corporelle, ce qui peut, à nouveau, influencer leurs choix alimentaires et leur relation avec la nourriture.
De plus, l'exposition constante aux commentaires et aux critiques en ligne peut avoir un impact significatif sur la perception de soi. Les commentaires négatifs sur leur apparence physique, leur poids ou leur style de vie peuvent renforcer les pressions esthétiques existantes et contribuer à des problèmes d'estime de soi et de confiance en soi, menant souvent à des troubles alimentaires comme l'anorexie ou la boulimie. Les critiques peuvent également engendrer d'autres problèmes psychologiques, comme la dépression. Ce qui peut dans ce cas devenir un nouveau facteur favorable aux mauvaises habitudes alimentaires.
L'environnement du streaming favorise également une comparaison sociale constante, où les streamers peuvent se retrouver à comparer leur apparence physique à celles de leurs pairs et d'autres membres de la communauté en ligne. Cela peut alors entrainer des comportements alimentaires peu sains, tels que des régimes restrictifs ou des épisodes de suralimentation émotionnelle. Il y a ensuite la pression des statistiques, de vues, de nombres d'abonnés, au sein d'un milieu concurrentiel, qui les pousse à pratiquer toujours plus d'heures de streaming.
Mais ils sont également confrontés à des attentes et à une pression de ponctualité et de durée pour les viewers. Ce qui peut les entraîner donc à manger quelque chose de rapide ou alors à sauter des repas. La fatigue joue également un rôle ici. Cela peut entraîner un dérèglement alimentaire. En effet, l'industrie du streaming impose des horaires rigides et prolongés qui sont souvent nécessaires pour maintenir et augmenter leur audience. Les streamers comme Tyler "Ninja" Blevins ont parlé de la nécessité de commencer leurs sessions à des heures précises et de les prolonger sur de longues périodes, souvent dépassant les 12 heures par jour. Cette exigence de ponctualité est cruciale car même un léger retard peut entraîner une baisse de spectateurs, comme l'a mentionné Ninja[6] :
Je le claque puis je sors lentement du lit, et je me dis, 'J’aurais probablement besoin de deux heures de plus', mais, vous savez, j’ai cet horaire, mec. Si j’ai cinq minutes de retard, je regarde ce chat et je me dis : "Est-ce que Ninja est en retard ? Est-ce qu’il fait du streaming aujourd’hui ? Pourquoi n’est-il pas là ?
Cette pression constante pour être en ligne et actif pousse les streamers à privilégier des solutions alimentaires rapides, souvent peu nutritives, pour ne pas perdre de temps et maintenir leur engagement avec l'audience. Les longs horaires de streaming entraînent également une fatigue chronique, ce qui peut influencer négativement leur capacité à préparer des repas équilibrés et à maintenir des horaires de repas réguliers, aggravant ainsi les risques de troubles alimentaires.
En résumé, les pressions esthétiques, les normes de beauté véhiculées dans l'industrie du streaming, les effets sur la perception de soi, le risque de comparaison sociale et les pressions statistiques et du temps sont autant de facteurs qui peuvent influencer les habitudes alimentaires des streamers/streameuses et contribuer au développement de troubles du comportement alimentaire. La prise de conscience de ces problématiques et l'implémentation de mesures de soutien adéquates sont cruciales pour protéger la santé mentale et physique de ces créateurs de contenu.
Chapitre 2 : Habitudes alimentaires et streaming
modifier2.1. Impact de l'excès du streaming sur les habitudes alimentaires
modifierComme discuté précédemment, le mode de vie intense des streamers, caractérisé par des sessions de streaming prolongées à des horaires irréguliers, peut exercer une pression importante sur leurs habitudes alimentaires.
Les sessions de streaming prolongées peuvent conduire à des fringales, incitant les streamers/streameuses à se tourner vers des aliments rapides et faciles à consommer, souvent riches en gras ou en sucre. Les restaurations rapides et les boissons énergisantes deviennent ainsi des choix communs, offrant une dose instantanée d'énergie pour maintenir le niveau d'attention et d'interaction avec la communauté. En outre, la publicité et les sponsorisations de certaines marques peuvent également influencer ces choix, renforçant la consommation de produits spécifiques durant les sessions en direct.
La nécessité de rester en ligne et de continuer à interagir avec leur public peut pousser les streamers/streameuses à privilégier les repas rapides et faciles à préparer, ou même à sauter des repas. Cette tendance à sacrifier la qualité nutritionnelle au profit de la commodité peut entraîner une alimentation déséquilibrée, contribuant sur le long terme à des problèmes de santé tels que l'obésité, le diabète et des maladies cardiovasculaires. Le stress et la pression de performance exacerbent souvent ces problèmes, poussant certains streamers à adopter des comportements alimentaires problématiques comme l'hyperphagie ou l'anorexie.
