Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/-aine

Dans le corpus considéré la forme épicène concerne capitaine, kétaine, pitaine, quétaine, pure-laine, tire-laine[1].

Défectivités
modifier

Au québec germaine s'est vu octroyé le sens de personne gynotypée désagréable qui contrôle tout ou veut tout contrôler n'est pas en alternance avec germain, l'étymologie populaire lui donne comme origine un jeu de mot valise pour elle gère et elle mène[2][3][4]. Sans nier la possible influence d'un tel jeu de mot, en particulier sur la propagation daprès qu'il fut explicité. Cela se révèle pour le moins conflictuel avec la graphie retenue, qui évoque plutôt un lien avec le morphe germ-. Dans cette veine une hypothèse envisageable serait un rapprochement avec la réputation de femme forte rattachée à des figures germaniques du 19e siècle comme Clara Zetkin[5], voir au comportement oppressif et totalitaire du gestalt nazi au courant du 20e. Cela étant, cela ne fournirait qu'une explication ébouleuse sur l'origine de ce terme au regard du caractère haplogeste de son usage. Fort éloigné du Québec contemporain, Littré documente au 19e siècle un terme ambigu haplogeste pour germaine désignant un genre de labiées[6]. Cette classe de plante est encore en usage dans les classifications actuelles, y compris la Germandrée petit-chêne qui est notoire pour sa toxicité marquée, contrairement à la majorité des Lamiaceae qui sont comestibles ou médicinales. Cela pourrait ouvrir la voie à une origine métaphorique depuis la germaine, plante réputée toxique, à la germaine, femme jugée toxique. Si cette hypothèse aurait le mérite de se concilier avec la graphie et l'haplogestivité de l'usage, des attestations corroborant une telle évolution resteraient pleinement à démontrer. Aussi cette section ce contentera de corroborer sa défectivité.

Une milloraine, désigne une fée ou dame blanche de haute stature.

Métaphores et métonymies haplogestes
modifier

Une basaine, allolexie de basane, toujours à l'ambigu, peut désigner quelque membre des troupes de cavalerie ou métonymiquement la personne qui porte l'éponyme type de tablier. De même une bédaine, bedaine ou bedondaine peut désigner la personne à qui appartient le ventre en question. C'est aussi le cas d'une chlaine, sort de châle.

Une glaine par métaphore de son sens de poule, peut désigner une femme négligée, sans énergie.

Une graine, par métaphore de son sens de pénis peut également servir de qualification injurieuse ou dénigrante donnée à une personne jugée peu intelligente ou incapable de faire quelque chose, à l'instar de bite ou tête de gland.

Une mitaine, type de gant, peut désigner la personne qui la porte par métonymie.

Une plaine, sous la Convention, députés d’opinion modérée.

Une poulaine, chaussure, peut par métonymie désigner la personne qui les porte. De même pour une tiretaine lorsqu'elle désigne un vêtement en cette matière et par suite la personne qui en est vêtue. C'est également le cas pour une traine, lorsqu'elle désigne métonymiquement la robe toute entière.

Une quintaine désigne littéralement un mannequin monté sur un pivot et armé d’un bâton qui frappait celui qui le touchait maladroitement avec la lance et peut métaphoriquement désigner une personne.

Une turlutaine, qui désigne des propos frivole, peut aussi désigner la personne qui l'énonce, tout comme une turlututaine.

Une traine ou une traîne, queue trainante d’une robe, et par suite personne qui porte cette robe.

Biotique haplogeste
modifier

Le biotique haplogeste comprend :

  • un achaine, un diachaine et un triachaine, allographies de akène, diakène et triakène, fruit qui peut métonymiquement désigner l'arbre ;
  • un arbre fontaine, arbre ;
  • une armoricaine, mammifère ;
  • une bizaine, mammifère
  • une bonne-vilaine, fruit qui peut métonymiquement désigner l'arbre ;
  • une bugraine, plante ;
  • une bourdaine, arbre ;
  • une cardaine, poisson ;
  • une chavaine, poisson ;
  • une chevaine, poisson ;
  • une draine, poisson ;
  • une faine et ses allographie faîne et fêne, fruit qui peut métonymiquement désigner l'arbre ;
  • un asplénium des fontaines, plante ;
  • un cresson de fontaine, plante ;
  • une graine, une prégraine, une pseudo-graine, peut désigner par métaphore désigner la plante ;
  • une hépatique des fontaines, plante ;
  • un omble de fontaine ou saumon de fontaine, poisson ;
  • une géraine, plante ;
  • une germaine, plante ;
  • une glaine, oiseau ;
  • une marjolaine, plante ;
  • une migraine, fruit qui peut métonymiquement désigner l'arbre ;
  • un nuculaine, fruit qui peut métonymiquement désigner l'arbre ;
  • une permaine, fruit qui peut métonymiquement désigner l'arbre ;
  • une porcelaine, plante ou insecte ;
  • un porte-graine, plante ;
  • une raine, amphibien ;
  • une toute-saine, plante ;
  • une tremaine, plante ;
  • une valdostaine, mammifère.


Références

modifier
  1. (en) « Brigandyne - Aventures de Sang Et d'Acier - Free Download PDF », sur kupdf.net (consulté le 29 janvier 2024)
  2. Patrice Hudon, « Découvrir l'expression québécoise : être une germaine », sur Traduction du français au français, (consulté le 29 avril 2024)
  3. « Qu’est-ce qu’une «germaine» au Québec ? | L’Oreille tendue », sur oreilletendue.com, (consulté le 29 avril 2024)
  4. « Hugo Dumas : La Germaine d' Occupation double encaisse son 4 % | Hugo Dumas », sur web.archive.org, (consulté le 29 avril 2024)
  5. ciera2, « Révolutionnaires d’hier et d’aujourd’hui: l’ambiguïté des références à la Révolution française chez les féministes germanophones (1889-1914) », sur Les carnets de recherche du CIERA, (consulté le 29 avril 2024)
  6. Emile Robarts - University of Toronto et L. Marcel Devic, Dictionnaire de la langue française, Paris Hachette, 1883 [lire en ligne]