Paradoxalement, certains streamers/streameuses peuvent également être confrontés à des épisodes de sous-alimentation, motivés par le désir de ne pas quitter leur session de streaming. Être accro aux jeux vidéo et à l'interaction avec la communauté peut conduire à une priorisation de l'activité en ligne au détriment des besoins fondamentaux liés à l'alimentation et au repos. D'ailleurs, dans la culture du gaming, le concept de « grind » (le fait de jouer pendant de longues périodes pour progresser) est souvent valorisé. Cette mentalité peut ainsi encourager les streamers/streameuses à prolonger leurs sessions de streaming sans prendre suffisamment de pauses pour se nourrir de manière adéquate, contribuant ainsi à des comportements alimentaires malsains.
L'excès de streaming, en définitive, pose un défi complexe pour la santé des streamers, mettant en évidence un besoin de stratégies d'intervention adaptées pour améliorer leur bien être nutritionnel, leurs comportements alimentaires, pouvant aller de la surconsommation d'aliments riches en gras ou en sucre à la sous-alimentation, soit deux comportements motivés par le désir de maintenir leur présence en ligne et leur interaction avec leur audience.
2.2. Genre et alimentation : Différences entre Hommes et Femmes
modifierLes différences entre les genres dans le milieu du streaming peuvent également influencer les habitudes alimentaires. Les attentes sociétales et les pressions diffèrent pour les hommes et les femmes, affectant ainsi leur rapport à la nourriture et à leur image corporelle.
Les habitudes alimentaires des streamers varient considérablement selon le genre, influencées par des facteurs socioculturels, biologiques et les pressions spécifiques du milieu du streaming. Cette section examine ces différences en détail, en s'appuyant sur des études récentes et des témoignages de streamers.
Les attentes sociétales envers les hommes et les femmes se manifestent de manière distincte dans leurs comportements alimentaires. Les femmes sont souvent soumises à une pression plus forte pour maintenir une certaine image corporelle, influencée par les idéaux de beauté promus par les médias. Les streamers féminines rapportent fréquemment des commentaires sur leur apparence physique, ce qui peut conduire à des comportements alimentaires restrictifs et à une préoccupation excessive concernant leur poids.
Un témoignage de la streameuse « Imane "Pokimane" Anys » illustre cette réalité :
"En tant que femme dans le streaming, je ressens constamment le besoin de répondre aux attentes de mon public concernant mon apparence. Cela m'a poussée, à certaines périodes, à surveiller de manière stricte mon alimentation, parfois au détriment de ma santé mentale."
Cette strumeuse en est également venue à la chirurgie esthétique à de nombreuses reprises pour se sentir mieux dans son corps depuis son exposition.
D'autre part, les hommes peuvent également ressentir des pressions, mais celles-ci sont souvent liées à la performance physique et à l'endurance. Ils peuvent se sentir obligés de consommer des aliments riches en protéines et en calories pour maintenir une certaine image de force et de vigueur. Ces pressions peuvent également mener à des comportements alimentaires déséquilibrés, bien que de nature différente de ceux des femmes.
Les besoins nutritionnels peuvent également différer entre les hommes et les femmes en raison de facteurs biologiques. Les femmes ont souvent des besoins en fer et en calcium plus élevés, surtout en période de menstruation, de grossesse ou d'allaitement. Les hommes, en revanche, peuvent nécessiter un apport calorique plus élevé pour maintenir leur masse musculaire.
Ces différences biologiques ne sont pas toujours bien prises en compte dans les choix alimentaires des streamers, en partie à cause de l'accès limité à des conseils nutritionnels personnalisés. Les longues heures passées à streamer peuvent rendre difficile la planification de repas équilibrés qui répondent à ces besoins spécifiques.
Les horaires de streaming influencent également les habitudes alimentaires de manière différente selon le genre. Les femmes, qui peuvent être plus préoccupées par la préparation de repas sains, peuvent se retrouver à sauter des repas ou à opter pour des options rapides et souvent moins nutritives. Les hommes, en revanche, peuvent avoir tendance à grignoter ou à consommer des quantités importantes de nourriture de façon irrégulière, souvent tard dans la nuit.
La recherche montre que le sexe joue un rôle important dans les habitudes alimentaires et les perceptions de la salubrité des aliments. Les femmes sont généralement plus susceptibles que les hommes de se concentrer sur la valeur nutritionnelle des aliments et de manger sainement. Des études ont montré que les femmes ont tendance à éviter certains composants alimentaires tels que le sucre, la viande rouge et les additifs alimentaires en raison des risques perçus pour la santé plus que les hommes. De plus, les femmes signalent des niveaux plus élevés d’anxiété à propos de leur alimentation et sont plus susceptibles d’adopter des comportements visant à contrôler le poids
Dans l’industrie du streaming, ces différences entre les sexes peuvent influencer la façon dont les streamers masculins et féminins gèrent leurs habitudes alimentaires sous la pression de leur profession. Les exigences d’horaires de streaming cohérents et d’heures prolongées peuvent exacerber les comportements alimentaires malsains. Les streameuses pourraient être plus enclines à éviter les collations malsaines ou les repas rapides en raison de leurs problèmes de santé, mais les contraintes de temps du streaming pourraient les obliger à faire des compromis, ce qui pourrait entraîner des troubles de l’alimentation.
De plus, le journal Frontiers explique bien qu’il y a une différence de genre dans l’alimentation et que les femmes se tourne plus vers une alimentation saine contrairement aux hommes et il dit surtout que selon une étude, le choix alimentaire est influencé par les normes sociétale : "les femmes ont tendance à choisir des aliments plus sains et à manger régulièrement, tandis que les hommes montrent des préférences pour des goûts et des comportements liés aux repas spécifiques. Cette analyse souligne les différences nuancées entre les habitudes alimentaires masculines et féminines, influencées non seulement par des facteurs biologiques inhérents tels que la génétique et les réponses hormonales, mais aussi par les normes sociétales et les contextes culturels." (Journal Frontière 2024)
Chapitre 3 : l'évolution de la malbouffe
modifier3.1. Expansion des Fast-Foods et Uber-Eats
modifierDepuis leur apparition au milieu du 20ème siècle, les fast-foods ont profondément transformé les habitudes alimentaires à travers le monde. Le phénomène a commencé avec des chaînes emblématiques comme McDonald's, fondée en 1940 par les frères Richard et Maurice McDonald, et KFC, lancée en 1952 par Harland Sanders. Ces entreprises ont révolutionné le secteur de la restauration en introduisant des modèles de service rapide, standardisés et efficaces, répondant aux besoins d'une société de plus en plus pressée et industrialisée.
Les années 1950 et 1960 marquent l'âge d'or des fast-foods. Ce modèle de restauration s'est rapidement répandu aux États-Unis avant de conquérir le reste du monde. Les fast-foods ont capitalisé sur l'urbanisation rapide et le besoin croissant de repas rapides et abordables. La popularité des voitures a également joué un rôle crucial, avec l'émergence des drive-ins et drive-thrus, permettant aux consommateurs de commander et de recevoir leurs repas sans quitter leur véhicule.
Les générations de baby-boomers ont adopté cette nouvelle façon de manger, marquant un tournant significatif par rapport aux repas faits maison et aux traditions culinaires familiales. Les fast-foods ont offert une commodité inégalée, rendant les repas rapides accessibles à une large part de la population, y compris les familles et les travailleurs pressés.
Avec l'essor des chaînes de fast-foods, les habitudes alimentaires ont commencé à changer. Dans les années 1970 et 1980, la consommation de fast-food est devenue un élément régulier de la vie quotidienne pour de nombreuses personnes. Cependant, cette période a également vu l'émergence de critiques concernant les effets sur la santé de la consommation régulière de nourriture riche en graisses, en sucres et en calories. Les taux d'obésité ont commencé à augmenter, en partie attribués à la popularité des fast-foods.
Le tournant du 21ème siècle a introduit une nouvelle dimension à la consommation de fast-food avec l'avènement d'Internet et des smartphones. Les services de livraison de nourriture en ligne, tels que Uber Eats, ont transformé encore plus les habitudes alimentaires. Fondé en 2014, Uber Eats a rapidement évolué pour devenir l'un des leaders mondiaux de la livraison de repas, en offrant aux consommateurs la possibilité de commander des repas à partir de leurs restaurants préférés et de les recevoir à domicile en quelques minutes et à toute heure.
Les générations plus jeunes, ont adopté ces services de livraison avec enthousiasme. La commodité de commander des repas via des applications mobiles correspond parfaitement à leur mode de vie numérique. Contrairement aux générations précédentes qui devaient se déplacer pour obtenir de la nourriture rapide, ces nouvelles générations peuvent accéder à une variété de choix alimentaires sans quitter leur domicile ou leur bureau.
L'impact des fast-foods et des services de livraison sur la société est profond et multifacette. D'une part, ils ont rendu la nourriture plus accessible et diversifiée, même dans les zones rurales et les petites villes. D'autre part, ils ont contribué à la sédentarisation et à des modes de vie plus sédentaires, exacerbant les problèmes de santé publique liés à l'alimentation, comme l'obésité et les maladies cardiovasculaires .
L'évolution des fast-foods et des services de livraison de nourriture, comme Uber Eats, illustre un changement radical dans les habitudes alimentaires et les modes de vie modernes. En partant des drive-ins des années 1950 aux applications de livraison actuelles, chaque génération a adapté ses habitudes de consommation en fonction des innovations et des commodités disponibles. Ce phénomène reflète non seulement l'évolution technologique mais aussi les changements sociétaux et les préoccupations croissantes pour la santé et le bien-être.
3.2. Impact de la malbouffe sur la santé des Streamers
modifierL'arrivé des services de livraison comme Uber Eats, combiné à la popularité croissante de la malbouffe, a un impact considérable sur la santé des streamers. Ces professionnels du divertissement en ligne sont souvent contraints par des horaires de travail extensifs et irréguliers, ce qui influence leurs habitudes alimentaires de manière négative.
Les streamers doivent souvent maintenir des horaires de streaming rigides et prolongés pour fidéliser leur audience et répondre aux attentes des viewers. Cette pression de ponctualité et de durée de streaming conduit fréquemment à des choix alimentaires peu sains. Plutôt que de consacrer du temps à préparer des repas équilibrés, les streamers se tournent vers des solutions rapides comme les fast-foods et les services de livraison. Uber Eats, Deliveroo et d'autres plateformes similaires permettent de commander des repas en quelques clics, offrant une commodité difficile à ignorer pour des streamers déjà surchargés.
Les conséquences de ces choix alimentaires peuvent être graves. La consommation excessive de malbouffe, riche en calories, graisses saturées, sucres et sodium, est associée à divers problèmes de santé. Les streamers qui se nourrissent principalement de fast-foods et de repas livrés courent un risque accru de maladies.
"Une mauvaise alimentation peut être à l’origine de bien des maux physiques et jouer un rôle significatif dans le développement de maladies graves. On compte parmi elles : l’obésité, le diabète de type 2, l’ostéoporose, des problèmes cardiovasculaires, une insuffisance rénale, de l’hypertension, du cholestérol…" (Barabara Ejenguele, 2022.)
La malbouffe est souvent pauvre en nutriments essentiels, ce qui peut entraîner des carences nutritionnelles affectant l'énergie, la concentration et l'humeur ; des aspects cruciaux pour les performances en streaming.
Le stress chronique lié à la pression de performance peut également mener à des comportements alimentaires désordonnés, comme le grignotage compulsif et la surconsommation de repas riches en calories pour compenser l'épuisement. Ces habitudes alimentaires malsaines peuvent entraîner des cycles de gain de poids et de perte d'énergie, réduisant ainsi la capacité des streamers à maintenir un mode de vie sain et équilibré.
L'impact de la malbouffe et des services de livraison sur la santé des streamers est un enjeu majeur qui mérite une attention particulière. Les choix alimentaires influencés par des horaires de streaming contraignants et le stress peuvent avoir des répercussions sérieuses sur la santé physique et mentale des streamers. La consommation régulière de malbouffe a des conséquences néfastes sur la santé des streamers, aggravant les risques de TCA et d'autres problèmes de santé.
Chapitre 4 : Troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les streamers
modifier4.1. Risque du développement des TCA
modifierLe streaming peut être un environnement hautement stressant, où les streamers/streameuses doivent constamment être en performance devant leur audience. Cette pression pour divertir et captiver peut entraîner un stress chronique, qui à son tour peut influencer les habitudes alimentaires, conduisant à des épisodes de suralimentation ou de sous-alimentation, avec des horaires de travail irréguliers et des sessions de streaming qui peuvent se prolonger très tard dans la nuit, voire jusqu'au matin. Une telle irrégularité de vie peut perturber les rythmes circadiens naturels et affecter les habitudes alimentaires comme déjà expliqué précédemment.
La comparaison avec d'autres professions numériques montre que, comme les Youtubeurs ou les influenceurs sur les réseaux sociaux, les streamers partagent des risques similaires de troubles alimentaires, exacerbés par la pression de l'image et la gestion du stress. La pandémie de COVID-19 a également amplifié certains de ces défis, en augmentant le temps passé en ligne et en accroissant l'isolement social, ce qui peut aggraver encore une fois les risques de TCA.
Le streaming peut aussi facilement envahir la vie personnelle des streamers/streameuses, rendant difficile la séparation entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Cette fusion des frontières peut entraîner une focalisation excessive sur le travail, au détriment de la santé mentale et physique, y compris des habitudes alimentaires équilibrées[5].
Certains streamers/streameuses peuvent développer une dépendance aux jeux vidéo et au streaming, où la nécessité de rester en ligne et d'interagir avec la communauté l'emporte sur les besoins fondamentaux tels que l'alimentation et le repos. Cette dépendance peut contribuer à des comportements alimentaires peu sains, notamment la sous-alimentation et la négligence des repas.
Plusieurs streamers populaires se sont exprimés au sujet de leurs luttes contre de telles pressions, illustrant bien cette dynamique toxique. Leurs témoignages de streamers ayant vécu des TCA pourrait illustrer ces risques de manière concrète et sensibiliser à la nécessité de soutiens ciblés. La mise en place de programmes de sensibilisation et d'accès à des professionnels de la santé spécialisés, comme des nutritionnistes ou des psychologues, est essentielle pour promouvoir la santé mentale et physique au sein de cette profession.
4.2. Etudes de Cas
modifier4.2.1 : Kameto et sa prise de poids
modifierKamel Kebir, plus connu sous le pseudonyme de Kameto, est un streamer français qui jouit d'une grande popularité, notamment dans l'univers des jeux vidéo compétitifs. Au fil des années, Kameto a construit une communauté fidèle grâce à son charisme, ses compétences de jeu et son style de streaming dynamique[7].
Toutefois, en 2019, Kameto a captivé l'attention de ses followers en révélant ouvertement sa lutte contre sa prise de poids. Par le biais de ses publications sur les réseaux sociaux et lors de discussions durant ses sessions de streaming, Kameto a partagé les difficultés rencontrées pour maintenir un équilibre entre son rythme de vie de streamer et une alimentation saine.
Kameto a expliqué comment les longues heures passées devant l'ordinateur à streamer, combinées à une alimentation déséquilibrée et à l'absence d'activité physique, avaient entraîné à sa prise de poids progressive au fil du temps. Il a admis avoir fortement pris du poids en raison d'une mauvaise alimentation tout en se consacrant intensément à sa carrière de streamer. Il a également évoqué les mesures qu'il prenait pour améliorer son mode de vie, incluant des séances d'entraînement régulières et une alimentation plus équilibrée[8].
Des fois je fais des écarts et après une fois que je fais un écart ça se « nobo » psychologiquement, mais le truc c’est que, c’est surtout après les streams, j’ai ciblé l’endroit où je deviens comme un ouf c’est après les streams. C’est quand je cute trois, quatre heures du matin je descends et là je tape tout ce qu’il y a dans le frigo […] Je pense vraiment que c’est une pathologie[9].
Ce témoignage met en lumière les défis auxquels peuvent être confrontés des streamers/streameuses en matière de santé et de bien-être, ainsi que l'importance de sensibiliser et de soutenir ces individus dans leur parcours vers un mode de vie plus sain. L'exemple de Kameto offre une perspective précieuse sur les réalités souvent méconnues de la vie de streamer et souligne la nécessité de promouvoir des pratiques plus conscientes et équilibrées au sein de l'industrie du streaming.
4.2.2 : EnjoyPhoenix
modifierMarie Lopez, plus connue sous le pseudo d'EnjoyPhoenix, est une streameuse et Youtubeuse Française dont le parcours personnel et professionnel a été marqué par un combat public contre les troubles du comportement alimentaire (TCA)[10].
Active sur YouTube depuis 2011, Marie a partagé avec ses millions d'abonnés non seulement des conseils beauté et mode, également des sessions de jeu vidéo par la suite, mais aussi des aspects plus intimes de sa vie, y compris sa lutte contre les TCA et l'aggravation de ces troubles face aux commentaires sur les réseaux sociaux. Son témoignage a mis en lumière les défis spécifiques auxquels les personnalités publiques sont confrontées en matière de santé mentale, exacerbés par la pression constante de l'exposition médiatique et les commentaires ou réactions en direct sur le tchat parfois intrusif du public.
Sa transparence concernant son trouble alimentaire a non seulement sensibilisé ses followers à la gravité de ces conditions, mais a également souligné l'importance du soutien psychologique et de la compréhension dans le processus de guérison. L'histoire de Marie Lopez offre une perspective précieuse sur les interactions complexes entre la célébrité en ligne, la santé mentale et la culture des réseaux sociaux, dans laquelle la notoriété peut influencer la santé mentale et vice versa.
J’essayais à tout prix de perdre du poids parce que j’accordais énormément d’importance aux commentaires des gens sur mon apparence. Ça m’a détruit, de voir que j’étais réduite à mon poids. Ça m’a rendu fébrile, physiquement ET mentalement. Je ne m’étais jamais sentie aussi mal dans ma peau qu’à cet instant, j’ai donc décidé d’essayer de me détacher de tout ça, de ces mots, ces messages, ces commentaires, ces insultes[11]
Chapitre 5 : Problèmes de santé liés aux TCA
modifierLes troubles du comportement alimentaire (TCA) tels que l'anorexie mentale, la boulimie, l'hyperphagie boulimique et bien d’autres sont associés à de nombreux problèmes de santé graves qui peuvent avoir des conséquences durables et parfois mortelles. Ces troubles ne se limitent pas à des préoccupations esthétiques ou à des comportements alimentaires anormaux, mais affectent profondément la santé physique et mentale des individus.
Les TCA entraînent souvent des séquelles corporelles sévères. Par exemple, l'anorexie mentale, caractérisée par une restriction alimentaire extrême et une peur intense de prendre du poids, peut conduire à une perte de poids drastique, une insuffisance pondérale sévère et une malnutrition. Cette condition peut provoquer une dégradation musculaire, une diminution de la densité osseuse (ostéoporose), et des problèmes cardiaques tels que des arythmies.
De plus, les personnes souffrant de TCA ont un risque accru d'infections et de maladies en raison de la malnutrition qui affaiblit le système immunitaire. Par exemple, les carences en vitamines et minéraux essentiels comme le fer, la vitamine D et le zinc, peuvent compromettre la réponse immunitaire et augmenter la susceptibilité aux infections.
Il est possible d’avoir un traitement qui nécessite souvent une approche multidisciplinaire incluant des soins médicaux, nutritionnels et psychologiques. Les patients peuvent avoir besoin de suppléments nutritionnels pour corriger les carences, ainsi que de médicaments pour traiter les complications médicales et les comorbidités psychiatriques, telles que la dépression et l’anxiété. Les antidépresseurs et les antipsychotiques sont parfois utilisés pour traiter les symptômes psychologiques associés aux TCA.
Les complications médicales graves associées aux TCA, telles que les déséquilibres électrolytiques, la déshydratation sévère, et les troubles cardiaques, peuvent nécessiter une hospitalisation urgente. Les patients atteints d'anorexie mentale en particulier peuvent avoir besoin d'une alimentation par sonde nasogastrique pour rétablir leur poids et leur santé nutritionnelle.
Il faut savoir également que Les TCA, en particulier l'anorexie mentale, ont l'un des taux de mortalité les plus élevés parmi les troubles psychiatriques. Le décès peut survenir en raison de complications médicales directes, telles que l'arrêt cardiaque, ou de causes indirectes, telles que le suicide.
Ils sont aussi associés à d'autres problèmes de santé à long terme, y compris des troubles gastro-intestinaux, des problèmes dentaires (en particulier dans la boulimie à cause des vomissements répétés qui endommagent l'émail des dents), et des troubles endocriniens tels que l'aménorrhée (absence de menstruation) chez les femmes. Les troubles métaboliques, tels que les déséquilibres hormonaux, peuvent également survenir et affecter divers systèmes corporels.
Les troubles du comportement alimentaire sont des conditions complexes qui ont donc des impacts profonds et multiformes sur la santé des individus.
Chapitre 6 : Prévention et prise en charge
modifier6.1 Stratégies de prévention
modifierLa prévention des troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les streamers nécessite une approche globale, combinant l'éducation, le soutien psychologique et des recommandations pour des habitudes alimentaires saines. Le métier de streamer est de nature exigent, il est crucial de développer des stratégies spécifiques qui tiennent compte des défis uniques auxquels ces individus sont confrontés.
Une des premières étapes que j’émettrais dans la prévention des TCA consiste à éduquer et prévenir les streamers sur les dangers de ces troubles et sur l'importance d'une alimentation équilibrée. Des campagnes de sensibilisation peuvent être mises en place pour informer sur les symptômes des TCA, les facteurs de risque et les conséquences à long terme sur la santé physique et mentale. Les plateformes de streaming et les organisations professionnelles pourraient collaborer avec des experts en nutrition et en santé mentale pour créer des ressources éducatives accessibles aux streamers .
De plus, encourager des habitudes alimentaires saines est essentiel pour prévenir les TCA. Les streamers devraient être encouragés à planifier leurs repas à l'avance, en s'assurant qu'ils incluent une variété de nutriments essentiels. Préparer des repas équilibrés en termes de macronutriments (protéines, glucides, lipides) et micronutriments (vitamines et minéraux) peut aider à maintenir une énergie stable et à éviter les fringales. Préparer les repas en avance dans des Tupperwares par exemple, serait une solution efficace qui conviendrait parfaitement avec leur rythme de travail chargé. Cela permettrait de manger vite mais sainement. Les streamers doivent être encouragés à choisir des aliments riches en nutriments plutôt que de se tourner vers la malbouffe et les repas livrés fréquemment. Des options telles que des fruits, des légumes, des noix, des yaourts et des smoothies peuvent fournir l'énergie nécessaire sans les inconvénients des aliments ultra-transformés.
Il faut aussi qu’ils prennent des pauses régulières pour des repas équilibrés et des collations saines est important. Cela aide à éviter le grignotage impulsif et la suralimentation. Les pauses permettent également de réduire le stress et de prévenir l'épuisement professionnel. Il faudrait plus de petite pause pendant les heures de streams plutôt qu’une seule grande pause.
Une seconde étape dans la prévention des TCA est le soutien psychologique. Il joue un rôle crucial. Les streamers devraient avoir accès à des services de conseil et de thérapie pour gérer le stress et les pressions liés à leur profession. Des groupes de soutien, où les streamers peuvent partager leurs expériences et trouver du réconfort auprès de leurs pairs, peuvent également être bénéfiques. Les plateformes de streaming et les communautés en ligne devraient promouvoir un environnement positif qui valorise la santé mentale et physique.
Une troisième étape serait d’encourager les streamers à intégrer une activité physique dans leur routine quotidienne, que ce soit par le biais de séances d'entraînement structurées ou de courtes pauses pour des exercices légers. L'activité physique aide à améliorer l'humeur, réduire le stress et maintenir un poids corporel sain. Surtout pour eux qui passe des heures entières et d’affilées assis.
Il est également essentiel de sensibiliser et de former les spectateurs sur l'impact de leurs interactions. Les plateformes peuvent mettre en place des formations pour les modérateurs des chats, visant à reconnaître et gérer les comportements nuisibles liés aux commentaires sur l'alimentation et le corps. En consolidant la sensibilisation, en renforçant les politiques de soutien sur les plateformes de streaming, et en fournissant des ressources adaptées à ce métier, nous pouvons contribuer à créer un environnement plus favorable pour la santé mentale et le bien-être des streamers.
Enfin, des formations pour le métier de streamer devrait être engagées pour apprendre la gestion de temps, quand faut-il faire des pauses, apprendre aux streamers, et donc aux futurs streamers, qu'il ne faut pas négliger le sommeil ainsi que l'alimentation pouvant provoquer de nombreux problèmes tels que les TCA. Tout ceci en plus de la prévention permanente qu'il faut instaurer.
6.2 Prise en charge et traitement
modifierLa prise en charge et le traitement des troubles du comportement alimentaire (TCA) nécessitent une approche multidisciplinaire, comprenant des interventions psychologiques, médicales et nutritionnelles.
Le soutien psychologique est au cœur du traitement des TCA. Plusieurs formes de psychothérapie sont efficaces, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie familiale basée sur le modèle de Maudsley, et la thérapie interpersonnelle (TIP).
La TCC est une forme de thérapie qui aide les patients à identifier et à modifier les pensées et les comportements dysfonctionnels liés à leur alimentation et à leur image corporelle. Elle est particulièrement efficace pour traiter la boulimie et l'hyperphagie boulimique.
La thérapie Familiale est une thérapie qui implique la famille du patient dans le processus de traitement. Le modèle de Maudsley, par exemple, est souvent utilisé pour les adolescents atteints d'anorexie mentale. Il aide les parents à prendre un rôle actif dans la restauration du poids et à créer un environnement familial favorable à la guérison.
Et enfin, La TIP se concentre sur les relations sociales et les conflits interpersonnels qui peuvent contribuer aux TCA. Elle aide les patients à améliorer leurs compétences sociales et à résoudre les problèmes relationnels qui peuvent exacerber leurs troubles alimentaires.
De plus, les interventions médicales sont cruciales pour traiter les complications physiques des TCA et stabiliser l'état de santé des patients.
Dans les cas graves d'anorexie mentale ou de boulimie, une hospitalisation peut être nécessaire. Cela permet de traiter les complications médicales aiguës, comme les déséquilibres électrolytiques, la déshydratation sévère, ou les troubles cardiaques. L'hospitalisation offre également un environnement contrôlé pour la renutrition progressive et la surveillance médicale étroite.
Aussi, certains médicaments peuvent être prescrits pour traiter les comorbidités psychiatriques associées aux TCA, telles que la dépression et l'anxiété. Les antidépresseurs, tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), peuvent être utiles pour réduire les symptômes de boulimie et d'hyperphagie boulimique.
D’autre part, un aspect essentiel du traitement des TCA est la réhabilitation nutritionnelle, visant à restaurer un poids santé et à corriger les carences nutritionnelles.
Les diététiciens jouent un rôle clé en fournissant une éducation nutritionnelle adaptée. Ils aident les patients à développer une relation saine avec la nourriture et à établir des habitudes alimentaires équilibrées. Cela inclut l'élaboration de plans de repas personnalisés et la promotion d'une alimentation variée et nutritive. Le suivi alimentaire est crucial pour les patients en rétablissement. Cela peut inclure des consultations régulières avec des nutritionnistes pour ajuster les plans de repas et répondre aux besoins nutritionnels spécifiques du patient, tout en surveillant les progrès en matière de poids et de bien-être général.
De nombreux programmes résidentiels et ambulatoires offrent une approche holistique du traitement des TCA. Ces programmes combinent psychothérapie, interventions médicales et nutritionnelles, ainsi que des activités thérapeutiques pour soutenir la guérison.
Les centres de traitement résidentiels fournissent un environnement structuré où les patients reçoivent des soins intensifs et un soutien constant. Ils offrent une gamme complète de services, y compris des thérapies individuelles et de groupe, des séances de conseil nutritionnel, et des activités de réhabilitation physique et émotionnelle.
Il existe également des groupes de soutien qui offrent un espace sûr pour partager des expériences et recevoir du soutien de pairs. Ils peuvent être une source précieuse de motivation et de compréhension pour les personnes en rétablissement de TCA.
Donc, la prise en charge et le traitement des TCA nécessitent une approche intégrée et personnalisée, combinant soutien psychologique, interventions médicales et nutritionnelles. Un traitement efficace implique une collaboration étroite entre les professionnels de la santé et les patients, visant à rétablir la santé physique et mentale, tout en développant des habitudes alimentaires durables et une relation positive avec la nourriture.
IX. Conclusion
modifierCe travail de fin d'études met en lumière la complexité des interactions entre le métier de streamers/streameuses et les troubles du comportement alimentaire (TCA). Il est clair que le soutien, la prise de conscience et la recherche continue sont des éléments clés pour aborder efficacement les défis associés aux TCA dans l'industrie du streaming. Cependant, les découvertes sur le sujet appellent à une collaboration interdisciplinaire plus poussée. Psychologues, nutritionnistes, sociologues, et professionnels de l'industrie du streaming doivent unir leurs efforts pour créer des programmes de bien-être adaptés aux spécificités de cette profession.
Il est crucial de reconnaître les défis uniques auxquels les streamers sont confrontés en matière de santé mentale et de nutrition. Des horaires de travail irréguliers et souvent excessifs, le stress lié à la performance et au nombre de viewers, le manque de sommeil et les pressions esthétiques sont tous des facteurs qui contribuent au développement des TCA. Les streamers ont besoin de soutien et de ressources pour faire face à ces défis tout en préservant leur santé mentale et leur bien-être. Des programmes de soutien, des ressources en ligne et des services de santé mentale accessibles peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention et la prise en charge des TCA.
La recherche continue est également essentielle pour dévoiler les nuances des TCA dans cet environnement unique. L'influence omniprésente des technologies et des médias sociaux sur l'image corporelle nécessite une analyse approfondie pour comprendre comment ces outils peuvent être utilisés pour promouvoir un environnement sain plutôt que de perpétuer des stéréotypes nocifs. Par exemple, les algorithmes des plateformes de streaming peuvent être conçus pour promouvoir des contenus axés sur le bien-être et la santé mentale, plutôt que sur des standards de beauté irréalistes.
Il reste beaucoup à apprendre sur la relation entre le streaming et les TCA, notamment en ce qui concerne les facteurs de risque spécifiques et les interventions efficaces. Les plateformes de streaming ont un rôle important à jouer dans la promotion d'un environnement sain et soutenant pour leurs utilisateurs. Des politiques robustes de lutte contre le harcèlement, des ressources de soutien et des initiatives de sensibilisation peuvent contribuer à créer une communauté plus sûre et plus inclusive. Par exemple, Twitch et YouTube pourraient implémenter des outils de modération améliorés et offrir des ressources de santé mentale accessibles directement sur leurs plateformes.
Je finirais par dire que la prise de conscience, le soutien et la recherche sont essentiels pour aborder les défis liés aux TCA dans l'industrie du streaming. La communauté globale, y compris les chercheurs, les praticiens de la santé, les plateformes de streaming et les spectateurs, doit s'engager de manière constructive pour améliorer la santé et le bien-être des streamers. L’objectif ultime est de créer un environnement où les streamers peuvent exercer leur métier sans compromettre leur santé mentale et physique, tout en cultivant une relation positive avec leur audience.
Notes et références
modifier- ↑ 1,0 et 1,1 « Le rêve Twitch : quand streamer rime avec précarité », sur RTBF (consulté le 29 avril 2024)
- ↑ (en) Ben Popper, « One million broadcasters strong, Twitch surpasses Facebook in peak traffic », sur The Verge, (consulté le 29 mai 2024)
- ↑ François Manens, « Avec l'influenceur "Ninja", Microsoft déclenche l'autre guerre du streaming », sur La Tribune,
- ↑ « Aminematue brise le record de Squeezie sur Twitch en quelques heures ! », sur Gentside gaming, (consulté le 29 mai 2024)
- ↑ 5,0 et 5,1 « Ce qu'il faut savoir sur le métier de streamer | Insolite Du Geek », sur insolite-du-geek.fr (consulté le 29 avril 2024)
- ↑ (en) hao, « Tyler “Ninja” Blevins: Daily Routine », sur Balance The Grind, (consulté le 28 mai 2024)
- ↑ « Kameto s'exprime longuement sur ses problèmes de poids » (consulté le 29 avril 2024)
- ↑ « TikTok - Make Your Day », sur www.tiktok.com (consulté le 29 avril 2024)
- ↑ « KAMETO PARLE DE SON PROBLÈME DE POIDS » (consulté le 29 avril 2024)
- ↑ « Instagram », sur www.instagram.com (consulté le 29 avril 2024)
- ↑ Jade Olivier, « EnjoyPhoenix atteinte d'anorexie-boulimie : elle dévoile la photo qui l'a poussée à "guérir" de ses troubles du comportement alimentaire », sur www.programme-tv.net, (consulté le 29 avril 2024)
Annexe 1 : Les principaux troubles de conduites alimentaires liés au streaming
modifierL'anorexie mentale
modifierL'anorexie mentale est caractérisée par une restriction alimentaire sévère, une peur intense de prendre du poids et une distorsion de l'image corporelle. Les personnes atteintes d'anorexie peuvent atteindre un poids dangereusement bas, entraînant des complications médicales graves telles que l'ostéoporose, l'anémie, et des problèmes cardiaques.
La boulimie nerveuse
modifierLa boulimie nerveuse se manifeste par des épisodes de suralimentation suivis de comportements compensatoires inappropriés, tels que les vomissements provoqués, l'utilisation excessive de laxatifs, ou l'exercice physique intense. Ces comportements peuvent entraîner des déséquilibres électrolytiques, des lésions dentaires dues à l'acide gastrique, et des troubles gastro-intestinaux.
L'hyperphagie boulimique
modifierL'hyperphagie boulimique se caractérise par des épisodes récurrents de consommation excessive de nourriture, sans comportements compensatoires comme ceux observés dans la boulimie. Ce trouble est souvent associé à l'obésité et à d'autres problèmes de santé tels que le diabète de type 2, l'hypertension, et des troubles cardiovasculaires.
L'orthorexie
modifierL'orthorexie n'est pas officiellement reconnue comme un TCA dans les manuels diagnostiques (DSM), mais l'expression est cependant déjà entrée dans le language courant et fait l'objet d'un article sur Wikipédia. Ce trouble se caractérise par une obsession malsaine pour la nourriture saine et une peur excessive de manger des aliments perçus comme malsains. Cela peut conduire à des carences nutritionnelles et à une malnutrition.
Bibliographiques
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- Insolite Du Geek. Ce qu'il faut savoir sur le métier de streamer. https://insolite-du-geek.fr.
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- Accueil ANAD | ANAD - Association Nationale de l’Anorexie Mentale et des Troubles Associés
- Boulimie - Association nationale des troubles de l’alimentation (nationaleatingdisorders.org)
- Centre WebMD sur l’hyperphagie boulimique (frénésie alimentaire) : symptômes, traitements et effets sur le corps
- Qu’est-ce que la thérapie cognitivo-comportementale ? (apa.org)
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